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09/07/2023

Tarzanide n° 556

JEAN PIERRE ou CLAUDE CHABROL

 

 

T’aujourd’hui tout un chacun a entendu parlé de Chabrol. De Claude Chabrol, cinéaste et commentateur d’une « Nouvelle Vague » devenue vieille. Mais un tout autre Chabrol exista prénommé Jean-Pierre et communiste stalinien quelque peu caricaturiste pour le quotidien L’Humanité. J’entrevis son travail dans l’Almanach Ouvrier-Paysan de l’année 1948. Ses dessins m’amusèrent bien : je venais d’être âgé de six ans.

 

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Sur 7 pages illustrées ce n’était et ce n’est toujours qu’une vision archi-simplifiée, infantilisée des origines de la Seconde Guerre Mondiale. Marianne représentée sous l’aspect d’une célibataire populaire était victime d’un allemand brutal : Fritz. Heureusement pour elle ses trois voisins, John Bull, l’anglais puis Yvan, le stalinien, puis encore et tardivement Sam le cow-boy lui apporte secours. L’historiette illustrée se termine par un avertissement conforme à l’idéologie de l’URSS : Yvan le rouge met des cadenas pour entraver les pieds de Fritz pendant que l’anglais John Bull et Sam le cow-boy réconfortent ce même allemand Fritz.

 

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Cette interprétation mensongère dessinée par Jean-Pierre Chabrol convenait bien à Thorez Maurice déserteur de l’armée française ; pour se réfugier en URSS et s’y ennuyer peureusement sous la botte en d’un Staline pour qui le Lac des Cygnes constituait le sommet de la musique d’opéra.

 

Après l’école maternelle, je me retrouvais dans la classe de Madame Lesage. Probablement était-ce une demoiselle. Un jour, je ne sais plus lequel, je réussissais un dessin sur du papier quadrillé dont Madame Lesage s’enthousiasma. Ce dessin, au crayon, représentait un garçon couvert d’un capuchon et courant sous la pluie. Madame Lesage afficha mon dessin contre le mur de la classe scolaire. Survint le directeur, proche de la retraite, et qui se nommait quelque chose comme Hugo … Proche de la retraite ai-je dit, il se faisait construire une maison rue Voltaire.

 

- Faire dessiner les gamins est un divertissement. Pas un travail, dit-il à Madame Lesage. Enlevez ça du mur.

 

A ce moment là les curés, pour accompagner le catéchisme, aimaient bien nous faire illustrer certains passages de l’éducation religieuse … Il faut rappeler que l’Église dispose d’une longue tradition iconographique dans ses monuments et sa liturgie mais qu’au contraire les « Hussards noirs de la République » en ignoraient l’importance à leur début.

 

Marianne la Républicaine laïque ne doit pas oublier que son prénom est constitué des prénoms religieux Marie et Anne, Anne pour la grand-mère du Christ et Marie pour la mère. Eh ouais c’est ainsi. Moi je me prénomme Christian et mes parents n’étaient pourtant pas assidus à l’Église sauf pour le jour de leur mariage d’abord officialisé à la mairie.

 

Doc Jivaro

 

25/06/2023

Tarzanide n° 555

CHAPLIN - CHARLOT

 

Charlot … C’est ça : Charlot le personnage burlesque inventé par l’anglais Charlie Chaplin , lui même descendant du peuple de l’Arche d’Alliance. Il fut l’une des grandes figures de l’art capitaliste américain d’Hollywood. Mais alors pourquoi mon enfance rencontra t’elle Charlot dans les pages de l’hebdomadaire BD communiste VAILLANT ?

 

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Dans cet illustré VAILLANT Charlot était dessiné par FOREST.

 

- Forest ? Mais m’sieur c’est un dessinateur porno !

 

Cette réflexion lancée par un de mes élèves de l’Atelier de Bandes Dessinées, ne m’étonna pas. Nous étions en 1982 et cet adolescent ne connaissait évidemment pas l’hebdomadaire VAILLANT de 1952. Il avait en tête, pendant cette période culturelle pleine d’érotisme, la BARBARELLA signée du même FOREST.

 

BD-Charlot-débute,.jpg

 

Cependant je récidive dans la question : comment expliquer la présence du clown capitaliste CHAPLIN-CHARLOT dans un journal placé totalement sous le contrôle des staliniens du Parti et alors même que Joseph Staline n’était pas encore mort ? C’était l’époque d’une dite « Chasse aux sorcières » pendant laquelle le peuple américain traquait l’espionnage soviétique dans le pays de Davy Crokett et Marylin Monroe. Charlie Charlot, outre des problèmes de mœurs et d’impôts, avait tenu des commentaires publics politiques irrecevables pour Edgar Hoover, grand directeur FBI … Et s’était précipitamment enfui se réfugiant en Angleterre. D’où la sympathie soudaine que les staliniens manifestaient pour lui.

