04/03/2024
Tarzanide n° 583
GIFF WIFF !
Mon père, décédé dans la clinique parisienne Saint François, mon père qui fut aussi ancien jeune soldat réfugié en Suisse quand Gudérian encerclait Dunkerque ; mon père dis-je, se serait exclamé à propos de l’apéritif CINZANO :
- Ah, oui : le zèbre !
Dessin Savignac – Une parmi tant d’autres
L’image fantaisiste de cet équidé herbivore servait alors de publicité à la marque du breuvage alcoolisé. L’emploi d’animaux fut fréquent dans l’univers publicitaire du monde capitaliste. Souvenez-vous de ces gueules de lions rugissantes successivement pour la MGM, d’Hollywood.
Et les bandes dessinées elles-mêmes employèrent parfois un animal de façon fantaisiste en guise de logo. Souvenons-nous : L’hebdomadaire communiste stalinien VAILLANT, vers la fin de son existence, utilisa la tronche rondouillarde et bien bêbête d’un PIF LE CHIEN comme signal permettant de repérer le journal parmi tant d’autres exposés à l’étalage des libraires.
Et justement, tiens ! Il y eut parution au début des années 1960 d’un bulletin (on ne disait pas « fanzine »), d’un bulletin baptisé Giff Wiff !. Et qui n’exista d’abord que de façon aléatoire. Pas vraiment imprimé mais ronéotypé quoique créé par des personnalités du monde artistique : Resnais le cinéaste, Lacassin le spécialiste du romancier américain E.R. Burroughs. Une bestiole bizarre leur servait en guise de logo. La voici complètement oubliée t’aujourd’hui.
De ce GIFF WIFF ! Il y eut 23 numéros parus. BAR ZING n'en détient qu’un seul auquel il manque la couverture. C’est le n° 9 (mars 1964) où l'illustratrice d’avant avant hier : FIORA, occupe la place première.
FIORA, d’origine polonaise, remplaça « au pied levé » et dans l’hebdomadaire HOP-LA ! N° 95 d’octobre 1939, le dessinateur français SOURIAU, celui-ci étant appelé sous les drapeaux militaires pour participer à une période finalement surnommée "La drôle de Guerre"
Il m’arriva d'apprendre qu’une librairie de BD anciennes située rue Belzunce dans Paris-Pourri mettait en vente les 23 numéros du Giff Wiff ! Mais à l’exception des numéros 18 et 19. Bien joué, le commerce ! ! Car ces deux numéros, l’un Walt Disney, l’autre Tarzan, sont les plus recherchés par de vieux collectionneurs disposés à payer chacun de ces deux numéros à un prix plus élevé que la moyenne des autres.
Bien volontiers nous laissons à FIORA le soin de conclure ...
Doc Jivaro
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19/02/2024
Tarzanide du grenier n° 582
AUDAX n° 36 présente Wonderman n° 13
Je parie, oui : j’en fais le pari : vous ne connaissez pas WONDERMAN. Et c’est pire pour vous si vous aviez huit ou neuf ans en 1951 (donc survivant aujourd’hui).
Wonderman fut mis en vente par Artima (Art Image) Tourcoing. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale les éditeurs français étaient nombreux rivalisant entre eux avant de s’entendre pour survivre malgré la loi infecte de juillet 1949. Petit à petit tous vinrent se concentrer dans Paris sans prévoir qu’ils allaient disparaître à l’approche de l’An 2000 …
De format « à l’italienne » Wonderman s’inscrivit dans la liste peu connue des surhommes que les éditeurs français imaginèrent pour rivaliser à l’encontre du prototype du genre : l’américain superman. Chaque exemplaire hebdomadaire ne comportait que huit pages : une misère ! Une originalité pourtant : la grande illustration sur la première page comportait en bas à droite deux petites images par lesquelles débutait le scénario.
Wonderman ? Je n’en fus jamais étonné : Wonder c’était une pile électrique. J’en sais quelque chose. Nos toilettes pipi-caca n’étaient pas creusées dans notre petite maison de la rue Championnet mais creusées dans le jardin potager. D’où l’importance sur la pile Wonder lorsqu’il faisait nuit.
Le numéro 1 du Wonderman d’Artima-Tourcoing porte pour titre « Contre le cercle noir ». Le numéro 12 passa parfois pour le dernier numéro de la collection. Mais il existe un treizième numéro intitulé : « Trafic d’Opium ». Les dessins venaient du crayon et de la plume de DUPUICH. L’idée qu’il eut de présenter son Wonderman tenant en mains deux des extrémités de la cape du surhomme, et sans doute sa seule réussite. Cela dit sans vouloir être méchant, les enfants !
