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03/05/2020

Tarzanides du grenier n° 422

- On veut des masques !

- On ne veut sortir que masqués !

Nous entendons ça partout. Et on reproche au gouvernement de ne pas faire distribuer gratuitement partout des masques. Mais ...

... Mais fut un temps passé pendant lequel nos politiciens ne voulaient plus de masques. C'était pendant la seconde moitié de la décennie 1940 en France.

- Y en a marre des masques. A bas les masques.

Cependant il s'agissait de bandes dessinées et non pas du Covid-19. Les masques dont on exigeait la disparition totale c'était ceux des héros masqués de nos journaux d'enfants.

- Les masques doivent être hors la loi.

Le retour des r'américains en Europe de l'Ouest coïncidait avec le retour des héros masqués BD disparus dans notre pays pendant quatre années d'enfermement allemand.

Catholiques et communistes étant pour une fois d'accord sur un même sujet firent voter la loi du 16 juillet 1949 interdisant tous les justiciers masqués et solitaires dans les imageries populaires.


 

BD-Lone Ranger.jpg

Journal SPIROU, 9e art par Morris & Vankeer

 

 

Lone Ranger fut parmi ceux des personnages américains masqués qui durent s’enfuir loin du territoire prolétariat de Gaulle et Maurice Thorez dès le début des années cinquante. Ce cavalier masqué était alors édité par la S.A.G.E. Mais déjà, avant la Seconde Guerre Mondiale ; Lone Ranger avait participé à l'Âge d'Or des bandes dessinées. Il était apparu dans l’hebdo HOP-LA ! en 1939 jusqu à ce que la déclaration de guerre Franco-Anglaise contre l'Allemagne interrompit indirectement en septembre 1939 sa parution au numéro 93 de HOP-LA ! L'explication fournie par l'éditeur était que le gouvernement restreignait la fabrication de papier d'imprimerie. Aussi le journal HOP-LA ! devait-il désormais ne paraître que sur huit pages au lieu de ses douze pages habituelles, ce qui nécessitait la disparition de plusieurs de ses bandes dessinées.

 

Donc, dix ans plus tard à partir de 1949 tous les personnages masqués furent exclus de nos BD. Je subissais ça. Mais, attention ! une catégorie de protagonistes masqués ne disparut pas : la catégorie des cagoulards du Ku Klux Klan. Explication : les communistes staliniens les utilisaient pour calomnier les petits blancs américains du sud des États Unis, calomnie qui se répercutait sur l'ensemble du peuple américain celui ci principalement composé d’un prolétariat exporté depuis le continent européen

 

BD-Rancho.jpg

Image RANCHO, année 1956

 

 

Doc Jivaro vous reparlera de Lone Ranger dans un de ses prochains Tarzanides et rappelle, ici, que ce vengeur masqué fut d'abord connu par le public français au temps du cinéma muet, en plusieurs épisodes et sous l’appellation LE DERNIER DES FÉDÉRÉS.

 

Doc Jivaro

 

29/04/2020

Tarzanides du grenier n° 421

 

 

RAHAN - CHÉRET

 

 

Doc Jivaro se souvient n'avoir accordé qu'un trop bref propos d'ailleurs en forme de dérision, quant à la mort de A. Chéret survenue le 5 mars 2020.



On sait que sur des scénarios signés de Lécureux, Chéret illustra avec talent la bande dessinée RAHAN et qu'il lui attribua de plus en plus une gestuelle qui classe définitivement le fils de Crao et des Ages Farouches parmi les Tarzanides, une évolution non prévue par les vieux de la vieille du journal PIF GADGET héritier miséreux de l'inévitable VAILLANT.



(Non ! je n'ai pas gardé le gadget des "Petits Pois Sauteurs" puisque je ne l'ai jamais possédé.

 

 

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La couverture du N° 2 d'une des rééditions de RAHAN suffit pour preuve que les ennemis politiques de TARZAN, eux aussi, finissent par rendre un hommage direct à l'un des héros fictifs créés par le capitalisme en 1912. Cependant, le plus inattendu se trouve page 3 de cette même réédition due à VAILLANT-MIROIR SPRINT. Visez donc rien qu'un peu.

 

 

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Oui : Il s'agit bel et bien de l'organe sexuel féminin. Schématisé mais c'est bien lui. Bien lui en avant-scène d'une bande dessinée destinée à la jeunesse. Le commentateur à même tenu à préciser : "vulve de femme". Est-ce que par hasard les adeptes du Matérialisme Historique auraient extrait lors de fouilles datées de 500.000 ans, une vulve d'homme ? ... Allons !  n'oublions pas qu'en 1984, date de la réédition de ce RAHAN, l'information sexuelle héritée des années 70 circulait encore librement dans le grand public. Ce qui n'est plus du tout le cas à présent.

