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03/11/2024

Tarzanide n° 618

« MEXICANISATION » Que vous dites

 

- Aidez-nous ! Sauvez-nous au nom du ciel ! C’est vous qui nous avez envoyés Maximilien et moi là-bas en nous garantissant votre aide militaire.

 

En ce jour de 1867 c’était Charlotte de noblesse belge devenue impératrice du Mexique qui implorait l’aide de Napoléon III, lequel avait beaucoup d’autres problèmes en tête et dans les reins : de méchantes petites pierres le tourmentaient.

 

Lorsque je débutais mon adolescence en 1954 un film r’américain VERA CRUZ fort réussi dans le genre attira mon attention sur les problèmes politiques endurés par le peuple mexicain. D’autant qu’un autre film : VIVA ZAPATA ! De 1952 nous avait fait connaître les difficultés qu’il y a à gouverner un pays sans édicter des lois autoritaires mais nécessaires souvent contraires à l’idéal de liberté.

 

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Dessin signé Le Rallic

 

A vrai dire quelques aspects des difficultés politiques éprouvées par le Mexique ne furent vaguement suggérées par une bande dessinée présente dans COQ HARDI. Cet hebdomadaire alors tout nouveau créé par Marijac m’était prêté par un jeune voisin plus âgé que moi et sachant déjà lire quand moi je n’en étais qu’à souligner de mon index droit mes premières syllabes.

 

Les aventurlures de Pontcho Libertas mexicain débutèrent dans le n° 5 de COQ HARDI, année 1945 (et non pas 1944 contrairement à ce qui est parfois écrit dans le web). Elles s’étendirent sur plusieurs épisodes : Les despérados, les justicier du Sonora etc, etc jusqu’en 1948. (J’ai la flemme de rechercher précisément quel numéro Coq Hardi). Pontcho Libertas est accompagné d’un fidèle mais bagarreur « Petit Cactus » éduqué par les Navajos et magnant le fouet aussi bien que Zorro.

 

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Coq Hardi, n° 14, 1945, dessin signé Le Rallic

 

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Coq Hardi, n° 118, 1948 - Dessin signé Le Rallic

 

Et je vous signale tout de suite que de telles images destinées à la jeunesse française des écoles allait devenir impossibles à éditer en France pendant environ une dizaine d’années par conséquence de l’abjecte loi de juillet 1949. Oui : je ne cesse pas de le rappeler puisque j’appartiens à toute cette génération d’écoliers dont beaucoup furent, comme on dit, traumatisés par les ciseaux castrateurs de Madame Anastasie.

 

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Mémé ANASTASIE dessinée par Gill, 1874

 

Et voila mes premiers contacts juvéniles avec ce phénomène aujourd’hui surnommé « mexicanisation » depuis que les dealers d’origine étrangère apportent « leur force de travail » par l’intermédiaire de drogues dures envahissantes.

 

On dit souvent qu’il n’y aurait pas de prostituées sans clients. Il n’y aurait pas non plus de drogues dures sans clients et clientes ?

 

Bar Zing

 

15/08/2024

Tarzanide n° 606

QUINZE AOÛT

 

J’hésitais : allais-je bavarder de l’Assomption fête chrétienne d’une maman juive exemptée du Pêché Originel selon un Nouveau Testament, ou alors bavarder de la Commémoration de l’offensive française victorieuse contre l’occupant nazi en août 1944 ? finalement je me rabats sur un souvenir d’enfance infiniment plus modeste.

 

Je revenais de me balader je ne sais plus où, pas loin sans doute, mais nous étions tout proche d’un 15 août car je me souviens bien de la première page d’un de mes journaux de BD : COQ HARDI. Encore Marijac !

 

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Coq Hardi, jeudi 14 août 1952

 

Il faisait chaud, la sueur de mon crane coulait dans ma tignasse. A peine avais-je franchi la porte du domicile de mes grands-parents, que ma grand-mère m’arrêtait sur place, s’exclamant : « Ton grand-père vient de m’en faire une belle ! Devine laquelle ».

 

- … ?

- Il vient de tomber dans le réservoir ! Tu te rends compte ? Je ne le reconnaisais pas : il dégoulinait, tout couvert de verdure.

 

A cette époque nous disposions dans le grand jardin, mieux qu’un trou de vase : une vraie retenue d’eau de source de presque trois mètres de plongeon dans sa partie la plus proche du remblais du chemin de fer. En plein été, la surface se couvrait de je ne sais quelle végétation aquatique.

 

- Oui ! Il a voulu puiser de l’eau avec son arrosoir et, vlan ! Il est tombé dedans. Pas dans l’arrosoir. Dans la flotte. Heureusement pour lui il s’est raccroché aux grosses pierres cimentées sur le côté. Tu te rends compte : lui qui a travaillé dès son adolescence sur une des péniches du canal, il n’a jamais appris à nager.

