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30/10/2022

Tarzanide n° 539

 

Le melon oui ; la citrouille non !

 

Hier, Séoul, c’était Halloween, la fête aux potirons, aux citrouilles dont je n’apprécie pas le goût. La fête aux sorcières en même temps. Venue de l’Amérique du Nord mais d’origine païenne européenne et vaguement récupérée par la chrétienté. Mais pour ce qui est de la France, notre pays, ce n’est guère qu’aux lendemains de Mai 68 que la bande dessinée s’intéressa à Halloween notamment dans la série américaine Peanuts republiée dans le mensuel Charlie, dont les rédacteurs s’engraissaient des séries BD capitalistes tout en insultant le … capitalisme.

 

Lorsque le dessinateur Burnes Hogarth pensa abandonner en 1947 TARZAN à son collaborateur Rubimor, il inventa deux personnages, l’un DRAGO, l’autre MIRACLE JONES, celui-ci comique, gringalet à lunettes.

 

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                                                                         Edition année 1976

 

Cette série loufoque n’obtint pour ainsi dire aucun succès. Mais comme nous venons de signaler l’existence d’Halloween et que dans Miracle Jones apparaît, obsédante et sexy, une jeune sorcière dotée d’une silhouette de « vamp » nous ne manquons pas de rappeler que dans le monde artistique LA vampire occupe une place précédant celle du vampire. N’en déplaise à Nosferatu fantôme de la nuit.

 

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Bien assise sur son manche à balai la sorcière Hazel emporte le petit bonhomme Miracle Jones auquel elle va peut-être faire subir les derniers outrages. Dans les spectacles destinés à la famille, les prostituées dites femmes de mauvais vie apparaissent sous l’aspect de fées méchantes et maquillées par opposition totale aux fées les plus gentilles : La Fée Clochette ou encore la Fée Bleue. Mais tous les messieurs savent que la plus recherchée d’entre toutes c’est encore la fellation.

 

Le jour d’Halloween des gamins et des gamines viennent tirer la sonnette chez vous.

 

- Donnes moi des bonbons ou je te jette un mauvais sort !

 

Une bonne éducation qui encourage au deuxième acte : Donnes moi ton fric ou je te casse la gueule !

 

Halloween ? Pouah !

 

Doc Jivaro

 

05/09/2021

Tarzanide n° 514

 

DU BIKINI AU BURKINI

 

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 Elle avait peur de montrer aux voisins son ITSY BITSY petit bikini qu’elle portait pour la première fois.

 

Si votre âge égale le mien vous gardez sûrement entre vos deux oreilles l’air de cette chanson rengaine venue de  Dalida en l’an 1960.

 

Bikini ? Le gouvernement espagnol « sous » Franco avait interdit aux femmes ce maillot de bain réprouvé comme trop impudique … cependant bikini c’était d’abord un atoll de cet océan que le navigateur Magellan baptisa « Pacifique » pour l’avoir trouvé beaucoup plus calme que le vieil Atlantique. Sur cet atoll l’armée américaine de 1946 faisait exploser une bombe atomique améliorée et équivalente à un vrai coup de semonce en direction d’un Staline glorieux et immortel prolétaire de l’URSS. Forcément cette nouvelle expérimentation après la destruction de Hiroshima et Nagasaki ne manqua pas d’exciter l’imagination des créateurs de bandes dessinées, à commencer par un certain Burnes Hogarth qui inventa le scénario et le graphisme de DRAGO, jeune gaucho en Argentine.

 

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Résumons l’épisode : un ingénieur allemand spécialiste en physique des atomes, a bord de son u boat, réussit à échapper aux recherches effectuées par la « Machine de Turing » et se réfugie en Argentine, pays de l’immigration nazie après la débâcle du IIIe Reich. C’est le Baron ZODIAC dont l’objectif revanchard est de détruire l’atoll Bikini.

 

Chez nous, l’hebdomadaire Coq Hardi de 1947 entreprit une traduction quelque peu censurée sous la direction de Marijac. C’est un jeune garçon un peu plus âgé que moi et dont le père prisonnier en Allemagne avait connu Marijac, qui me fit connaître les premiers numéros du journal qui disait-il : « Chante tous les 10 jours pour la jeunesse de France ».

