13/06/2015
Les Tarzanides du grenier n° 112
Intermède BD western
En page 23 du numéro 25 de BRIK-YAK… De l’année 1950 ? C’est oui, c'est de l’année 1950. Et sur cette page 23 nos vieux copains montluçonnais lurent l’annonce d’un titre nouveau à paraître chez les Éditions L.U.G. Ce titre nouveau était PLUTOS. Une grande image imprimée en noir sur papier blanc mettait en appétit sur ce que devait être la couverture du numéro 1 promis pour le 15 septembre dans toutes les bonnes librairies.
Seulement voilà, l’image ci-dessus ne figura jamais sur le numéro 1 de PLUTOS. Elle n’apparut qu’en couverture du numéro 2 de cette collection qui allait compter jusqu’à 52 numéros.
Teddy Ho n’eut rien du phénomène atomique prévu. C’était un jeune sergent des États-Unis pendant les guerres entre amérindiens Kiowas et contrebandiers émigrés d’Europe. L’histoire était dessinée par ROY D’AMY, lequel illustra, quatre ans plus tard, la couverture du numéro 1 de PAMPA à l’intérieur duquel débutèrent les aventures du Sergent YORK dont Teddy Ho s’était montré comme le précurseur.
Numéro UN, 1954
De tous les numéros PLUTOS, un seul accapare vraiment notre attention : le numéro 33. Celui-ci contient une des nombreuses variantes que les BD donnèrent d’une bataille américaine essentielle dans la construction politique des States : La Bataille de Little Big Horn. Répertorier les titres de journaux sous lesquels fut publié, ne serait-ce qu’en France, cet affrontement historique entre « peaux rouges » et « ventres bleus » n’est pas notre devoir ici. Bornons-nous à préciser que c’est dans COQ HARDI, depuis son numéro 133 de l’année 1948 jusqu’à son numéro 113 de l’année 1953, que nous pûmes approcher les grandes révoltes indiennes. Marijac et Dutertre avaient eu soin d’en présenter les péripéties sanguinaires sous une forme bien adaptée à notre enfance.
Souvenir, souvenir.
Docteur Jivaro
09:55 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pampa bd, plutos bd, lug, marcel navarro, bd, bd anciennes, coq hardi, sitting bull, kiowas, joe hamann
30/05/2015
Les Tarzanides du grenier n° 111
- Ce n'est pas vrai, dis moi : je ne vais plus pouvoir fumer une cigarette dans mon bac à sable favori ?
Alarme chez nos enfants. Marisol Touraine vient d'interdire la consommation de tabac dans les aires de jeux enfantins. Même ceux ouverts en plein vent ? même ceux-là, oui. Notez que cette répression ne me gène absolument pas : j'ai renoncé depuis plus de trente ans à « en griller une ». Ou plus précisément à en griller UNE quarantaine en UNE seule journée.
C'est le moment, ici, de rappeler que la présence des cigarettes dans les bandes dessinées n'était pas du tout interdite pendant mes jeunes lectures, lorsque j'allais dans une culotte courte suspendue à deux bretelles. Ah ! la mode mal commode !
Et voici, accroc au tabagisme, Bill Tornade affiché en couverture d'un des titres d'ARTIMA, éditeur sérieux – numéro 43, année 1956 – ou encore la tête de P'tit – Gars, sorte de gavroche grandi parmi les pygmées (Éditeur Mouchot, 1952).
Tout l'inverse d'à présent où POPEYE a perdu son brûle-gueule qui lui allait si bien au visage, et le faux cow-boy LUCKY LUKE qui mâchouille un brin de misère depuis que le mégot lui est tombé du bec.
Donc, mon enfance ne connut pas dans ses BD la censure contre la fumée nocive de l'herbe à Nicot. Les volutes bleues circulaient librement depuis que l'européen avait ramené le remède-poison de chez les Caraïbes, là-bas, où les hommes marchaient tout nus, ne portant en guise de vêtements que les cicatrices de leurs tatouages.
Pas de censure contre le tabac, non plus que contre l'alcool. Dans nos illustrés du passé, il vous suffit de regarder Les trois mousquetaires du maquis scénarisés et dessinés par l'illustre MARIJAC, pour vous éberluer aux saouleries collectives entre maquisards quand ce n'est pas, aussi, des beuveries jusqu'au coma entre vrais français et vrais allemands.
Coq Hardi du Premier août 1948
Néanmoins, plusieurs fois dans nos BD d'écoliers du jeudi, on eut tendance à nous faire croire que la cigarette tenue par un personnage était comme un indice, une prévention désignant un menteur, un méchant, un traître … Mais ce ne fut pas le cas, heureusement ! pour Pierre Perrin dans l'une des meilleures BD de COQ HARDI, année 1950.
Coq Hardi 243, n° 243 du 23 novembre 1950
Pierre Perrin dans JACQUES CANADA par Dick FLETCHER.
