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23/07/2016

Les Tarzanides du grenier n° 221

 

 

Jacques Dumas alias Marijac, fondateur de l’illustré Coq Hardi n’aimait pas du tout TARZAN et se plaisait à en dénigrer le comportement. Cependant reconnaissons à Marijac une attitude assez loyale vis à vis de son redoutable concurrent dans la bande dessinée : il le caricatura, le tourna en dérision mais ne s’engagea pas officiellement auprès d’associations politiques ou de ligues religieuses visant à détruire le héros de Burroughs. Il se contenta de ridiculiser le personnage TARZAN, sans comploter à faire disparaître le journal du même nom.

 

C’est dans le numéro 216 de la sixième année d’existence de Coq Hardi que commence PATOS, une BD humoristique avec des animaux africains dessinés comme pour des pantomines de clowns. PATOS est un éléphanteau naïf, donc gentil. Tout le contraire du singe que Marijac décrit comme sournois et voleur, aussi lâche que traître, et dont il va jusqu’à écrire qu’il n’est que : l’infâme TARTEZAN.

  

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Une histoire simplette, pour petits enfants sortis à quatre pattes du berceau. Elle se déroule pendant trente quatre planches hebdomadaires, pour se terminer dans le numéro 3 d’une Nouvelle Série COQ HARDI (14 décembre 1950). Assez bizarrement, c’est par une planche numérotée 4 que les marionnettes animales entrent en scène. Où se cachent donc les trois précédentes ? En réalité, ce PATOS de 1950 n’est que la reprise quelque peu modifiée du PATOS de 1939.

 

Ce scénario n’ajoute rien au talent de Marijac qu’il dévaluerait plutôt ; et ne nous sert guère, ici, qu’à montrer un des exemples par lesquels les auteurs de Bandes Dessinées Françaises entendaient dissuader les enfants de fréquenter un héros créé par un américain.

 

Tartezan ? Avec ce mot inventé pour rigoler en compagnie de gamins, Marijac se faisait peut-être, et sans le prévoir, le tout premier « entarteur », devançant d’à peu près cinquante ans Noël Godin l’entarteur de l’intello infatué Bernard Henri Levy.

 

Mais que messieurs les entartés de crème et de sucre ne se plaignent pas trop : ils ont échappé au goudron ainsi qu’aux plumes.

 

Doc Jivaro

 

14/05/2016

Les Tarzanides du grenier n° 212

 

Du phénomène TARZAN, les vrais collectionneurs sont des maniaques dénués de tout sens du commerce. Nous les voyons capables de payer trop cher un bout de papier imprimé à l’effigie de leur marotte, qu’ensuite ils n’oseront jamais revendre même pour un bénéfice. Et c’est aussi par une sorte d’éclectisme masochiste qu’ils s’offrent autant des œuvres célébrant leur favori que d’autres œuvres le dénigrant jusqu’au ridicule.

 

Sûrement inconnu de vous tous, professionnels ou amateurs, voici :

 

 

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Outre la photocopie pleine page servant de couverture à cette historiette humoristique, Doc Jivaro garde cinq autres photocopies jumelles des cinq pages originales dessinées à l’encre de chine.

 

Le nom de l’auteur est rendu illisible par sa signature. Cependant on devine que le paraphe se termine par le nombre 81. Un grossissement – loupe en donne certitude : il s’agit bien de l’année 1981. Une preuve peut être est dans la deuxième image de la cinquième page, où nous lisons une inscription en caractères gras : « Le Grand Débat ». En effet, l’année 1981 fut marquée par la confrontation télévisée entre Mitterrand et Giscard d’Estaing.

 

- Je n’aime pas beaucoup ces manières, je ne suis pas votre élève …

 

Le Doc Jivaro auto proclamé que je suis, profite de cette réplique pour rappeler que les promesses politiques servent toujours à piéger un électorat mais que les bananes servent parfois à engraisser un TARZAN jusqu’à le rendre incapable de passer dans l’intervalle de deux des barreaux d’une cage.

 

C’est le sujet comique raconté par « Comment capturer un TARZAN ».

 

Ryal

 

 

24/04/2016

Dimanche, jour du Seigneur n° 7

 

Une des premières choses à retenir c’était d’apprendre LE signe de LA croix.

 

- Au nom du Père, du Fils, du Saint Esprit, amène !

 

- Non ! c’est pas « amène ». C’est AMEN. Si tu viens pour plaisanter tu vas déchanter.