 

Si Doc Jivaro et son épouse étaient les parents d'un petit enfant il et elle ne l'enverraient pas à l'école par temps de coronavirus.

 

Doc Jivaro

 

27/04/2020

Tarzanides du grenier n° 420

 

SERGENT GARRY

 

 

Matinée dimanche d'hier, Doc Jivaro s'est trouvé à visionner un énième résumé de l'attaque de Pearl Harbor par la marine de guerre japonaise (7 décembre 1941). C'était sur NETFLIX. Plusieurs documents filmés d'époque mais ... colorisés - Pouah ! pourquoi pendant qu'on y est ne pas coloriser aussi les gravures signées de Dürer et de Rembrandt ? Cependant le plus désagréable était pour mes oreilles : un bruitage intempestif, parasitaire, à la mode, à croire que les têtes de ce jour choisissent d'être bousculées plutôt qu'informées.

 

Garry,-Noël-1948.jpg

 

 

C'est l'éditeur BD Impéria qui donna naissance en 1948 et en France au Sergent GARRY engagé, américain, dans la guerre contre expansionnisme nippon. Certes nous connaissions déjà Buck Danny mais celui-ci nous venait de Belgique. Le Sergent GARRY, lui, était bien plus proche des célèbres personnages de Milton Caniff : Pat Ryan et Terry en lutte mortelle contre les fils du soleil levant bientôt soleil déclinant.

 

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Il y eut 456 numéros GARRY publiés depuis 1948 jusqu'à 1986. Des mensuels principalement, l'ensemble réparti sur trois formats successifs : grand - 25 X 33 cm - moyen 19 X 25 cm - petit 13 X 18 cm. la seconde formule aux couvertures dessinées par Felix Molinari est la plus recherchée par les nostalgiques des années 50. Dans cette seconde formule certaines planches BD ne manquent pas d'originalité : le découpage se fait dans des formes géométriques quelconques (adieu les disciplinés carrés et rectangles !) pendant que l'intervalle blanc habituel disparaît ne laissant subsister qu'une mince ligne noire insuffisante pour bien séparer entre elles les images.

 

 

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En 1948 il fallait un certain courage pour lancer sur le marché des bandes dessinées en France un militaire américain partout victorieux. En effet, à ce moment là, le Parti Communiste Stalinien obtenait 25 % de votes électoraux et les murs des usines françaises étaient souillés par d'énormes lettres tracées au goudron : US GO HOME ! ...

 

De notre côté, écoliers, c'était l'inverse, c'était US WELCOME : une coupe de cheveux devenait tendance : la coupe en brosse. Vous savez celle qui vous rase la nuque, vous lime les tempes afin de décoller comme pour vous les agrandir les oreilles, ne vous laissant sur le crane qu'une rappe à fromage. Vous venez de deviner que Doc Jivaro n'aimait pas la coupe en brosse.

 

Doc Jivaro

 

 

31/03/2020

Force reste à la bonne santé

 

C'est fait, ouf ! nos fins limiers viennent enfin de détecter la cause originelle de la pandémie qui ravage nos contemporains : Une bête fauve antédiluvienne créée par le démon, c'est ...

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Vignette extraite - modifiée du numéro 1

de L'ASTUCIEUX, 14 mai 1947

 

 

 

28/03/2020

Tarzanides du grenier n° 416

 

Quelle date t’aujourd’hui sommes-nous ? Le 28 mars 2020. Et c’est un samedi ! Doc Jivaro s’est toujours souvenu d’un autre samedi 28 mars, celui de l’année 1953.

 

1953. je ne portais pas encore onze ans d’âge, C’était l’heure de la première récréation matinale dans la cour de l’École Voltaire.

 

- Eh ! t’as vu ?

 

Un gosse de la classe du père Martin, celle du Certificat d’Études Primaires, venait de m’interpeller. Souhaitait-il me défier à la lutte gréco-romaine dans le bac à sable ? Ce gamin et moi nous ne nous parlions que rarement.

 

- Vu quoi ?

 

- T’as pas vu ? TARZAN reparaît ! - Non ? - Si, je te jure.

 

Le Grand Magazine d’Aventures avait disparu depuis plus d’une année, à son numéro 213. Et une année c’est long, très long pour l’enfance, tous les vieux savent ça.