 

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Montage d’images effectué à partir du recueil DRAGO

édité en mai 1971 pour les éditions SERG

 

Dans son scénario, Burnes Hogarth s’abstint de faire référence au président argentin de l’époque : Péron, ainsi qu'a son épouse l'élégante Évita Péron, tous deux bien connus pour avoir facilité l’hébergement d’anciens criminels de guerre hitlériens auprès desquels collaboraient les musulmans du grand mufti dans Jérusalem. On n'est jamais trop prudent, non ?

 

On sait que l’espèce humaine aime à se rassurer en donnant des sobriquets ou des prénoms féminins aux catastrophes ravageant la planète terre. C’est sans doute pourquoi l’armée américaine appela GILDA la bombe atomique explosant sur l’atoll Bikini. Gilda étant le prénom octroyé à la superbe RITA HAYWORTH pour son film du même nom, film rendu inoubliable par un « strip-tease gantier »

 

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Aujourd’hui – et c’est heureux – nos amies les femmes sont deux fois libérées : une fois par Moulinex, une autre fois par le BURKINI de l’Islam que le camarade Mélenchon recommande à ses créoles futures.

 

Doc Jivaro

 

07/03/2021

Tarzanides n° 486

 Cachez ce sein ...

 

 

En avril 1967 et sous la direction de Claude Moniterni, fut édité le catalogue relatif à la grande exposition BANDE DESSINÉE ET FIGURATION NARRATIVE qui ouvrait dans le Musée des Arts Décoratifs, rue de Rivoli, Paris-Ier.

 

Les auteurs ne manquèrent pas de dénoncer sur deux pages (138 et 139) les ravages que la censure votée en Juillet 1949 infligeaient à nombre d'images BD éditées en France. A titre d'exemple voici la Princesse N'ani, créée par Brun Hogarth mais mutilée par les partenaires occasionnels catholiques et communistes retardant le plus possible l'émancipation sexuelle de notre enfance.

 

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Le catalogue étant imprimé en noir et blanc, ses responsables ne nous donnèrent pas à voir une autre image, celle-ci en couleur et témoignant de la férocité des censeurs. La voici ci-dessous extraite du numéro 528 de Spirou, année 1948.

 

BD-Reine-N'Ani,-Spirou-n°-528,-1948.jpg

 

 

On ne devrait pas avoir à rappeler que les vertus de pudeur, de décence, etc. proviennent de barbares tortures, mutilations, etc. et que nos lointains ancêtres apprirent à cacher leurs organes sexuels afin de les présenter le moins possible comme objets de convoitise devant leurs agresseurs. En fait et pour en revenir à cette simple image, ce n'est peut-être pas la poitrine de la jolie N'Ani que les tortionnaires auraient dû supprimer mais l'avant bras au premier plan du dessin : ne croirait on pas qu'il fait symboliquement allusion à un pénis énorme, celui de TARZAN ?

 

Burnes Hogarth n'était pas Michel Ange ! contrairement à ce qu'affirment ceux et celles qui abusent de compliments en sa faveur : non seulement il est étourdi en mélangeant les jambes de la femme et les pattes du lion (une patte arrière du fauve apparaît comme jambe de la pin-up) mais encore et surtout sa pratique fantaisiste de la myologie ne peut en rien convaincre celui qui a lu et relu le Traité d'Anatomie Artistique de Paul Richer (1890).

 

Doc Jivaro avait préparé un sujet tout autre que celui-ci qu'il vient d'improviser. Il faudra bien qu'un jour prochain il argumente pour se justifier de parfois choisir la manière naïve mais finalement robuste de Rex Maxon plutôt que le style kitsch Art Floral maniéré signé de l'esbroufeur Burnes Hogarth.

 

Doc Jivaro

 

07/10/2020

Tarzanides n° 453

 

Une fois, une seule fois …

 

 

S'il fallait résumer en s'aidant d'un personnage mythique l'Histoire de la Bande Dessinée ainsi que les changements des styles graphiques qui la composent depuis un siècle … ce serait sûrement TARZAN qui servirait le mieux d'exemple approprié.