 

Notre famille ne pratiquait pour ainsi dire jamais.

 

Le baptême, la confirmation, le mariage, l’enterrement et ça y était, hop ! Hop ! 2000 ans de christianisme étaient franchis en trois ou quatre enjambées.

 

Dimanche-jour-du-Seigneur-7.jpg

 

La situation de ce brave gars était vraiment désespérée. Aussi m’efforçais-je en pensée de lui apporter un supplément de courage.

 

Ryal

 

 

16/04/2016

Les Tarzanides du grenier n° 208

 

 

Figurez-vous qu’il existe une « Collection 13 » de bandes dessinées mise sur le marché de l’année 1946. Les « Éditions Paris-Solde » en assuraient la production sans un tambour, sans une trompette, chaque numéro étant écoulé au prix de 5 francs de l’époque.

 

Par comparaison et toujours en 1946, l’hebdomadaire TARZAN (de retour après quelque cinq années d’absence) se commercialisait au prix de 10 francs. Les BD qu’il exposait étaient d’une qualité fort supérieure à celles éditées par PARIS-SOLDE, cela va sans dire.

 

Veangeance-des-Thugs.jpg

C’est l’orthographe qui doit tirer « Veangeance » des Thugs – Tueurs religieux.

 

Aucune image n’est signée. Le scénario, plus bref qu’un Pépin, reste aussi anonyme. En fait, il ne s’agit que d’une grande feuille à l’italienne et de dimensions 65 X 25 cm pliée perpendiculairement en deux sur sa longueur. Les vignettes sont rapetissées afin d’en faire tenir un bon nombre sur trois pages.

 

Mystère-Commodore.jpg

Lecture ouverte du « Mystère du Commodor »

 

Les exemplaires ne sont pas numérotés. Ce qui permet à certains marchands « en ligne » d’à présent de proposer tel ou tel exemplaire comme étant numéro 0 et, donc, faire croire qu’il est rare. Ainsi pour le titre « Le mystère du Commodor » ou encore pour le titre « Infernal complot » le prix pouvant grimper jusqu’à 10 euros chaque. Libre à vous de jouer au dindon.

 

Docteur Jivaro ne détient que 11 exemplaires de cette « Collection 13 ». Un lot d’occasion qu’il trouva, il y a longtemps « au cul du camion », sous l’éclairage remuant d’une lampe de poche, quand la nuit n’en finissait pas de reculer l’arrivée de l’aube sur le marché aux Puces de Montreuil.

 

 

Doc Jivaro (MFCL)

 

 

09/04/2016

Les Tarzanides du grenier n° 207

 

De tous les journaux illustrés publiés en France dans l’immédiat de l’après Seconde Guerre Mondiale, le plus alimenté en bandes dessinées américaines fut certainement DONALD, acheminé chez nous par l’Agence Opéra Mundi.

 

Ma petite enfance y trouva des séries fameuses devenues des classiques du genre, et que mon père avait appréciées, lui aussi ayant été enfant mais en un temps où Clemenceau avait cessé depuis peu d’importuner les jeunes femmes. J’appréciais Guy l’Éclair et le Roi de la Police montée, Brick Bradford et les autres, tous les autres depuis le « Dernier des Fédérés » jusqu’au magicien Mandrake en passant par l’illustre héros de Milton Caniff : TERRY, lequel était à peine grimé en BARRY. Il y avait aussi Raoul et Gaston d’un courage égal à celui de Gaston et Raoul, là-bas en Afrique du Sud.

 

Donald-1947.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

Ne la cherchez plus, elle est ici au bout de votre nez la première page du numéro 1 de DONALD daté du dimanche 23 mars 1947.

 

 

 

 

 

 

Or, c’était cette qualité dans la diversité qui, en France, faisait de DONALD la cible à détruire par des concurrents éditeurs jaloux. Ceux-ci fortement épaulés par des politiciens de gauche et des académiciens de droite qui, incapables de rivaliser en succès auprès d’un public populaire, ne savaient rivaliser que par des mensonges parfois exagérés jusqu’à la calomnie. Nous vîmes alors les communistes mécréants et les soutanes confessionnelles, précédemment alliés en maquisards pendant quatre années d’une guerre terminée, recommencer à combattre côte à côte mais, cette fois, pour vaincre une bande dessinée américaine jugée trop influente auprès de la jeunesse française. En résulta la LOI de Juillet 1949 qui abattit dans le dos DONALD et plusieurs de ses semblables, dont TARZAN.

