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30/06/2018

Tarzanides du grenier n° 305

 

Le Panthéon chez nos ancêtres gréco-romains se dressait comme un temple dédié à toutes les divinités mâles ou femelles et dans une telle croyance religieuse aucun dieu, aucune déesse n’a la prétention insensée de créer l’univers et les phénomènes qui s’y animent. Tous et toutes ne se vivent que comme les créatures premières nées d’un cahos originel incompréhensible. Reconnaissons que c’est totalement l’inverse du dieu En Sof que le monothéiste adore.

 

Demain, Madame Simone Veil trouvera place dans un monument qui fut une église avant d’être choisie pour simuler un panthéon finalement laïcisé.

 

Les bandes dessinées lues pendant mon enfance prirent rarement – trop rarement ? – pour thème les camps de la mort dont Himmler « intestin de Hitler » dirigeait le fonctionnement. Reste qu’une d’entre elles : SACRIFICES INCONNUS marqua ma mémoire.

 

 

BD-Mission-dangereuse.jpg

 

BD-Bandeau-2.jpg

 

 

Le bandeau du dessus est comme le préambule de celui d’en dessous, l'ensemble étant un produit italien. Une assez longue saga, celle d’une famille italienne déportée dans l' Allemagne du troisième Reich ; puis s’exilant en Amérique du Sud pendant des lendemains qui ne chantent pas. Mis en route le premier avril 1947, semaine après semaine, ce récit imagé ne sera stoppé que le 23 juin 1951. Il paraissait interminable avec ses prolongements jusqu’en Chine pour ensuite revenir en Afrique du Nord.

 

Deux images suffisent pour résumer l’ambiance impitoyable de la deuxième partie de cette BD qu’aujourd’hui encore on a peine à croire destinée à la jeunesse. Ces deux images sont installées dans le numéro 82 du 11 avril 1948 du grand magazine TARZAN.

 

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Assurément, le dessinateur ne disposa pas d’une documentation sur le propos des chambres à gaz. Les émanations meurtrières sont-elles produites par évaporation de granulés ou par une projection due à un système de tuyères ? En fait, dans toutes les bandes dessinées que j’ai connues relatives aux camps nazis de la mort, l’existence des chambres à gaz n’était sugerrée que par la haute cheminée d’un crématoire.

 

Dans cette BD les femmes tiennent des rôles très importants. L’héroïsme des unes s’accompagne de séquences sentimentales avec des hommes de nationalités diverses, le tout s’opposant à la fanatique GERDA, bourrelle SS qui finira écrasée sous une pierre énorme pendant la destruction de Berlin.

 

Toujours dans ces deux images remarquons la jeune femme portant une serviette : cette personne paraît avoir été « rhabillée » d’un barbouillage noir docile à la censure. Nous en jugerions mieux si nous connaissions les originaux dessinés par MILOC et comment quelques-uns purent être modifiés dans leur traduction française.

 

– et Bob l'aviateur ?

 

Bob l'aviateur vient d'être victime de l'actualité politique.

Doc Jivaro

 

 

 

12/05/2018

Tarzanides N° 298

 

L’un des rares bouquinistes encore en activité dans Montluçon-queue-de-cochon, m’a prêté à lire et regarder le bouquin suivant :

 

L'Arabe-du-futur,-couv.jpg

 

Oui, c’est de la bande dessinée … Elle est plutôt politique ; mais toutes ne le sont-elles pas comme sont politiques le prix d'une paire de baguettes de tambour et le gaspillage antisocial des grèves cheminotes ?

 

Je n’ai encore parcouru qu’une dizaine de pages au hasard Balthazar. Ce qui m’a arrêté devant une vignette que mon n’épouse a scannée pour que vous profitiez d’un exemple favorable au renforcement des bonnes mœurs à venir.

  

L'Arabe-du-futur-BB.jpg

 

Comme ils disent : Apprenons à vivre ensemble !

 

Doc Jivaro

07/10/2017

Les Tarzanides du grenier n° 271

 

BD Collectionneur BD N° 82, printemps 1997.jpg

 

 

Doc Jivaro avait préparé un petit article à propos de ce numéro 82 du Collectionneur de Bandes Dessinées, presque entièrement consacré aux Katzenjammer kids.

Un contretemps (fâcheux comme il se doit) l’oblige à en reporter la publication.

