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17/09/2016

Les Tarzanides du grenier n° 226

 

 

Lorsqu’il faut citer des auteurs de BD ayant conté en vignettes les prouesses de Tarzan, les collectionneurs du 9e art énumèrent généralement Maxon, Foster, Hogarth ou encore Vis-cardy, Celardo et Russ Manning etc …. Mais quasiment tous oublient ou dédaignent de mentionner GOSSELIN.

 

André GOSSELIN. Une paire de cavaliers genre western (Jack Hislon auquel succéda Red Canyon) permit à André GOSSELIN d’occuper une place de choix chez l’éditeur ARTIMA jusqu’à la disparition de cette maison en 1987. Toutefois, GOSSELIN fournissait, dès 1947 et pour l’hebdomadaire BOB et BOBETTE, les interprétations imagées de deux films MGM ayant TARZAN pour figure centrale. L’un « Le Trésor de TARZAN », l’autre « TARZAN s’évade ».

 

Bob-et-Bobette 1947.jpg

 

Peu habile lorsqu’il faut crayonner l’anatomie humaine, GOSSELIN n’eut jamais la prétention de rivaliser avec Frazetta ou Cheret, non plus qu’avec un ALLEN SAINT JOHN dans le maniement libre d’une nudité masculine appliquée aux Arts Graphiques. Il se contenta de démarquer passablement tout un ensemble de photos / cinéma.

 

Participant à l’épopée des Tarzanides GOSSELIN créa MOHA pendant la décennie qui suivit la fin de la Seconde guerre mondiale. De ce Tarzanide métissé, nous avons déjà parlé dans notre rubrique n° 4 du 22-09-2012.

 

Est-ce par manque de persévérance que Doc Jivaro n’a pas trouvé la biographie détaillée d’ANDRE GOSSELIN ? Il s’est arrêté sur un nom similaire mais d’orthographe différente : André Gosselain. Un musicien œuvrant en compagnie de Robert Hossein pour un des films de 1958 : TOI LE VENIN. Doc Jivaro se souvient que bien des adolescents de sa jeunesse préféraient dans le rôle d’une pin-up non pas la talentueuse Marina Vlady mais la sculpturale Dominique Wilms …

 

Doc Jivaro et Mfcl

 

 

12/12/2015

Les Tarzanides du grenier n° 191


En août 1945, le final de la seconde guerre mondiale signé entre les USA et le Japon ne fut qu'une transition vers d'autres conflits armés mondiaux dits « de décolonisation » et organisés par deux systèmes politiques ambitionnant de se partager les richesses du monde.

 
D'une part le capitalisme, de l'autre le socialo-communisme, chacun mobilisant ses finances et son intelligence pour rivaliser à savoir lequel réussirait en premier de futurs voyages cosmiques, avec pour étape intermédiaire la conquête de la lune. On sait qu'en 1957, l'URSS devança momentanément les États-Unis en satellisant un objet mécanique autour d'une planète qu'à l'époque personne ne qualifiait de bleue.

 
Bip – bip, bip-bip, bip …

 
Le triomphe mondial du SPUTNIK soviétique.

 
Aussitôt, la Bande Dessinée française s'empara du phénomène scientifique, le réduisant à un jouet pour l'enfance. L'éditeur Artima, déjà rodé par le titre METEOR qu'il publiait depuis 1953, créa SPOUTNIK en francisant le russe SPUTNIK. Ainsi, l'engin communiste propulsé en octobre 1957 eut pour successeur immédiat un vulgaire papier imprimé baptisé SPOUTNIK lancé en décembre 1957. Un numéro 1 de 36 pages qui mérita sa popularité même si, par comparaison d'avec d'autres romans d'anticipation, ses illustrations sont trop calmes, trop sages pour faire illusion. Des images dessinées non pas par le menton des frères Bogdanov mais par la main des frères Giordan, lesquels, longtemps avant, avaient présidé à la naissance d'un Tarzanide de choix : TIM l'AUDACE (1947).

 

Spoutnick-n°-1.jpg

 
Assez curieusement, ce numéro SPOUTNIK de 1957 est divisé en deux épisodes comme s'il avait d'abord été prévu pour paraître sous deux numéros mensualisés successifs. Le premier épisode va de 1 à 18, le deuxième de 1 à 17. Autre particularité de publication inhabituelle chez l'éditeur Artima : la dernière page (la 36) ne présente pas la liste des autres titres mensuels de Artima parus en décembre 1957.

