Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/01/2021

Tarzanide n° 475 du 10-01-2021

 

LA PROTÉGÉE DE D'ARTAGNAN

 

Regardons … Mieux encore : apprécions. De cape et d'épée, la lame traverse de part en part l'adversaire. On n'est pas ici pour faire semblant. On est en 1945, un mort est un mort. Les éditions S.A.E.T.L.E. dans Paris outragée mais libérée publient LA PROTÉGÉE DE D'ARTAGNAN, une version scolaire venue après les « Trois Mousquetaires », ceux mêmes qui rendirent célèbre la famille Dumas père et fils.

 

 

Le Rallic,Marijac,La Protégée de d'Artagnan, Les éditions S.A.E.T.L.E,BD Pierrot,Alexandre Dumas,tirailleurs sénégalais,bandes dessinées de collection,Doc Jivaro,Bar Zing de Montluçon

 

 

Une telle illustration pour la jeunesse, montrant comment occire un ennemi n'était plus possible à éditer en France pendant la quinzaine d'années qui suivit le dessin ci-dessus signé de Le Rallic. Celui-ci, page après page, avait à ses débuts toute liberté de montrer comment se débarrasser d'un voyou récidiviste. Un  exemple confirmé par une seconde illustration ci-après. On les crève les saligots !

 

 

Le Rallic,Marijac,La Protégée de d'Artagnan, Les éditions S.A.E.T.L.E,BD Pierrot,Alexandre Dumas,tirailleurs sénégalais,bandes dessinées de collection,Doc Jivaro,Bar Zing de Montluçon

 

 

Le Rallic fut l'ami de Marijac dès avant que celui-ci donne naissance à plusieurs titres de journaux BD parmi lesquels les plus retentissants sont COQ HARDI, pour les garçons, et MIREILLE pour les filles (puisqu'à ce moment là la mode unisexe n'existait pas, le sexe masculin franchement distingué du sexe féminin, de quoi faire enrager la virago à moustaches de votre quartier).

 

Lorsque Le Rallic et Marijac devinrent complémentaires, tous deux travaillaient pour l'un des premiers journaux de BD français : PIERROT, chaque dimanche, en 1938. Le Rallic dessinait alors « Le réveil des sioux » pendant que Marijac inventait de façon humoristique « Onésime Pellicule ».

 

 

Le Rallic,Marijac,La Protégée de d'Artagnan, Les éditions S.A.E.T.L.E,BD Pierrot,Alexandre Dumas,tirailleurs sénégalais,bandes dessinées de collection,Doc Jivaro,Bar Zing de Montluçon

 

 

C'est ma grand-mère, qui n'était surtout pas une « mammy » américanisée, qui me ramena avec d'autres illustrés un lot acheté le dimanche matin sur le marché alimentaire de la Place Saint Paul de Montluçon.

 

- Tu ne sais pas bien lire encore. Ton grand-père te les lira le soir il n'a rien d'autre à faire.

 

Pépé m'en lut quelques passages, tenant le livre au-dessus de son assiette emplie de soupe chaude, pain et patates. « Tu n'as jamais été mousquetaire, pépé ? ».

 

Pépé avait parfois l'habitude, une fois son assiette redevenue creuse après plusieurs allers et retours de cuillère, de s'exclamer sur le ton d'un souvenir : encore une que les boches n'auront pas !

 

- Pourquoi tu ne t'enfuyais pas quand ça tirait partout en 14-18 ?

- Parce que les nègres tirailleurs sénégalais recevaient l'ordre de tuer tout soldat français qui essayait de sauver sa peau.

 

A propos, avez vous remarqué que les mousquetaires dans les romans populaires ne manient pas le mousquet mais l'épée ?

 

Doc Jivaro

 

20/12/2020

Tarzanide n° 469

 

Les politiciens ont oublié de vous le rappeler que le septennat de Giscard d’Estaing fut aussi une période dite « Libération des mœurs » dans l’espace public : cinémas, librairies, théâtres, clubs échangistes, etc, etc. Prenons l’exemple d’un kiosque à journaux de 1978 et comparons le à celui d’aujourd’hui : le kiosque à journaux 1978 serait sûrement interdit de séjour maintenant.

 

Voyez la couverture des PIEDS NICKELÉS en 1975. Le trio de pseudo-anarchistes depuis 1908 n’avait jamais affiché un titre pareil.

 

 

BD-Les-Pieds-Nickelés,-1975.jpg

 

 

Rappelez-vous Tintin en culotte de golf : jamais une fille autour de lui ! La seule femme qui apparaisse tardivement c’est la grosse Castafiore, peut-être une allusion à La Callas et de quoi vous décourager le zizi dès l’âge de treize ans. Par contre, elle s’exhibe de la gueule. Un étudiant à l’écoute d’un cours de psychanalyse de l’ancienne université de Vincennes m’avait même amusé, disant : « c’est un vagin qui vocalise ».

