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22/06/2025

Tarzanides du grenier n° 643

 

FLIC, PIAFF

 

Tôt matin, mon ordi-acteur a récidivé, m’interrogeant :

 

Quand était votre DENIER ... ?

 

Mon denier ? Il y a belle lurette que je ne fais plus l’aumône au culte ! En fait la question était : Dernier bilan de santé. Ça ne s’arrange pas côté web.

 

J’allais m’informer de la date de décès de deux anciens créateurs de BD comptant parmi les meilleurs de la génération française d’avant la Seconde Guerre mondiale. L’un LE RALLIC, l’autre Jacques DUMAS.

 

Le Rallic étant Le Rallic, Jacques Dumas était Marijac. Ce même Marijac mourrant en 1994,  Le Rallic était déjà décédé en 1968. Ces deux là se connurent dans les 8 grandes pages de l’hebdomadaire PIERROT fondé en l’an 1925. Le Rallic mettait en images UN SPAHI, Pierrot 1938 alors que Marijac publiait déjà une BD rigolote COSTO chien policier (Pierrot, 1936).

 

A l’époque les jeux de mots faciles avec la langue française étaient habituels dans les magazines destinés à la distraction de la jeunesse. Mon père étant écolier connaissait bien L’EPATANT créé par la famille Offenstadt. Il y rencontrait CARAFON, chien d’alcoolique. J’ai déjà signalé dans l’un des Tarzanides précédents que dans l’Epatant tous les personnages populaires avaient leur nez rouge. Tous un coup de pinard dans le pif ?

 

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Flic Piaff, couverture 297 X 220 mm.

 

Le Rallic et Marijac liés amicalement trouvèrent (pas trouvère) comment  apporter la preuve de leur confiance réciproque. Ils recoururent à un éditeur belge : Gordinne à Liège. On était en 1935. Sous une couverture en carton rigide, 32 pages sur lesquelles on peut toujours lire le texte placé en-dessous des images qu’il semble commenter. L’ensemble imprimé en couleur bleu sauf les deux identités FLIC et PIAFF qui apparaissent en rouge. Ce même rouge sert aussi à aviver certains personnages.

 

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Flic Piaff, page 18

 

Dois-je vous conseiller afin d’échapper à une copie vulgaire présentée comme une édition originale, que c’est le grammage des pages intérieures qui permet souvent de ne pas être le dindon d’une mauvaise farce ?

 

Je ne sais plus en quelle année de 1990 et des poussières la Convention de la Bande Dessinée s’ouvrit exceptionnellement à Levallois Perret : Pour tous les marchands spécialisés il y eut une grande déception : le grand public manquait. Les allées étaient vides. Le dernier jour pour récupérer un peu de leurs dépenses d’installation, les vendeurs abaissèrent tous leurs prix. J’y achetais ce FLIC sans Maigret et ce PIAFF sans Edith, plusieurs autres albums BD aussi.

 

Ah ! J’y rencontrai par hasard un ingénieur plus âgé que moi et débutant une collection GARRY venue de l’Editeur Artima. Je venais de lui éviter d’être quelque peu arnaqué par un marchand qui allait  lui refiler quatre numéros de GARRY arrachés à un album au prix individuel comme s’il s’agissait de chacun des numéros périodiques mensuels : Les journaux regroupés en album sont toujours re-massicotés donc de dimensions réduites.

 

  • Je n’ai pas l’habitude, me dit-il. C’est la première fois que je viens, je croyais qu’il y aurait plus de monde.
  • Était-il vraiment ingénieur ? Il m’est arrivé de rencontrer quelques cuistos qui racontaient être patron d’un grand restaurant COQ HARDI.

 

Le célèbre magazine créé par Marijac ?

 

Doc Jivaro

 

15/06/2025

Tarzanides du grenier n° 641

 

Vous dites : SUPERMAN ?

 

 

Trois, quatre craquées de tonnerre m’ayant réveillé avant l’aube, je me suis laissé aller mentalement à remettre un peu d’ordre – si peu – dans mon commentaire esquissé pour aujourd’hui.

 

Vous avez noté qu’à propos du Boeing s’écrasant en Inde, j’utilisai le blason, pardon : l’écusson de ... SUPERMAN.