 

Né en 1912 sous l'aspect d'un roman populaire américain le thème « Darwinien » de l'homme singe fut transcrit en BD à partir de ….. D'abord par Harold Foster puis par Rex Maxon, suivis d'une centaine d'autres où d'anonymes tâcherons n'essayèrent pas de rivaliser avec de célèbres talents tels que ceux de Bob Lubbers ou Joé Kubert.

 

La caractéristique de TARZAN est qu'il a une haute idée de lui-même.

 

- Agenouillez-vous, TARZAN ! Ce monarque couronné de diamants va vous faire mettre à mort si vous ne courbez pas le dos devant lui.

 

- TARZAN ne plie le genou devant aucun homme ni aucun dieu.

 

 

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Devant ni un homme, ni un dieu, peut-être … Mais devant une jolie et jeune femme ? Ici le roi de la jungle s'agenouille devant Nakonia, reine d'un palais dont les souterrains sont des mines d'or. En réalité elle l'élève au rang de chef de toutes ses armées.

 

Cette scène rarissime date du 23 mai 1937. A ce moment là Burnes Hogarth remplace Harold Foster depuis le 9 mai 1937, dont il imite les dessins. Eh, oui, mes amis. Mais je ne vous quitte pas avant d'avoir attiré vos yeux sur une bizarrerie. Observez mieux : les jambes de T. ne semblent pas s'agenouiller mais semblent plutôt courir. C'est ça une maladresse de débutant chez celui qu'abusivement beaucoup surnomment : Le Michel Ange de la BD.

 

Doc Jivaro

 

04/07/2020

Tarzanides n° 436

Puisqu'il n'est pas encore interdit dans le pays de Bugeaud et de Leclerc d'afficher des images BD montrant des arabes guerriers, donc musulmans, attaquant des villages africains peuplés de familles noires, profitons en encore un peu. Voici un exemple de razzia édité pour la première fois en France dans l’hebdomadaire SPIROU numéro 517 du 11 mars 1948. Doc Jivaro en a tout simplement escamoté le texte.

 

 

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Pour ceux-celles qui souhaitent mieux s'informer sur le commerce des esclaves noirs en Afrique subsaharienne nous conseillons, entre autre, un gros bouquin bien documenté publié chez Fayard en 2007. Il a pour auteur Malek Chebel. Oui : Doc Jivaro et Bar Zing ont de mauvaises lectures.

 

 

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Aux dernières nouvelles la façade superbe artistiquement modelée en bas relief de l'ancien Musée des Colonies est toujours bien visible Porte Doré à l'orée du Bois de Vincennes. Aussi je renouvelle mon conseil : courez vite l'apprécier avant que les nouvelles populations des "territoires perdus de la République" ne la fassent tomber en gravats et poussière pour lui substituer une mosquée salafiste garante de l'actuelle démocrassie.

 

Doc Jivaro

15/06/2020

Tarzanides n° 432

 

Hier, Doc Jivaro fouillant dans les vieux illustrés de Bar Zing, "est tombé" en arrêt sur un des exemples de la censure infligée en France dans le domaine des BD. Tenez ci-après l'image américaine réussie en 1949 par Hogarth.

 

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Et ensuite l'image de remplacement éditée en France mais dessinée en Italie par l'atelier de MILOCCO (Pascal). Les ONONO créés par Hogarth sont transformés en des pygmées pendant que d'autres modifications sont introduites dans le décor. Ceux et celles d'âge âgé qui connurent dans le quotidien FRANCE-SOIR le jeu des sept erreurs peuvent ici s'amuser au jeu des sept falsifications. Bien entendu les Onono parfois appelés "Têtes rondes" qui intriguèrent tant les psychanalystes n'ont rien en commun avec les "Têtes rondes" partisans du sanguinaire républicain anglais Cromwell.

 

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Vous attendiez une image d'ironie à propos de l'actualité ; vous voilà bien déçus braves gens !

 

Doc Jivaro