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12/01/2022

Tarzanide n° 516

 

BD et Cinéma, encore.

 

Bar Zing ne garde qu’un souvenir flouté de ce copain moins âgé que moi, et son identité ne me revient pas. Je commençais alors les Beaux Arts de Bourges, pour ne réapparaître que chaque dimanche dans Montluçon.

 

- Tu te rappelles le film d’anticipation que nous allâmes voir dans le cinéma Le Rex ? Tu te rappelles le robot ROBBY ?

 

Effectivement, je m’en rappelais.

 

- Eh bien, il est de retour dans le Pocket KIWI ! Mais tu ne le lis peut-être plus ? Moi, si.

 

A ce moment là Bar Zing avait déserté les petits Mickeys, crottes de nez ou pas. J’accédais à la littérature dite populairement « pour adultes ». Je lisais Le Bal des Maudits dont je ne me souviens pas l’auteur, pendant qu’Auguste le Breton me racontait les souvenirs vrais ou imaginés d’un orphelin dans son roman Les Hauts Murs.

 

Cependant ce copain pouvait avoir raison : les dessins signés de Devi pour les aventurlures du Petit Duc dans KIWI n° 50 semblaient bien sur les pages 92-93 avoir été inspirés par le film r’américain FORBIDDEN PLANET réalisé en 1956-57. Nous étions alors en 1959.

 

BD Kiwi,-10-07-1959.jpg

 

En version française le film s’intitule « Planète Interdite ». Une affichette lisible de l’extérieur sur la vitrine du grand café Le Miscailloux, en annonçait la programmation. J’avais demandé à mon père si le gérant ou le patron du bistro pouvait la lui donner.

 

- Tu arrives trop tard. Un client me l’a déjà demandée et je lui ai promise.

 

Affiche-Planété-Interdite.jpg

 

Comme d’habitude l’appétit sexuel de l’homme était symbolisé : le robot ROBBY portant dans ses bras artificiels une bien jolie Anne Francis simplement vêtue d’une mini-jupe, mini-jupe alors inexistante comme mode vestimentaire féminine sur le boulevard de Courtais montluçonnais. Toutefois, dans la version française on ne parle que de « subconscient » et non pas d’inconscient freudien. Une traduction faussée permettant d’escamoter le vrai thème de ce film d’anticipation, le thème de l’inceste. Le professeur Morbius (encore un faux Moebius) seul survivant humain sur une planète jadis habitée par la super intelligence du peuple des Krells, le professeur Morbius, dis-je, homme démuni de femmes veut garder pour lui seul sa propre fille. Ouh ! le vilain vieux cochon ! On reconnaît la dedans l’un des thèmes favoris de toutes les mythologies, y compris celles de votre Bible préférée.

 

FORBIDDEN PLANET serait le premier film sonorisé par un ordinateur. Et l’on dit aussi que les studios Wall Disney réalisèrent les effets spéciaux, notamment ceux des instants où le rêve matérialisé de l’incestueux professeur Morbius détruit l’enceinte hyper-fortifiée du laboratoire sans que le robot ROBBY puisse s’y opposer.

 

ROBBY a été créé pour toujours vous protéger, jamais pour vous nuire ! Il reconnaît une partie de vous même dans le monstre que votre inconscient imagine afin d’éloigner tous les hommes qui pourraient vous démunir de votre fille !

 

Allo, Docteur Freud ?

 

Ryal

23/09/2021

Tarzanide n° 518

 

FANFAN LA TULIPE

 

 

Patiemment, je me préparais à ce que notre lucarne familiale – La TV - ramène en soirée l’un des films réussis par Christian Jaque, à savoir Fanfan La Tulipe daté de 1952 … Mais rien. Ou alors j’ai raté. Et c’est en farfouillant avant le, brrr ! retour hivernal dans le grenier que le hasard m’a remis en présence d’un vieil hebdomadaire : L’INTRÉPIDE. Mais attention pas L’INTRÉPIDE fondé en 1910 par la famille Offenstadt. L’INTRÉPIDE plus proche de nous, celui renouvelé par l’italien Del Duca en 1949. Un hebdomadaire dont l’originalité était alors d’interpréter en bandes dessinées des succès du cinéma. Pour exemples : L’Aigle des Mers (Errol Flynn), Tumak (Victor Mature) ou encore Rocambole.

 

Et c’est en 1952 dans son numéro 129 de sa cinquième année qu’apparaît un Fanfan la Tulipe incarné par Gérard Philippe pour le film réussi par Christian Jaque. Une version BD est alors fournie par Le Rallic d’après un résumé signé de Jean Prado.

