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05/09/2020

Tarzanides n° 447

 

L'exposition parisienne Picasso et la Bande Dessinée ne recevra sûrement pas ma visite. Deux raisons à cette dérobade : je ne loge plus dans Paris-Pourri ; je ne dispose d'aucune sympathie pour défunt le « compagnon de route » du stalinisme soviétique. Cependant je vous en fait librement l'aveu : à choisir entre les fausses demoiselles d'un vrai bordel d'Avignon en 1907 et le bain turc du violoniste Ingres, je choisis le harem ne serait-ce que pour en jouir de l’œil.

 

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Nos professeurs d’Écoles de Beaux Arts se fichaient complètement de la bande dessinée. En tout cas ceux que je connus. Ou alors ils se cachaient bien pour apprécier Buck Danny ou Red Ryder. Car a la fin des années 50 et début 60, il fallait ne jurer que par la peinture abstraite. Un type comme Michel Aragon prédisait la fin définitive de l'Art Figuratif.

 

Et Picasso ? Quel rapport entretenait-il avec le neuvième art, celui d'une BD qui maintenait au premier plan le rôle des personnages humains comme cela se pratiquait dans l'Art Classique ? Je me souviens avoir lu dans je ne sais plus quel journal, que le barbouilleur espagnol réfugié dans notre capitale, appréciait une série comique imagée et grinçante ayant pour titre : Krazy Kat. Celle-ci créée par Herriman dans un des journaux de Randolph Scott ... Pardon, je voulais dire Randolph Hearst, je ne la connue que très tardivement, mettons vers le milieu des années 60.

 

 

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Ne vous occupez pas de mon dégoût pour ce Picasso d'Aragon et Duclos : si votre intention était de me donner un de ses dessins authentifiés, n'y renoncez pas. Je l'accepterai pour sa valeur marchande puisqu'à mon avis Picasso est un lieu de spéculation boursière, non pas un un artiste peintre exemplaire. Tout au plus serait-il plus clown qu'un UBU ROI, « merdre de merdre » ! De par sa chandelle terne. 

Doc Jivaro

05/08/2020

Tarzanides n° 443

 

Reprenons un peu avec Norbert Moutier, ne serait ce que pour apporter un complément d'info quant à son fanzine MONSTER BIS, n° 24 « Les Filles de la Jungle » dont nous exposons, ici, le scan de la couverture.

 

 

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Très fourni en photos cinématographiques, un flot de commentaires s'étirent depuis la (déjà!) mythique Dorothy Lamour jusqu'à des productions raccordées à l'éditeur de BD érotiques ELVI FRANCE des années 1970. C'est dire qu'ainsi se préparait un cinéma pornographique enfin disponible pour le grand public avant de se retrouver confiné en famille grâce à l'apparition des cassettes vidéo. Eh ! Eh !

 

Norbert Moutier consacre – le verbe n'est pas trop fort – plusieurs pages à la jeune et piquante actrice allemande Marion Michael dans le rôle de LIANE. Épargnée par les lions en cage cette jeune créature prime-sautière sera victime d'un féroce accident d'automobilistes en liberté.

 

Les superbes Tarzanides de la bédé et du cinéma, dont les deux prototypes sont Sheena de Will Eisner ET Tarzella de Rex Maxon ne firent pas oublier leur modèle phallocrate TARZAN dont l'existence fondatrice est rappelée par Norbert Moutier lorsqu'il signale le film TARZAN Y EL ARGO IRIS daté de 1970, film qui fut d'abord interdit aux moins de dix-huit ans.

 

 

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Monster Bis, n° 71

 

L'acteur LEX BARKER remplaça Johnny Weissmuller en 1948 pour le film TARZAN ET LA FONTAINE MAGIQUE. J'étais alors âgé de six ans et me trouvais en vacances d'été dans le bourg de Chénérailles, en Creuse, pays des fougères et des vipères. Je n'eus pas à le lire dans un journal que le seul cinéma présent dans le grand village, affichait le film « Tarzan et la Fontaine Magique ». Je n'eus pas à le lire puisque le garde-champêtre debout à l'angle d'une maison en face de chez nous, battit le tambour – vlan !, vlan et revlan ! annonçant à voix forte le spectacle cinématographique de l'homme qui singe les singes. C'était dans la rue où se tenait un fromager régional répondant au nom de Pianet.