Docteur Jivaro
17:50 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Education, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media, Moeurs, Santé, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : coq hardi, marijac, mouchot, bd, bande dessinée ancienne, tabagisme, marisol touraine, audax, jacques canada, dick fletcher, popeye, lucky luke, bill tornade
23/05/2015
Les Tarzanides du grenier n° 111
Ne me demandez pas le nom de ce politicien belge qui popularisa un bon mot aux dépens d'une hiérarchie religieuse : « Le Pape ne sait pas où l'on met le préservatif … alors il le met à l'index ».
FANTAX, lui, sait très bien quoi mettre autour de l'index de Ben Seyouf, caïd musulman. Musulman et esclavagiste qui, plus est, collabore avec les nazis dont il reçoit l'aide militaire pour comploter contre les démocraties coloniales dans le moyen-orient.
Fantax, n° 19 du 3e trimestre 1947
Le géant masqué mord à pleine mâchoires non pour avaler mais pour trancher. L'amputation, voici la punition. Si vous lisez le texte complet des Mille et une Nuits, outre l'océan poétique de l'érotisme, ce qui vous impressionnera le plus c'est la répétition obsessionnelle des mutilations. Quant à l'index … ce doigt évoque toujours le souvenir d'un phallus que l'on a renoncé à exhiber comme manifestation sexuelle de l'autorité politique. D’où son omniprésence dans les dessins BD que Burnes Hogarth installa pour assurer la royauté de Tarzan sur une Afrique complètement fantaisiste. Donc, comment nier qu'un l'index coupé suggère une émasculation ?
C'est en publiant de telles images pour captiver un public d'enfants d'âge scolaire que Pierre MOUCHOT s'attira l'hostilité de parents soucieux de retarder le plus longtemps possible chez leur progéniture la connaissance, d'une société adulte sadique.
Comme si les gamins ne s'amusaient pas d'instinct à arracher les ailes de la mouche pour la condamner à marcher sur six pattes jusqu'à ce que mort s'en suive ! Et comme si, le nez au ras de l'eau, nous n'avions pas capturer des têtards dans le creux de notre main !
- Et alors ?
- Et alors, nous leur aplatissions le ventre jusqu'à l'éclater, rien que pour faire sortir prématurément les deux pattes arrières d'une future grenouille.
L'enfance est une couveuse de tortionnaires narcissiques.
Après un intervalle d'environ dix années, on enlève les bottes du fils
après avoir enlevé les chausses du père. Une torture identique leur est appliquée.
Maître Corbeau n'agit pas, ici et par deux fois, comme le messager de Wotan. Il agit en tant que domestique d'un bourreau. Sauf que dans ce cas c'est contre l'orteil et non pas contre l’œil qu'il accomplit sa besogne pour rendre infirme. Car les corbeaux, lorsqu'ils jouent un rôle mythique, crèvent les yeux humains de ceux et de celles qui s'entêtent à VOIR les réalités du monde et, donc, qui refusent de feindre d'être aveugles parmi les sourds et les muets.
Rappel d'une image rééditée médiocrement chez SOLEIL. Album numéro 2 (année 1993). La bulle parasite n’existe évidemment pas dans l’authentique dessin américain du 12 – 01 – 1941.
Dans cette graphie signée Hogarth, Tarzan centralise les regards. Tantôt pour avertir, tantôt pour commander avec son index fréquemment en état d'érection.
Tarzan ne tolère pas d'être contrarié par l'adversité. Tarzan n'est pas un démocrate.
Docteur Jivaro
18:46 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media, Moeurs, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre mouchot, tanguy fantax, burnes hogarth, bd, bandes dessinées de collection, bob roc
25/04/2015
Tarzanides du grenier n° 108
Damned ! Ça y est ! Les barreaux d'acier sont tordus comme de vulgaires boudins de guimauve par FANTAX. Le formidable cagoulard va s'évader de l'une des « citadelle de la mort » que les samouraïs de l'ère industrielle ont implantées dans les îles océaniques. Sa riposte sera terrible car chez lui l'esprit de vengeance violente souvent les codes de la justice – Damned !
Cette image, subtilisée dans le numéro 2 des adventures de Lord Horace Neighbour, précède ici celle qui vient avant elle dans l'introuvable numéro 1 dont votre serviteur ne posséda pendant longtemps qu'une photocopie de tirage médiocre.
Bonne nuit les petits enfants !
Aujourd'hui, l'absence d'une vraie rubrique Tarzanide se justifie par le fait que Docteur Jivaro, ce matin, s'est assuré la possession d'une quinzaine d'albums BD de la fin des années 40. Alors, il les feuillette ; alors il les classe. Au besoin il en cautérise les plaies. Enfin il marque chacun d'une empreinte électronique.
A la semaine prochaine, amis ou pas.