Ce Wonderman dont nous bavardons un tout petit peu ici n’a rien à voir – où si peu – avec celui d’aujourd’hui proclamé par MARVEL.
Et notons encore un détail sur le visage du personnage : il porte un masque. Ce masque est un « loup ». Mais rend-il anonyme celui ou celle qui le porte ? ...Quoiqu’il en soit ce genre de masque connut un grand succès chez nous dans nos magazines pendant la seconde moitié de la décennie des années 40. Toutefois, regardez mieux : Dupuich a dessiné les deux yeux (tout au moins les deux pupilles). C’est tout a fait le contraire chez les autres héros BD masqués : les yeux sont supprimés ne laissant paraître que deux ovales blancs. Tenez trois exemples ci-dessous.
Le Roi de la prairie (Dernier des fédérés) - Wonderman - Le Fantôme du Bengale
Ce Wonderman dont nous bavardons un tout petit peu ici n’a rien à voir – où si peu – avec celui d’aujourd’hui proclamé par MARVEL.
Bar Zing ne connut que modérément Wonderman et n’en est pas collectionneur. Il lui préféra toujours dans le genre gros bras populaires « Le Fantôme du Bengale » ou encore « La Panthère Blonde ». Sans oublier « Alain la Foudre » ni « Popeye ». A chacun son enfance.
- Et Dick Tracy ?
- En voila un qui n'existait pas en France pendant mon enfance.
Doc Jivaro et MFCL
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23/01/2024
Tarzanide n° 581
UNE GÉANTE D'HIER
Bon sang ! Visez un peu la date de parution de cet illustré : 1912 … Rendez-vous compte : avant la première guerre mondiale : les deux frères de ma grand-mère paternelle étaient vivants, jeunes, ignorants d’être trop tôt détruits par un conflit fratricide entre deux peuples d’une même origine nordique.
Lisez en haut à gauche et en dessous de l’inscription 16 pages, l’identité de l’éditeur OFFENSTALDT.
La famille Offenstaldt allait devenir dans la France de Clemenceau et Maurras la plus intensive productrice de journaux illustrés destinés à la jeunesse. C’est elle qui créa la SPE (Société Parisienne d’Édition) prospérant jusqu’en 1942. (Devinez pourquoi). Puis l’effondrement de la démence nazie en 1945 allait permettre le retour de cette même SPE avec l’aide financière du plan américain en lutte contre l’ambition communiste en Europe de l’Ouest. Mais à ce moment là le corps enseignant des instituteurs accusait les publications de bandes dessinées de nuire à l’instruction des jeunes générations : trop d’images, pas assez de textes ! Vous empêchez les enfants d’apprendre à lire ! … Même les curés soutenaient les laïques dans ce combat comme-ci les vitraux des églises n’enseignaient pas le peuple par toute une iconographie dénuée de vocabulaire. …
La famille Offenstaldt éditrice de bandes dessinées, trouva la riposte. Elle donna une version dessinée de plusieurs romans populaires : Dumas, Dickens, Stevenson, et autres Alphonse Daudet se retrouvèrent mis en images comme de vulgaires petits Bibi Fricotin ou autres Pieds Nickelés.
Capitaine Fracasse dessinée par Giffey - Le Mystère de l'Atoll dessinée par Pellos
C’était pendant l’année 1954. Mais j’ignore combien de numéros furent édités. J’ignore aussi leur périodicité. Mais comme je détiens 2 recueils groupant chacun quatre numéros, je suis au moins certain qu’il y en eut 8 de publiés. Et je termine par le scan de l’illustration de la couverture d’un des deux recueils.
Doc Jivaro et MFCL
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14/01/2024
Tarzanide n° 580
ENCORE LUI !
Autant en parler aujourd’hui avant de disparaître à notre tour : pendant l’année 1952 l’hebdomadaire illustré TARZAN disparaissait de l’étalage des marchands de journaux. C’était en France et c’était le 02 mai 1952. Cette date fut un traumatisme (comme on dit à présent) pour nombre d’écoliers de ma génération.
La TV n’existait pas encore parmi nous ; les portables et autres smartphones encore moins. A part les journaux distribués par les NMPP et la radio, l’information se faufilait entre les des divertissements du genre « La Famille Duraton » rescapée d’avant guerre et les chansonnettes de l’increvable Line Renaud francisant une rengaine américaine : « Le P’etit Chien dans la vitrine » Ouaf ! Ouaf !
Donc, le magazine TARZAN cessait sa parution, victime qu’il était d’une double offensive, j’insiste : communiste et catholique. Comme devait le dénoncer beaucoup plus tard l’Officiel BDM (2009-2010), le célèbre personnage fictif créé par E. Rice Burroughs, était alors « victime d’une incroyable campagne de dénigrement ».