 

Dès onze heures trente, Caillot et moi échappâmes à l’enclos scolaire. Oui : Il se nommait Caillot, je ne vois pas pourquoi je cacherais son nom. Je le suivis jusqu’au square Dunant où il désigna un mur tout à côté d’un bâtiment qui existe toujours et dans lequel étaient aménagées les douches municipales montluçonnaises. C’était vrai : une affiche annonçait que l’hebdomadaire TARZAN reprenait du service après toute une absence.

 

 

Tarzan 28 mars 1953.jpg

Format réel : 28,5 x 38,5 cm

 

 

Je rentrais à pied à la maison. A cette époque, rappelez vous, les parents ne faisaient pas le taxi pour emmener leurs mioches à l’école et les ramener au bercail le soir. Mon parcours d’aller et retour passait devant la vitrine du café-bar-tabac Le Miscailloux où se tenait aussi un commerce de journaux. J’y avais mes habitudes non pas comme pilier de comptoir mais comme gourmand de bandes dessinées. La patronne me laissait feuilleter autant que je voulais. Merci Madame ! J’en profitais pour jeter un coup d’œil en biais sur la ouverture de Paris-Hollywood, un mensuel pour adultes que la censure n’avait pas encore interdit l’affichage.

 

Youpi !! le numéro 1 de TARZAN ressuscité s'exposait bel et bien.

 

- Maman file moi 25 frs !

 

- Pourquoi 25 frs ? Et d’abord commence par dire bonjour en entrant s'il te plait.

 

Lorsque mon père poussa à son tour la porte du domicile conjugal, il s’exclama avant même d’enlever sa casquette de cuir : tiens ! Il est de retour celui-là !

 

J’avais étalé TARZAN sur la table de la cuisine, quitte à éloigner les trois assiettes devenues encombrantes.

 

Papa ouvrit l’illustré pour vérifier les deux pages centrales : « Buffalo Bill n’est plus là ! » Papa parut quelque peu déçu. Il aimait bien les images dessinées par René Giffey. C’était Duck Hurricane, un succédané, qui en avait usurpé la place. Celui-là n’était pas signé mais je reconnus dans la forme de son étui de revolver la même forme que celle de l’étui du revolver de Kansas Kid publié par l’édition SAGE. C’était donc un produit italien.

 

Cette troisième série de l’hebdomadaire TARZAN ne connut qu’une trentaine de numéros. Son éditeur Del Duca fut bientôt contraint de se saborder, une fois de plus, catholiques et communistes ayant recommencé leurs calomnies à l'encontre d'un mythe bientôt célèbre dans le monde des gens civilisés.

 

Doc Jivaro

 

24/03/2020

Tarzanides du grenier n° 415

Ma tête en restait à interroger ma cervelle : Quel sujet choisir pour t'aujourd'hui ? ... Lorsque ma TSF rescapée de 1950 annonça la nouvelle : UDERZO, le père d'Asterix vient de mourir.

 

Pour les jeunes de 1980, UDERZO n'était guère connu que comme le créateur en compagnie de Goscinny d'un petit gaulois "irréductible" capable de tenir en échec le stratège Jules César. Mais à la seule condition d'une tricherie : disposer d'une potion magique inconnue de l'armée romaine. Comme si pour les vieux de ma génération UDERZO n'était pas d'abord AL UDERZO, celui dont les dessins apparaissaient dans l'hebdomadaire O.K de grand format.

 

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A ce moment là beaucoup des héros de la BD se présentaient auréolés de qualificatifs voire de superlatifs pour être pris au sérieux par notre enfance. Ils étaient invincibles, imbattables, invulnérables et, pour tout dire, surhumains jusqu'à en être éternels.

 

L'exemple ci-dessus date du 23 décembre 1948. Le journal illustré O.K se prétendait seul journal de huit pages capable d'offrir jusqu'à 10 bandes dessinées dans chacun de ses fascicules. Il oubliait toutefois de préciser que certaines d'entre elles ne comportaient qu'une seule bande de trois ou quatre toutes petites images.

 

BELLOY l'invulnérable tout en muscles herculéens ainsi que la jolie femme dotée de nichons avantageux incarnent très exactement les personnages qui serviront contre eux-mêmes à faire voter la loi de censure de juillet 1949 prétendument capable de protéger mon innocence déjà menacée par d'infernales licences. 

 

Je n'oublie pas de rappeler que les "Éditions Hors Collection" de 2012 ont éditées deux gros volumes groupant, l'un de 1941 à 1951 et l'autre de 1951 à 1953 des travaux de AL UDERZO.

 

Doc Jivaro