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17/06/2017

Les Tarzanides du grenier n° 256

 

Fut un temps (loin passé) pendant lequel LA MONTAGNE, journal quotidien du Puy de Dôme n’avait pas encore avalé « Centre Matin », donc pas encore digéré la presse quotidienne de Montluçon jusqu’à en excréter le résiduel.

 

Centre Matin avait succédé, en moins politique, à Centre Républicain … C’était le résultat d’une braderie arrangée par une S.F.I.O. décadente tout au long des années 60 ; et dont la décadence applaudissait une « fin de guerre en Algérie » qu'au même moment un journal satirique saluait par une manchette retentissante : « Cinq Colombes à la Une ».

 

Je parcourais de temps en temps le quotidien Centre Républicain pour y suivre une BD : RIP KIRBY. C’était l’époque où nombre de journaux français d’information pour adultes, rééditaient au jour le jour des séries de bandes dessinées américaines achetées à bas coût. Ainsi, autre exemple : l’AURORE, qui présentait en bas de page THE PHANTOM (du Bengale).

 

Sans aucun soin, je découpais à coups de ciseaux l’entourage de telles bandes que j’enfermais dans des boîtes métalliques dont le couvercle porte en relief le nom de la biscuiterie VILVOORDE-Belgique DELACRE.

 

Voici deux exemples BD au hasard.

 

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L’un RIP KIRBY, l’autre LE FANTÔME. Deux BD ayant franchi l’Atlantique. Celle de Rip Kirby est classée 3616 et les connaisseurs reconnaîtront la patte de John Printice remplaçant Alex Raymond créateur du personnage. Quant à celle du Fantôme numérotée 2507 elle figurait dans l’Aurore, quotidien disparu en 1985. Toutes deux BD américaines autorisées à être republiées en France par l’intermédiaire du Copyright OPÉRA MUNDI fondé, dit-on, en 1928 par l’insatiable Paul Winkler.

 

Un seul journal français : L’HUMANITÉ, semble n’avoir jamais recouru à des rééditions américaines BD pour illustrer ses bas de pages. Il éditait Pif Le Chien, signé de Arnal. Vous vous rappelez ce chien domestique impitoyable envers un pauvre chat errant (Hercule) dans lequel les vieux retraités de gauche tonton et tata dénoncent tous les maux dont la terre est accablée. Eh oui ! Ce pelé, ce galeux, c’était lui le pauvre « Herr Kul »

 

Comme il est trop facile de se procurer les images de Pif Le Chien, Doc Jivaro choisit de montrer un objet plus rare : un tract de format italien ayant servi de publicité à VAILLANT, journal communiste de BD mort d'une indigestion de gadgets.

 

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Certes les staliniens de l’époque ne demandaient pas à Paul Winkler de leur fournir au rabais des BD américaines … Certes ! mais souvenons nous que chez Thorez on jugeait très bien de s’inspirer sans le dire de séries capitalistes. Ainsi Lynx Blanc imitant Jim La Jungle, et Yves Le Loup plus ou moins inspiré de l’excellent PRINCE VAILLANT créé par Foster.

  

 

Doc Jivaro et Mfcl

 

06/07/2009

La Montagne Anniversaire

Montluçon - La Montagne

 

Le quotidien le plus lu d'Auvergne, fête ses 90 ans.

 

Étant tout gamin j'imaginai que le journal La Montagne tenait son titre du fait que ses bureaux dirigeants se situaient dans Clermont-Ferrand, ville du département Puy-de-Dôme. Et qui dit Puy-de-Dôme dit montagne ... Je me suffisais de cette simple réponse. Je n'y pensais même plus.

 

C'est alors que survint la Révolution Française. Je veux dire qu'un matin dans la classe Certificat d'Études Primaires, le père Martin écrivit d'une belle craie blanche toute neuve les mots « La Montagne » sur le tableau mural.

 

L'heure de la leçon ayant pour sujet la Révolution Française, débutait. Un phosphore plus intense qu'à l'accoutumé brilla dans ma tête d'écolier bien adapté à son environnement du jeudi et du dimanche. L'instituteur expliqua que et que … Enfin voilà : les députés siégeant le plus haut dans les rangs de l'Assemblée en 1793, on les surnommait les montagnards. Et les Montagnards se bagarraient contre les Girondins. Ça s'égorgeait entre tous ces forts en gueule. Robespierre et Marat appartenaient à « La Montagne ». Marat, C'était « L'ami du Peuple ». Un ami scrofuleux, nauséeux, déphasé et parano, ne trouvant ses ennemis et ses victimes que dans le peuple ! C'était Gor partout. La politique se sacralisait en une Histoire de France. A la fin, tous périssaient, laissant la place libre pour le petit caporal « La paille au nez ». La réponse m'était finalement venue : le journal La Montagne s'appelait ainsi non pas pour les alpinistes mais pour les politiciens.

