08/07/2020
Tarzanides n° 437
HOPALONG CASSIDY publication BD de l'éditeur Impéria, parut en deux séries, l'une de 115 numéros, l'autre de 291, depuis octobre 1951 jusqu'à l'année décembre 1964. Vous trouvez ça partout dans le BDM comme dans Wikipédia et ce n'est donc pas pour cette comptabilité et chronologie que Doc Jivaro va bavarder du célèbre shérif de Twinriver. Son intention est plutôt de parler de l'illustration des couvertures.
Globalement les collectionneurs attribuent le dessin des couvertures de Cassidy à l'italien Ferrani Rino lequel de Rino Ferrani œuvra également pour le magazine populaire RADAR. Toutefois, en ce qui concerne Hopalong Cassidy les deux premières couvertures ne sont pas dues à l'italien mais à un français, le français ROBert BAgage qui signait ROBBA.
Robba était déjà bien connu, notamment comme illustrateur des couvertures d'un des Tarzanides les mieux réussis : TARGA LE TERRIBLE. Dans l'exemple ci-dessus et daté d'avant la Loi de 1949, les écoliers de mon âge pouvaient s'exercer à la petite bagarre pendant les dix minutes de récréation. Remarquez : nos instituteurs de la Voltaire étiraient volontiers la durée de la récré pour eux comme pour nous.
Comment tordre le bras à partir de son poignet en même temps qu'immobiliser au sol l'ennemi dont on menace de casser une jambe tout en lui piétinant la tête ? vous apprendrez tout ça en consultant votre BD préférée. Au risque d'être interrompu par un des maîtres en blouse grise.
- Et alors, ça t'amuse de faire mal à ton petit copain ? Tu vas le lâcher tout de suite et pour t'apprendre à bien te conduire tu vas écrire la phrase suivante : je ne dois pas faire mal à mon camarade de classe. Tu me conjugueras ça aux huit premiers temps. Tu me remettras la copie vendredi prochain le matin.
Robba récidiva plusieurs fois, s'inspirant vaguement de telle ou telle prise de jui-jitsu. Ainsi dans la deuxième couverture pour Hopalong Cassidy.
Par la suite, de tels corps à corps entre personnages de BD devinrent rares jusqu'à disparaître dans la production française. Vous en chercheriez aujourd'hui inutilement sur les couvertures d'albums d'ailleurs pour la plupart limités à des rééditions. Ce qui caractérise même une couverture de BD d'à présent c'est sa banalité, sa mièvrerie : les pirates ont cessé de manier un sabre tranchant : ils se promènent armés d'une batterie de cuisine pour gamine s'amusant à la dînette.
Doc Jivaro
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22/12/2018
Les Tarzanides du grenier n° 329
Je doute qu’un enfant de 2018 se suffise pour les fêtes de fin d’année d’une reliure BD pareille à celle-ci datée de Noël 1948.
Il s'agit d'un recueil groupant sous une couverture en carton souple sept numéros TARGA suivis de six numéros GARRY. L'éditeur en était Les Éditions du Siècle. Chaque TARGA comptait seize pages tandis que GARRY n'en comptait que douze (Le numéro un de TARGA manque). Un tel assemblage de BD se confectionnait à l'aide des journaux invendus pendant l'année écoulée. Si TARGA, victime de la loi 1949, ne parvint pas à franchir un vingt deuxième numéro mensuel, GARRY joua les prolongations jusqu'au numéro 457. Toutefois, il perdit son grand format de publication pour se réduire, à partir de son numéro 190, au format banal des "pockets".
GARRY c'est l'aéronaval guerroyant en Extrême Orient contre les "faces de citron" c'est à dire contre les japs, contre les japonais bourreaux des populations chinoises en Mandchourie.
Peu avant l'heure du cours du cours de cathéchisme ... Pardons : de la leçon de cathéchisme l'abbé Sauvageot nous surprit à regarder une des couvertures batailleuses de GARRY ... Ses yeux furetèrent parmi les images. Il ne nous adressa aucun reproche. Peut être venait-il d'être rassuré : pas une geisha n'enquiquinait les hommes occupés à s'étriper le plus sérieusement du monde.
Doc Jivaro
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02/04/2016
Les Tarzanides du grenier n° 206
Hop ! le tour est joué. Effet miroir (sauf les couleurs). Il suffit d’inverser une image pour se dispenser d’avoir à en – hi-han ! - dessiner une deuxième.
Tex Tone n° 355 - Tex Tone n° 468
De ce titre, il y eut 526 numéros mis en vente depuis mai 1957 jusqu’en mai 1986.
