13/06/2021
Tarzanide n° 501
Moitié de 1000 plus 1 =
En 1927 – Oui : 1927, Alain Saint Ogan chaque semaine publiait Zig et Puce pendant la cinquième année du DIMANCHE ILLUSTRE, deux copains d’enfance dont la mascotte en forme de pingouin servit bien plus tard à créer le Prix Alfred d’Angoulême. Saint Ogan créa aussi un personnage aujourd’hui trop oublié : MONSIEUR POCHE.
Personnage petit bourgeois ventru très souvent « dindon de la farce » que je ne connus pendant mon âge de six ou sept ans et alors que j’étais alité à cause de je ne sais plus quelle maladie : otite pénible ou coqueluche carabinée. Une de mes cousines âgée, celle née à Ahun et qui logeait dans la rue montluçonnaise du Capitaine Segond, était venue me faire cadeau de l’album Hachette du système D, système débrouille ou système démerde, mettant en scène ce Monsieur Poche. « Ça t’aidera à patienter jusqu’à ta guérison ! ».
Pendant ces mêmes moments, j’entendis une de nos vieilles voisines bavarder de mon cas : « heureusement pour lui, pauvre gamin, que c’est une otite. Si c’était les oreillons il n’aurait pas pu se marier ». Était ce donc bien une otite ?
Mystère des adultes parlant entre eux : Il me fallut attendre l’adolescence pour m’informer.
Monsieur Poche, bédé bien oubliée aujourd’hui, faillit pourtant revenir à la surface pendant les années 1960. En effet, Greg qui relayait Saint Ogan pour Zig et Puce et pour le nouveau magazine PILOTE, avait proposé de reprendre les gags de Monsieur Poche ; mais le projet n’eut pas de suite.
Qui croirait que le banlieusard ACHILLE TALON inventé par Greg et bien connu des enfants des années 1970, fut peut-être inspiré par l'ancien Monsieur Poche dont il existe quatre albums Collection Hachette d’époque ?
Doc Jivaro
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23/05/2021
Tarzanide n° 499
C’est du BARNUM !
JUMBO ? … C’est lui, c’est JUMBO. Dans la collection BD de Doc Jivaro cet hebdomadaire débute avec le numéro 1 du 1er janvier de l’année 1938 pour se terminer le 31 décembre. Soit un total de 53 numéros, chacun de huit pages. La réussite de cet illustré fut de concurrencer « Le Journal de Mickey » qui venait de moderniser la Presse destinée à la jeunesse du pays de Léon Blum et Philippe Pétain.
Format approximatif : 28 X 27 cm.
Mais d’où vint le titre JUMBO ? Peut-être de la fin du XIXe siècle occidental lorsque le célèbre cirque américain BARNUM acheta en Angleterre un éléphant de haute stature piégé en Afrique, dans le pays d’Abyssinie ; éléphant auquel les geôliers anglais n’épargnaient aucune humiliation, aucune souffrance. L’histoire de ce pachyderme vous est contée sur votre web. On estime que l’espèce humaine est la plus intelligente des espèces animales : elle est aussi la plus cruelle, comme si intelligence et cruauté allaient en couple.
La collection complète de JUMBO fut distribuée de l’année 1935 à 1944. Peut-être Bar-Zing et Doc Jivaro, s’ils sortent vivants de l’actuelle pandémie, vont-ils se mettre à la recherche de la totalité des numéros BD faisant écho à Dumbo. Oh ! pardon : je voulais dire : écho à JUMBO.
Doc Jivaro
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09/05/2021
Tarzanide n° 497
Relisant quelques passages de la revue trimestrielle de BD PHÉNIX de mars 1976 j’ai stoppé sur l’affirmation suivante « Le premier en date de 1946 un mensuel appelé LE CASSEUR ». C’est Jean Fourié qui écrivit cela à propos de l’Éditeur CHOTT. Eh, non ! Le premier titre BD de cet éditeur fameux, en 1946, ne fut pas LE CASSEUR mais FANTAX alias Lord Neighbour alias Le Gentleman fantôme. Quant au cow-boy LE CASSEUR il ne devait paraître qu’en 1947.
