19/12/2023
Tarzanide n° 577
A Montluçon, le Pont Saint Pierre …
Je dis … c’est ça : jeudi 14 décembre, tôt matin, j’accompagnai mon épouse jusqu’à la rue du Capitaine Segond.
Dans Montluçon côté Ville Gozet, juste à l’arrière de l’église Saint Paul ; mais oui, bien sur, je connaissais ce rez-de-chaussée : c’était celui du Docteur Perche à ses débuts pendant mon enfance.
- « Tu sais qu’aujourd’hui je t’emmène chez le médecin » me prévenait ma mère.
- Zut de zut ! Encore la moitié de mon jeudi de fichue !
Ce jour la d'il y a des années et des années, du dehors et par la fenêtre grande ouverte de la salle d’attente, j’entrevis sur la table centrale du cabinet du praticien des images de COQ HARDI, l’illustré BéDé.
Des avions de guerre jaillis de deux séries 1948 : l’une « Les Géants du Ciel », l’autre « Le Grand Cirque », celle-ci d’après l’œuvre de Closterman, toutes deux illustrées par Mathelot. Une belle réussite dans le genre.
Tout à côté de ce rez-de-chaussée où se déroulent des examens médicaux, un grand bâtiment massif que mon grand-père appelait « La Maison des Travailleurs » ou encore « Maison des Syndicats ». En travers de sa façade une bannière en tissu déchiré pendouille; lamentable, abandonnée. Alors camarades syndiqués, on n’entretient plus votre lieu de rendez-vous historiques ? Mais je me souviens surtout d’un de vos moments dénués de gloire pendant lequel vous déplaçâtes la statue de votre Marx Dormoy en contrebas d'un des châteaux des Bourbons. Et ça pour la remplacer par une ... pompe à essence !
D’aucuns racontèrent alors que la sœur de Marx Dormoy s’était exclamée furieuse : « Ils l’ont placé aux pieds de ceux qui l’ont tué ! ».
Montluçon et ses anciennes usines : une ville de prolétaires ? Oui ! et, donc, aussi une ville d’ingénieurs.
Doc Jivaro
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10/12/2023
Tarzanide n° 576
BETTY BOOP
L’Désordre de la Jarretière
T’aujourd’hui, 10 décembre, c’est l’anniversaire de ma naissance. Vrai de vrai ! Tellement vrai que mon épouse nous a offert une bûche en pâte à modeler comestible créée à l’effigie d’un « Talkertoon » r’américain des années 1930 : BETTY BOOP.
Coquette, coquine mais bon cœur naïf, Betty ! Peu connue dans la France du Front Populaire et qui disparut rapidement sous l’effet de la censure pour peu que la bande dessinée de nos ancêtres tenta de la populariser.
La voici entrevue sur la dernière page du n° 1923 d’octobre 1935 de la trente deuxième année du journal BELLES IMAGES que mon grand-père connut.
Sur cet exemple BETTY BOOP voyait son nom quelque peu modifié en Betty Star. Une façon comme une autre de rappeler à notre prolétariat bleu-blanc-rouge de l’époque que le yankee Dick FLEISCHER caricaturait gentiment telle ou telle vedette féminine de Hollywood – Land.
C’est depuis l’année 1959 que je partage le même lit que Marie-France, mon épouse. Et c’est sans doute parce que j’ai besoin de regagner de la jouvence que la dame de mon cœur vient de m’offrir l’image d’une pin-up.
- Au moins fûtes-vous fidèle ?
- Couci-couça.
Doc Jivaro
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03/12/2023
Tarzanide n° 572
En rose et noir
Ah ! Vous n’allez pas me croire … Ah ! La publicité que je préfère en ce moment sur notre TV c’est, « La Petite Robe Noire ». Son rythme, mais surtout sa coloration carminée/noire me ramène en mémoire bien des récits imagés de la seconde moitié des années 1940.
AH !
La coloration des BD en bichromie, particulièrement celle rouge et noire semble avoir connue ses premiers succès en Belgique dès avant la Seconde Guerre Mondiale. Tenez exemple : Les aventurlures d’un petit singe ZOZO dessiné par Franchi dès 1935 pour les éditions Touret. Un sacré petit bouchon de Liège.