 

A l'école Voltaire, cela allait de soi, les instits militaient majoritairement à gauche. La cour de la récrée était surveillée par la SFIO – Le béret incliné côté foie pour cacher l'oreille droite – et par les staliniens qui, apprenant la mort de Joseph en 1953, pleuraient sur leur blouse grise, celle-ci usée par la pierre ponce des lessives.

 

Chez nous, mes grands parents lisaient essentiellement Le Centre Républicain mais jamais La Montagne.

 

Le Centre Républicain j'aimais bien. Pas pour la rubrique des sports ni pour les faits divers du genre suivant : abandonnant la mère de ses enfants, un boucher de la rue Miscailloux s'est trissé avec sa camionnette dans laquelle avait pris place une de ses clientes. (Authentique. En cette occasion de commérages, ma grand-mère eut un mot qu'elle regretta sitôt après l'avoir lancé : pour emporter la vache fallait bien emmener la fourgonnette !) Donc Le Centre Républicain, j'aimais bien. Particulièrement en raison des trois images qui se faisaient suite en bas d'une des pages intérieures. C'était un goutte à goutte quotidien de BD. C'était Rip Kirby.

 

Rip-Kirby.jpg

 

La bande yankee  numéro 3051, publiée dans le Centre Républicain en 1957, est toujours signée Alex Raymond alors que celui-ci est mort accidentellement pendant l'année précédente. Explication du miracle  d'outre-tombe : la série était distribuée dans notre pays par Opéra Mundi, avec du retard par rapport aux publications originales américaines.

John Prentice, élève d'Alex Raymond, pratiquait l'encrage définitif sur les crayonnés de son maître, celui-ci rendu célèbre par le personnage de Flash Gordon.

A ma connaissance, Rip Kirby ne fut jamais édité en France dans des journaux de BD pour enfants.

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En ce moment, dans Clermont-Ferrand, si l'on en croit les journalistes, des policiers contrôlant par routine deux ou trois péripatéticiennes, auraient permis le démantèlement d'un réseau de proxénétisme européen. Mon avis – permettez ? - est que c'est l'inverse qui est le plus plausible : sur le web la filière des proxo était préalablement repérée et l'on a envoyé les « habillés » serrer les filles venues dans Clermont, celles-ci répondant peut être à la demande de chefs de PME régionales. Mais je ne raconte ça que pour vous faire de la lecture ; ce n'est que du supposé. Cependant, quand j'ai entendu que le prix d'une nuit avec une escort girl n'était que de 250 euros, j'ai haussé les épaules. On essayait de nous faire confondre le mousseux avec le champagne.

 

Jeune homme, quand sur ton ordinateur la fiche technique de la voyageuse de commerce te fixe un rendez-vous dans un hôtel à façade HLM, tu dois comprendre tout de suite qu'avec tes pauvres 250 euros, tu ne rencontreras pas une spécialiste pour gros manitous de l'espace Schengen. Ce ne sera probablement que la recalée au bac, qui débute et qui, par une dernière coquetterie d'orgueil, demande un prix un peu élevé afin de se croire ton invitée et non pas ta commodité d'hygiène.

 

Quant aux véritables « escortes girls » dûment estampillées, leurs tarifs sont de beaucoup plus hauts que celui des cinq fois cinquante euros, qui se pratique, par exemple, dans le nouveau « carré d'or » du bas des Champs Elysées … Ach le gross Paris sera toujours le gross Paris !

 

Est savez-vous qu'avant la franglomanie d'aujourd'hui, ces dames de luxueuse luxure, fin années 50 et début années 60, étaient appelées Caravelles ? Une désignation élogieuse, inspirée par le fameux avion pour passagers aisés. Ah ! L'époque aérienne du roi arabe Fayçal-Air ! … Fayçal-Air, jeu de mots facile, Maître Capello.

 

Cependant, dans Montluçon c'est le réseau des librairies qui est démantelé. En moins de cinq années j'en ai vu disparaître quatre, des enseignes vitrines de marchands de livres ou de journaux. Bouquins anciens et publications modernes, on ferme ! Preuve qu'il manque une université à Montluçon.

 

Au siècle dernier, Montluçon fut agrandie par sa Ville Gozet prolétarienne ; puis dévalorisée par la débâcle de ses grandes usines. De cet ouvriérisme d'hier ne subsiste trop souvent qu'un désintérêt pour les ouvrages de l'esprit.

 

A tel point que si je devais investir dans un commerce, j'opterais pour celui de marchand de chaussures. Tiens donc, pourquoi ? Parce que chaque femme n'a que deux pieds mais quarante paires de godasses.

Yral