 

Et c’est de ce genre d’anecdote familiale dont on s’amuse après, que peuvent être composées les dernières années d’une existence montluçonnaise rescapée de la Guerre de 14-18 puis de celle de 40-45, jusqu’à la décennie 1950 lorsque mon grand-père paternel se rendait une fois par an au dîner des Anciens Combattants.

 

- Et tache de ne pas trop boire : tu n’as plus vingt ans, lui recommandait son épouse.

 

Bar Zing

 

11/06/2024

Tarzanide n° 595

 

COQ HARDI, enfin ! !

 

Ca y est ! La commémoration relative au D. DAY 1944 s’est achevée. Et notez bien : a peine à t’on rappelé que le Président américain Roosevelt s’était d’abord abstenu de faire connaître à Charles de Gaulle la date du débarquement OVERLORD sur les côtes françaises …

 

Toutefois pendant l’occupation nazie de quatre années de la France, la situation des journaux illustrés pour enfants qu’elle était elle ? Les séries américaines ayant disparues, les bandes dessinées françaises proprement dites durent renoncer à utiliser les « bulles » ou « phylactères ». lorsque parlaient les personnages. Autant dire que presque tous les titres d’avant-guerre cessèrent leur parution à l’exception d’un ROBINSON dans les pages duquel PELLOS se tailla la part du lion. Tandis qu’apparaissait un inattendu LE TEMERAIRE d’inspiration fasciste.

 

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          ROBINSON, 25 JUIN 1944                   LE TEMERAIRE, n° 38, 1er AOÛT 1944                                            

Et alors, et après ? Retournons par imagination d’enfance jusqu’au mois de novembre 1944. Toujours en France, bien sur, où nous y rencontrons le numéro 1 de COQ HARDI créé par MARIJAC en novembre toujours de l’année 1944.

 

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COQ HARDI semble avoir été le premier magazine destiné aux enfants français à avoir signalé l’importance historique du « Grand Charles » lequel par la suite fut tant et tant dénigré par la Presse de gauche et qui …

 

- Dites donc, Bar Zing : stop ! stop ! Ne pensez vous pas qu’aujourd’hui mardi 11 juin 2024 mieux vaudrait nous parler de la déculottée subie par Macron ?

 

Doc Jivaro

 

19/05/2024

Tarzanide n° 593

POW WOW

 

Même si cette expression verbale donne à penser à de l’anglais-américanisé, la réalité en fait une grande fête indienne (Doit-on forcément dire amérindienne ?) en souvenir de la défaite des tribus « Peaux Rouges » finalement envahies par des populations immigrées de race blanche chrétiennes et venues d’Europe. L’État du Montana passe toujours pour être le plus fervent à pratiquer cette festivité mémorial : tambours et danses, coiffures emplumées et vêtements traditionnels, chants et récits nostalgiques de l’époque où d’immenses troupeaux de bisons voyageaient dans de vastes prairies.

 

Pour ma part, le petit écolier que je fus après la Seconde Guerre Mondiale, n’eut connaissance de l’épopée Far-West que dans les interprétations destinées à la jeunesse et sur lesquelles surnageaient des patronymes de chefs indiens disparus : Sitting Bull, Grazy Horse, Red Cloud, Yellow Hand (Hélas oui, pas ici écrit en langage indien !). Mais vous vous en doutez déjà : c’était l’hebdomadaire BéDé COQ HARDI qui me fournissait le plus régulièrement des informations sur le monde perdu des Amérindiens. En cela Marijac, le créateur de ce journal, se trouvait fort bien aidé par un ancien et authentique cow-boy français répondant au nom d'artiste : Joë Hamman.

 

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Notre JOË HAMMAN va t'il défier John Wayne ?

 

Mais mieux encore de la part de Marijac : la création d’un club pour les jeunes et moins jeunes lecteurs de son journal BD : la tribu des Coqs-Hardis dont le premier appel publié me paraît avoir été celui du 26 décembre 1946 dans le n° 40 du déjà cité COQ HARDI.

 

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Sitting Bull, médecin'man réfugié au Canada sous la protection de la Reine Victoria, aurait été l’inventeur d’une danse la « ghost dance » destinée à revigorer les derniers guerriers de la cause indienne. Une danse à ne pas confondre avec le POW WOW.

 

Mais souvenons-nous aussi comment nous autres enfants étions jadis peu éduqués par nos parents en ce qui concerne les vraies relations entre l’homme et la femme. Ainsi dans COQ HARDI le grand chef Sitting Bull (….) était condamné au célibat alors qu’il me semble bien qu’il pratiqua la polygamie jusqu’à épouser trois squaws pour le réchauffer sous sa tente. Ben mon gaillard !

 

Mais les amérindiens d'aujourd'hui auraient préférés, sans doute, que je vous parlasse de … Lakota Tȟatȟáŋka Íyotake ou Tatanka Youtonga.