De ce retard excusons le.

 

* Bob, connut-il PIM PAM POUM ?

10/12/2016

Les Tarzanides du grenier n° 235

Publié mensuellement et, semble t’il, seulement pendant huit numéros GUERRE ET MAQUIS n’offre rien de bien excitant ni par ses récits simplets, ni par sa graphie rudimentaire tracée à coups de pinceau épais. Deux auteurs : Polsis pour l’écriture, Alex pour le dessin.

 

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Année de parution 1949

 

L’Europe vient d’être ravagée par le conflit Hitléro-Stalinien. La Suisse des banquiers ainsi que l’Espagne de Francisco Franco ont su s'en épargner.

 - Paris brûle t’il ? aurait demandé, impatient comme le veut la tradition, le Fuhrer.

 René Clément repose la question dans un de ses films où la quantité de comédiens célèbres n’améliore en rien un spectacle sans qualité artistique notable.

 - Paris brûle t’il ?

- Non ! Paris ne brûle pas. Paris n’a jamais brûlé. Jamais sauf en 1871 lorsque les Communards tant et tant admirés par tout politicien de gauche incendièrent quelques-uns des bâtiments historiques les plus prestigieux.

 Doc Jivaro ne conservent que les quatre premiers numéros de Guerre et Maquis

 En les feuilletant à nouveau une remarque d’importance est à faire : En dépit d’uniformes allemands aucune croix gammée n’est visible. Ni sous forme d’un drapeau, ni sous forme d’un brassard. A croire que l’emblème Swastika sous mouvement lévogire n’existait pas pendant le troisième Reich ! Toutefois Guerre et Maquis ne fut pas la seule bande dessinée en France à ne pas montrer l'emblème hitlérien : deux autres séries et d’une longue durée chacune - Colonel X et René La Riposte - en furent pareillement exemptées. Était-ce d’un commun accord que nos éditeurs avaient renoncé à exhiber devant les enfants un symbole dont le souvenir pénible leur était encore très proche ?

 

Tarzan-Jonathan-Croix-gammée.jpg

 

En Amérique du Nord les maisons d'éditions ne se médusaient pas d’une telle retenue. Regardez une image extraite de TARZAN et les Vikings où l’aviateur espion nazi exhibe à la fois fièrement et malicieusement la croix gammée tatouée sur sa poitrine. Mais le plus inattendu chez ce vilain pas beau éhonté c’est son prénom : Jonathan.

 Sans blague ? Sans blague.

 Doc Jivaro

29/10/2016

Les Tarzanides du grenier n° 232

Tarzanides du Grenier 232 du 29-10-2016

 

- Ah ! Ah ! Ah ! Signor milione, tu exagères !

 

Lorsqu’à la fin du XIIIe siècle, Marco Polo, prisonnier des Génois, racontait avec verve ses souvenirs de vingt quatre années écoulées dans une Chine alors inconnue, ses compagnons de cachot se moquaient de lui : tous le prenaient pour un fanfaron ivre d’une trop vive imagination.

 

Après les romanciers, après les historiens, la BD s’empara du grand voyageur pour en faire un sujet de divertissement devant notre jeunesse. L’Éditeur Mouchot intensifiant sa production après le démarrage plein pot de son célèbre FANTAX (année 1946) fonda un journal titré MARCO POLO.

 

C’est un mensuel. Son premier numéro date de 1948, son dernier de 1949. Soit un total de douze numéros maintenant réputés difficiles à rassembler pour de nostalgiques collectionneurs. Les dessins rehaussés au lavis sont développés par Mairani relayé par Bertolot (info : Librairie Fantasmak, Paris 75010). Beaucoup d’images n’apparaissent que comme des contrefaçons manquées d’œuvres BD en provenance de l’Amérique du Nord (Flash Gordon, Prince Valiant). Mais rien de surprenant en cela puisque Mouchot et sa Société d’Éditions Rhodaniennes avaient fait le choix de changer le jeune vénitien en une sorte de super Tarzan capable, à lui seul, de repousser au-delà de la Grande Muraille les guerriers de Mongolie.