 

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Surhomme rescapé sur terre après destruction de sa planète native Krypton, il fut inventé en 1938 par deux jeunes gens américains. Les difficultés rencontrées pour l’éditer parmi les bandes dessinées y compris dans des journaux de basse qualité, n’augurait évidemment pas de son succès futur.

 

En France d’avant la Seconde Guerre mondiale, ce superman demeura pour ainsi dire pas publié à l’attention des enfants. Ce qui n’empêcha pas les éditeurs français de fabriquer mais sans l’avouer, quelques personnages « surhommes » imités du fameux prototype yankee. Ainsi pendant la jeunesse de mon père, une bédé ayant pour titre « Le Fantôme d’acier » se sentait honorer d’entendre les écoliers parler de ses exploits dans la cour de leur récréation.

 

En 1946, Del Duca – encore lui ! – et ses Éditions Mondiales firent paraître sous un format italien quelques-unes des aventures de ce superman. Mais il y eut surtout l’hebdomadaire L’ASTUCIEUX, (8 grandes pages dont 4 en quadrichromie et 4 noir sur blanc), qui affichait sur sa couverture les aventurlures du journaliste Kent se magnifiant en SUPERMAN pour les besoins d’une noble cause.

 

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Le fantôme d’Acier dans Hurrah !, n° 254, avril 1940

 

Je suppose qu’il est inutile de vous dire ce qu’il advint de ce sur-héros fictif après le vote de la Loi de juillet 1949 en France. Tout comme les « hussards noirs » de la République laïque, les soutanes noires du christianisme s’étaient mobilisées contre Tarzan puis se mobilisèrent contre Superman. L’explication vient peut-être aussi du fait que les ventes de l’hebdomadaire Tarzan pouvaient atteindre jusqu’à 300 000 exemplaires par semaine quand chacun des journaux BD soutenus par l’Église peinaient à se hausser jusqu’à 100 000 ... Fallait bien supprimer « Peau nue » dans la concurrence.

 

Ah ! J’allais oublier de signaler que lors de la création en 1938 même les Etats-Unis laissaient se développer momentanément un Parti Nazi appelé : BUND. Cependant j’ignore si les affidés d’Outre-Atlantique d’Hitler rouspétèrent en les nommant contre les deux jeunes gens juifs qui façonnèrent Superman.

 

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Alors que Superman était interdit dans le pays du déserteur Thorez et du Chanoîne Kir,
l’hebdomadaire belge SPIROU rappelait l’existence du champion fictif made in USA.

 

Et moi, de mon côté, en bon minus, je n’ose vous parler du surhomme nietzschéen.  

 

Quant à ce qui concerne « Le Fantôme d’acier » brièvement épinglé ci-dessus j’en bavarderai plus en détail un de ces jours prochains. Promis, pas juré.

 

Doc Jivaro

 

09/06/2025

Tarzanide n° 640

 

L' ennemi n° 1 de la censure An 1949

 

Parmi les séries BD anciennes les plus recherchées par les déjà vieux nostalgiques des années de l’après-guerre 1939-1945, existe celle éditée par l’italien Del Duca. Il s’agit d’un TARZAN mensuel dépôt légal du Ier trimestre 1946.

 

Les quatre premiers exemplaires, chacun de 20 pages, doivent leur réputation aux images conçues par Burnes Hogarth alors qu’il parachevait la deuxième période dite classique de son style.

 

Ici, c’est à dire dans cette interprétation fournie par Del Duca, le décalage entre les originaux américains et leur traduction en lecture française, est de plusieurs années : 1940-41 chez le yankee accélérant en Cadillac ; 1946 chez l’écolier de chez nous pédalant sur un vélo dont les pneus « pleins » résistaient aux cailloux dune rue Championnet pas encore lissée de macadam.

 

BD Tarzan N° 4, 1er trim1946.jpg

 

Cependant, le n° 5 allait quelque peu désorienter les gamins auxquels il était destiné : ceux-ci n’y trouvèrent pas la suite de l’affrontement entre leur héros et le tyran métissé Dagar Amba. Non ! Le n° 5 proposait pour titre un autre nom dérivé de celui du champion demi-nu créé par E.R. Burroughs. Et ce titre nouveau était (et est toujours) TARZELLA.

