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26/10/2023

Tarzanide n° 569

DRAGO, DRAGON

 

Il n’est pas rare, il est même fréquent que les médias nous disent que : « des kamikazes musulmans ont commis un attentat terroriste ».

 

Des « kamikazes », vraiment ?

 

Il n’y a pas de kamikaze musulman. Ce mot nous vient des avions-suicides japonais pendant le final de la guerre américano-nippone. Entendez : lorsque le Japon enrageait d’avoir a constater sa défaite prochaine il eut recours à un geste ultime de fanatisme : Lancer des avions avec leur pilote sur des cibles navales américaines. La carlingue était soudée pour empêcher le kamikaze de s’échapper en parachute avant l’impact et ça y était, une dernière petite tasse d’alcool saké, et tout était dit.

 

Mais dans le monde musulman, le missionnaire religieux chargé de tuer un ennemi était nommé HASHASHIN. Autrement dit : un consommateur de chanvre indien appelé hachisch dont il existe plusieurs orthographe. D’où est dérivé l’actuel mot : assassin. Des historiens s’accordent pour nommer la Perse des Chiites comme pays d’origine dès le XIe siècle.

 

La première fois que je lus deux mots évocateurs de ce fait historique c’était dans une bande dessinée américaine partiellement traduite en patois français. Et c’était dans le journal COQ HARDI, n° 82 du 16 octobre 1947.

 

BD-Drago,-Hass-Assein,-1947.jpg

 

- 1947 ? mais vous êtes vieux m’sieur !

- Plus vieux encore étant né en 1942.

 

La version française fournie par Marijac était loin d’être intégrale. L’original yankee, lui s’adressait à un lectorat adulte. Mais pas en France où il était limité à un public d’enfants. D’où des censures nombreuses. Il fallut attendre, en tout cas pour moi, que l’éditeur SERG réalise, en 1971, une traduction complète avec ce qu’il faut de jolies filles en tenue légère … comme on disait du temps de l'excellente Joséphine BAKER.

 

La couleur restait absente mais le nom du turc complice des nazis revanchards demeurait le même que dans la première apparition.

 

BD-Drago-Hass-Assein,-1971.jpg

 

Le scénariste et le dessinateur de cette série titrée DRAGO se nomme Burnes Hogarth, un des noms les plus fameux de la bande dessinée : il venait de cesser d’illustrer les aventurlures de TARZAN et se cherchait un nouveau personnage.

 

Doc Jivaro

 

11/01/2014

Les Tarzanides du grenier n° 48

De quel R.O. de BD ne parlerez vous pas t'aujourd'hui ? C'est dit : je retarde à semaine prochaine mes propos sur un jeune gaucho d'Argentine que nous ne rangeons en compagnie des Tarzanides que par son scénariste et dessinateur : HOGARTH. 

Hogarth, l'américain Burne Hogarth, mort en 1996, à Paris, alors qu'il était l'invité d'honneur du salon BD d’Angoulême. 

Quant à son personnage, il s'agit de DRAGO (1945) dont la première version française fut tôt publiée en 1947 dans un magazine pour enfants dès le lendemain de la seconde guerre mondiale : COQ HARDI.  

 

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Traduction espagnole, Barcelone. 

 

 

Lorsque le fils rebelle de la riche maison des Delombu, tombe la chemise, la musculature d'un Tarzanide adolescent apparaît, s’exhibant. De quoi faire un envieux chez le gringalet de la famille d'à côté. 

 

Docteur Jivaro



19/01/2013

Les Tarzanides du grenier (n° 17)

MIRACLE JONES

 

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Année 76 de 1900, l'éditeur Serg participe à la grande mode des rééditions de bandes dessinées anciennes, qu'il rajeunit illusoirement sur de beaux papiers couchés, glacés. 