 

Pendant les cinq années suivantes l’Éditeur Mouchot est obligé de riposter à la censure qui dénonce en lui l’incorrigible corrupteur de notre enfance. Période pénible pendant laquelle il lui faut modifier les titres de ses journaux, voire même en supprimer tel ou tel personnage (FANTAX). Afin de ne pas trop faiblir face à la concurrence et économiser sur son budget en restreignant le travail de ses coéquipiers, il entreprend de rééditer quelques-unes de ses anciennes publications, parmi lesquelles Marco Polo.

 

En 1953, les douze fascicules mensuels sont partiellement réimprimés pour être à nouveau commercialisés mais sous la forme de deux brochures, chacune de soixante huit pages.

 

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Ci-dessus, couverture du n° 1 de la seconde édition en décembre 1953. (L’image est reprise quelque peu modifiée de celle du n° 1 éditée en 1948). La brochure n° 2 sera placée en kiosque en février 1954.

 

Doc Jivaro et Mfcl

 

06/08/2016

Les Tarzanides du grenier n° 223

 

Tout à fait par hasard, mon regard s’est arrêté sur une brochure d’aspect roman photo dont j’avais oublié jusqu’à l’existence parmi de vielles piles de journaux délaissés.

 

Voici l’objet tel qu’il m’apparut, c.a.d. oublié dans un emballage en plastique transparent trop large pour lui.

 

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Mais le plus inattendu c’est l’étiquette collée sur l’enveloppe plastifiée. On y lit un avertissement en deux langages. Mon instituteur et mon curé en auraient bien été satisfaits puisqu’il s’agit d’un conseil incitant les parents à tenir leur enfant éloigné de toute fréquentation mauvaise. Et, TARZAN, à coup sûr, fut longtemps une compagnie honnie par mes éducateurs, autant qu’elle l’avait déjà été par les maîtres de mon père lorsqu’il portait tablier d’écolier.

 

Qui donc rangea TARZAN dans cette pochette, et oublia l’y avoir rangé ? Forcément l’auto proclamé Docteur Jivaro. Fut-ce de sa part un clin d’oeil humoristique ? Mais d’abord, d’où provenait l’emballage ? … J’interrogeai ma femme, qui calma mon angoisse métaphysique. « Si tu avais eu la curiosité de regarder au dos, tu aurais vu la deuxième étiquette sur laquelle est marqué : Jupe Taupe. C’est moi qui ai acheté une fringue. Où ça ? En tout cas pas à Montluçon. Il ne faut pas laisser ce sac à portée des enfants qui risqueraient de s’étouffer en s’amusant à fourrer leur tête dedans. Voilà, Monsieur ! ».

 

En réalité, cette brochure de 52 pages n’est pas une brochure : ni agrafe, ni même épingle à nourrice. Ses feuilles pliées se tiennent entre elles cousues par un fil blanc. Les photographies imprimées en Belgique sont sélectionnées d’un film fourni par la MGM durant l’année 1936. Quel titre ? « Tarzan escapes » … C’est le troisième film joué par le couple WEISSMULLER / MAUREEN O SULLIVAN. C’est aussi, malheureusement, celui qui prépare le déclin du genre, sous le couperet d’une censure obsédée de pudibonderie et baptisée Code Hays.

 

En couverture de cette revue cinématographique, le visage d’un beau garçon. Visage calme abritée sous une chevelure figée. On voit que le peigne est passé après la douche matinale qui vous pleut dessus jusqu’à ce que la raie du cul serve de gouttière. Allez ! Je parie qu'à l'époque l’Editeur voulut principalement s’attirer un public féminin. Celui de midinettes sentimentales rêvassant devant la physionomie d'un acteur plutôt que de se compliquer la cervelle avec les méandres d’un scénario.

 

Toutefois, sur la treizième page, un peu de lecture apporte une précision quant à la qualité du personnage principal.

 

- C’est Tarzan ! … Le grand singe blanc … Il est JU-JU ! …

 

Dans le parler d’européens coloniaux s’entretenant des croyances religieuses de traditionnels peuples noirs animistes, Yu-Yu’ signifie ‘sacré’.

 

Que TARZAN ait accumulé des victoires jusqu’à mériter d’être couronné « sacré » vous n’en fûtes jamais informé par vos bandes dessinées d’enfance, avouez-le.

 

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Rendons-nous à l’évidence : une sorte d’OVNI peut rester suspendu entre les cuisses d’un acrobate.

 

 Doc Jivaro