 

Doc Jivaro

 

25/12/2023

Tarzanide n° 577

 PIERROT

 

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Hier, dans Aubagne (Oui : en France) la Légion Étrangère célébra la Messe de Minuit. Noël, donc !

 

- Tiens ! V’là du boudin !

 

Sauf que dans ce cas le boudin n’est pas de la charcuterie ; c’est plutôt une couverture à multiple usages dans lequel s’enroule l’homme de terrain.

 

Fondée par Louis Philippe (1830-1848) donc fondée par un roi, la Légion Étrangère se prolongea par les Républiques tant son rôle fut nécessaire dans l’histoire de nos colonies. La bataille mexicaine dite Camérone du 30 avril 1863 à été l’occasion de plusieurs bandes dessinées pour la jeunesse, dont celle éditée par l’hebdomadaire PIERROT en 1940 et mise en images par Le Rallic.

 

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PIERROT en dépit de son titre enfantin fut probablement l’illustré le plus engagé dans des commentaires relatifs aux préparatifs de la Seconde Guerre Mondiale. Des personnages de la Légion Étrangère occupaient la première page en même temps que des conseils d’actions militaires applicables aux civils étaient détaillés en huitième page.

 

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Négligé par nombre de collectionneurs PIERROT publia les premiers travaux de plusieurs des bédéistes qui allaient dominer, plus tard, la décennie des années 1950 : Le Rallic, Pellos, Marijac, Cazanave, Liquois, etc.

 

Le titre PIERROT semble avoir été créé par Willette en l’année … 1888 et relayé par plusieurs éditeurs. Willette, illustrateur, affichiste, artiste peintre, etc, etc. n’imagina sûrement pas que le titre de ce journal dessiné survivrait jusqu’en 1952.

 

Car c’est en 1952, en effet, que disparut PIERROT dont les dernières séries BD (Woopy, Durtal, Krapotus …) se retrouvèrent finalement hébergées dans le fameux COQ HARDI. Marijac se souvenait avec émotion de COSTO, CHIEN POLICIER, une histoire humoristique inventée pendant sa jeunesse et publiée en 1936 dans ce même PIERROT.

 

Mais que devient le Père Noël dans tout ça ? Le Père Noël devient ce qu’il demeure : le Saint Patron des pédophiles.

 

Doc Jivaro

03/12/2023

Tarzanide n° 572

 

En rose et noir

 

 

Ah ! Vous n’allez pas me croire … Ah ! La publicité que je préfère en ce moment sur notre TV c’est, « La Petite Robe Noire ». Son rythme, mais surtout sa coloration carminée/noire me ramène en mémoire bien des récits imagés de la seconde moitié des années 1940.

 

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AH !

 

La coloration des BD en bichromie, particulièrement celle rouge et noire semble avoir connue ses premiers succès en Belgique dès avant la Seconde Guerre Mondiale. Tenez exemple : Les aventurlures d’un petit singe ZOZO dessiné par Franchi dès 1935 pour les éditions Touret. Un sacré petit bouchon de Liège.

 

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Editions Touret, Belgique, 1935

 

Mais pour ce qui est du pays de De Gaulle et du Chanoine Kir, il fallut atteindre la décennie 1950 pour que se généralise dans nos bandes dessinées l’emploi des teintes rouges et sombres, parfois bleuâtres, dont le prix de revient restait inférieur à celui de la quadrichromie qui n’allumait alors, souvent, que quatre pages dans nos illustrés d’une moyenne de douze pages.

 

Ci-dessous trois titres en guise de rappel.

 

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Spirou Blondin et Cirage, 1951 - Pipo, 1955 - Au Galop !, Éd. Rouff, 1954

(Proportions non respectées des formats)

 

Le cas le plus remarqué fut celui de COQ HARDI – Ah ! Son créateur Marijac éprouva de fortes difficultés financières au début des années 50. Il lui fallut alors choisir pour bien assurer la continuité de son journal hebdomadaire : soit diminuer le nombre de pages, soit augmenter le prix de vente de chaque numéro. Il opta pour une réduction des couleurs, se suffisant d’une bichromie : carmin alterné de noir.

 

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Les jeunes lecteurs furent étonnés, voire déçus. Du coup, Marijac se résolut à revenir à l’impression quadri tout en augmentant de 2 frs le prix de vente de chacun des numéros qui suivirent à partir du 234 de septembre 1950 (20 frs au lieu de 18 frs.)

 

Ah ! Que voila bien des problèmes archi-petits pour la jeunesse d’aujourd’hui gavée de multitudes produits « tout en couleur » et qui assiste à la disparition de la bande dessinée contrairement à une autre jeunesse, la mienne, celle du passé, qui se régala de la victoire de tous les « p’tits Mickey BD » finalement vainqueurs contre leurs deux adversaires originels : le prêtre catholique et l’instituteur de la laïque. - AH !

 

Doc Jivaro