 

Mon oncle Marcel et ma tante Camille que j'aimais beaucoup tous deux, cédèrent gentiment à mon souhait entêté et me menèrent voir le film. Lorsque nous sortîmes après la séance, les adultes ne manquèrent pas de me questionner :

 

- Alors, tu as aimé ?

- Ouais ! Mais ce n'est pas le vrai Tarzan. Le vrai c'est Johnny Weissmuller.

 

Mon opinion était bien établie là-dessus.

 

Doc Jivaro

 

 

 

01/08/2020

Tarzanides n° 442

 

SHEENA

 

 

 

Puisque avant hier j'évoquais le célèbre bédéiste Will Eisner et sa créature SHEENA Reine des Jungles inventée en 1937, je me suis demandé si je gardais quelques journaux dans lesquels s'exhibe l'héroïne en petite tenue léopard. Je n'ai trouvé qu'une dizaine de YOUMBO dont un numéro 15 de vingt pages. SHEENA y figure en compagnie de la PANTHERE BLONDE, celle-ci n'étant qu'une vague simili italienne de l'américaine.

 

 

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Si j'en crois Norbert Moutier, grand spécialiste en BD comme en films d’aventures, 51 numéros YOUMBO existent. Dans son fanzine MONSTER 2, numéro 24 le même Norbert Moutier rappelle que SHEENA fut aussi un personnage de cinéma, le rôle ayant été interprété par Irish Mac Calla, entre autres pulpeuses actrices, nombre d’entre-elles ne pouvant que procurer des rêveries érotiques épicées de S.M. chez les messieurs.

 

 

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L'avant dernière page du numéro 15 de YOUMBO est imprimée d'une bédé signée par CALVO. Nous remarquons que l'auteur talentueux de Moustache et Trottinette ne disposait pas dans le tracé de personnages réalistes, d'une habileté égale à celle déployée dans son carnaval animalier.

 

J'ai appris récemment le décès de Norbert Moutier (janvier 2020). C'était pour moi une vif contentement de reprendre contact avec lui lors de mes séjours dans Paris. Il doit bien y avoir un paradis pour ceux et celles qui consacrent une grande partie de leur vie à l'Histoire de la Bande Dessinée.

 

Doc Jivaro

 

21/07/2020

Tarzanides n° 440

"Lorsqu'avec ses enfants vêtus de peaux de bête" ...

 

On se souvient plus ou moins bien du poème rédigé par Hugo le Victor et rappelant l'un des mythes fondateurs des sociétés humaines. Ici, Caïn tuant Abel, deux frères jumeaux l'un s’attardant auprès des moutons pendant que l'autre s'émancipe pour une ère nouvelle celle des forgerons. Le bâton du berger va céder la place à l'arme du guerrier.

 

Le poème de 1859, changé en peinture d'art par Fernand Cormon en 1880, donna naissance à nombre de thèmes dits "préhistoriques" dans la littérature mais aussi dans quelques uns des premiers films muets. Ceux qui ne connaissent TARZAN que par la silhouette qui lui est attribuée dans la bande dessinée, ignorent que l'homme singe pour le cinéma à ses débuts ressemblait quelque peu à un grand gaillard plus souvent abrité dans une caverne que sautant de branches en branches dans une forêt. Tenez, regardez le dans son premier aspect cinématographique.

 

 

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On est alors en 1918 et c'est Elmo Lincoln qui tient le rôle. Aucun pagne en peau de léopard mais une toison évoquant un ours plutôt qu'un félin. Ce n'est qu'avec l'acteur suivant nommé Frank Merril que la fourrure devient tâchée, mouchetée à la ressemblance d'un carnassier. Toutefois, en France, en 1937 et dans un petit fascicule de 16 pages, le Roi de la Jungle perd son identité. Il s'appelle TANTOR. C'est ça : le nom de l'éléphant devient le nom de l'homme.