Editions Touret, Belgique, 1935
Mais pour ce qui est du pays de De Gaulle et du Chanoine Kir, il fallut atteindre la décennie 1950 pour que se généralise dans nos bandes dessinées l’emploi des teintes rouges et sombres, parfois bleuâtres, dont le prix de revient restait inférieur à celui de la quadrichromie qui n’allumait alors, souvent, que quatre pages dans nos illustrés d’une moyenne de douze pages.
Ci-dessous trois titres en guise de rappel.
Spirou Blondin et Cirage, 1951 - Pipo, 1955 - Au Galop !, Éd. Rouff, 1954
(Proportions non respectées des formats)
Le cas le plus remarqué fut celui de COQ HARDI – Ah ! Son créateur Marijac éprouva de fortes difficultés financières au début des années 50. Il lui fallut alors choisir pour bien assurer la continuité de son journal hebdomadaire : soit diminuer le nombre de pages, soit augmenter le prix de vente de chaque numéro. Il opta pour une réduction des couleurs, se suffisant d’une bichromie : carmin alterné de noir.
Les jeunes lecteurs furent étonnés, voire déçus. Du coup, Marijac se résolut à revenir à l’impression quadri tout en augmentant de 2 frs le prix de vente de chacun des numéros qui suivirent à partir du 234 de septembre 1950 (20 frs au lieu de 18 frs.)
Ah ! Que voila bien des problèmes archi-petits pour la jeunesse d’aujourd’hui gavée de multitudes produits « tout en couleur » et qui assiste à la disparition de la bande dessinée contrairement à une autre jeunesse, la mienne, celle du passé, qui se régala de la victoire de tous les « p’tits Mickey BD » finalement vainqueurs contre leurs deux adversaires originels : le prêtre catholique et l’instituteur de la laïque. - AH !
Doc Jivaro
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15/11/2023
Tarzanide n° 573
MOLOCAR et TOWRIT
La guerre de riposte qu’Israël dirige contre le Hamas (pas le haras, imbéciles que vous êtes !) nous cache le réveil d’un des plus dangereux volcans. C’est en Islande qu’il menace.
Je suppose que certains vulcanologues éveillèrent leur curiosité pendant leur adolescence en lisant l’histoire de la ville païenne Pompéi disparue sous la fournaise de l’Etna … Mais pour ma part c’est en regardant toute l’imagerie d’une BD américaine rééditée en français dans une traduction due à Vic Chevet chez Hachette, que ma curiosité fut amorcée pour les phénomènes telluriques.
C’était en 1947, j’étais à l’approche de mes cinq ans. Des cousins épiciers d’origine belge venaient de me faire cadeau de l’album n° 9 de la collection de TARZAN. Le titre de l’épisode TARZAN LE SAUVEUR, avait déclenché bien du mécontentement chez nos chrétiens catholiques : « Vous vous rendez compte ? Comme si cela ne suffisait pas que cet homme demi-nu dialogue avec des singes, il faut qu’en plus on le prétende sauveur alors que le seul vrai sauveur est notre Jésus-Christ ? ».
Vous vous en doutez : Sortant de ma barboteuse, je ne me préoccupais pas de ces subtilités. Je demandais simplement à mon grand-père paternel de me lire le texte en dessous des illustrations.
Sa soupe du soir allait encore refroidir.
- Tu crois que je n’ai que cela à faire ?
Vous pensez bien que l’image ci-dessus se fixa dans mon ancienne jeune mémoire. Elle se trouve encore page 23 des 48 pages illustrées imprimées chez George Lang.
Dans le récit BD l’explosion déflagration ne se produit pas en Islande mais sur une île imaginaire où s’affrontent sans cesse le peuple de la mer et le peuple du feu jusqu’à ce qu’un cataclysme raz-de-marée les oblige à conclure une paix commune afin de survivre.
Oui : dans nos écoles anciennes il n’y avait pas le tsunami : il y avait le raz-de-marée.
Bien-tôt, bienvite il n’y aura plus de France : vous aurez le résultat de votre imbécile esprit de tolérance généralisée.
Doc Jivaro
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05/11/2023
Tarzanide n° 571
La passe ! Fais moi la passe !