Malgré la simplicité des scénarios ou, plutôt, grâce à cette même simplicité animée de bagarres à grands coups de poing FANTAX s’attira l’enthousiasme des écoliers de l’époque ce qui d’un autre côté lui attira l’hostilité de beaucoup d’instituteurs. Aussi ce personnage tomba-t’il comme l’une des premières victimes de la censure votée le 16 juillet 1949. Son dernier numéro, n° 39, est édité en 1949.
Une dizaine d’années passa, moi avec elle.
J’allais pour ne pas manquer le départ de la locomotive à charbon en direction de Bourges. Je longeais alors Le Miscailloux, un café-bistro qui faisait aussi office de commerce de Presse. A ce moment là, le titre des journaux était tourné vers l’extérieur afin d’être visible à travers la vitrine. Un mot accrocha mon regard de côté ; ce mot c’était FANTAX. Etait-ce donc l’éditeur Chott que je croyais disparu depuis une décennie qui se rappelait à ma mémoire ?
Je déposais 60 frs en monnaie sur le comptoir, devant le patron du bistro qui voyant mon achat ne manqua pas de s’essayer à l’ironie : « C’est pour vous ou pour votre petit-frère ? ».
- Pour moi !
Et comme je sortais j’entendis le bonhomme qui voulait mériter le dernier mot de notre bref échange : « Moi je lisais ça quand j’étais gamin ! ».
Avec son FANTAX d’une deuxième série commençant en 1959, l’Éditeur Chott profitait du succès d’un catcheur nouvellement triomphant sur les rings en France : L’Ange Blanc. Un succès renforcé par la démocratisation des TV dans les débits de boisson où l’on s’attroupait le vendredi soir après le turbin. Ce nouveau catcheur était masqué, se donnant pour mission de corriger tous les méchants combattants d’un sport truqué dont tous les spectateurs adultes connaissaient par avance le résultat. Ainsi FANTAX, soudain ressucité, était-il surnommé « L’Ange Noir » pour faire équilibre par contraste avec L’Ange Blanc.
Cette seconde série FANTAX ne parut que pendant l’espace de neuf numéros que votre serviteur possède la conservant dans un coffre de Fort Knox sous la garde personnel de l’agent 007.
Doc Jivaro
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25/04/2021
Tarzanide n° 495
LES NEZ ROUGES
Z’ont totalement disparu de la bande dessinée ! … Ils … Mais qui donc Ils ? Eh bien, les nez rouges. Quels nez rouges ? Les trop gros buveurs du vin rouge qui tâche. Longtemps dès le début du prolétariat salarié de l’industrie, le nez rouge caricature le travailleur du peuple déraciné de son origine paysanne. C’est de celui-ci dont vont se servir les journaux illustrés dès le début du XXe siècle pour amuser leur lectorat souvent lui-même dépendant de la classe populaire. L’hebdomadaire L’ÉPATANT en demeure l’exemple typique.
LES PIEDS NICKELÉS, a leur naissance, ont le nez vermillon, donc ils boivent du gros rouge qui tâche.
Les Pieds Nickelés dans L’Épatant n° 323 du jeudi 11 juin 1914
Disons tout de suite que l’alcoolisme, donc l’ivrogne était surtout une cause de rigolade et non pas de réprobation publique. L’ÉPATANT faisait aussi ses choux gras avec ce thème du buveur boulevardier incorrigible. Voyons la couverture du numéro 258 du jeudi 13 mars 1913. Les gamins du moment pouvaient même s’amuser en lisant une BD signée de Jo Vallé : CARAFON, CHIEN D'IVROGNE. On ne sortait pas du tonneau.
Un tel sujet abordé sous un aspect humoristique est évidemment impossible aujourd’hui dans des publications divertissantes pour la famille, donc pour les enfants. Une des preuves : dans l’actuel réédition par Hachette des Aventures Des Pieds Nickelés, la rougeur des nez symbolisant l’abus d’alcool, est supprimée dans la version colorée.
Signalons en vitesse que pendant la guerre 1914-1918, dont le résultat essentiel fut la disparition de l’Empire Ottoman, nos soldats possédaient un « quart » leur permettant d’avaler une rasade de « La Butte Rouge » pendant que quelques-uns d'entre eux finissaient de lire en vitesse une feuille de chou intitulée : Le Bonnet Rouge. Une crevure où s’étalait la propagande de désertion anti-française défaitiste que le slavo-mongol LÉNINE devait utiliser en 1917 pour collaborer avec l’aristocratie des Hohenzollern.
