01/11/2014
Les Tarzanides du Grenier n° 86
La Société Parisienne d’Édition fut l'une des maisons les mieux fournies dans le commerce des romans et BD français. Sa naissance dans le passé remonte jusqu'en … 1899. L'année ou les frères OFFENSTADT s'associent pour établir comme un monopole sur la Presse de divertissement adressée à la jeunesse de notre pays. Une réussite qui, en réaction, allumera contre elle toute une campagne politique conduite par la Droite traditionnelle, comprenez : par des familles catholiques. Les OFFENSTADT, vous avez compris, appartenaient à la diaspora juive capitaliste prospectant en Europe de l'Ouest.
Parmi la multitude de titres créés par la S.P.E et dont Docteur Jivaro s'avoue incapable de répertorier l'existence, exista un TÊTAR-ZAN.
Voici le numéro 1 de ce Tarzanide pour rire. Les dessins intérieurs sont signés de MAT sur cette couverture où le nom du scénariste ne figure pas. Aussi faut-il le chercher en page 3. Il s'agit de Lortac. Celui-ci, comme moyen d'humour, utilisait fréquemment les similitudes de prononciation entre des mots composés et des syllabes isolées, le tout facile d'accès à l'enfance populaire. Exemple : BÔ-NEUR-E-PROSPER-I-T-Ô-JEU-NEZE-POÛ. Et si, après ça, vous épousez la moins aimable de vos voisines, c'est que vous disposez d'un ballon d'oxygène increvable.
Cet album n° 1 comporte 48 pages sans compter les quatre pages de sa couverture de même grammage de papier semble-t’il. Deux planches publicitaires sont présentes ; l'une pour le dentifrice GIBBS, l'autre pour PERRIER « l'eau qui fait pschitt ! ». Aucune date de publication n'est précisée. Toutefois, le collectionneur peut trouver un repère approximatif dans L'ÉPATANT, année 1951. En effet, les premières aventures contenues dans l'album n° 1 TÊTAR-ZAN furent préalablement publiées sous une forme hebdomadaire dans L’ÉPATANT.
TÊTAR-ZAN n'est qu'une parodie gentille des exploits fictifs de TARZAN. Bien des écoliers s'identifiaient à ce valeureux personnage dans leurs jeux. Ici encore Lortac feintait avec les mots : TÊTAR-ZAN résume Tu es, t'es Tarzan ! MAT et LORTAC brocardaient ainsi certains enfants qui se prenaient trop au sérieux dans de naïves imitations de leur héros. D'ailleurs, quelques uns réagissaient avec colère, vexés. J'en connus au moins un qui déchira quatre pages dans l'exemplaire ci-dessus au moment de me l'échanger contre je ne sais plus quel journal illustré.
Le monogramme devenu fameux de la
SOCIÉTÉ PARISIENNE D’ÉDITION.
Mat travailla beaucoup, beaucoup. Exhibant une vivacité graphique moins « musculaire » mais tout aussi constante que celle d'un PELLOS.
Un PELLOS qui participa de façon décisive à la création du plus important journal de bandes dessinées d'avant la guerre 1939-40. Je veux nommer JUNIOR dont le format géant – 55 X 39 cm – fascinait les voisins adolescents de mon père.
JUNIOR ? encore un produit réussi par la très fertile famille OFFENSTADT !
Ci-dessus, sur ce quatrième plat de la couverture de la reliure intitulée Histoire en Images, quelques-uns des titres commercialisés par la SPE.
Cette reliure date de 1930. Les exemplaires de simplement quatre pages chacun qu'elle contient, étaient publiés trois fois par semaine : le mardi, le jeudi et le dimanche.
Docteur Jivaro
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04/10/2014
Les tarzanides du grenier n° 82
Le numéro 1 du NEVADA petit format dans lequel furent re-publiées mais de manière dommageable les actions de MIKI LE Ranger, Docteur Jivaro le possède, cela va de soi. C'est en gare de Bourges qu'il se le paya au moment de sa parution en kiosque année 1958.
Et pour ne pas nous détourner de nos vieux compagnons Les Tarzanides, voici encore un premier numéro, celui de CYCLONE publié par Aredit en 1984. Il y eut une rallonge de 22 numéros jusqu'en 1987 ; puis tout s'arrêta en silence.
Le vigoureux RUGHA ne jure que par la Déesse KALI, protectrice des Thugs étrangleurs. Hélas ! RUGHA ignore de qui il est le fils.