Le Copyright IMPÉRIA détient, peut être, le record en France quant à la réutilisation d’un dessin sous sa forme réfléchie pour des couvertures différentes.
De cette façon, Cassidy n° 65 (année 1955) resservira selon le truc de faux jumeaux placés vis à vis, pour son n° 265 de l’année 1957.
Le Gérant, Rédacteur en chef, Directeur des publications se nommait BAGAGE. Robert BAGAGE. Isolez ROB pour ajouter BA, vous obtenez ROBBA. Oui : la signature de l’illustrateur des premières couvertures de TARGA, tarzanide exemplaire.
Doc Jivaro (MFCL)
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06/02/2016
Les Tarzanides du grenier n° 199
Quoique notre râtelier fasse des Tarzanides son garde-manger principal, ce n'est pas rare d'y trouver quelques bons gros os dont la moelle est rebaptisée Numéro UN. Comment un Jivaro auto proclamé pourrait-il se dispenser d'exposer à l'entrée de sa hutte des dizaines de têtes coupées ? Oui : en BD comme dans tous les domaines où domine la hiérarchie, un collectionneur se doit d'être propriétaire de l'aîné de toute une famille. Alors, si vous vous désolez d'avoir raté le premier exemplaire de l'illustré RADAR de l'année 1947, je ne pense pas que d'en voir, ici, la couverture réduite par photocopie vous suffise comme lot de consolation.
Les exploits de RADAR N° 1, année 1947
La Seconde Guerre Mondiale ayant prouvé le rôle majeur du système Radio Detection And Randing dans les missions militaires on utilisa le terme RADAR pour le commerce du journalisme et de la littérature. En somme le nom de l'engin sans l'engin. Le mot RADAR suffisait à valoriser le titre d'un journal prétendant rapporter tout ce qu'il détectait autour de lui. La BD, à son tour, s'empara de ce phénomène bien fait pour captiver l'imagination populaire. Les ondes radio ne semblaient-elles pas magiques, inhérentes au monde des esprits ? Leur invisibilité réelle ne s’apparentait-elle pas à cette « force spirituelle » dont parle les enjôleurs publics, ceux des tables tournantes et ceux des miraculés de Lourdes ?
Rien qu'en France, il y eut au moins trois « RADAR » imprimés pendant les années d'après-guerre.
Un RADAR daté de 1946, en provenance des Éditions Ouvrières, d'inspiration catholique. Un autre RADAR plus tardif - 1949 - et faisant sensation avec sa couverture garnie d'un grand dessin au lavis évocateur d'un des faits divers de la semaine. Toutefois, le seul RADAR auprès duquel Docteur JIVARO veut attirer votre curiosité, est le RADAR daté de 1947 produit par Les Éditions Du Siècle.
Un illustré BD de 12 pages (24 x 32 puis 21 x 27 cm) mensualisé. Son intérieur est imprimé tantôt en noir tantôt en bleu. La bande dessinée, elle, occupe 9 pages toutes signées de Bob VINELL. Par contre l'illustration de la page 1 ne porte aucune signature, bien que nous puissions l'attribuer à ROBBA.
ROBBA était artiste assidu aux Éditions du Siècles – S.D.S.- et notre enfance n'échappa pas aux images colorées qu'il créait pour le magazine TARGA en accordant au personnage une musculature digne d'un vrai Tarzanide. ROBBA réalisa, également, toute une iconographie pour le journal du détective TOM'X. Une sorte de contrefaçon par sonorité de lecture existe entre ce détective TOM'X et le célèbre cow-boy TOM MIX. Ce n'était pas un hasard, n'est ce pas ?
Dernière page du numéro 1 de RADAR.
TOM, X exploite sans vergogne la popularité de TOM MIX
Si l'on s'en tient à la silhouette de la pin-up allongée en bas de la première page du premier RADAR, il est permis de supposer que les E.D.S. voulaient s'attirer une clientèle d'adultes mais sans pousser jusqu'au risque d'être interdites de lecture aux enfants.
Les Éditions Du Siècle finirent par mourir en 1951, cédant leur fauteuil à IMPERIA, éditeur qui périt à son tour en 1986.
Quant à la BD RADAR, elle est défunte depuis belle lurette : en 1948, immédiatement après son 12e numéro.
Doc Jivaro (MFCL)
16:20 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : tom mix, radar b.d.robba, éditons impéria, bob vinell, robert bagage, targa, tom'x, bande dessinée anciennes, bd de collection
25/04/2015
Tarzanides du grenier n° 108
Damned ! Ça y est ! Les barreaux d'acier sont tordus comme de vulgaires boudins de guimauve par FANTAX. Le formidable cagoulard va s'évader de l'une des « citadelle de la mort » que les samouraïs de l'ère industrielle ont implantées dans les îles océaniques. Sa riposte sera terrible car chez lui l'esprit de vengeance violente souvent les codes de la justice – Damned !
