13/02/2023
Tarzanide n° 544
Parait que les collectionneurs de BD classiques le recherche encore ce petit bouquin daté de 1969 et publié par MARABOUT. Qu’ils le recherchent même pour s’en acheter un deuxième, un troisième, etc. exemplaire(s) … Pour ma part je me le payais l’année de sa parution, chez Gibert Jeune, Boulevard Saint Michel.
Outre la technique appropriée aux bandes dessinées, Gillain et Franquin nous y content quelques anecdotes survenues à eux pendant leur carrière et notamment lorsque la loi de censure de l’année 1949 fut votée en France. Savez vous que LE Marsupilami faillit être interdit de publication auprès de nos enfants ? Il est vrai que le petit monstre à longue longue queue est toujours plus malin que le bébête Pif Le Chien.
Certes, la censure votée en 1949 visait d’abord à limiter la quantité de BD étrangères, notamment américaines, dans le pays de de Gaulle et Maurice Thorez. Mais très vite les catholiques d’un côté et les communistes de l’autre l’utilisèrent pour handicaper leurs concurrents français dans le domaine des journaux illustrés destinés à la jeunesse. Ils l’employèrent pareillement pour interdire à l’affichage public l’ensemble des titres relatifs aux écrits et photos concernant l’érotisme. Ainsi, à l’époque, le célèbre PARIS-HOLLYWOOD.
Interdit à l’affichage public.
Il faut dire qu’en 1953, par exemple, les staliniens de CGT pas encore remis de la mort du Petit Père des Peuples, préféraient feuilleter des journaux appelant à la lutte des classes c’est à dire à la guerre civile entre français.
Recommandé à l’affichage public.
Ces même cocos avaient momentanément fait alliance avec les catholiques afin de se payer la peau d’un des personnages les plus illustres du roman puis de la bande dessinée : TARZAN. Ils y réussirent en France mais ne purent faire échouer la résurrection du héros au moment des évènements de Mai 68 : Sur le Boulevard Saint Michel il y eut un groupe qui, pendant un moment, se promena joyeusement brandissant une grande affiche exhibant l'image d’un des films relatifs au mythe créé par Edgard Rice Burroughs.
Quant au marsupilami il est toujours présent dans les pays où le patronat vorace dévore vivant le prolétaire laborieux. C'est pourquoi il n'existe pas officiellement en Corée du Nord.
Doc Jivaro
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26/12/2021
Tarzanide n° 534
HARDY LAUREL !
On ne va pas me croire mais … même lorsque j’étais gamin le vocabulaire pauvre quoique la langue bien pendue, les deux comiques troupiers en civil Laurel et Hardy ne me faisaient pas rire. Charlot, à la rigueur, oui, réussissaient à me gonfler les zygomatiques.
C’est en matinée de Noël que Drive-in Movie Channel nous a ennuyés avec le gros et le petit dont mon père demandait : Sont-ils de la pédale ?
D’abord personnages du cinéma yankee, ces deux clowns furent convertis en personnages de BD française, par exemple dans BENJAMIN journal fondé par Jean Nohain ; mais surtout présents à partir du numéro 33 daté du 4 avril 1937 de l’illustré L’AS, illustré édité par la célèbre famille des Offenstadt.
Cette BD peut servir d’exemple pour la période de transition entre le roman illustré et la bande dessinée proprement dite. Chaque dessin enfermé dans un cadre est accompagné d’un commentaire hors cadre pendant que des paroles dans le cadre sont, elles, circonscrites dans une bulle. L’évolution vers la bande dessinée se fera par la disparition du commentaire en même temps que par l’importance grandissante du graphisme des bulles.
Le succès du magazine hebdomadaire L’AS se prouve par l’augmentation du nombre de ses pages. De quatre pages à sa naissance lorsqu’il remplace « Le Petit Illustré », il grandit rapidement : 16 pages puis 20.
Offenstadt dites-vous ? L’occupation de notre pays par la politique allemande soutenue par la politique de Pétain-Laval sera fatal durant quatre années à l’importance du rôle des Offenstadt dans l’histoire de la bande dessinée française.
Ryal
16:45 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Dessin humoristique, Grenier de la BD, Journaux, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journal benjamin, famille offenstadt, l'as, laurel et hardy, bandes dessinées anciennes, bar-zing de montluçon, tarzanides du grenier
15/08/2021
Tarzanide n° 510
Petit bout d'la queue du chat (Frères Jacques)
- C’est quoi ce machin ?
- C’est … Tu ne vas pas me croire : c’est la gueule du monstre du Loch Ness. La photo date de 1930. La preuve irréfutable, définitive de l’existence réelle du seul dinosaure survivant.