RUGHA, comme Rajha Cobra et comme beaucoup d'autres avant lui – dont le Fantôme du Bengale et Jim la Jungle - combat les méchants dans une jungle indienne à peine plus mystérieuse que le fond du jardin abandonné aux broussailles par défunt mon oncle.
Défunt mon oncle était artisan forgeron à la sortie Ouest du bourg de Chenérailles.
Chenérailles, oui. A proximité d'où, récemment, un couple complota bêtement à faire disparaître en forêt son enfant mort.
Moi, dans cette forêt autrefois réputée pour abriter trop de serpents, je m'y rendais en cachette, guidé par un gamin assez turbulent. Un jour il me montra de petits colliers suspendus aux branches basses d'un arbre tout proche, et dit : « Regarde les vipères noires ».
J'avais à peine plus de sept ans et pour dire bonjour aux dames je baissais ma tête pour bien cacher que des trous s'étaient creusés par le départ de mes dents de lait. Quelle horreur que certains jours d'enfance !
Docteur Jivaro
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13/09/2014
Les Tarzanides du grenier n° 80
Le numéro 1 de FANTAX première formule en l'an 1946 est d'autant plus valorisé par les vieux collectionneurs qu'ils lui font la réputation de rester introuvable. En revanche, venu du même éditeur (Société d’Éditions Rhodaniennes – SER), le dernier numéro de Robin des Bois se laisse facilement poser la main sur l'épaule de son habit en peau de rebelle anglais.
C'est ce mensuel 32 de l'année 1948 qui clôture les aventures plus imaginées que réelles de Lord Robin Hood ou encore de Lord de Nottingham, parues sous la responsabilité de CHOTT soutenu par son dessinateur Charlas. Celui-ci pilla sans vergogne dans le registre des américains Fosters et Hogarth. Un graphiste tarzanine méconnu, dirons nous.
FLAMMARION.
Réédition 1951
La jeunesse de notre pays se familiarisa avec les exploits vrais ou faux de Robin des Bois en lisant, dès 1938, un ouvrage illustré par Pierre Noury et édité par FLAMMARION sur une adaptation de Charles Tritter. Cette même année, Heroll Flynn incarna le rôle principal dans le film joliment coloré et réussi par Michaël Curtiz. Film insurpassé jusqu'à présent dans le genre, n'en déplaise à deux des rivaux : Walt Disney – 1953 – et Scott – 2010.
Couverture du numéro 32, terminus du Robin des Bois de la SER, celle-ci brusquement concurrencée par les Editions Aventures et Voyages que le scénariste Melwyn-Nash renforça en abandonnant sa collaboration avec Pierre Mouchot.
On identifie la tête, le rire vainqueur de Heroll Flynn, sortie du film devenu film-culte. Les habitués du style Harold Foster, de leur côté, repèrent tout de suite que les personnages secondaires sont imités de ceux présents dans une des grandes images de Prince Vaillant. (Hop-La !, n° 100 et année 1939 pour la parution française).
Mouchot – Chott puisa tant et tant dans les BD américaines de TARZAN qu'il fut mis en procès par les ayant-droits du personnage.
Comme quoi on court des risques en se travestissant en un tarzanide.
Docteur Jivaro
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06/09/2014
Les tarzanides du grenier n° 79
Quand MARIJAC maraudait chez FOSTER et HOGARTH.
Peut-être pas une hostilité véritable envers TARZAN ; mais en tout cas beaucoup de méfiance. Telle fut l'attitude de Marijac – fondateur de l'excellent journal COQ HARDI – devant les scénarios et les dessins par lesquels le héros de Burroughs faisait son entrée fracassante parmi les bandes dessinées étrangères soudainement éditées en France.
En réalité, la quasi totalité des BD que nos pères lurent avant les années 40 était américaine. Et, même si cela vous choque, vous devez avoir conscience du fait suivant : c'est pendant l'occupation allemande de notre pays que se développa vraiment une bande dessinée revendiquée par des auteurs français.
Marijac, nous venons de le dire, n'approuvait pas sans réserves TARZAN et, donc, ne se faisait pas scrupule à ses débuts de chaparder quelques-unes des attitudes inventées par Foster et Hogarth pour le Roi de la Jungle.
Un emprunt dans PIERROT, n° 45 du 6 novembre 1938
C'est d'abord en Belgique que MARIJAC publia plusieurs de ses BD. Ainsi, en 1936, chez l'éditeur GORDINNE localisé à Liège. Le texte se déroule classiquement sous les images sans toutefois refuser la présence d'une disposition nouvelle, celle de paroles incluses dans des bulles.
