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25/03/2017

Les Tarzanides du grenier n° 246

  

Ça y est ! Depuis plus d’une semaine le printemps s’annonce en silence tout au fond de notre jardin potager délaissé. Un forsythia toujours précoce à se réveiller, se rallume de toute une floraison de lucioles jaunes. Par contre, nos pissenlits se traînent de paresse, retardant l’étalage de leur diurétique jaunisse saisonnière.

 

Ça y est ! s’exclama mon père en repliant les grandes pages du CENTRE RÉPUBLICAIN, vrai journal des vrais montluçonnais d’alors. Ça y est ! le printemps est de retour. La preuve ? la preuve c’est que je viens de lire sur trois colonnes à la une que les soucoupes volantes sont elles aussi de retour. Ayant dit, papa se remit à creuser un os à moelle qu’il aimait à déguster, dédaignant les huîtres qui lui donnaient la nausée rien que par leur seule existence.

 

- On dirait des crachats.

 

Les soucoupes volantes, elles venaient d’être aperçues un peu partout en France. De quoi alimenter la littérature populaire. Des histoires de champs de blé fauchés mystérieusement pendant la nuit ou encore des alertes de trains S.N.C.F stoppés en rase campagne à cause d’un objet insolite posé en travers des voies. Nous écoutions des bavards qui adoptaient un air confidentiel pour donner à croire que : « S’agit de nouvelles armes aéronautiques fabriquées secrètement pour la troisième guerre mondiale qui verra l’affrontement USA contre URSS. On n’y échappera pas, allez !

 

Effectivement ! Des soucoupes volantes le public des années 50 de l’an 1900 en voyait partout. Même qu’elles apparaissaient plus nombreuses d’entre les rotatives des imprimeurs que dans les hauteurs du ciel. Toutes les publications en faisaient leurs choux gras. L’éditeur de romans policiers FLEUVE NOIR en avait créé une série particulière baptisée Anticipation. L’un de ses romanciers avait même rédigé spécialement un ouvrage intitulé Les soucoupes volantes viennent d’un autre monde. C’était Jimmy Guieu. Les illustrations de couverture résultaient souvent de Brantonne, grand fournisseur de bandes dessinées parfois hâtivement schématisées.

 

Évidemment le commerce des bandes dessinées de l’époque ne pouvait pas rater le phénomène des petits bonshommes verts extraterrestres. Ainsi, l’hebdomadaire ZORRO pensa t'il trouver là-dedans l'occasion de moderniser son titre afin de relancer ses ventes quelque peu déclinantes. C’est ce qui explique que ZORRO se métamorphosa en ZIG-ZAG. Le numéro 1 de mars 1952 afficha un grand dessin coloré signé Pierre Le Goff, celui-çi habitué du 22 de la Rue Bergère. Pourquoi ZIG-ZAG ? Bien sûr en souvenir des coups de fouets appliqués en Z par ZORRO.

 

 

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Mais après quelques semaines il fallut se rendre à l’évidence : les poches du justicier masqué ne se renflouaient pas d’avoir changé le bandeau-titre de son magazine. L’ancienne appellation ZORRO fut donc rétablie avec un numéro 12 faisant suite à ZIG-ZAG numéro 11.

 

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Si vous êtes collectionneur de BD voici trois titres résumant la vogue des soucoupes volantes dans des magazines illustrés que les mœurs des années 50 destinaient principalement à la jeunesse du pays de Guignol et de Bibi Fricotin.

 

 

Doc Jivaro et Mfcl

 

 

13/12/2014

Les Tarzanides du grenier n° 91

PETIT .IQUET

 

Si je vous demande : GLÉNAT, SOLEIL, VENT D'OUEST ou encore IMPÉRIA ou LUG, vous allez répondre : éditeurs de bandes dessinées. Mais supposons que j'écrive suivi d'un point d'interrogation : Louis BRUNIER ?

 

En 1948, le numéro 1 de PETIT RIQUET fut publié. Il y eut 258 numéros.

 

Huit feuilles pliées verticalement en leur milieu pour former seize pages imprimées d'une « narration figurative ». Quatre autres pages ajoutées forment la couverture d'une particularité rare dans les journaux BD : seules les pages une et quatre sont illustrées les deuxième et troisième étant laissées vierges. Une disposition identique sera adoptée, mais huit années plus tard, par les Éditions Impéria lorsqu'elles commenceront la nouvelle formule de leur Hopalong Cassidy numéro 83 du … tiens donc ! premier avril 1956.

 

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Couverture allumée de couleurs numéro 101 de Petit Riquet – 1953 – Pareil au Christ pour son entrée dans Jérusalem, le champion n'avance pas sur un fier destrier mais sur un bien humble mulet. A voir tous les autochtones ovationnant leur héros blanc, on comprend qu'aujourd'hui une illustration semblable à celle-ci est quasiment impossible à publier en France.