 

C’était Don Camillo et Peppone signant une trêve entre eux deux afin de s’unir momentanément dans la chasse au canard DONALD. N’est-ce pas que c’aurait pu devenir le sujet d’un nouveau livre humoristique écrit par Guareschi ?

 

Doc Jivaro (MFCL)

 

12/03/2016

Les Tarzanides du grenier n° 203

 

Alerte ! Les touristes font défection en France. Leur raréfaction est principalement enregistrée dans Paris, zone de ralliement des immigrations communautaires clandestines. Et l'on comprend que l'étranger détenteur d'un passeport légal n'ait aucun goût à se retrouver victime d'agressions dans les sous-sol d'une « grande pyramide » qui n'a de pharaonique que la courtisanerie d'un ministre démissionné. En plus, en pire, les récents attentats islamiques qui ont mutilé Paris by night. Ce sont eux la cause des 40 % de nos pertes touristiques. Prépareriez-vous d'un cœur paisible des vacances dont vous craindriez de revenir sans jambes ?

 

Heureusement pour Lui, pour sa curiosité comme pour sa sécurité, TARZAN se fit touriste dans notre pays quand la ville de Paris se sentait fort bien de se sentir française. Cet intermède parisien peu connu de l'existence de l' « homme singe », nécessite une explication aussi courte soit-elle.

 

Tarzan-à-Paris-24-04-1949.jpg

 

Daté de 1912, le roman « Tarzan Of the Apes » raconte l'enfance d'un bébé européen orphelin dans les régions africaines inexplorées du Cap. Ce n'est qu'au terme du récit qu'est confirmée l'origine britannique du jeune « peau sans poil » auxquels les Mangani poilus ont décerné la couronne de Roi de la Jungle.

 

Les lecteurs populaires s’enthousiasment ; les ventes s'accroissent. C'est ce qui incite les directeurs de journaux a réaliser toujours davantage de bénéfices en commercialisant sous la forme d'une suite de dessins une variante artistique du produit littéraire. Le très talentueux Foster se charge du travail, réussissant à promouvoir la bande dessinée dans le domaine de l'art réaliste alors que par habitude elle était cantonnée dans la dérision.

 

On est alors en 1929, dix sept ans après la première parution écrite romancée. Ce n'est que vingt ans plus tard encore, donc en 1949, que l'éditeur italien Del Duca décide de ré-éditer dans l'hebdomadaire TARZAN la version bande dessinée de 1929. Cette BD va occuper le journal depuis le numéro 126 jusqu'au 140. Mais, pour la circonstance, le titre est modifié, devenant « Tarzan à Paris ». Or, les dessins anciens de Foster ne comportent qu'une seule vue montrant l'Arc de Triomphe au loin. C'est insuffisant ! On réagit en faisant appel à Brantonne, spécialiste du tripatouillage des œuvres d'autrui. Brantonne invente, aussitôt, quarante et une images qu'il va intercaler d'un coup entre deux images jadis signées Foster. C'est elles, ces 41 intruses qui servent à légitimer le nouveau titre : « Tarzan à Paris ». Nous y voyons l'homme singe coiffé d'un canotier et s'émerveillant de nos monuments historiques en compagnie de son ami le Lieutenant français Paul D' Arnaud.

 

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Même lorsque Tarzan déambule tranquillement, le destin l'oblige à accomplir des exploits retentissants. (Extrait du numéro 139 du 22 mai 1949).

 

  

Il semble bien que TARZAN ait parcouru pendant plusieurs jours les grands boulevards tracés par le génie d'Haussmann. En tout cas, notre héros africano-british resta bien plus longtemps dans Paris que n'y resta Adolph Hitler lors d'une visite-éclair le 28 juin 1940.

 

Profitons en pour nous souvenir que si Hitler appréciait le film américain « Autant en emporte de vent », il n'appréciait pas la filmographie consacrée à TARZAN. Devons-nous en juger que l'invincible créature née de E.R. Burroughs ne correspond pas à l'übermeusch dont le Troisième Reich faisait son idéal ?

 

 Doc Jivaro (MFCL)

 

Post-scriptum : Dans le livret paru en 2009 à l'occasion de l'importante exposition TARZAN ! dans les locaux du Musée du Quai Branly, l'éditeur L' Étrave attribue à Rex Maxon ce qui appartient à Brantonne (page 59). Erreur à ne pas excuser par l'anonymat sous lequel Brantonne travailla.