 

Dans les dessins de l’infatigable Pellos, l’un des PIEDS NICKELÉS – Croquignol – porte une haute coiffe sur laquelle s’exhibe une paire de ciseaux. Allusion évidente à la perte de ses bijoux naturels. Comme quoi nos amis africains noirs esclaves chez les musulmans ne pouvaient pas conserver entre leurs jambes les objets que les esclaves noirs dans les champs de coton américains conservaient malgré le racisme des familles blanches chrétiennes.

 

- C’était pour qu’ils se reproduisent, familles esclaves génération après génération.

- Mais c’était surtout chez le Sultan une façon radicale de s’éviter tous les ennuis politiques à venir à cause d'une révolte générale raciale analogue à celle qui suivit LA NAISSANCE D’UNE NATION.

 

Dans la collection complète d’origine ce numéro des PIEDS NICKELÉS DANS LE HAREM porte de numéro 86.

 

Doc Jivaro

 

12/12/2020

Tarzanide n° 464

 

KIWI : Mieux qu’un mot, un nom. Celui d’un oiseau en même temps que celui d’un fruit pas du tout apprécié par Doc Jivaro. Mais aussi celui d’une marque de cirage … Celui, enfin, d’un format de poche BD dont la carrière commença en 1955. Doc Jivaro en acheta le numéro 1 qu’aujourd’hui encore il regrette d’avoir échangé contre d’autres journaux venus d’un collégien du même âge que lui et qu’il connût en cinquième du collège technique alors récemment construit « à Fonbouillant ». Cet adolescent habitait en haut des côtes de Châtelard. Pour y accéder il fallait appuyer fort sur les manivelles d’une bicyclette. C’est même au sortir d’un des virages que je faillis percuter de face une automobile dont je n’avais encore jamais vu la forme. Une DS à capot « aérodynamique ».

 

Mardi précédent j’ai tenu un commentaire assez bref sur le cas de Antonio De Vita, créateur de MIRKO le Petit Duc. Je récidive ici, feuilletant non plus son numéro 15 mais son numéro 50.

 

 

Bd,-Kiwi,-10-07-1959, couv..jpg

 

 

J’ai souligné, comme beaucoup avant moi, les invraisemblances, disons : le fantastique de certaines architectures dessinées par Devi. Il y avait chez lui une forte tendance à étirer comme à l’infini les perspectives. Cette exagération à pu s’exprimer, aussi, dans un combat à mort entre deux adversaires : STENKA, précepteur de MIRKO, et le père de MIRKO, le duc de Milloutintin (Babinet comprendra). C’est un combat dessiné sur au moins dix pages, ce qui constitue un record dans l’histoire de bande dessinée. Tout y passe : coups de poings, prises de jiu-jitsu, gréco-romaine, jusqu’à se lancer des rochers et un animal fauve … De « l’homérien » ou, si vous préférez, comme dans la nuit de noces de l’Irlandais, de l’homérique.

 

 

BD,-Kiwi,1959,-pg-80-81.jpg

 

 

Mais le plus étonnant n’est-il pas que la censure pendant les années 50, refusant toutes images de violence dans les journaux pour la jeunesse, ait laissé publier telle quelle cette série d’images ?

 

Doc Jivaro, pour un de ces prochains jours, vous reparlera de MIRKO le Petit Duc : Savez-vous qu’un des éléments (le robot Robby) du film américain, année 1956, « Planète Interdite » fut employé par Devi pendant l’une des aventurlures du fils du Duc Méloupin et que j’ai rattaché DEVI aux Surréalistes tout simplement parce qu’à ses débuts MIRKO dut déserter la République de Maldoror dont le nom est aussi celui du roman célèbre signé sous le pseudonyme d'un Comte de Lautréamont.

 

BD-Kiwi,-1959,-pg-93.jpg

 

Doc Jivaro

14/11/2020

Tarzanides n° 460

 

Péplum baba au rhum

 

 

Lorsqu’en 1963 l’hebdo TINTIN éditait « Les Légions Perdues » j’avais depuis au moins 7 ou 8 ans abandonné les bandes dessinées que les Beaux-Arts nous apprenaient à mépriser en … ne nous en parlant jamais. Côté cinéma d’animation c’était même mutisme. Donc TINTIN et MICKEY aux abonnés absents autant à Bourges qu’à Tours et pareil encore à Paris, rue Bonaparte : Alex Raymond ? Connais pas.

 

 

bd alix,jacques martin,tintin,hergé,ligne claire,bandes dessinées de collection,tarzanide,bar zing,doc jivaro

 

 

« Les Légions Perdues » titre BD réputé des ALIX. Un adolescent imaginé par le talent de Jacques Martin un Martin Jacques à ne pas confondre avec son homonyme célèbre animateur dominical de l’ancienne TV française, souvenez-vous : Y a t’il beaucoup de monde à l’arrêt de Montcuq ?