 

BD Tarzan N° 5, 2e trim 1946.jpg

 

Tarzella, jeune fille toute autant vierge que la forêt qu’elle traverse, qu’elle déflore en bondissant de liane en liane. Donc une rivale, oui : une rivale pour Tarzan. D’autant qu’elle est capable d’assommer trois nègres tatoués convoitant chez elle la chair rose des deux cuisses. Comprenez moi à demi-mot.

 

Pourquoi ce changement soudain de titre en 1946 ? Il faut savoir que dans ces années là d’autres éditeurs de bandes dessinées faisaient de la concurrence en inventant de jolies filles presque pas vêtues dans une nature sauvage. C’était les Loana, les Liana, et autres Sheena ou encore Panthère Blonde, etc. etc. ... Il existait même de jeunes héritières de Dorothy Lamour  dans le cinéma à la mode commode et pour vous en informer il vous faudra vous procurer un fanzine de qualité et d'aide mémoire :  « Les Filles de la Jungle ». Il s'agit du MONSTER bis n° 24 sous le contrôle de Norbert Moutier.

 

- Tu crois que le titre Tarzan reviendra le mois prochain ?

- Je te parie que non il va rester Tarzella.

 

Ouf ! Heureusement, bien vite, la collection mensuelle reprit TARZAN pour signal définitif en librairie.

 

Bar Zing se souvient avoir reçu les numéros 1 et 2 de cette collection par un enfant d’a peu près du même âge que lui et demeurant rue des Marais dans Montluçon. A ce moment là tous les écoliers comme moi ne parlaient pas d’une « Place de la Libération » mais d’une « Place des Marais ». Mon grand-père ancien poilu de 14-18 avait pataugé, étant en petite braguette courte, dans quelques recoins des derniers marécages de ce quartier préparant à la Cité Dunlop.

 

Bar Zing

01/06/2025

Tarzanide n° 639

 

L’Ordoner du jour

 

Rue Ordener, rue ordinaire dans Paris populaire. Une de ses extrémités rencontre la rue Marx Dormoy, du nom d'un des anciens maires de Montluçon ; et de l’autre le quartier dit de La Goutte d’Or, longtemps évoqué comme enclave arabe donc musulmane pour travailleurs salariés immigrés.

 

Plan Paris Clignancourt.jpg

 

Je connus assez tôt cet arrondissement de Paris. En fait, ce fut mon premier débarquement effectué au tout début de la décennie des années 60.

 

- Débarquement ? Quel débarquement ? Paris n’est pas une étape portuaire.

- Pas portuaire ? Connaissez-vous des gravures anciennes, celles du XVIIe ?

 

L’eau de la Seine s’y trouvait encombrée alourdie de navires, de bateaux, de barques etc. Même des cadavres de noyés.

 

N’ayant en poche que quelques pièces de monnaie et trois ou quatre billets de pas grand chose pliés en deux, je cherchais au moins un plafond pour m’abriter. Je parvenais Porte de Clignancourt, métro Simplon ... Sur ma droite, ça je m’en rappelle, et j’avançais dans je ne sais plus quelle ruelle ou impasse. C’est alors que j’aperçus trois ou quatre femmes un peu âgées et sans coquetterie adossées contre un mur d’une grisaille de pierre tombale jamais balayée. Une porte était ouverte entre deux fenêtres closes par des volets persiennes. Au-dessus, une enseigne formée d’un lettrage maigre : Hôtel.

 

- C'est 5 francs !

 

Avec ma petite valise j'entrais demandant si une chambre était disponible pour deux ou trois semaines. J'y restais quatre bons mois logeant dans ce petit commerce de passes tenu par une vieille femme en blouse noire : elle racontait, quelque fois, des souvenirs vrais ou inventés de sa jeunesse qu'elle disait provinciale.

Encore parler de la rue Ordener ? : un long trajet à pied la raccorde à une rue Championnet qui, là bas, dans la capitale, n’est pas coupée en deux par un galopin ruisseau des Etourneaux.

 

Quant à cette même rue Ordener elle est surtout mémorisée comme un lieu où une banque fut victime d’une certaine Bande à Bonnot.

 

- Les arnarchistes ?

- Disons de vulgaires bandits romancés par de vulgaires romanciers se croyant politiques.

 

Mais parlons plutôt d’un Ordener prénommé Paul.

 

Paul Ordener j'appréciais son talent dès ma scolarité primaire. Sur la table de la cuisine familiale, quand nos trois assiettes étaient absentes, il y avait parfois un livre épais : L’Almanach Miroir Sprint de l’année 1948. L’illustration de sa couverture était signée Paul Ordener.