 

Je ne sais plus si j’étais âgé de neuf ou dix ans … Un beau matin notre instituteur nous annonça que l’après midi nous n’aurions pas école. Nous aurions cinéma. Tous les élèves allaient se déplacer à pied, à pied et en rang jusqu’à une autre école, l’ École Viviani.

 

- Viviani ? Mais c’est l’école des voyous, M’sieur !!

 

Nous étions quand même tout contents. Le titre du film était : « Les Temps Modernes ». Oui, le film de Charlie-Charlot. On rigola bien. Mais ce que nous ignorions c’est que nos instituteurs utilisaient politiquement le contenu du spectacle : les dirigeants staliniens voulant interdire l’installation d’un « Travail à la chaîne » dans les usines montluçonnaises, celles de Saint Jacques et celles de Dunlop. A ce sujet la CGT faisait distribuer des tracts ronéotypés hostiles à tout Taylorisme. Et dans les bistros de la Rude Denis Papin les ouvriers s’énervaient : vous allez voir que le patron va nous interdire d’aller pisser un coup !

 

Ce que nous autres gamins ignorions c’est que le film « Les Temps Modernes » date de 1934-1935. Or, c’est justement ce travail à la chaîne américain qui allait permettre aux méchants pas beaux capitalistes non seulement de vaincre l’armée japonaise mais aussi d’interdire aux communistes staliniens d’imposer leur dictature en Europe de l’Ouest. Et je ne vous parle pas des tonnes et des tonnes de matériel et d’alimentation fournies gratuitement par l’Oncle Sam aux soldats de Staline.

 

Allez, on arrête pour aujourd’hui mais en n’oubliant pas de signaler l’existence d’un texte signé de Morvan Lebesque par lequel celui-ci reprochait à Chaplin-Charlot de ne pas avoir été un véritable artiste.

 

Chaplin-Le-Dictateur.jpg

Quand Charlie-Charlot singe Hitler ça va plutôt bien

 

Allez, on arrête pour aujourd’hui mais pas sans oublier de signaler l’existence d’un texte signé de Morvan Lebesque par lequel celui-ci reproche à Chaplin-Charlot de ne pas avoir été un véritable artiste.

 

Doc Jivaro

 

06/03/2022

POUTINE va attaquer Odessa

 

« Pas mal, pas mal mais 

je vais vous refaire la séquence en mieux

avec toute une pouponnière »

Vladimir

 

Landeau 2.jpg

 

 

28/02/2022

Pas de printemps pour Vladimir

 

DEPARDIEU se russifie

MAIS ...

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14/12/2021

Tarzanide n° 531

 

Vénus sur Terre

 

 

J’ai déjà avoué bien m’amuser en présence de quelques uns des films anciens, parfois même muets, reprogrammés sur la chaîne Movie Channel. Alors ce matin, après avoir servi la pâtée du chat Pollux dont ma femme et moi devenons les domestiques ; alors dis-je je me suis tapé un presque navet-nanar daté de 1957 « A des millions de kilomètres de la terre »

 

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Comme pour l’affiche du King Kong 1933 ou encore l’affiche de « Planète Interdite » de 1956, le monstre ou encore le robot se saisit d’une jeune femme pas trop moche : l’instinct sexuel de l’homme prédateur est ainsi évoqué symboliquement.

 

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Movie Channel rediffuse périodiquement de ces films là. Alors si vous entreprenez de voir « A des millions de kilomètres de la terre », ayez la patience d’attendre le dernier quart d’heure de la projection. Car le final est filmé à l’intérieur du Colisée. Oui : le Colisée latin, inauguré par Titus et non pas bâti pour Néron ; lequel de Néron empereur et artiste de théâtre fut sans relâche calomnié par le christianisme originaire d’Israël. Vous assisterez dans les ruines géantes de ce monument païen à la mise à mort d’un animal hybride formidable et non répertorié par Darwin. Il s’agit d’une sorte de lézard bipède dont l’énorme prolongement caudal stabilise les déplacements. Ce phénomène inattendu résulte du retour sur la Terre d’une fusée expérimentale propulsée sur Vénus planète tellurique. L’atterrissage se trouvant dévié dans un amerrissage, l’engin spatial, plouf ! disparaît dans les eaux proches de la Sicile. Mais avant la noyade, de modestes pêcheurs, mafieux ou non, ont réussi à récupérer une capsule contenant une sorte de placenta ovoïde qu’un gamin chaparde, sans doute pour se faire un peu d’argent de poche. Et c’est ainsi que naîtra le phénomène dans un laboratoire d’où il s’évadera. Classique, non ?

