05/11/2016
Tarzanides n° 233
Sûrement, vous ne connaissez pas.
Qu’est ce que je risque à parier ?
En 1938, en juin 1938 était publié FRANCIS, 16 pages de récits paraissant « tous le jeudis ». Un sous titre rédigé en blanc sur fond noir rassurait les parents : « Journal des enfants bien élevés ».
FRANCIS, français : on restait en famille.
A ce moment là la bande dessinée s’était bien développée en France, principalement sous l’influence américaine. Le résultat divisait le public en deux camps : succès chez les uns, refus pour les autres. FRANCIS faisait connaître son opinion en se contentant d’entretenir la tradition : une écriture dominante et éducative pendant que de rares dessins n’occupaient qu’une place subalterne.
Cependant, à l’intérieur, pages 8 et 9, nous trouvons tout un travail artistique dû à Marijac (celui qui allait fonder le magazine COQ HARDI). Les images se succèdent mais ce n’est pas encore de la BD (pas de bulles et le texte n’est pas manuscrit mais fixé en caractères d’imprimerie en dehors des dessins).
Les connaisseurs remarquent aussitôt que les mouvements de JIM roi des cow-boys sont imités de ceux que le débutant talentueux Burne Hogarth attribua à TARZAN.
FRANCIS s’arrêta à son numéro 27. Attention : certains marchands l’indiquent comme ne comportant que 14 pages. L’éditeur en était Albin Michel. Il semble que nombre de dessins des couvertures soient produits par Niezab mais en l’absence de toute signature.
La collection réputée rare n’est pourtant pas très recherchée.
Doc Jivaro et Mfcl
16:49 Publié dans BD, BD anciennes, Fanzine, Grenier de la BD, Media, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : albin michel, coq hardi, francis, marijac, niezab, bd, bandes dessinées de collection, burne hogarth
13/12/2014
Les Tarzanides du grenier n° 91
PETIT .IQUET
Si je vous demande : GLÉNAT, SOLEIL, VENT D'OUEST ou encore IMPÉRIA ou LUG, vous allez répondre : éditeurs de bandes dessinées. Mais supposons que j'écrive suivi d'un point d'interrogation : Louis BRUNIER ?
En 1948, le numéro 1 de PETIT RIQUET fut publié. Il y eut 258 numéros.
Huit feuilles pliées verticalement en leur milieu pour former seize pages imprimées d'une « narration figurative ». Quatre autres pages ajoutées forment la couverture d'une particularité rare dans les journaux BD : seules les pages une et quatre sont illustrées les deuxième et troisième étant laissées vierges. Une disposition identique sera adoptée, mais huit années plus tard, par les Éditions Impéria lorsqu'elles commenceront la nouvelle formule de leur Hopalong Cassidy numéro 83 du … tiens donc ! premier avril 1956.
Couverture allumée de couleurs numéro 101 de Petit Riquet – 1953 – Pareil au Christ pour son entrée dans Jérusalem, le champion n'avance pas sur un fier destrier mais sur un bien humble mulet. A voir tous les autochtones ovationnant leur héros blanc, on comprend qu'aujourd'hui une illustration semblable à celle-ci est quasiment impossible à publier en France.
Toujours est-il que les vignettes à suivre dans Petit Riquet, ne manquent pas d'originalité dans le tracé de leurs rectangles : le petit côté d'en bas est absent. L'espace intérieur ainsi libéré aide le regard à circuler de gauche à droite conjointement à l'écriture.
C'est le très abondant mais trop monotone NIEZAB Gaston qui illustre cette longue série à l'appui d'un texte venant d'Albert Bonneau – jusqu'en 1958.
PETIT RIQUET Reporter appartient à la famille des risque-tout, celle des « Globetrotters » dont les aventures proviennent d'une époque passée, lorsque les mœurs et les accoutrements des peuples divergeaient jusqu'à donner à croire que tous n'appartenaient pas à la même espèce vivante.
Ayant sa coquetterie, l'éditeur Louis Brunier fit dessiner avec les initiales de ses nom et prénom un aspect de marche-pied contre lequel se bloque un archer demi-nu tendant un arc géant. Pourquoi ne pas nous amuser d'y entrevoir un Tarzanide miniaturisé ?
Ce logo interprète t'il sur un mode lilliputien la statue monumentale d’Héraklès créée par le sculpteur français Bourdelle – 1861-1929 - ? Un Héraklès formidable, visant non pas une cible matérielle stable et identifiée, mais un idéal inaccessible dont l'existence imaginée s'éloigne d'autant que la flèche s'en approche.
Autre variante tracée par un publicitaire pour une marque de « Gros cahiers ». Il ne fallait surtout pas attirer le regard des petites filles. Ce qui explique le pare-avant cadenassé d'un disgracieux caleçon évidemment absent dans l’œuvre originale.
Bourdelle est parfois discuté en mal comme étant l'annonciateur des Arts politiques monumentaux de l'entre deux guerres, ceux du fascisme et ceux des soviétiques. Rappelons nous leurs deux pavillons se provoquant en vis à vis pendant l'Exposition Internationale de 1937.
Timbrée au prix de 25 centimes, une carte postale année 1937. Le premier plan est occupé par les figures symbolisant l'Italie du Duce. Le plan arrière montre, face à face, le bâtiment de l'URSS et celui du 3ième Reich.
Docteur Jivaro
15:16 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Grenier de la BD, Histoire, Journaux, Media, Musées, Politique, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : petit riquet, louis brunier, musée bourdelle, héraklès, tarzan, french bill, niezab, exposition internationale 1937, bd, bandes dessinées anciennes