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05/11/2023

Tarzanide n° 571

 

La passe ! Fais moi la passe !

 

Brièvement, j’ai rappelé l’existence passée de JUNIOR, format géant de BD. Un hebdomadaire de huit pages dont quatre en couleur et que La SPE fit paraître d’avril 1936 pour s’achever pendant l’année 1942.

 

Par l’intermédiaire de cet illustré les jeunes gens de l’époque ne pouvaient plus ignorer l’existence mythique de TAR-ZAN (Peau Nue) dont le succès devenait déjà phénoménal par le roman et par le cinéma. Succès qui obligea la dictature URSS à en interdire la divulgation dans toute la Russie. Eh, ouais, ainsi.

 

Les historiens de la BD s’accordent à désigner Harold Foster (1892-1982) né au Canada, l’artiste qui donna à TARZAN la silhouette définitive par laquelle nous le célébrons.

 

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Mais tout à une fin : En l’an 1936, Foster qui vient de créer PRINCE VAIL(L)ANT se trouve surchargé de travail, compte tenu de toute la documentation historique médiévale à laquelle il recourt. Aussi décide t’il d’abandonner l’illustration destinée à TARZAN. L’éditeur doit alors en toute urgence, trouver un remplaçant. Les candidats sont nombreux : un seul emportera la palme. Il se nomme Burne Hogarth. Il copie, il imite le style graphique de Foster. Exactement ce que l’éditeur attendait.

 

En France, ce relai entre deux talents sera présent dans deux numéros de l’hebdomadaire JUNIOR. L’un n° 70, l’autre n° 71. En quel jour je vous prie ? Le jeudi, voyons ! Le jour de repos des écoliers. Et vous avez peut être les dates ? Oui le 29 juillet 1937 puis le 5 août. Le changement de signature passa quasiment inaperçu : HOGARTH, suivant l’habitude de Forest, écrivit son nom en lettres majuscules dans le bas droit de la dernière image.

 

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Pour ce qui est de l’hebdo JUNIOR la guerre causa sa disparition. Toutefois, en 1947, il réapparut pour une durée de seulement 27 numéros, en remplacement d’un COQUELICOT tout bêtement paru lorsque le Maréchal P … prétendait faire disparaître la République. Mais cette seconde publication de JUNIOR se faisait dans un format réduit de moitié. Hélas ! 33 fois hélas.

 

Doc Jivaro

 

25/06/2023

Tarzanide n° 555

CHAPLIN - CHARLOT

 

Charlot … C’est ça : Charlot le personnage burlesque inventé par l’anglais Charlie Chaplin , lui même descendant du peuple de l’Arche d’Alliance. Il fut l’une des grandes figures de l’art capitaliste américain d’Hollywood. Mais alors pourquoi mon enfance rencontra t’elle Charlot dans les pages de l’hebdomadaire BD communiste VAILLANT ?

 

Bandeau--Vaillant,-1952-Bis.jpg

 

Dans cet illustré VAILLANT Charlot était dessiné par FOREST.

 

- Forest ? Mais m’sieur c’est un dessinateur porno !

 

Cette réflexion lancée par un de mes élèves de l’Atelier de Bandes Dessinées, ne m’étonna pas. Nous étions en 1982 et cet adolescent ne connaissait évidemment pas l’hebdomadaire VAILLANT de 1952. Il avait en tête, pendant cette période culturelle pleine d’érotisme, la BARBARELLA signée du même FOREST.

 

BD-Charlot-débute,.jpg

 

Cependant je récidive dans la question : comment expliquer la présence du clown capitaliste CHAPLIN-CHARLOT dans un journal placé totalement sous le contrôle des staliniens du Parti et alors même que Joseph Staline n’était pas encore mort ? C’était l’époque d’une dite « Chasse aux sorcières » pendant laquelle le peuple américain traquait l’espionnage soviétique dans le pays de Davy Crokett et Marylin Monroe. Charlie Charlot, outre des problèmes de mœurs et d’impôts, avait tenu des commentaires publics politiques irrecevables pour Edgar Hoover, grand directeur FBI … Et s’était précipitamment enfui se réfugiant en Angleterre. D’où la sympathie soudaine que les staliniens manifestaient pour lui.

 

Je ne sais plus si j’étais âgé de neuf ou dix ans … Un beau matin notre instituteur nous annonça que l’après midi nous n’aurions pas école. Nous aurions cinéma. Tous les élèves allaient se déplacer à pied, à pied et en rang jusqu’à une autre école, l’ École Viviani.

 

- Viviani ? Mais c’est l’école des voyous, M’sieur !!

 

Nous étions quand même tout contents. Le titre du film était : « Les Temps Modernes ». Oui, le film de Charlie-Charlot. On rigola bien. Mais ce que nous ignorions c’est que nos instituteurs utilisaient politiquement le contenu du spectacle : les dirigeants staliniens voulant interdire l’installation d’un « Travail à la chaîne » dans les usines montluçonnaises, celles de Saint Jacques et celles de Dunlop. A ce sujet la CGT faisait distribuer des tracts ronéotypés hostiles à tout Taylorisme. Et dans les bistros de la Rude Denis Papin les ouvriers s’énervaient : vous allez voir que le patron va nous interdire d’aller pisser un coup !

 

Ce que nous autres gamins ignorions c’est que le film « Les Temps Modernes » date de 1934-1935. Or, c’est justement ce travail à la chaîne américain qui allait permettre aux méchants pas beaux capitalistes non seulement de vaincre l’armée japonaise mais aussi d’interdire aux communistes staliniens d’imposer leur dictature en Europe de l’Ouest. Et je ne vous parle pas des tonnes et des tonnes de matériel et d’alimentation fournies gratuitement par l’Oncle Sam aux soldats de Staline.

 

Allez, on arrête pour aujourd’hui mais en n’oubliant pas de signaler l’existence d’un texte signé de Morvan Lebesque par lequel celui-ci reprochait à Chaplin-Charlot de ne pas avoir été un véritable artiste.

 

Chaplin-Le-Dictateur.jpg

Quand Charlie-Charlot singe Hitler ça va plutôt bien

 

Allez, on arrête pour aujourd’hui mais pas sans oublier de signaler l’existence d’un texte signé de Morvan Lebesque par lequel celui-ci reproche à Chaplin-Charlot de ne pas avoir été un véritable artiste.

 

Doc Jivaro