 
Plus de cinquante années se sont volatilisées sur l'élasticité poreuse de l'espace temps, sans que les amateurs de romans de fiction cessent de s'intéresser à ce pourtant modeste numéro 1 de SPOUTNIK. Quoique chacun admet en souriant d'aimable pitié que beaucoup d'auteurs traitant du même thème ont mille fois mieux réussi à captiver notre attention.

  
Doc Jivaro (MFCL)

 

02/05/2015

Les Tarzanides du grenier n° 109

 

Traditionnellement, les ouvrages informant de l'évolution des bandes dessinées depuis plus d'un siècle, présentent à leur lectorat des copies de couvertures relatives au numéro 1 de chaque titre. Le numéro 1 de ANTARES (1978) ou encore, entre mille exemples, le numéro 1 de FRIMOUSSES (1985). Mais Docteur Jivaro, ici, choisit de présenter le dernier numéro d'un des aïeux de la BD.

 

Et pas n'importe lequel des derniers numéros ! Puisqu'il s'agit de HARDI ! dont les 22 numéros couvrirent la période de juin à novembre 1937, en vente hebdomadaire.

 

Hardi-couv,-numéro-22,-1937.jpg

 Scanne de la première page volontairement pliée

 

Le 14 novembre 1937, HARDI ! édité par la famille Offenstaldt cessait d'exister. Journal de grand format (38 cm X 26 cm) il était imprimé sur huit pages dont, seules les pages une et huit se nuançaient de diverses couleurs. Le personnage principal s'appelait MALABAR, jeune aventurier dessiné par René Giffey, artiste français dont la carrière exemplaire est évoquée dans le numéro 41 de janvier-février 1984 du « Collectionneur de Bandes Dessinées ». Vous y apprendrez que Giffey ne fut pas simplement apprécié par les enfants mais aussi par des adultes amateurs de petites femmes gambadant en porte-jarretelles.

 

 

Revue-René-Giffey-janvier 1984.jpg

  

Toutes les BD et tous les récits écrits dans HARDI ! mirent le mot fin dans le numéro 22, arrêtant leur course où s'arrêtait le journal. Tous ? Pas tous. Il y eut un survivant : César-Napoléon Rascasse, qui prolongea ses grosses farces dans L’ÉPATANT, autre titre dépendant des Offenstadlt.

  

Hardi-numéro-22,-p-1,-1937.jpg

  

Deux images sorties du numéro 22 de HARDI !

A gauche : Supplice infligé à tout voleur ayant tenté de s'emparer de trois rubis énormes, chacun propriété du sultan Kadjar Kahan. Et à droite un petit dessin d'humour que je ne vous conseille pas de faire republier dans un de vos Mangas actuels.

 

Dix ans après la disparition de HARDI ! un bourgeois d'origine juive né dans Buda-Pest, utilisa le titre HARDI ! en guise de référence pour le lancement d'un nouveau journal de BD. Ce journal fut DONALD ou, plus précisément « Hardi présente Donald ». Paul Winkler, de cette façon, regagnait une clientèle d'enfants en remplacement de celle de l'année 1934 qu'il avait perdue après que le Maréchal Pétain ait été légalement nommé à la présidence du Conseil.

 

Dans la célèbre collection ARTIMA, chaque curieux de BD peut trouver un titre presque jumeau de celui abandonné par la famille Offenstald. Mais il s'agit d'un HARDY orthographié avec un Y. Ce qui nous amène à signaler que l'orthographe de certaines BD publiées en France fut quelquefois égratignée par des éditeurs voulant donner une résonance américaine à quelques-unes de leurs créations. Ainsi, et toujours chez ARTIMA, nous connûmes un TEMPEST plus tourmenté qu'une tempête et un Dynamic forcément plus énergique que notre banal dynamique. Ce genre d’entorse à l'écriture de nos instituteurs me joua un tour dans la classe du père Martin. J'écrivis « Saloon » au lieu de salon, dans une dictée.

 

- Perdez moins de temps à regarder des illustrés ! me lança le maître. Vous rédigerez mieux.

 

Le vouvoiement ne venait pas d'une politesse mais d'une moquerie, on s'en doute.