Une créature préhistorique dans un des lacs de l’Écosse. Un phénomène antidiluvien qui …
- Tu veux dire antédiluvien, pas anti.
- Si tu veux. En tout cas un tel plésiosaure seul rescapé ne peut qu’exciter l’imagination des romanciers et des affabulateurs et ça jusque dans le monde de la BD. C’est pourquoi pendant ma scolarité et dans l’hebdomadaire DONALD je me trouvais confronté à une créature fantastique. C’était dans les aventurlures de Luc Bradefer, un personnage américain dont le nom véritable : Brick Bradford était francisé pour l’édition distribuée par Opéra Mundi chez nous. Appréciez donc ci-dessous la première apparition d’une des variantes du Monstre du Loch Ness dans le numéro 153 de 1950 du magazine Donald.
Au cours de l’enquête conduite par Luc Bradefer le dragon des profondeurs aquatiques se révélera être une sorte d’escargot gigantesque qu’il faudra détruire à coups d’explosif.
Si vous aimez les histoires fantastiques ou les aventures de science fiction Doc Jivaro vous conseille de vous brancher sur la Chaîne Drive in Movie Channel qui nous offre toute une panoplie de navets et de nanars cinématographiques du genre : crabes géants, sangsues colossales, planètes fantômes et autres morts-vivants. J’ai même récemment suivi les exploits d’un catcheur masqué surnommé Le Masque Bleu qui renvoie dans le monde d’outre-tombe un vampire qui hypnotise de jolies filles pour les violer avant de les carboniser dans les feux de l’enfer. Ce film presque sans dialogues présente un intérêt pour notre mémoire : nous remontrer d’anciennes séquences des années 1959-1960 relatives aux matchs de catch que la TV nous présentait le vendredi soir et qui exhibait un « Ange Blanc » pour champion. C’était aussi l’époque d’un « Bourreau de Béthune », lutteur professionnel avant d’être l’un des gardes du corps de Jean-Marie Le Pen (m’a t’on dit sans m’en apporter la preuve).
Allons ! Même sans existence réelle le prétendu dragon du Loch Ness favorise un bon commerce populaire : le tourisme. Pensez y pour les quinze jours qui vous restent de ce mois d’août 2021.
Doc Jivaro
15:51 Publié dans BD, BD anciennes, Blog, Cinéma, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : luc bradefer, le monstre du loch ness, l’ange blanc, bourreau de béthune, chaîne drive in movie channel, bandes dessinées de collection, bandes dessinées anciennes, tarzanides du grenier, doc jivaro
09/08/2021
Tarzanide n° 509
« L’occasion fait le larron » qu’il dit le proverbe. J’allais pour me reposer une fois encore lorsqu’un petit format de poche BD oublié de ma mémoire entra comme par effraction dans mes yeux. BAMBINO il s’appelle, daté de l’année 1957.
Le numéro UN (Le Diable, seul sait d’où m’est venu cet exemplaire). Et comme 1957 est aussi l’année pendant laquelle la jeune chanteuse DALIDA méritait ses premiers succès, je me dis que ce fut peut-être sa chanson BAMBINO qui incita à créer un titre bédé du même nom afin de récolter quelques échos pécuniaires de cette mode musicale. En effet dans les fêtes foraines du moment, dont celle du quartier montluçonnais des Fours à Chaux, le stand des voitures tamponneuses retentissait de la voix amplifiée de cette chanteuse : Bambino ! Bambino !
Je ne connais pas la collection BAMBINO dont je viens d’apprendre qu’elle contient 62 numéros de parution. Le spécimen que je possède tout à fait par hasard a été imprimé dans un des ateliers Del Duca, l’ogre fameux de la littérature populaire du lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. Je note dans ce numéro 1 de Bambino la présence d’un HANDJAR que je connus dès 1952 dans l’hebdomadaire L’INTRÉPIDE. Cependant dans cet ancien illustré, le corsaire HANDJAR est surnommé « Le Justicier » et non pas dépendant d’un « pavillon noir ». HANDJAR est accompagné d’un athlète noir qui ne fait aucun cadeau aux adversaires de son ami blanc.
A l’instant de mettre sous presse (comme on disait dans les ateliers d’autrefois) j’apprends qu’un individu d’origine africaine vient de se dénoncer comme assassin d’un prêtre chrétien. L’individu fort connu des services de police, serait le même immigré qui commença d’incendier la cathédrale de Nantes, sans doute pour apporter sa force de travail chez nous. Les z’humanitaires venus de la veine de Badinter racontent que ce type n’est qu’un pauvre type « malade mental » auquel il faut bien pardonner. Dites moi : vous trouvez pas bizarre que les prétendus dérangés du ciboulot attaquent uniquement les religieux chrétiens mais pas les religieux musulmans ? Et comment se fait-il qu’un innocent « malade mental » entre toujours chez son voisin avec un couteau plutôt qu’avec un bouquet de fleurs, Docteur ?