 

Almanach Miror, 1948.jpg

 

Pour moi enfant elle suggérait bien la vitesse d’un athlète après un départ coup de feu.

 

- Dites donc ! Miroir Sprint était géré par le Parti Communiste Stalinien. Votre papa et votre Maman étaient-ils inscrits en dessous du déserteur Thorez ?

- Maman ? Non !

 

Paul Ordener, dessinateur assez vif était le contemporain d’un concurrent encore plus énergique et abondant que lui et qui avait pour nom PELLOS. René Pellos. J'admirais beaucoup ses travaux, ses réussites. Les Pieds Nickelés, Futuropolis, La Guerre du feu. Il était né français, à Lyon ; ce que refusaient de croire quelques-uns de mes élèves qui, mordicus, le voulaient suisse.

 

Mais en réalité, Ordener s’écrit Ordner ... Vous auriez-dû m’arrêter ! Paul Ordner était son nom véritable.

 

BD l'Intrépide, 1958.jpg

 

En 1959, sur la couverture de l’hebdomadaire L’INTREPIDE La signature de Paul Ordner apparut sur cette publication en provenance de l’italien Del Duca champion de la Presse du Cœur pour vraies-fausses demoiselles.

 

Ce même illustrateur réalisa également, plus tardivement, des images pour livres destinés à la jeunesse.

Et retenez-vous quand même de me reprocher d’avoir quelque peu triché avec Ordener-Ordner. Vous savez bien que beaucoup d’intellectuels de gauche saluent l’existence de Staline mais demeurent incapables de prononcer les trois mots géorgiens formant l’identité réelle du Petit Père des Peuples opprimés en URSS.

 

Bar Zing

 

 

11/05/2025

Tarzanides n° 638

CECI N’EST PAS UNE PUBLICITÉ

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« Vache qui rit » = Walkyrie. Facile jeu de mots en patois français. Et qui se fit répétitif dans un grand appartement parisien aménagé en atelier de création de costumes de théâtre.

 

- Quel théâtre ?

 

Le TNP.

Wilson, récemment nommé directeur en 1963, confiait à notre équipe le soin de préparer les costumes en vue d'une répétition générale qui allait se tenir à Chaillot. La pièce jouée venait de Gorki Maxime : Les Enfants du Soleil.

 

Un titre émerveillé d’espoir pour un auteur qui allait se suicider.

 

- Pourquoi aviez-vous participé à ce projet ?

- C’était simple : la personne qui tenait lieu de patronne était la sœur d’un de mes beaux frères et comme l’argent n’alourdissait pas mes poches … vous comprenez que je ne manquais pas  une telle occase.

- Mais alors comment était venue la Walkyrie et la Vache qui rit en remplacement humoristique des traditionnels bonjours et bonsoirs  ?

- Tout simplement parce que le compagnon de la dite patronne était un grand garçon émigré d’Allemagne. Il se racontait même de lui qu’il avait participé aux Jeunesses Hitlériennes vers la fin de la guerre.

- Alors en absence du gaillard qui épluchait les pommes de terre dans un petit local baptisé cuisine, nous avions adopté le jeu de mots bien connu entre les fameuses portions de fromages fondus et les filles de Wotan-Wodan.

 

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Qui dit Walkyrie dit chevauchée. Ci-dessus j’ai remplacé les croqueuses wagnériennes de cadavres humains  par deux cavaliers sortis d’une bande dessinée des années 1950.

 

Lorsque j’étudiais dans l’École des Beaux Arts de Bourges, Place Jaude, j’ignorais que le dessin de la Vache hilare sur la familière boîte circulaire était un dessin signé RABIER. Nous étions presque tous et toutes dans cette ignorance. Me semble même me souvenir que c’etait un prof nommé Bignolas qui nous apprit l'identité du graphiste de la Vache pas sérieuse. Mais il faut surtout garder eb tête que dans les anciennes écoles de Beaux-Arts, vieilles de plus d’une cinquantaine d’années, la bande dessinée n’était pas du tout reconnue, comme valeur artistique. par les messieurs-dames nostalgiques des platitudes du dessin accadémique.