 

 

Toujours est-il que les vignettes à suivre dans Petit Riquet, ne manquent pas d'originalité dans le tracé de leurs rectangles : le petit côté d'en bas est absent. L'espace intérieur ainsi libéré aide le regard à circuler de gauche à droite conjointement à l'écriture.

 

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C'est le très abondant mais trop monotone NIEZAB Gaston qui illustre cette longue série à l'appui d'un texte venant d'Albert Bonneau – jusqu'en 1958.

 

PETIT RIQUET Reporter appartient à la famille des risque-tout, celle des « Globetrotters » dont les aventures proviennent d'une époque passée, lorsque les mœurs et les accoutrements des peuples divergeaient jusqu'à donner à croire que tous n'appartenaient pas à la même espèce vivante.

 

Ayant sa coquetterie, l'éditeur Louis Brunier fit dessiner avec les initiales de ses nom et prénom un aspect de marche-pied contre lequel se bloque un archer demi-nu tendant un arc géant. Pourquoi ne pas nous amuser d'y entrevoir un Tarzanide miniaturisé ? 

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Ce logo interprète t'il sur un mode lilliputien la statue monumentale d’Héraklès créée par le sculpteur français Bourdelle – 1861-1929 - ? Un Héraklès formidable, visant non pas une cible matérielle stable et identifiée, mais un idéal inaccessible dont l'existence imaginée s'éloigne d'autant que la flèche s'en approche.

 

  

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Autre variante tracée par un publicitaire pour une marque de « Gros cahiers ». Il ne fallait surtout pas attirer le regard des petites filles. Ce qui explique le pare-avant cadenassé d'un disgracieux caleçon évidemment absent dans l’œuvre originale.

 

 

Bourdelle est parfois discuté en mal comme étant l'annonciateur des Arts politiques monumentaux de l'entre deux guerres, ceux du fascisme et ceux des soviétiques. Rappelons nous leurs deux pavillons se provoquant en vis à vis pendant l'Exposition Internationale de 1937.

  

CP-Expo-Internationale-1937.jpg

 

 Timbrée au prix de 25 centimes, une carte postale année 1937. Le premier plan est occupé par les figures symbolisant l'Italie du Duce. Le plan arrière montre, face à face, le bâtiment de l'URSS et celui du 3ième Reich.

 

Docteur Jivaro

 

12/07/2014

Les Tarzanides du Grenier n° 73

Dès l'âge de sept ans en 1944, vous pouviez connaître la BD dont la couverture scannée s'imprime ci-après.

 BD-Amazan-1944-couv.jpg

 

C'est Christian Mathelot qui en signa la page 1 les 19 suivantes étant dues à NIEZABYTOWSKI, lequel avait comme francisé son nom en l'accourcissant NIEZAB. 

 

Gaston Niezab, né en 1923, fut un bédéïste abondant dont la graphie n'obtint pas toujours du succès auprès de la jeune clientèle. Il travailla, entre autres, pour l’hebdo PIC et NIC en même temps que les Giffey, Brantonne et Chott (1946) ; jusqu'à ce que le personnage PETIT RIQUET, inventé par Albert Bonneau, lui assure une continuité de production mensuelle durant une dizaine d'années – 258 numéros. Ses dessins en couleurs de couvertures sont particulièrement demandés.

 

BD-Petit-Riquet,1957.jpg

 

 

Choisi au hasard, donc pas choisi dans un désordre d'anciennes publications voici le numéro 231, année 1957, de Niezab. 

 

Longtemps avant et éditée par SEV dont le logo en losange s'orne d'un cimier phallique provocateur, l'illustration intitulée « L’Invincible Amazan », permit à Christian Mathelot (1923-2013) d'apporter la preuve qu'un dessinateur autodidacte peut tenir crânement sa place dans la hiérarchie de professionnels parfois autoproclamés. Surtout que l’œuvre majeure de Mathelot, réalisée en BD pour COQ HARDI et inspirée des mémoires de Pierre Clostermann, reste « Le Grand Cirque » dont les 34 planches hebdomadaires furent assemblées en 1950 pour former un seul ouvrage paru chez FLAMMARION. 

 

Pour L'Invincible Amazan, Gaston Niezab se chargea de mettre en bandes dessinées une histoire racontée par Voltaire et dont l'action se déroule dans la Babylone antique tant mal vue par les tribus d'Israël. La mise en page de six ou sept images qu'un trait à peine épais sépare insuffisamment entre elles, à de quoi décourager un enfant adepte des X Men et autres Mangas. Idem pour la coloration binaire limitée à un rouge et un bleu vaguement nuancés entre saturation et tramage.

 

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Si j'en crois quelques uns de ses biographes, Gaston Niezab décéda en 1955. Ce qui n'empêcha pas ses dessins de paraître encore en 1957, assurant la suite des aventures du reporter PETIT RIQUET jusqu'à la fin de sa pellicule. Que voulez vous ? Nous supposons que l'artiste prépara tout un stock pour les temps futurs

 

Docteur Jivaro