Cet extrait modeste nous vient d'une reliure sous carton rigide et assemblant six petites histoires humoristiques inventées par MARIJAC : Sidonie, Marinette, Barigoule, etc, etc. Une publication dénuée de date de parution – 1938 ? - Tous les écrits, tous les dessins apparaissent imprimés en bleu.
Comme il se doit chez tout Jivaro, voici un titre de tête.
En une seule couleur bleue, oui. Car nos voisins les belges aimèrent souvent publier des bandes dessinées dont les lignes sont tour à tour coloriées en vert, en rose, en violet … Exemple : Le Petit Luron (hebdomadaire 1953). Une manière qui en vaut une autre lorsqu'il s'agit d'économiser les encres de couleur tout en croyant rendre chaque page un tantinet plus attrayante. Encore une histoire belge !
Docteur Jivaro
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30/08/2014
Les tarzanides du grenier n° 78
Commercialisé (12 septembre 1953), le TARZAN n° 25 de la troisième série française du titre, aurait pu être numéroté 1 d'une quatrième série trop rapidement abandonnée.
Avec ce numéro 25 de sa troisième série, Tarzan subit une réduction de moitié de son grand format classique. Del Duca nous avait promis pour la semaine suivante un Tarzan grandi jusqu'à 24 pages au lieu des douze habituelles. Vous devinez que nous fûmes déçus de ne recevoir que les douze grandes pages réduites de moitié pour faire 24 petite pages ! Autant dire : une cause de trauma d'enfance pour la multitude de lecteurs fidèles.
Ci dessus, album reliant depuis le numéro 25 jusqu'au numéro 30 le final troisième série du TARZAN hebdomadaire qui débuta le 29 janvier 1941 en zone française libre, Paris ayant alors cessé d'être la capitale de la France. (A noter que le numéro 31 de Tarzan se confond avec le numéro 1 de HURRAH ! du 24-10-1953 hebdomadaire dans lequel se continueront des grandes BD préalablement présentées dans TARZAN : Duck Hurricane, Yann, etc, etc,. Dans ce nouvel HURRAH ! Nous pûmes apprécier dès 1953 quelques unes des toutes premières BD imprimées « en relief » et dont l'illusion d'optique est obtenue avec l'aide d'une paire de lunettes bichromie (orangé-bleu).
MIGHTY MOUSE
N° 7 de HURRAH !
Dans le numéro 30 de TARZAN, avec son adaptation française nous prîmes connaissance d'une planche BD dans laquelle le dessin au crayon signé Bob Lubbers se trouve relayé par un encrage dû a un tout nouveau venu : John Célardo.
Docteur Jivaro
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23/08/2014
Les Tarzanides du grenier n° 77
Toujours protégées par l'intransigeant copyright Edgard Rice BURROUGHS, voici dans le volume numéro 1 (année 2004) de l’Éditeur SOLEIL, quelques unes des planches BD de TARZAN traduites en français.
Nous laissons de côté le scénariste Roy Thomas – qui ne fait souvent que reprendre en les appauvrissant quelques-uns des épisodes des romans originaux. Et si nous gardons le dessinateur John BUSCEMA ce n'est qu'à regret.
Une couverture toute endeuillée. Le héros mutilé de quasiment quatre doigts de sa main gauche, à cause d'une intensité égale entre le noir de la page et l'ombre des phalanges.
La jungle imaginée par BUSCEMA manque singulièrement d'arbres et, pour le coup, manque de feuillages. L'influence exercée par Joé Kuber est détectable autant dans la figure du fils de Kala que dans la verticalité et la répartition des images. Enfin, ce n'est qu'un Tarzan trop grimaçant, toutes dents sorties comme s'il était contraint de porter un dentier trop grand pour ses mâchoires.
Tarzan comme rendu fou furieux. Attention ! ! il vient de faire deux bulles et va mordre.
Ma femme surnomme « Westerns dents blanches » toute la production hollywoodienne des années 50 où l'on voit des vachers gominés montant des chevaux qui ruent dans les rues sans jamais laisser du crottin derrière eux. Souvenons nous : l'acteur Burt Lancaster battant tous les records publicitaires du dentifrice dans Vera Cruz – 1954. Ah ! Le grand sourire de son casse-noisettes blanchi artificiellement.
Me semble que Soleil Culture Comics n'édita que 3 volumes BD ayant pour dessinateur John BUSCEMA en guise de marionnettiste de Tarzan. Les collectionneurs perdent peu s'ils ne les possèdent pas. Mais il est vrai qu'ils perdent encore moins en les possédant.
Docteur Jivaro
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