Tarzan n° 293, page 3 du 3 mai 1952
Le numéro 293 du 3 mai 1952 fut annoncé comme le dernier. Il ne comptait plus que 4 pages au lieu des 12 habituelles. Sa vente au prix de 25 frs anciens avant dévaluation était accompagnée du numéro 131 de l’hebdomadaire L’INTRÉPIDE, lequel s’éditait dans un format deux fois plus petit mais doté de 32 pages « Tout en couleur ».
Tarzan n° 293, page de couverture, page 2 et 4 du 3 mai 1952
Format réel : ≃ 37 X 29 cm.
L'Intrépide 3 mai 1952, première et dernière de couverture
Format réel : ≃ 18,5 X 27 cm chaque page
Rappelons qu’à ce moment là L’INTRÉPIDE proposait une version bande dessinée du film-culte signé de Christian Jaque : « FANFAN LA TULIPE ». Film interprété par la sexy Gina Lollobrigida. Ouais ! Celle-ci accompagnée du souriant et bondissant Gérard Philippe.
- Maman, t’as vu : Elle est jolie la Lollobrigida.
- Va te coucher, c’est l’heure. Demain il y a école.
Rappelez-vous : pas facile d’accéder à l’adolescence.
Doc Jivaro et MFCL
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10/01/2024
Une mémoire des bandes dessinées
Créé en 1982 par l’Association Jeune Bande Dessinée (A.J.B.D) celle-ci enregistrée au Journal Officiel des 23 et 24 novembre 1981, ELECTRODE modifie son titre en RECTO-VERSO dès la publication du numéro 2. La page de couverture est alors illustrée par Stanislas Barthélémy, lequel publie ses premières BD.
Parmi les participants, et sans que nous en fournissions toute la liste, se trouvent en compagnie de Stanislas, des identités telles que : Patrick Claeys, Chaberty, Berg, Françoise Raby, Isabelle Tredez, Vallot, etc, etc. Le responsable de la publication n’utilise pas encore le pseudo Bar-Zing.
Signalons que le n° 4 contient l’interview que nous accorda TREZ (Alain Tredez) dont les dessins politiques constituaient un des piliers du grand quotidien FRANCE SOIR.
Semblerait que la Bibliothèque Nationale ne possède aucun exemplaire de Recto-Verso. Sans doute est-ce dû à ma négligence, Mea-culpa ...
Le n° 0 fut édité à 500 exemplaires les numéros suivants 2 et 3 furent limités à 100 ex chacun. Quant au n° 4 il compte 500 exemplaires datés du quatrième trimestre 1983.
Avis à tous les collectionneurs exigeants.
Bar-Zing
18:44 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bar zing, bandes dessinées de collection, recto verso bd, barthélémy stanislas, alain trédez, paul newman, remy le fure, trez, france soir
31/12/2023
Tarzanide n° 579
Pour faire bref !
Dauphin ! … Dauphin ? Vous avez dit « dos fin », mon cousin ? - Ah je vous en prie pas de jeux de mots bébêtes. Chez nous un dauphin c’est le fils aîné d’un roi de France depuis le XIVe siècle et recevant en héritage le Dauphiné, province fort éloignée des océans.
Quant au dauphin cétacé des flots salés on le dit actuellement menacé de disparition. Et pour l’aider à survivre, certains autres mammifères l’emprisonnent dans des bassins où il doit faire le clown pour amuser des gamins gavés de ice cream. Malgré ce spectacle les bandes dessinées de mon enfance utilisèrent fort peu les nageoires ... pardon : les ailerons de Flipper … J’ai pourtant gardé souvenir d’un fragment d’épisode dans lequel « TARZAN VAINQUEUR » échappe à la mort en compagnie de dauphins.
Vous retrouverez ce sauvetage en première page du n° 282 du 16 février 1952. A ce moment là mes petits copains et moi n’imaginions pas que notre journal illustré préféré allait disparaître pendant de longs mois à cause d’un complot catholique-communiste archi-jaloux du succès populaire autant que commercial de l’italien Del Duca.
Reste que le dauphin symbolise encore l'héritage autant que le renouvellement et qu'il m'amène à vous souhaiter en ce 365e et dernier jour de l’année 2023, une future bonne année 2024.
Et ça malgré l’accumulation des prémices d’une « Troisième Mondiale ».
Doc Jivaro
17:03 Publié dans Actualité, Arts, Blog, Grenier de la BD, L'avis des bêtes, La vie des bêtes, Media, Moeurs, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : del duca, dauphin, dauphiné libéré, bandes dessinées de collection, tarzanides du grenier, bar zing, doc jivaro