- Lucette ! remets nous une tournée de fillettes sur la table !
Une fillette c'est à dire 35 cl. du sang de la vigne.
Doc Jivaro
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15/04/2021
INTERMÈDE
D’une façon ou d’une autre il nous faut partir définitivement de nuit ou de jour … Doc Jivaro s’oblige donc à faire du tri dans le fatras de toute sa bouquinerie accumulée. Entre Drieu La Rochelle et Léon Daudet pestant contre La Gueuse ; et sous une pile d’Émile Zola bradée en Livre de Poche, il est « tombé » sur deux revues de BD toutes deux consacrées à HERGÉ, l’une au moment de la mort du père de TINTIN en 1983 et l’autre datée de l’an 2000.
Si vous les possédez, gardez les. Pour l’instant elles n’ont pour ainsi dire aucune valeur commerciale. Celle titrée A SUIVRE, (hors série) peut s’acquérir entre 20 et 30 euros si bonne état de conservation.
Le collectionneur que je suis est toujours sensible à tout objet relatif à l’existence talentueuse du belge anciennement proche du mouvement REX et auquel, aujourd’hui, des militants de gauche reprochent d’être l’auteur d’un TINTIN AU CONGO, eux si fréquemment admirateurs du camarade Hamid Dada, célèbre coupeur de zizis africains.
Allez bonne fin de soirée à vous autres.
Doc Jivaro
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11/04/2021
Tarzanide n° 493
Bob en l’absence de Bobette, et Fripounet attablé en face de Babinet semble s’étonner de ce que Doc Jivaro n’ait pas encore parlé des pourtant nombreux « savants fous » pourtant nombreux dans le monde des bandes dessinées.
Me semble que l’expression « savant fou » s’est développée populairement à partir d’une époque où la religion et la science divergèrent l’une de l’autre jusqu’à s’affronter politiquement. Les superstitions et la foi étant traditionnellement implantées dans le monde , les observations logiques s’en différenciaient jusqu’à paraître absurdes pour le commun des mortels : comment oser dire que la terre est ronde volumineuse alors qu’on la sent si bien plate sous nos pieds ? … Ils sont fous ces prétendus savants !
Sous un aspect moindre, le savant, le penseur n’étaient pas conscient de la vie de tous les jours. Ils vivaient trop dans des rêves. Au total ils étaient dans la lune. Et, tiens ! Justement l’un d’eux allait être connu sous l’appellation PROFESSEUR NIMBUS.
Attention : les nimbes ne sont pas des nuages. Une de mes grand-mères, comme ma petite enfance s’étonnait d’avoir entendu dire qu’un nouveau né venait de mourir dans le voisinage de la rue Championnet, entreprit de m’expliquer que ce petit ange ne partait pas pour le paradis mais « dans les nimbes ». Ce n’est que plus tard que j’appris qu’une nimbe est le mot jumelé à celui d’auréole, ce cercle autour de la tête d’un saint.
NIMBUS créé en 1934 par Delachanel, André Delachanel, connut une belle popularité auprès de nos amis les gens adultes, ce qui était absolument rare à l’époque pour une bande dessinée. Popularité expliquée par le fait que ce personnage BD était publié dans des journaux quotidiens d’information. Chaque gag était distribué sur quatre images muettes, donc compréhensibles indépendamment de toute littérature.
Doc Jivaro, ici, n’épuise évidemment en rien le thème du savant « fou » tel qu’il existe dans les bandes dessinées. Il ne fait qu’en débuter modestement l’exploration. Aussi ne manquera-t-il pas d’y revenir d’autant que l’appellation « Savant fou » désigne souvent tel ou tel cerveau puissant rendu solitaire par l'ingratitude publique, puis mobilisé pour des vengeances faisant courir à l’espèce humaine quelque danger planétaire.
Doc Jivaro
16:10 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Dessin humoristique, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : professeur nimbus, savant fou, andré delachanel, tarzanides du grenier, bandes dessinées de collection, doc jivaro, bar zing de montluçon