Bar Zing
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27/07/2021
Tarzanide n° 508
TOKIO OLYMPIQUES 2021
Il faut le dire, l’avouer même : dans le pays de De Gaulle et Pétain la Bande Dessinée ne s’est jamais vraiment préoccupée de choisir les évènements sportifs comme sujets de ses scénarios. Toutefois, pendant l’année 1958 l’éditeur ARTIMA fait paraître le titre OLYMPIC, un mensuel de 32 pages qui s’étendra sur une durée de 42 numéros.
Recueil OLYMPIC numéro 1 à 6. Doc Jivaro présente ici la dernière page du n° 1 suivit de la première page du n° 2.
« Je ne reconnais pas les dessinateurs habituels » me disait Michel, un enfant d’à côté. Et il avait raison ! Moi, en 1958, je ne lisais pour ainsi dire plus de bandes dessinées. Aussi me sembla t’il que le contenu de cet OLYMPIC était de provenance anglaise donc ce inhabituel chez ARTIMA dont nous connaissions les Bob Dan, Cioran, Leguay, Mellies, Gosselin, etc, etc. Quant à cet enfant d’à côté j’allais bientôt lui faire cadeau de toute une armée dont j’avais été le seul commandant en chef : ma collection d’une centaine de petits soldats de plomb.
Un de nos plus grands créateurs de BD fit pourtant exception par contraste d’avec notre désintérêt général des sports dans nos illustrés destinés à la jeunesse : C’était PELLOS. Non seulement il illustra très tôt des rubriques sportives mais beaucoup de ses personnages vivent des aventures dépendantes de la boxe, du cyclisme, du ski, du foot sans oublier cette caricature des acrobaties et des grimaces sportives qu’est le catch.
Extrait de Zorro 4e trimestre 1950
En 1939 et pour le grand hebdo JUNIOR des Frères Offenstald, PELLOS inventa un sportif de haut niveau qu’il fera recruter par l’armée française : Jean-Jacques Ardent. Ce champion suit une préparation intensive pour affronter un formidable homme préhistorique recréé par un savant fou (encore un!) : le Docteur Mackenvicht. Jean-Jacques s’entraîne à la natation conseillé par un certain Johnny Weissmuller, celui-ci authentique médaille d’or du 100 mètres.
Extrait de Junior n° 160, avril 1939
Doc Jivaro
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22/07/2021
Tarzanide n° 507
KAAMELOTT
Étant né en décembre 1942 et pas dans une famille de lettrés, je n’entendis parler d’un roi Arthur et de sa cité forteresse que sur les pages d’un hebdromadaire de BD en 1939. C’était HOP LA !
Le fils du dernier maréchal ferrant dans le bourg de Chenérailles en Creuse disposait d’au moins une centaine de journaux illustrés parmi lesquels il me laissait choisir. La série PRINCE VAILLANT signée de Foster polarisait mon attention. Dans le numéro 95 du 1er octobre 1939 l’adolescent PRINCE VAILLANT faisait une entrée fracassante en présence du Roi Arthur, celui-ci flanqué du magicien Merlin. Rien à voir avec l’actuel film venu du festival de Cames année 2021, film par lequel Camelot est orthographié Kaamelott. Je n’ai pas suivi les épisodes TV et n’irai pas non plus voir leur suite filmée constituée, dit-on, d’une parodie de la légende arthurienne. Comme si une légende n’était pas déjà une parodie !
Dans ce même numéro HOP LA ! de 1939 le nombre de pages est réduit à huit au lieu des douze habituelles. Une réduction due à l’entrée en guerre française contre l’Allemagne. A cet instant le jeune dessinateur Souriau, premier illustrateur français des aventures de TARZAN, est « rappelé sous les drapeaux ». C’est alors qu’une certaine Fiora le remplace, dessinant de façon naïve le personnage TARZAN pour l'épisode où le seigneur de la jungle apparaît comme un chevalier croisé que l’on pourrait imaginé venu de la Table Ronde du palais de Camelot.
Hop-Là ! , 15 octobre 1939
Étant gamin j’imaginais le Roi Arthur roi légendaire de Bretagne, chez nous. Ce n’est que plus tard que j’appris qu’il régnait en Angleterre, au Sud du fameux mur que construisirent les Centurions romains de Hadrien. Pas une camelote ce mur !
Doc Jivaro
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