  

Docteur Jivaro

  

28/06/2014

Les Tarzanides du grenier n° 71

- Tu ne possèdes pas le n° 1 du FULGOR d'Artima puisque tu te résignas à ne présenter que la couverture du n° 31 dans ton article du 31/05/2014. Et tu as joué quelque peu au fumiste, utilisant les similitudes entre les dessins de Hogarth et ceux de ce n° 31, pour faire entrer coûte que coûte dans ton répertoire de Tarzanides un cosaque complètement étranger à l'orphelin de Lady Alice.

 

Que voici bien une provocation lancée contre le brave Docteur Jivaro ! ... Le numéro 1 de FULGOR, je ne l'avais pas retrouvé immédiatement car le désordre règne dans les souterrains de mon palais fortifié. Mais de ce manque, Docteur Jivaro se corrige sur l'instant.

  

Fulgor n° 1-1955.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est une BD brouillée d'une main maladroite par Bild.

Complètement oublié de nos jours, Bild demeura presque inconnu lorsqu'il sévissait entre Bob Leguay et Robert Hugues. Imprudemment il tenta de remplacer Bob Leguay dans la phase terminale de TIM L'AUDACE, toujours pour Artima qui allait décliner dans Aredit.

 

 

A l'intérieur de ce FULGOR, les jeunes lecteurs de 1955 rencontrèrent « MARC du Réseau Marianne ». Seize planches dues au crayon d'un vieux de la vieille : Liquois. L'inoxydable, l'increvable, l'Auguste Liquois. Un des rescapés du journal d'influence nazie LE TEMERAIRE et qui mangea sans réticence aux râteliers les plus rivaux : COQ HARDI, VAILLANT, TARZAN, etc, etc. Nous lui devons néanmoins un étonnant KROMAGOUL.

 

Après dieu fait homme chez les chrétiens, il y eut l'homme fait singe chez E. R. Burroughs. Puis vint Liquois avec un singe fait homme : KROMAGOUL. Encore un tarzanide ! Mais velu. Donc un tarzanide à poil – Enfin !

 

Tim-l'Audace n° 62-1957.jpg

 

En deux images, la preuve qu'un gorille peut se comporter en Tarzan.

 

Alors, à bientôt, en compagnie de KROMAGOUL « le singe qui parle ».

 

Docteur Jivaro

05/10/2013

Les BD - Les justiciers masqués.

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Bob Leguay,

1926-1996.


 

Il me plairait assez que cet exemplaire de KING Le Vengeur ait été le tout premier numéro imprimé à Draguignan et publié depuis Nice, avec Bob Leguay pour l'écriture conjointe au graphisme. Malheureusement pour ma pomme, c'est non.

Non, puisque ce personnage masqué débuta dans un format, dit à l'Italienne « 190 X 250 » et que celui présenté ici adopte une présentation en hauteur, c'est-à-dire que le sens de la lecture est fait parallèlement au côté le plus petit. Il y eut douze numéros réellement commercialisés dès fin année 1946. Trois autres numéros annoncés et devant faire suite manquent à l'appel chez les collectionneurs. C'est du moins ce que nous racontons, nous autres amateurs du genre BD « après guerre ». 


Dans le numéro dont la couverture scannée chapeaute notre petit propos (numéro classé 8 dans la série dite à l'italienne) plusieurs détails attirent notre curiosité. D'abord, la datation des pages. Elles sont datées selon la norme américaine. Par exemple, la troisième page précise le mois avant le jour : 10 – 22 - 47 et la page 4 porte le 10 – 24 - 47. Ce qui donne à penser que BOB Leguay terminait une planche tous les deux jours. Enfin, 11 pages sont numérotées à la main, celle de couverture exceptée. Mais la 11e reçoit le nombre 12 après raturage, ce qui amène à 13 la 12e et dernière. Le plus singulier est que cette BD datée manuellement de 1947 ne fut publiée qu'en 1949 alors que PUBLI VOGUE édita KING Le Vengeur dès 1946. 


Peut-être que deux éditions du même titre « La tour maudite » furent imprimées, ce qui expliquerait ce décalage entre deux dates. Il est d'ailleurs à savoir que pendant l'année 1948 aucun KING Le Vengeur ne fut édité. Est-ce que je me trompe à vue de nez ? 