Cette image, subtilisée dans le numéro 2 des adventures de Lord Horace Neighbour, précède ici celle qui vient avant elle dans l'introuvable numéro 1 dont votre serviteur ne posséda pendant longtemps qu'une photocopie de tirage médiocre.
Bonne nuit les petits enfants !
Aujourd'hui, l'absence d'une vraie rubrique Tarzanide se justifie par le fait que Docteur Jivaro, ce matin, s'est assuré la possession d'une quinzaine d'albums BD de la fin des années 40. Alors, il les feuillette ; alors il les classe. Au besoin il en cautérise les plaies. Enfin il marque chacun d'une empreinte électronique.
A la semaine prochaine, amis ou pas.
Docteur Jivaro
16:56 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media, Moeurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fantax, atelier chott, remy, bob roc, targa, tarzanides, bd, bandes dessinées anciennes
14/03/2015
Les Tarzanides du grenier n° 102
Pour un numéro 1 c'en est un de numéro un !
YOUPI s'exposa chez le buraliste, le premier octobre 1948. Le premier octobre c.a.d. le jour de ma reprise de présence à l'école après trois mois de vacances.
- Les vacances c'est pour les instituteurs, faut savoir ! Ils sont payés à ne rien faire pendant tout ce temps là.
Un jugement raide comme appliqué à coups de bâton. Il venait d'un grand garçon d'au moins seize ans. Embauché « à Pinguely », il ne prenait aucun risque à épater notre petit groupe de mioches. Il crânait. Il portait une chevelure épaisse renflée d'un gros cran au-dessus du front. C'était fascinant : nous pouvions compter le nombre de sillons tracés par les dents du peigne. Cette chevelure demeurait stable comme un casque forgé dans un matériaux que l'ennemi ne pouvait pas cabosser. C'était, devant nos yeux mal réveillés du jeudi matin, un miracle. Le miracle de la Gomina. Le sexe masculin de ce jeune travailleur faisait ainsi saillie à l'air libre, symboliquement, par le grossissement de ses cheveux solidifiés.
Mais qu'est ce que ce salarié d'autrefois – mortibus aujourd'hui ? - vient-il faire ou défaire dans une toute petite chronique vouée aux Bandes Dessinées du passé ? Est-ce lui qui nous présenta YOUPI au soir de notre retour dans l'enclave scolaire ?
YOUPI raconte l'histoire d'un adolescent indien mohican appelé à devenir grand chef après moult défis dont il triomphe. Il est aimé, aimant une charmante indienne qu'on ne siffle pas mais qu'on appelle TOPOWHANA. Le scénario vient de Robert Bagage abrègé en ROBBA ; et qui obtenait bien du succès avec ses couvertures coloriées, les premières pour TOM-X, les secondes pour TARGA, celui-ci Tarzanide surpassant d'une tête ses rivaux héritiers de Tarzan.
Mais attention ! YOUPI est une épopée indienne ne récidivant pas dans les banalités habituelles du genre peaux rouges emplumés contre cowboys armés d'une Winchester. YOUPI se déroule pendant que de plus en plus de navigateurs européens accostent sur les rivages du Nouveau Monde d'Outre Atlantique. Il y a des marquis, des princes coiffés d'une perruque poudrée. C'est aussi la période pendant laquelle les marins corsaires se changent en boucaniers sédentaires.
Les images dans YOUPI apparaissent comme des intermédiaires entre le dessin et la photo ; en cela que des nuances de lavis gris en animent leur surface. Ce style graphique appliqué à la BD n'obtint que partiellement l'assentiment des enfants parmi lesquels je me comptais. « Ça fait triste » disait un de mes copains en cachant dans son cartable cette BD interdite de séjour dans la cour de récréation.
Torturé par le sorcier, YOUPI n'avoue ni ne meurt. Sa rage prépare sa vengeance (vignette captée dans le n° 2 du titre E.D.S de Lyon). Essayez donc d'en trouver une équivalente dans les BD actuelles de vos marmots !
Si vous entreprenez de collectionner YOUPI, vous devez le payer d'un prix inférieur à celui annoncé dans les revues spécialisées. Sinon vous êtes grugé. Enfin il vous faut compter jusqu'à 14 pour acquérir tous les numéros du titre.
Doc JIVARO
17:42 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : youpi, tarzanide, bande dessinée 1948, targa, tarzanides, robert bagage, montluçon, pinguely montluçon, robba, bd anciennes