Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/06/2014

Les Tarzanides du grenier n° 70

Sous un parasol recuit de soleil, je viens de passer en revue ma collection – inachevée il est vrai – d'anciens ROBINSON d'avant-guerre.

Dans sa totalité, la collection étale 395 numéros. En dépit de cette somme le BDM n'a souvent pris en considération que les 218 premiers numéros, ceux correspondants aux livraisons américaines de BD en France de 1936 jusqu'à juin 1940. 

 

Mickey-5-avril-1936.jpg

 

 

 

 

 

 

Dans le numéro 77 de 1936 du « Journal de Mickey », une vignette annonce la parution prochaine du numéro 1 de ROBINSON, produit yankee commercialisé en France par le revendeur Paul Winkler.

 

 

 J'ai stoppé ma lecture à l'intérieur du numéro 52 année 1937 de ROBINSON, sur sa 11e page. Un court récit vite lu. Trois protagonistes : Un gorille, un boa, un homme. Le gorille sauve l'homme agressé par le boa. Ne croirait-on pas un extrait ressassé des aventures de Tarzan ? D'autant qu'une illustration précédant le texte peut faire croire que Tarzan est bel et bien présent.

 

Robinson-25-avril-1937.jpg

 

Un dessin par FIORA, (notre article du 06-10-2012) une artiste polonaise à laquelle Paul Winkler confiait la réalisation de beaucoup d'images dans les journaux distribués par OPERA MUNDI.

Presque entièrement nue, la silhouette fameuse de Tarzan. Sauf que … sauf que une barbe dénonce qu'il s'agit d'un imposteur. Faux Tarzan en même temps que faux tarzanide. Un comble !

 

Robinson-9-juillet-1944.jpg

 

Devant vos yeux émerveillés, le final 395 de ROBINSON publié le 9 juillet 1944. Contrairement à ce que laissa parfois entendre le BDM, un double titre « Robinson – Hop-là » ne resta pas inscrit jusqu'à la disparition de cet illustré.

 

Seul, le bandeau ROBINSON subsista.

 

Rappelons que l'occupant militaire allemand interdisant chez nous les publications d'origine américaine, autorisa en remplacement la création d'une BD française dans de nouveaux journaux pour la jeunesse. Et ce n'est guère que depuis une décennie que des commentateurs de bandes dessinées s'intéressent à la production française parue entre 1940 et 1944. Les GAVROCHE et autres l'AUDACIEUX et CENDRILLON, il n'en fallait parler que pour mépriser. Leur sujet en était devenu quasi taboo.

 

Tout de suite après mai 68, je connus un marchand de vieux papiers tenant son stand dans l'ancien, donc dans le VRAI marché aux puces de Saint Ouen. Me montrant trois ou quatre gros paquets de journaux ficelés comme pour être oubliés sous une table délaissée, il me disait : « C'est du collabo, du pétainiste. Ça vaut rien ; personne n'en veut. Prenez les ! »

 

Je ne les pris pas. Ou alors je n'en pris que trop peu. J'eus tort.

 

Docteur Jivaro

 

 

14/06/2014

Les Tarzanides du Grenier n° 68

Stanley Obroski fait face à Tarzan. A moins que ce soit l'inverse en miroir, le cœur greffé à droite. En tout cas, nous n'observons pas deux jumeaux mais deux sosies. L'un est le tout puissant « Roi de la Jungle », l'autre un athlète de même gabarit d'épaules mais peureux dans sa tête d'acteur de cinéma.

 Tarzan-1953-27.jpg

  

Tantôt nommé Stanley Obroski, tantôt Johnny Ringo, le sosie de Tarzan tout sosie qu'il est ne tient finalement pas le coup. A moins qu'ici nous assistions à une scène de parodie : la doublure hollywoodienne soutenant le vrai Tarzan soudain pris de vertige.

 

Comment ne pas voir que les sosies fournissent une occasion de « Tarzanisme » non encore répertoriée pas les commentateurs professionnels des version BD des romans d' E.R. Burroughs ?

 

 

Tarzan-1942.jpg

 

Au dessus, Rex Maxon, encore hésitant dans ses dessins, illustre Tarzan sollicité amoureusement par la jolie Naomi.  Celle-ci confond le fils des anthropoïdes avec un comédien citadin inconsciemment formé à la ressemblance de l'amant de Jane Porter.

 

Docteur Jivaro

  

07/06/2014

Les Tarzanides du Grenier n° 68

Quant à Tounga

 

Le journal de TINTIN dont la lecture était recommandée aux enfants de 77 ans, hébergea cet « Homme des cavernes » pendant l'année 1961. Trente pages colorées à raison de deux publiées tous les huit jours.

 

Visiblement inspiré de La Guerre du Feu – roman populaire écrit sous l’appellation Rosny (1911) – puis enfin mis en BD pendant l'année 1950 par le très expéditif Pellos (1900-1998), TOUNGA obéit de bout en bout à la misogynie sévissant dans les produits catholiques du belge R.G. Pas une fille ! Pas même une vieille grand-mère d'âge canonique !