 

 

BD-Fanfan-la-Tulipe-début.jpg

 

 

Ayant perdue tout point commun avec l’œuvre filmée par Christian Jaque, l’interprétation fournie par Prado et Le Rallic ne s’arrêta qu’en 1956 dans le numéro 337.

 

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Chaque midi de chaque jeudi, mon père ouvrait les pages de L’INTRÉPIDE que j’avais carrément posé sur son assiette circulaire. Il y lisait Fanfan la Tulipe. « Ça me rappelle le film avec Gina Lollobrigida » qu’il disait. Mais vous savez L’INTRÉPIDE étant destiné à un lectorat d’enfants, la séquence où Gina Lollo colle une baffe à Louis XV était absente. Quant à papa il ne risquait pas d’en recevoir une de la part de nos voisines : il ne courrait pas les jupons. Ce qui n’empêchait pas que dans son petit atelier de menuiserie on pouvait apprécier la photo de trois ou quatre jolies dames court vêtues et épinglées contre l’un des murs.

 

Lorsque je débutai ma première année à l’École des Beaux Arts de Bourges, le paternel désigna une illustration collée sur du contre-plaqué : « Maintenant, tu dois être capable de représenter en plus grand et en peinture la grande fille de cette marque d’oranges ».

 

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- Papa, puisque tu aimes tant faire de la menuiserie, pourquoi tu n’es pas devenu menuisier ?

- C’est à cause de ta grand-mère : elle m’affirmait que le travail du bois n’avait plus d’avenir. Elle voulait absolument que je travaille dans un bureau pour aider à fabriquer de grosses machines industrielles. Tu sais de son temps on ne demandait pas aux enfants quel métier ils souhaitaient faire.

 

Doc Jivaro

 

15/09/2021

Tarzanide n° 517

JOHNNY

 

 

Johnny … Johnny Hallyday incarne la France, ça se proclame partout. Vous y croyez vous ? Hallyday et Johnny ne sont pas des mots traditionnels à la France, donc pas représentatif de l’historique français. D’autant moins que le chanteur était spécialisé dans le mode rock and roll des r’américains et qu’il résultait de l’influence massive des États Unis dans notre pays pendant la décennie des années 1950.

 

Votre Johnny était né belge, Smet de son identité. Alors que sa « statue » devant le bâtiment de Bercy, prenne la forme d’une bécane-moto Harley Davidson pareille à une enseigne publicitaire ne fait que confirmer la collaboration r’américaine de votre « chanteur abandonné ».

 

 

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Reste que la physionomie du Sergent Smet de l’armée française en 1964 appartient aussi au domaine de la bande dessinée. Effectivement, en avril 1970, l’imprimerie Molière installée dans Lyon sortait un titre de BD inattendu : JOHNNY. Ce n’était pas un hasard puisque le chanteur Hallyday venait d’apparaître dans un film – western signé de Corbucci : Hud Le Spécialiste.

 

L’hebdomadaire JOHNNY était publié sur 24 pages de grand format – 28,5 X 40,5 - dont 16 imprimées « toutencouleur ». Sur la 24e page le film HUD était traduit sous forme d’une bande dessinée réalisée par Gillain. C'est à regret que j'indique que seuls sept numéros furent publiés.

 

 

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Johnny Hallyday (et j’ai plaisir à l’écrire) s’exprima toujours en langue française pour ses plus grands succès populaires. Les rappeurs d’aujourd’hui, eux aussi ; mais c’est pour aider à insulter notre histoire nationale.

 

Doc Jivaro

 

09/09/2021

Tarzanide n° 516

BELMONDO DANS LA BD

 

 

BD-Bemondo-Blueberry.jpg

 

 

 

 

 

- Mais ce n’est pas Blueberry ! C’est Belmondo.

- Eh ouais : c’est la binette, la tronche à Bébel.

 

 

Pendant le cours de l’année 1963, le scénariste Charlier accompagné du dessinateur Giraud inventaient pour le journal PILOTE un western en uniforme cantonné dans Fort Navajo : c’était Blueberry. Tous deux n’avaient pas encore pensé lui donner la physionomie de l’acteur de cinéma Belmondo.