Robert Hugues, qui dessina des BD érotiques notamment pendant une période (les années 70 et début 80) où l'on pouvait librement exposer PENTHOUSE et LUCIFERA sur les rayons des librairies françaises, Robert Hugues raconta avoir été toujours admiratif du style de Bob Leguay … Docteur JIVARO garde ses réticences là-dessus. Leguay a, fâcheusement, raidi la silhouette de TIM l'Audace dont il hérita, en 1952 chez Art-Image devenu Artima. Il en a, aussi, supprimé quasiment toutes les expressions physionomiques. J'en suis donc à préférer quelques-uns de ses scénarios - pas scénarii !! - plutôt que l'ensemble de ses images. Ainsi l'aveu est fait : Je ne tolère dans mes collections la présence du TIM l'Audace de Bob Leguay, qu'à condition de la placer à un rang inférieur à celui où l'élevèrent les frères Giordan. TIM l'Audace jouant à être un tarzanide dans des pays fictifs et se confrontant à des espèces fabuleuses reste à mon avis le seul vrai TIM l'Audace. 


L'autre, le journaliste, celui qui se déplace comme un Weissmuller déguisé en JIM la Jungle, et conduisant quelque safari pour banquier viandard, n'est sans doute qu'un usurpateur. 

 

Docteur Jivaro


17/11/2012

Les Tarzanides du grenier (n° 8)

TIM L'AUDACE puisque tel est son nom.

 Sur le web, TIM L'AUDACE n'est parfois signalé que comme une BD commençant pendant l'année 1952. Année où sa publication se fait sur un format de dimensions moyennes (17,5 cm x 23 cm) ; format qui va rapidement se généraliser pour tous les autres titres de l’Éditeur ARTIMA. Et ils furent nombreux les autres titres !

 L'année 1952 n'est cependant pas celle de la première apparition de la bande dessinée TIM L'AUDACE parmi tous les Tarzanides. C'est plutôt celle de sa disparition. C'est à dire l'année pendant laquelle ce champion demi-nu proche du paganisme va être accablé de pudeur. Ce qui va l'obliger à se déguiser en gentleman, pantalon long et chemise boutonnée, avec un paire de bottes protégeant la fragilité des orteils. Ainsi s'imposent les exigences vestimentaires « bonnes mœurs » selon lesquelles l'homme respectable-respecté doit s’interdire toute promenade en slip sur le Boulevard de Courtais.

 

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Il faut donc savoir que l'authentique TIM L'AUDACE naquit en 1947 à Monaco (et non pas en 1952) et que sa toute première série BD compte 22 numéros, d'assez grand format : 24,5 cm x 21 cm, l'un.

Seuls ces 22 premiers numéros de la vraie première série sont dessinés par les frères Giordan, prénommés Raoul et Robert – ou l'inverse. 

Lorsqu'avec le numéro 22 cessa de paraître TIM L'AUDACE, les frères Giordan créèrent METEOR. On était en 1953. Tous les mordus des BD publiées pendant les années 50 en France, connaissent METEOR, brochure contenant des histoires de science-fiction. 

Étant donné que le tarzanide TIM L'AUDACE et la bande dessinée METEOR ont pour auteurs les mêmes frères Giordan, existe-t’il des points communs entre les scénarii de ces deux publications ? Répondons que nous en trouvons sans trop avoir à nous y attarder.

 

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Sont-ce (comme disait Giscard d'Estaing) 3 images science fiction éditées dans METEOR ? Non ! non car Il s'agit de fragments de l'aventure numéro 12 de « TIM L'AUDACE au Cœur de la Terre».


Comme dans beaucoup de Tarzanides, les mouvements et les situations du héros de papier sont imités des créations originales signées Burnes Hogarth pour Tarzan. Même la répartition des images sur chaque planche BD vient de l'exemple Tarzan : quatre bandes horizontales comprenant trois images chacune. Toute image plus grande est faite soit de l'addition de deux images plus petites, soit de quatre, et l'on reconnaît là-dedans la disposition graphique inventée par Hogarth pour son chef d’œuvre : « Tarzan et les peuples de la mer et du feu » 

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Encore et toujours l'influence exercée par Hogarth sans qu'il y contraigne ses admirateurs. Robert et Raoul se firent moins copieurs que beaucoup d'autres mais leurs emprunts demeurent faciles à repérer. 

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Une des cent quatorze couvertures fabriquées par Bob Legay pour la deuxième série de TIM L'AUDACE, avant de passer le relai à Robert Hugues qui met un point final à ce titre au quarante deuxième numéro de la troisième série.

Pendant ces cent cinquante six numéros édités entre 1953 et 1965 l'acrimonieuse Demoiselle Censure réussit à rayer TIM L'AUDACE de la liste des Tarzanides



Herr Doktor Jivaro