 

Tounga-album-1967.jpg

 AIDANS, fondateur dessinateur de Tounga pouvait exposer des images de tuerie mais à condition quelles ne s'exerçassent pas contre des humains et que le motif en fut pour l'homme de se protéger contre l'appétit carnassier d'un fauve. Ici, le fauve éventré est l'ami de Tounga.

 

 

Tout gosse, j'ignorais Tintin ; j'inclinais vers Spirou. Et ce fut par Spirou que je rencontrais Tarzan pour la toute première fois. Dessiné par Rubimor et édité en double page centrale dans Spirou.

 

Tarzan-Spirou-485.jpg

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans Spirou, n° 485 de juillet 1947 

 

 

 

Cette image est vivement restée dans mon souvenir. Je ne lisais pas encore, ma mère lisait pour mes oreilles. Je me rappelle qu'elle eut un sursaut de « femme au foyer » pendant que Tarzan affrontait des pithécanthropes dans le monde monstrueux de PAL UL – DON. Elle s'exclama : zut ! J'ai oublié d'acheter chez la Mère Laforêt une paire de lacets pour les chaussures de ton père.

 

Moi, je n'avais que cinq ans. Je tournais en rond sur le tout petit petit manège de l'école maternelle de la Rue Voltaire. Aussi ne suis je pas certain que la Mère Laforêt vendisse de la mercerie en même temps que des paquets de nouilles. J'ai la mémoire qui flanche, Madame Jeanne Moreau.

 

Tiens ! L'autre jour, je suis passé devant cet ancien bistro épicerie rue Miscailloux. C'est à vendre. A vendre depuis plus de dix ans ! m'a dit, moitié résigné, moitié indifférent, le voisinage. Par contre, une famille a acheté la maison d'angle qui fut une boutique de boucherie, d'abord au nom de Lecoq, ensuite à celui de Martina. La partie boucherie à été abattue, rasée par le nouveau propriétaire. On n'y vendait pas Halal.

 

Bien gentil tout ça mais quel rapport entre ces commerces alimentaires et les Tarzanides traités ici ? Quel rapport ? Attendez. Lorsqu'à ma demande mes parents arrêtèrent de me payer Spirou ils m'abonnèrent aux hebdo Coq Hardi et Tarzan. Ce fut alors le fils du boulanger du coin qui me fit connaître l'animal BD qui, chez l'Editeur DUPUIS, allait obtenir tous les suffrages de la jeunesse : le Marsupilami. Un marsupial rapidement plus célèbre que le bien oublié Salsifis, le kangourou de Monsieur Poche.

  

illustrés pour enfants,bd anciennes,tintin,tounga,pellos,rubimor,tarzan,tarzanide

 

Né dans la jungle, bondissant de liane en liane et dévorant les piranhas, amphibien et assommeur de diplodocus, le marsupilami mérite assurément de figurer dans notre hiérarchie des Tarzanides.

 

Docteur Jivaro

 

 

31/05/2014

Les Tarzanides du Grenier n° 67

Depuis quelque temps nous acceptons comme Tarzanide tout personnage de BD dont les mouvements corporels sont tant bien que mal copiés sur ceux que Foster et Hogarth créèrent pour rendre inoubliable la silhouette de TARZAN. 

Parmi ces Tarzanides repérés à cause d'un simulacre gestuel imité des actions du Roi de la Jungle, existe un FULGOR. Le grand éditeur ARTIMA de Tourcoing en assura la publication. Trente neuf numéros parurent sans réussir a égaler le succès de beaucoup d'autres titres de la même maison : Tim l'audace, Tex Bill, Cyclone, etc, etc,. Autant dire que les enfants des années 50 boudèrent ce FULGOR qui leur arrivait de l'immensité russe pendant l'époque des tsars. 

Les couvertures, elles aussi, s'inspiraient souvent d'attitudes de Tarzan. Ici, le numéro 31, année 1957. Le champion ataman plongeant sur une panthère est tout bonnement imité de Tarzan se portant au secours de Ta'Ama, belle musulmane de retour d'Istanbul où elle prit la mauvaise habitude de se promener en public sans cacher son visage. La honte sur elle, ma sœur !

 

BD, Fulgor,-1957 (1).jpg

 

Toujours dans ce numéro 31, presque toutes les images comportent des fragments d'anatomie prélevés dans le style de Burne Hogarth.

 

BD-Fulgor,-1957-3-pages.jpg

A gauche : Buste de Tarzan extrait de la troisième manière de Hogarth

Au centre : Bagarre sortie du Prince Vaillant de Foster, n° 70 (année 1939) deHOP LA !

A droite : Ce groupe en lutte ne vient ni de Hogarth, ni de Foster. Il vient d'Alex Raymond pour son Flash Gordon

 

Ces quatre exemples suffisent pour prouver les maraudes auxquelles s'adonna le FULGOR d'Artima-Tourcoing. Et l'on comprend que les dessinateurs débutants se soient abstenus de signer leurs larcins. 