 

RABIER, décédé en 1939, fut surtout célèbre par ses silhouettes d’animaux campagnards qu’il rendait sympathiques en leur prêtant un sourire acceuillant. Le plus fameux des bêtes à plumes était GÉDÉON, le petit canard. J’écris bien « canard » et non pas un autre mot interdit aux enfants pendant la prière du soir.

 

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Rappelons que le succès de RABIER était aussi un succès auprès des parents, des grands parents, des adultes oncles et cousins tout heureux d’offrir en cadeaux à leur progéniture des albums illustrés par l’artiste né berrichon en 1864.

 

Il n’est pas inutile de signaler que la période de Rabier coïncide avec la fin de la désertification des campagnes en France, les jeunes fils de paysans allant se faire embaucher prolétaires salariés dans les z’usines nouvelles où il faisait si bon respirer les fumées métalliques et avoir les oreilles cassées par le raffut ambiant. De tout ça on se consolait avec la nostalgie du « bon air à la campagne », ce qui rendait d'autant plus sympathique le talent de Pépé RABIER.

 

Souvenez-vous : La nostalgie d’une vache qui pond son omelette matinale.

 

Doc Jivaro

 

20/04/2025

Tarzanide n° 636

 

MAMAN, LES PETITS BATEAUX

 

 

En ce moment Drive-In Movie Channel vous propose de voir ou revoir si vous êtes centenaire une petite actrice en herbe de l’ancien cinoche américain : Shirley Temple.

 

Petite par son âge de fillette tripotée sous prétexte de mise en scène par tout le personnel d’Hollywood, mais grande par sa renommée sinon mondiale tout au moins occidentale.

 

Shirley naquit en 1928, demoiselle fille de banquier (aucun enfant est parfait), et dès sa ,sixième année, vu ses talents précoces, fut prise en mains (!) par le star-system américain dominant alors toutes les dites « salles obscures » du monde. D’où succès phénoménale pour Shirley, télévision comprise. En somme la coqueluche d’une Paix en temps de guerre.

 

L’Angleterre participa avec un film intitulé en français PETITE PRINCESSE, année 1939.

 

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Année 1939, collection Hachette

 

« Plutôt cucul la praline » disait mon père en parcourant le livre cartonné que l’éditeur HACHETTE avait sorti pour faire écho au film. Pauvre Shirley – Sara : son papa, officier anglais, trouve la mort dans la guerre du Transsval en Afrique. Par la suite la gentille Shirley Sara devient la victime d’une méchante puisque jalouse Miss Méchin. Pas la fée Carabosse mais une mémère cornue.

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Pardonnez l'inversion !

 

Bien entendu les bandes dessinées ne restèrent pas sans être influencées par le jeu de la charmante Shirley Temple, d’autant moins que les lecteurs et lectrices les premières histoires en images, suivaient déjà les aventures d’une gamine orpheline prénommée Annie. En France cette pauvre mais dégourdie petite Annie avait trouvé refuge sur la huitième page du Journal de Mickey, dès le numéro 1 de 1934 publié à l’initiative d'un Paul Winkler mais forcément avec l’autorisation de Walt Disney. Celui-ci veilla constamment à tous les grains de sa basse-cour.

 

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Mickey, n°1, 1934

 

Célébrité jamais égalée dans son domaine Shirley Temple allait donner naissance à toute une série de spectacles destinés aux familles dans les pays les plus développés économiquement : défilés de vêtements pour fillettes, prestations de coiffures, concours de danse juvénile etc., etc. Les papas et mamans étaient absolument ravis : les applaudissements destinés aux fillettes, maman les prenait pour elle. Maman s’était donné tant de mal pour que sa petite morveuse ressemble à une pin-up.

 

Jusqu’au jour où, en France, éclata un scandale : Celui des Ballets Roses. Quelqu’un ou quelqu’une avaient parlé, dénonçant les beaux quartiers.

 

Un homme politique très, très important, aurait dû s’exclamer : Le bras m’en tombe ! On se laissa à dire qu’il s’agissait d’un vrai manchot, vrai patriote : Le Troker.

 

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Bon coup de ballet !

 

Et pour mémoire rappelons que Wagner (Richard) éloigna de son Opéra « Chevalerie de Thulé » le corps de ballet. Rose ou pas rose. Les messieurs bourrés de fric iraient satisfaire leurs caprices érotiques ailleurs.

 

 

Bar Zing