 

 

bd alix,jacques martin,tintin,hergé,ligne claire,bandes dessinées de collection,tarzanide,bar zing,doc jivaro

 

 

Le dessin d’ALIX appartient à la manière dite « Ligne claire » et ceux qui me connaissent savent que j’apprécie peu ce genre de graphisme qui, à mon avis, convient mieux pour le dessin technique précis que pour le dessin manifestant des pulsions artistiques. Mais ALIX dépendait de la volonté d’un certain Hergé, lequel assurait sa réputation en respectant strictement dans ses travaux le mot d’ordre familial : propreté des locaux et tous les boutons de la chemise doivent être dans les boutonnières. Les aventures d’ALIX ont beau se dérouler dans la Rome antique, donc païenne, celle des héritiers de César, toutes les statues publiques se vêtent d’un slip et les légionnaires portent un caleçon sous leur tunique courte. Toutefois, Jacques Martin dans un portfolio daté de 1983, échappa quelque peu à la pudibonderie à laquelle les éditeurs traditionnels pour la jeunesse, le soumettaient.

 

Preuve qu’il n’est jamais trop tard pour mieux faire.

 

N’empêche ! la cinquantaine d'albums ALIX est parmi les meilleures séries venues du journal TINTIN, autant par la pertinence des scénarios que par le sérieux de la documentation qui en sous tend les péripéties. 

 

 

BD-Avec-Alix,-Casterman-1987.jpg

 

Doc Jivaro

 

04/11/2020

Tarzanides n° 459

 

C’est mon mien !

 

 

Pour le dessin de ce jour, Bar Zing attendait quelque précision fiable quant au résultat prochain du match Biden-Trump. Rien n’apparaissant en ce moment, c’est Doc Jivaro qui prend le relais pour meubler l’espace.

 

Sur nos journaux populaires de BD que nous achetions d’un prix de misère tant beaucoup d’entre eux étaient maigres de quatre à huit pages, quelques gamins écrivaient leur identité comme pour réussir à se les approprier deux fois. C’était, en particulier, une précaution lorsqu’ils les prêtaient à tel ou tel autre garnement en culotte courte du quartier.

 

Nos parents ne se préoccupaient pour ainsi dire jamais de nos échanges lorsque ceux ci concernaient des « Petits Mickeys ». Par contre, lorsqu’il s’agissait de nos jouets … papa et maman surveillaient le grain, j’aime autant vous le dire.

 

 

L’Intrépide,Fantax,bandes dessinées de collection,Bar Zing,Tarzanide,

 

 

Généralement, le gamin écrivait au crayon, parfois à l’encre violette son … blaze. Quelques-uns nous semblaient privilégiés : ceux qui utilisaient le tampon de l’entreprise artisanale familiale. Par exemple : sur la couvrante d’un FANTAX, année 1948, peu lisible il est vrai. On y détecte à peine Olivier quelque part dans Montaigut en Combrailles.

 

- Tu veux des INTRÉPIDE ! j’en ai plein, je t’en prêtes. Tu viens chez moi après l’étude.

 

 

L’Intrépide,Fantax,bandes dessinées de collection,Bar Zing,Tarzanide,

 

 

Après l’étude c’est à dire après 6 heures du soir je suivis l’écolier dont le nom ressemblait fortement au mot fortune. Il logeait dans une maison toute proche des cités HLM récemment construites à cette époque passée : les Cités Pierre Leroux. Sa mère nous reçut, me paraissant  d'une corpulence de cinquante soupières cachant la table de la cuisine.

 

- Bonjour Madame.

- Bonjour.

 

Son fils me désigna d’un coup de tête de côté : « Je vais lui prêter mes INTRÉPIDE ».

 

Il apporta un paquet d’illustrés. Je me réjouissais déjà. « Pas la peine de les compter, m'an ! c’est un copain de classe ! il me les rendra ». Vlan ! Il encaissa une gifle carabinée. « C’est moi qui commande ! » dit la mère en commençant de répertorier : un, deux, trois, etc.

 

C’est à ce moment là que je m’aperçus que la maman du garçon ne disposait que d’un seul bras.

 

- Ma mère a perdu son bras pendant la guerre en Espagne, devait m’expliquer Fortunat un des jours qui suivit.

 

Fortunat ! Ça y est ! avec ou sans t à la fin, j’ai prononcé le nom de ce camarade d’école que je n’ai jamais revu depuis plus de cinquante ans.

 

Doc Jivaro

 

23/10/2020

Créé en 1975, disparu en 2006

métal hurlant,humanoïdes associés,philippe druillet,jean-pierre dionnet,corben,effer