A partir du numéro 36, FULGOR conserva son titre de journal mais au prix de perdre le récit de ses aventures. Celles ci furent remplacées par celles d'un AYMERI le Téméraire, jeune chrétien combattant l'une des invasions guerrières que les turcs islamisés lançaient à l'assaut de l'Europe. Ont-ils renoncé de nos jours ? Et ne renonceront-ils que lorsque Istanbul sera redevenue Constantinople ? 

Docteur Jivaro n'a retrouvé dans l'escalade de ses cartons ni le numéro 1, ni le numéro final 39 de FULGOR. Ce sera peut-être pour un autre samedi. 

Durant la décennie 1950, Artima-Tourcoing, alors triomphant, eut la bonne idée de présenter en dernière page de chacun de ses journaux la panoplie complète de tous ses titres mis en vente chaque mois.

 

BD, Ouragan,-3-1956.jpg

4e de couverture de TEMPEST, n° 15-1956.

 

Quant à TOUNGA … Ah ! Hélas pour TOUNGA, gros bras des temps préhistoriques … Votre serviteur en a encore négligé la naissance.

 

Docteur Jivaro

 

 

24/05/2014

Les Tarzanides du Grenier n° 66

ROBIN l'Intrépide et TOUNGA

 

Ces deux là ne sont jamais listés dans l'équipe des Tarzanides certifiés. Méritent-ils d'y figurer ne fut-ce qu'en bout de piste, en dernier repêchage ? Pourquoi pas ? Leurs périples parmi les fauves et les ethnies hostiles ne sont pas moins dangereux que ceux vécus par d'autres personnages reconnus depuis longtemps comme rejetons de TARZAN.

 

 BD-Tounga-et-Robin.jpg

Tounga année 1967    -    Robin année 1955 

 

Robin est d'origine française, publié sous Copyright ARCADIE en page intérieure de ZORRO, hebdomadaire qui fit suite à « Jeudi magazine » au numéro 56 du 26 juin 1947.

 

OULIÉ, qui inventa en 1947 la silhouette du ZORRO de l'éditeur Arcadie, sera le dessinateur attitré de Robin. Cependant, deux autres artistes le remplacèrent occasionnellement. L'un, Pierre Chivot, assez incertain dans son graphisme (depuis le numéro 212 jusqu'au numéro 220 du Zorro année 1950). Et l'autre, Roubinet, un des fidèles de la maison dirigée par Jean Chapelle ; et qui publia 10 planches BD de Robin dans le Zorro Zig-Zag, depuis le numéro 1 jusqu'au numéro 5, année 1952. Mais pour cet épisode Robin s'aventure dans le Riff, au Maroc, au lieu de combattre en errance et selon son habitude dans les jungles immenses de l'Inde.

Quant à Tounga …

  

BD-Robin-3-images.jpg

 A gauche : Roubinet un Robin pas convainquant.

Au centre : Le Robin de Oulié. Un candidat au diplôme de Tarzanide

A droite : Robin atrophié par Pierre Chivot.

 

Quant à Tounga, nous le retardons jusqu'à samedi prochain puisque la femme légitime du Docteur Jivaro signale qu'il nous faut démarrer tout de suite pour être à l'heure à Saint Désiré, pour un repas collectif en compagnie d'anciens combattants débauchés des usines Dunlop.

 

 - Surtout qu'il faut prendre de l'essence. On est presque à vide.

 - J'arrive, j'arrive, chérie !

 

26/04/2014

Les Tarzanides du grenier n° 63

Question : dans le fourre-tout des BD ayant T. pour personnage principal, y a-t-il au moins un moment où le champion-né mérite réellement son nom (rappelez-vous que Tar-Zan signifie « Peau Nue » dans le langage des gomanganis).

La vignette suivante, prélevée dans le numéro 22 du TARZAN de la Sagédition, année 1974 répond positivement : l'homme singe se tient réellement à poils ! Malgré l'avancée d'une touffe de feuilles que l'hypocrite qualifie de providentielle.

tarzan,sagédition,john celardo,lacassin,edgar rice burroughs

 

Approximativement à la même époque (1975 dans la traduction française Editions Mondiales), une autre déculottée, mais de survie celle-ci, permet à l'invincible Seigneur de la Jungle de ne pas périr dans une tempeste de sable. La girafe qu'il chevauchait vient de tomber morte, détruite par le simoun. Malgré cette perte aggravant le danger, un sourire malicieux anime le visage de notre sempiternel héros. Ses narines ne se refermant pas comme se referment naturellement celles d'un dromadaire, Tarzan utilise son cache-sexe pour filtrer l'air tout empli des violences du Sahara.

 

Tarzan-numéro-78,-1975.jpg

Pour conclure et pour justifier son pseudonyme, votre serviteur Jivaro vous présente la couverture de tête numéro 1 de la série « tout en couleurs » des Éditions Mondiales – Del Duca, année 1963. Série complète avec ses 91 numéros mais ne bénéficiant pas d'une bonne réputation auprès des collectionneurs pointilleux.

 

Tarzan-couverture-numéro-1,.jpg

Docteur Jivaro