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19/02/2020

Tarzanides du grenier n° 405

Apprenez que ma n'épouse nous a abonnés à la réédition totale par Hachette des PIEDS NICKELÉS dont la première apparition date de 1908 dans l'illustré L’ÉPATANT. 1908 ? autant comprendre que mes arrières grands parents de moi qui suis vieux, pouvaient se divertir de ces trois roublards en images, lesquels n'étaient peut être que la version miniaturisée et rigolote d'authentiques voyous parisiens dont le surnom évoquait une des tribus amérindiennes du Sonora connues pour ses férocités. Toujours est-il que la réédition n° 57 de ce jour par Hachette nous rappelle que les Pieds Nickelés tout comme Bibi Fricotin appartenaient à la SPE (Société Parisienne d’Édition) gérée par la famille Offentaldt, l'une des éditrices les plus puissantes dans la France d'avant la Seconde Guerre Mondiale. CHARLOT, lui aussi, dans sa version BD, appartenait à la SPE.

 

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La couverture CHARLOT ci-dessus date de 1948. C'est une réédition de l'original que Thomen dessinait pour l'hebdomadaire L'AS de 1938, lui aussi créé par la famille Offentaldt. Lisons bien : les Aventures Acrobatiques de Charlot. Aventures, cela va de soi, mais pourquoi les qualifier "acrobatiques" ? ... Cette précision s'explique par le fait que les masses populaires des années 30 voyaient dans Charlie Chaplin un clown capable de les amuser le samedi soir après le turbin. Charlot, donc, venait du cirque, des clowneries : ses pirouettes et ses pitreries, toutes ses contorsions risibles devant la caméra à manivelle ne faisaient que reproduire les rigolades inventées par le monde de gens du voyage, hier les saltimbanques du Pont Neuf quand Cigognac jouait au Capitaine Fracasse. Et chez les prolos, lorsqu'un gars travaillait maladroitement, ne disait on pas de lui : il fait son charlot ?

 

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L'AS, 17 juillet 1938

 

Dans le Canard Enchaîné des années 60 (j'ai la flemme de chercher la date exacte) un certain Morvan Lebesque, ancien collaborateur du journal antisémite "JE SUIS PARTOUT" accusait Charlie Chaplin de n'avoir jamais été un artiste. Mais aujourd'hui, les commentateurs officiels souteneurs de la démocrassie actuelle ont pris l'habitude de faire croire que le moustachu comique d'origine anglaise était un grand intello politique de l'histoire cinématographique mondiale. Eh ouais ! Turlututu chapeau pointu.

 

Doc Jivaro

 

31/01/2015

Tarzanides du grenier n° 97

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Aucun commentateur ne se risque à classer Robinson CRUSOÉ dans la liste des tarzanides. Docteur Jivaro ne s'y risque pas non plus. Du moins pour l'instant.

 

La couverture servant d'en-tête, ici, fut dessinée par THOMEN.

 

D'origine belge, THOMEN créa beaucoup d'imageries populaires pendant l'époque dite « avant guerre » ; et c'est à lui que nous devons les premiers aspects de CHARLOT mis en BD pour un public habitué à rire devant les clowneries du cinéaste Charlie Chaplin.

 

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Charlot dans l'AS numéro 72 d'août 1938.

 

On sait que Tarzan, fondateur de tous les tarzanides dérivés de son nom et de sa qualité de « Roi de la Jungle », naquit après que ses parents fussent contraints d'abandonner un navire détourné de son cours par une mutinerie. D'où la condition première nécessaire à l'apparition imaginaire de tout futur champion appelé à devenir grand maître des forêts et des savanes. Pour mériter un si valeureux titre, tout candidat doit avoir survécu à quelque accident, épidémie ou tout autre cataclysme. Commencer par l'avion qui s'écrase, terminer par la forteresse engloutie par le volcan. Cette épreuve extrême vaut souvent pour tous les héros inventés : Clark Kent n'est pas un tarzanide mais pour qu'il devienne un surhomme dans New-York, il faut préalablement que la fictive planète Krypton s’anéantisse.

 

Le cas d'un « démon des jungles » imprimé en 1950 dans le numéro 233 de ZORRO, obéit à la loi du genre : une équipe de chercheurs d'or meurt sauf un. En errance dans les frondaisons de l'Amazonie, celui-ci ne survit que mentalement endommagé. Cette histoire simplette racontée sur quatre pages dessinées par un Markus (!) n'eut pas de suite. Elle n'est qu'un des parents pauvres de la grande communauté des tarzanides.

 

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Zorro n° 233,      année 1950

 

Presque totalement nu, son sexe d'animalité caché sous la dépouille d'un fauve, le solitaire rescapé finira par retrouver la raison en même temps que la civilisation des fusils et des pesticides. Réduit à presque rien, ce récit puéril néglige de préciser si, en fin de compte, ce « démon des jungles » fera raser sa barbe et couper ses cheveux par le merlan jadis opérationnel rue Raquin, et dont la boutique fermée depuis belle lurette reste encore visible à l'instant où j'aligne mes phrases.

 

Doc JIVARO