Brièvement, j’ai rappelé l’existence passée de JUNIOR, format géant de BD. Un hebdomadaire de huit pages dont quatre en couleur et que La SPE fit paraître d’avril 1936 pour s’achever pendant l’année 1942.
Par l’intermédiaire de cet illustré les jeunes gens de l’époque ne pouvaient plus ignorer l’existence mythique de TAR-ZAN (Peau Nue) dont le succès devenait déjà phénoménal par le roman et par le cinéma. Succès qui obligea la dictature URSS à en interdire la divulgation dans toute la Russie. Eh, ouais, ainsi.
Les historiens de la BD s’accordent à désigner Harold Foster (1892-1982) né au Canada, l’artiste qui donna à TARZAN la silhouette définitive par laquelle nous le célébrons.
Mais tout à une fin : En l’an 1936, Foster qui vient de créer PRINCE VAIL(L)ANT se trouve surchargé de travail, compte tenu de toute la documentation historique médiévale à laquelle il recourt. Aussi décide t’il d’abandonner l’illustration destinée à TARZAN. L’éditeur doit alors en toute urgence, trouver un remplaçant. Les candidats sont nombreux : un seul emportera la palme. Il se nomme Burne Hogarth. Il copie, il imite le style graphique de Foster. Exactement ce que l’éditeur attendait.
En France, ce relai entre deux talents sera présent dans deux numéros de l’hebdomadaire JUNIOR. L’un n° 70, l’autre n° 71. En quel jour je vous prie ? Le jeudi, voyons ! Le jour de repos des écoliers. Et vous avez peut être les dates ? Oui le 29 juillet 1937 puis le 5 août. Le changement de signature passa quasiment inaperçu : HOGARTH, suivant l’habitude de Forest, écrivit son nom en lettres majuscules dans le bas droit de la dernière image.
Pour ce qui est de l’hebdo JUNIOR la guerre causa sa disparition. Toutefois, en 1947, il réapparut pour une durée de seulement 27 numéros, en remplacement d’un COQUELICOT tout bêtement paru lorsque le Maréchal P … prétendait faire disparaître la République. Mais cette seconde publication de JUNIOR se faisait dans un format réduit de moitié. Hélas ! 33 fois hélas.
Doc Jivaro
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01/11/2023
Halloween ?
ALLO, OUI ?
Presque chaque jour vous croisez des gamins dans votre rue qui est aussi la leur, et aucun ne daigne vous dire bonjour. Puis, crack le jour de la Toussaint ils viennent à plusieurs sonner et résonner à votre porte.
- Donne moi des bonbons ou je te jette un mauvais sort.
Une façon comme une autre de se préparer à vous menacer : « Donne moi ton porte-monnaie ou je te tue.
C’est pendant les années 70 de 1900 que les commerçants prétendirent nous habituer à fêter Halloween … qui n’existait pas chez nous. Ni même dans nos bandes dessinées.
Wolinski avec son CHARLIE Mensuel nous fit connaître quelques blagues relatives à ce jour des morts et des fantômes en provenance des mœurs américano-anglaises.
Charlie, année 1974
Me semble me souvenir que je bavardais avec Wolinski au début des années 60, lorsque je donnais à lire mes premières bandes dessinées aux Éditions du Square en vue de publier dans HARA-KIRI. J’en ai retenu que pendant leur jeunesse Wolinski et Jacques Chirac s'enthousiasmaient de l’illustré COQ HARDI.
Wolinski racontait avoir publié gratuitement des dessins pour le journal L’HUMANITÉ. Oui : celui des cocos. C’est que le camarade Wolinski prétendait combattre le capitalisme alors que pour faire exister son journal CHARLIE il recourait massivement à des produits BD venus du capitalisme : Popeye, Lil Abner, Dick Tracy, Peanuts, etc., etc. Cette pratique s'appelle : cracher dans la soupe.
Il y cracha longtemps avant de se faire détruire par ceux mêmes qu’il croyait devoir protéger de je ne sais quel racisme à sens unique (7 janvier 2015).
Wolinski se comportait comme tous les gauchistes contemporains : profiter des jouissance du capitalisme tout en le calomniant, gnangnan !
Doc Jivaro
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