 

Le jeune dessinateur Giraud débuta comme « aide de camp » de Joseph Gillain dit JIJÉ celui-ci déjà bien connu dans les pages de l’illustré franco-belge SPIROU. Il était le créateur, entre autres sujets, d’un cow-boy : Jerry Sprint, dès 1954. En regardant l’illustration ci-après qui figurait sur la couverture du magazine catholique CŒURS VAILLANTS du dimanche 20 juillet 1958, ceux-celles qui comme moi connurent Jerry Sprint pendant leur pré-adolescence, remarquent tout de suite le style graphique employé par le débutant Giraud : c’est une imitation de celui de JIJÉ. La forme des rochers sur la pente de la colline, les silhouettes etc.

 

 

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Tout au long de sa carrière Giraud s'enveloppa de pseudonymes. L’un d'eux : Mɶbius, accaparé d’un mathématicien, lui servit de passe-droit lorsqu’il s’aventura dans de la science fiction parfois dérisoire.

 

Pour ma part, je préfère Giraud travaillant loyalement pour Giraud. D’autant qu’existe dans Montluçon une rue des Girauds. Comment ça : vous ne savez pas encore qu’un giraud est un artisan boucher selon l’appellation ancienne ? Une appellation qui devait être populaire lorsque dans Clermont, ville française, le Pape Urbain II appelait nos ancêtres à partir en croisade contre les musulmans envahisseurs. Un sujet encore d’actualité, vous savez.

 

Doc Jivaro

 

07/09/2021

Tarzanide n° 515

 

 

BEL MON DO

 

 

«  A BOUT

DE

SOUFFLE »

 

 

Et cette fois c’est pour de vrai

 

 

 

05/09/2021

Tarzanide n° 514

 

DU BIKINI AU BURKINI

 

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 Elle avait peur de montrer aux voisins son ITSY BITSY petit bikini qu’elle portait pour la première fois.

 

Si votre âge égale le mien vous gardez sûrement entre vos deux oreilles l’air de cette chanson rengaine venue de  Dalida en l’an 1960.

 

Bikini ? Le gouvernement espagnol « sous » Franco avait interdit aux femmes ce maillot de bain réprouvé comme trop impudique … cependant bikini c’était d’abord un atoll de cet océan que le navigateur Magellan baptisa « Pacifique » pour l’avoir trouvé beaucoup plus calme que le vieil Atlantique. Sur cet atoll l’armée américaine de 1946 faisait exploser une bombe atomique améliorée et équivalente à un vrai coup de semonce en direction d’un Staline glorieux et immortel prolétaire de l’URSS. Forcément cette nouvelle expérimentation après la destruction de Hiroshima et Nagasaki ne manqua pas d’exciter l’imagination des créateurs de bandes dessinées, à commencer par un certain Burnes Hogarth qui inventa le scénario et le graphisme de DRAGO, jeune gaucho en Argentine.

 

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Résumons l’épisode : un ingénieur allemand spécialiste en physique des atomes, a bord de son u boat, réussit à échapper aux recherches effectuées par la « Machine de Turing » et se réfugie en Argentine, pays de l’immigration nazie après la débâcle du IIIe Reich. C’est le Baron ZODIAC dont l’objectif revanchard est de détruire l’atoll Bikini.

 

Chez nous, l’hebdomadaire Coq Hardi de 1947 entreprit une traduction quelque peu censurée sous la direction de Marijac. C’est un jeune garçon un peu plus âgé que moi et dont le père prisonnier en Allemagne avait connu Marijac, qui me fit connaître les premiers numéros du journal qui disait-il : « Chante tous les 10 jours pour la jeunesse de France ».

 

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Montage d’images effectué à partir du recueil DRAGO

édité en mai 1971 pour les éditions SERG

 

Dans son scénario, Burnes Hogarth s’abstint de faire référence au président argentin de l’époque : Péron, ainsi qu'a son épouse l'élégante Évita Péron, tous deux bien connus pour avoir facilité l’hébergement d’anciens criminels de guerre hitlériens auprès desquels collaboraient les musulmans du grand mufti dans Jérusalem. On n'est jamais trop prudent, non ?

 

On sait que l’espèce humaine aime à se rassurer en donnant des sobriquets ou des prénoms féminins aux catastrophes ravageant la planète terre. C’est sans doute pourquoi l’armée américaine appela GILDA la bombe atomique explosant sur l’atoll Bikini. Gilda étant le prénom octroyé à la superbe RITA HAYWORTH pour son film du même nom, film rendu inoubliable par un « strip-tease gantier »

 

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Aujourd’hui – et c’est heureux – nos amies les femmes sont deux fois libérées : une fois par Moulinex, une autre fois par le BURKINI de l’Islam que le camarade Mélenchon recommande à ses créoles futures.

 

Doc Jivaro