Docteur Jivaro
16:56 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media, Moeurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fantax, atelier chott, remy, bob roc, targa, tarzanides, bd, bandes dessinées anciennes
18/04/2015
Les Tarzanides du grenier n° 107
Pas du tout attractive pour le regard du Docteur Jivaro, cette couverture TARZAN n'offre qu'une curiosité de datation : avoir été présente en 1940 dans les librairies des Chemins de Fer de France.
On sait la déculottée, la défaite, l'exode qui frappa dès l'après mai 1940 notre pays ; les démocrates de gauche ayant déclaré sans s'y être préparés la guerre à une Allemagne Nationale Socialiste surpuissante. De cette guerre, le peuple français n'en voulait pas – c'était tout le contraire de celle de 1914 !
Le succès des aventurlures de TARZAN étant mondial, y compris en URSS et malgré les poignards des camarades « Commissaires du peuple », l'éditeur français HACHETTE créa spécialement une Collection Tarzan dans le catalogue de sa Bibliothèque Verte pour adolescents.
Bien entendu, cette collection de romans plus ou moins bien traduits des textes américains de E.R. Burroughs, ne doit pas être confondue avec une autre portant le même titre chez le même éditeur, et qui fut confectionnée en recourant aux bandes dessinées. A savoir celle dont le numéro 1 date de 1936 et le dernier - le 20 – de 1953, avec pour sous titre Les Hommes Léopards.
Le dessinateur Souriau s'attaqua à camper l'invincible Tarzan. Cette illustration présente en page 73 de Tarzan Seigneur de la Jungle n'est pas du premier jus. Elle a été chapardée dans le numéro 91 du 3 septembre 1939 du Journal HOP LA ! .Journal publié chaque dimanche matin. Comme pour divertir l'enfant pendant la messe dominicale.
Docteur Jivaro
17:12 Publié dans Arts, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Littérature, Media, Moeurs, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tarzan, tarzanides, hachette, e.r. burroughs, jacques souriau, les décombres, lucien rebatet, journal hp la !, les hommes léopards, montoire
11/04/2015
Les Tarzanides du grenier n° 106
Août 1971. Des Éditions Jeunesse et Vacances mettent en vente en format de poche une BD de 164 pages dont, seule, la page couverture s'expose coloriée. La reliure ci-dessous est la reliure n° 1 ne contenant que 3 numéros, chacun de parution trimestrielle.
L'ensemble ne satisfait pas la curiosité des collectionneurs non plus que celle des collectionneuses (n'oublions pas la parité). On sait que la décennie des années 70, en France, renforça l'influence de la Bédé auprès d'un public d'âge majeur. Ce qui s'expliqua par l'afflux soudain de thèmes politiques et de sujets érotiques, ces derniers parfois poussés jusqu'à une pornographie hier encore librement affichée chez nos marchands de journaux – Merci, Giscard d'Estaing.
Fondées par une Lucienne Fonvieille chez qui prévalait une militantisme communiste archaïque, les Éditions Jeunesse et Vacances apparurent bientôt arriérées par comparaison d'avec des bandes dessinées nouvellement créées pour une clientèle sortie de l'enfance. Les Pilote, Rahan et autres Ça me Botte, Luciféra, Fluide Glacial, etc, etc, fournissaient des scénarios bien plus pertinents que ceux d'un ROCKY RIDER dont les histoires simplettes semblaient accréditer nos ennemis d'autrefois lorsqu'ils affirmaient : les bandes dessinées ne sont lues que par des adolescents mentalement attardés !
Effectivement ! Louis XVI qualifié « dernier roi de France », ça n'encourage pas à faire lire de la BD à nos écoliers. Mais peut être le monarque Louis-Philippe n'était-il qu'un marchand de parapluies !
Ce Rocky Rider, édité pendant 23 numéros, ne doit surtout pas être confondu avec sa première mouture qui le devança de quelques vingt années. Je veux parler du VRAI Rocky Rider, celui publié au départ dans le numéro 275 du magazine TARZAN, année 1951. Et qui ne finira sa saga aux mille rebondissements que le 13-10-1955 et dans le toutencouleur hebdomadaire L’INTRÉPIDE numéro 311.
Gordon Rider bientôt rebaptisé Rocky.
Bande n° 1073. C'est la finale. Un surcroît inhabituel de texte permet de conclure rapidement en s'évitant d'ajouter des images.
L'éditeur de Tarzan et de l'Intrépide fut aussi le champion d'une Presse du Cœur principalement destinée à alimenter les rêveries sentimentales de nos demoiselles des bals populaires.
L'intrépide n° 311 (1955)
Aussi cette vignette présente dans un journal pour petits garçons, évoque t'elle celles souvent utilisées dans les roman-photos lus par la gente adulte féminine.
Comme on crie dans les cas de naufrage : les femmes et les enfants d'abord !
Docteur Jivaro
17:32 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Histoire, Journaux, Media, Moeurs, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rocky rider, tarzan, éditions jeunesse et vacances, lucienne fonvieille, l'intrépide, les éditions mondiales, bd, bandes dessinées anciennes