 

 

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TARZAN n'est en rien l'individu sauvage et solitaire que nous présente sans cesse la bande dessinée. Il est en réalité un gentleman de haute famille : Lord Greystoke, propriétaire d'une importante plantation en Afrique colonisée et, à ce titre comme au moment de sa naissance il est  un sujet de la Reine Victoria et combattra vaillamment pour que prospère le Commonwealth of Nations.

Un Commonwealth of Nations auquel le théoricien Karl Marx lui-même rendit hommage en choisissant la terre d'Angleterre comme lieu de sa sépulture.

 

Doc Jivaro

 

17/07/2020

La ZIZI avant le ZIZI

 

Bar Zing en était à se questionner : quel sujet aborder ce vendredi ? ... La télé annonçant d'une certaine Zizi Jeanmaire la mort, ça y était, le sujet était donné !

 

Quel âge Bar Zing comptait-il quand le cinéma du passage CINEMONDE, boulevard de Courtais dans Montluçon affichait pour programme FOLIES-BERGERE, film d'Alain Decoin ? 13 ou 14 ans ? A ce moment là la double syllabe ZIZI n'évoquait pas la chansonnette coquine créée par Pierre Perret et dont l'une de nos tantes bigotes se scandalisait d'avoir appris que le refrain était parfois chanté en famille à la fin du repas de communion catholique.

 

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Mon père parlant de la danseuse populaire la surnommait Zizi jambes-en-l'air. Peut être cela lui rappelait-il ses vingt ans avec ses copains lorsqu’ensemble ils appelaient Joséphine bat-des-fesses la talentueuse Joséphine Baker du tam tam et des bananes ; et que les jeunes gens entraient par la porte ouverte dans l'une des maisons closes de la Troisième Raie-Publique Quai Louis Blanc ou Quartier de La Treille montluçonnais.

 

montluçon rue de la treille,joséphine baker,zizi jeanmaire,alain decoin,film folies bergère,cinéma,bandes dessinées de collectionMadame Zizi Jeanmaire s'est surtout rendue célèbre en chantant : Mon truc en plumes. Ce qu'aurait pu chanter Sitting Bull et sa belle crinière d'oiseaux morts.

 

Et ça ne s'invente pas : Zizi Jeanmaire est décédée à l'âge de 96 ans.

 

96 c'est le nombre qui dans le désordre donne 69.

 

Imaginez donc ça mesdemoiselles !

 

Bar Zing

 

 

15/07/2020

Tarzanides n° 439

 

En guise de suite au numéro 438

 

Cette nuit écoulée le Petit Jésus nous a modifié le ciel. Hier l'était solaire. Aujourd'hui en matinée c'est la dégringolade. Une pluie drue, verticale. Après cette saucée il ne faudra pas écraser les escargots qui vont ramper dans l'escalier extérieur.

 

J'ai bien vérifié : William Juhré, l'un des premiers à avoir converti en BD certains des romans TARZAN, n'apparaît pas dans le quatrième volume de l'éditeur Graph Zeppelin. Il n'apparaît pas là où nous devrions le trouver après Rex Maxon, Foster et Hogarth, années 1936 à 1938.

 

 

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De mon côté pendant ma scolarité je ne connus que quelques unes des planches BD créées par Juhré et je ne les connus qu'en ignorant l'identité de l'artiste car celle-ci n'est pas imprimée dans les numéros mensuels 18 et 20 de 1947 des Éditions Mondiales.

 

 

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Ce fut donc Francis Lacassin, plus tard, beaucoup plus tard et dans la revue trimestrielle BIZARRE de 1963 qui m'informa de l'existence de William Juhré dont il écrivait que l'originalité graphique venait d'une "dilatation des pupilles" chez les personnages. Sans blague ?

 

 

Dans la grande planche BD ci-dessus prélevée dans la page centrale de l'hebdomadaire HURRAH ! année 1940, se vérifie une fois de plus la loi de guerre par laquelle Lord John Greystoke protège son existence : on ne doit jamais laisser vivant un ennemi derrière soi.

 

Enfin la couverture numéro 18 de 1947 des Éditions Mondiales montre un agencement pour le moins incongru : ne croirait-on pas que TARZAN bloque sans sa main droite le projectile qui vient de traverser le crâne du noir ?

 

Allez : bonne soirée à tous !

 

Doc Jivaro