De ce Miracle Jones francisé, la préface est tout aussi détaillée qu'ennuyeuse. Semblant avoir été rédigée par un élève accumulant les noms, les dates et les références en croyant ainsi ne pas rater l'examen. Ce préfacier s'est-il figuré qu'il faut réciter toute La Bible pour justifier les pitreries de « Charlot boxeur » ? Miracle Jones fut inventé par le bédéïste Hogarth momentanément en panne de Tarzan. Aussi ne résulte-t’il pas des conflits armés entre Mac Arthur et le général Soto, celui-ci surnommé « lame de rasoir » par les derniers samouraïs réduits à l'état suicidaire du kamikaze. 

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Démissionnaire de Tarzan fin novembre1945, Hogarth fabrique deux personnages de BD dont il espère le succès. L'un DRAGO, l'autre MIRACLE JONES. DRAGO se veut crédible mais MIRACLE JONES se fait déculotter à chaque tour de page.  

DRAGO est un jeune argentin d'opérette qui affronte sans y être préparé le réseau nazi Odessa, lequel n'est pas nommé dans le scénario. (Mais a-t'il réellement existé ce réseau?) 

Quant à MIRACLE JONES … au physique il n'est qu'un gringalet binoclard. Adulte, il ressemble à un gamin vieilli. La paire de lunettes qui lui tire les oreilles n'est pas l'indice d'une intelligence vive mais la trace d'une infériorité physiologique. Infériorité musculaire, visiblement. Hogarth, encore obsédé par l'anatomie avantageuse de SON Tarzan, essaya t'-il de s'en délivrer en modelant celle d'un pauvre petit monsieur qui s'imagine athlétique lorsqu'il n'est que chétif ? Car MIRACLE JONES est un mythomane s'attribuant des exploits par lesquels il espère bien s'attirer admiration de lui même. IL SE rêve en marchant. Les choses les plus banales lui apparaissent sous des aspects fantastiques. Il se veut justicier, se voulant sauveur. Il se promène en Don Quichotte : un simple sac en peau de croco d'île s'agrandit aux proportions d'un saurien vaurien cherchant à happer une dame apeurée. MIRACLE JONES s'imagine secourant la pauvre femme. Mais il tombe de haut. Il rate, il échoue. C'est son fantasme qui lui éclate entre les mains comme bulle de savon. C'est le gag final, celui du bas de page. Hogarth était un type qui se prenait tellement au sérieux qu'il craignait de déchoir en inventant de l'humour. A son avis, tout propos tenu en plaisantant ne détient aucune valeur intellectuelle. Aussi campait-t'il dans des blagues réduites à celle de la peau de banane. Oui, Hergé se contentait de pareil : le faux pas, le dérapage, le geste maladroit et le bégaiement pour seules causes de la plaisanterie. 

A se rêver aussi courageux qu’invincible MRACLE JONES était obligé de se classer dans la série prestigieuse des Tarzanides. D'autant que lui et Lord Greystoke ont le même papa dessinateur. Mais pour Miracle Jones toute prétention à l'héroïsme le décompose dans le ridicule.

 

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Dédaigné par les femmes, MIRACLE JONES s'invente une compagne voluptueuse. Une vamp, une pin-up. Une créature conforme à tous les fantasmes habituels à l'homme : une courtisane avec laquelle il entretient des relations sado-masochistes mais qu'il réduit presque toujours à des jeux enfantins.

 

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L'album Serg MIRACLE JONES contient au final 6 pages BD réalisées en 1935 par Hogarth et habituellement désignées comme « pièces de 8 ». Une aventure de corsaires permettant d'évaluer, après coup, les progrès graphiques du maître lorsqu'il succède à Foster et réalise sa première planche BD de Tarzan (celle-ci publiée en couleurs dans l'hebdo JUNIOR, n° 71 du 5 août 1937). 

Sur le web, on peut se payer MIRACLE JONES pour une cinquantaine  d'euros. J'ignore la quantité exacte de planches MIRACLE JONES dessinées par Hogarth. Cependant je pense que son talent n'est en rien renforcé par l'ajout du petit Monsieur à lunettes castratrices. 

 

Docteur Jivaro