 

La bestiole ne s’alimente que de soufre, à croire qu’elle n’a été transportée sur terre que pour anéantir tous les nids de fourmis. Toutefois, ce qui la rend plus redoutable c’est qu’elle grandit sans cesse, encore et encore.

 

Les spécimens venus d’une tératologie abondaient dans les bandes dessinées de mon enfance mais la Loi scélérate de Juillet 1949 les condamna à disparaître durant toute la décennie suivante. A tel point qu’un illustré tel que le journal de TINTIN quoique bien noté les familles catholiques, devait parfois redoubler de censure pour continuer sa publication. Voyez l’exemple ci-dessous, extrait de La Marque Jaune, épisode fameux de Black et Mortimer. L’image à gauche dut être remplacée par celle à droite : le censeur prétendit que les silhouettes noires des ptérodactyles risquaient de traumatiser les petits garçons bien plus que les traumatise une foufounette (mon correcteur orthographique veut absolument que je remplace ce mot par le mot fourgonnette).

 

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« A dix secondes de distance de la terre » aurait suffi pour le titre du film, en évaluant selon la vitesse de la lumière mais n’aurait pas suffi pour épater l’écolier des jeudis d’hier ou l’écolier des mercredis d’aujourd’hui.

 

Doc Jivaro

 

23/09/2021

Tarzanide n° 518

 

FANFAN LA TULIPE

 

 

Patiemment, je me préparais à ce que notre lucarne familiale – La TV - ramène en soirée l’un des films réussis par Christian Jaque, à savoir Fanfan La Tulipe daté de 1952 … Mais rien. Ou alors j’ai raté. Et c’est en farfouillant avant le, brrr ! retour hivernal dans le grenier que le hasard m’a remis en présence d’un vieil hebdomadaire : L’INTRÉPIDE. Mais attention pas L’INTRÉPIDE fondé en 1910 par la famille Offenstadt. L’INTRÉPIDE plus proche de nous, celui renouvelé par l’italien Del Duca en 1949. Un hebdomadaire dont l’originalité était alors d’interpréter en bandes dessinées des succès du cinéma. Pour exemples : L’Aigle des Mers (Errol Flynn), Tumak (Victor Mature) ou encore Rocambole.

 

Et c’est en 1952 dans son numéro 129 de sa cinquième année qu’apparaît un Fanfan la Tulipe incarné par Gérard Philippe pour le film réussi par Christian Jaque. Une version BD est alors fournie par Le Rallic d’après un résumé signé de Jean Prado.

 

 

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Ayant perdue tout point commun avec l’œuvre filmée par Christian Jaque, l’interprétation fournie par Prado et Le Rallic ne s’arrêta qu’en 1956 dans le numéro 337.

 

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Chaque midi de chaque jeudi, mon père ouvrait les pages de L’INTRÉPIDE que j’avais carrément posé sur son assiette circulaire. Il y lisait Fanfan la Tulipe. « Ça me rappelle le film avec Gina Lollobrigida » qu’il disait. Mais vous savez L’INTRÉPIDE étant destiné à un lectorat d’enfants, la séquence où Gina Lollo colle une baffe à Louis XV était absente. Quant à papa il ne risquait pas d’en recevoir une de la part de nos voisines : il ne courrait pas les jupons. Ce qui n’empêchait pas que dans son petit atelier de menuiserie on pouvait apprécier la photo de trois ou quatre jolies dames court vêtues et épinglées contre l’un des murs.

 

Lorsque je débutai ma première année à l’École des Beaux Arts de Bourges, le paternel désigna une illustration collée sur du contre-plaqué : « Maintenant, tu dois être capable de représenter en plus grand et en peinture la grande fille de cette marque d’oranges ».

 

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- Papa, puisque tu aimes tant faire de la menuiserie, pourquoi tu n’es pas devenu menuisier ?

- C’est à cause de ta grand-mère : elle m’affirmait que le travail du bois n’avait plus d’avenir. Elle voulait absolument que je travaille dans un bureau pour aider à fabriquer de grosses machines industrielles. Tu sais de son temps on ne demandait pas aux enfants quel métier ils souhaitaient faire.

 

Doc Jivaro