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26/09/2015

Les Tarzanides du grenier n° 181

 

Maréchal, LE voilà !

 

Deux « reliures d'amateur » groupant depuis le 1 jusqu'au 34 le journal hebdomadaire TARZAN de l'année 1941.

  

Tarzan,-1941.jpg

 

La première reliure comprend 10 numéros ; la deuxième 33. C'est dire que le numéro 11 du 16 avril 1941 n'est présent ni dans l'une ni dans l'autre des deux reliures amateur.

 

On pense généralement qu'aucune reliure professionnelle de l'ensemble des 34 numéros existe.

 

A plusieurs reprises dans ses éditions, le BDM « Trésors Bandes Dessinées » indique que le numéro 10 de cette série n'est ni numéroté ni daté. Ce n'est pourtant pas le cas dans la reliure amateur numéro 1 où figure le numéro 10 bel et bien daté du 9-4-1941.

 

Ces deux reliures par un amateur sont sûrement récentes puisque l'image illustrant chacune d'elles est une photocopie collée sur carton rigide. Par contre, les pages intérieures des trente trois numéros de 1941, à en croire le grain de leur papier ainsi que son odeur, semblent bien être celles d'origine imprimées en « zone libre » sous le gouvernement d'armistice du Maréchal Pétain.

 

Le BDM – encore lui ! - des années 2009-2010 indique que deux numéros longtemps ignorés – les 35 et 36 – ont été découverts pendant l'année 2007.

 

Docteur Jivaro ne les a toujours pas vus.

 

L'éditeur fut Del Duca, d'abord à Vichy, capitale éphémère d'une France réduite de moitié ; puis à Nice, ville anciennement d'appellation grecque et dans laquelle plusieurs des riches fortunes de France se réfugièrent avant même la fameuse « poignée de mains » dans Montoire.

 

Pour se tenir à la mode politique du moment, les 9 numéros débutants promettaient à chaque nouvel abonné une enveloppe contenant des photos du Maréchal P. Toutefois, avec le numéro 10, l'enveloppe et ses photos sont toujours promises mais sans faire mention du Maréchal P.

 

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On sait que l'année 1941 favorisa dans nos villes et villages la prolifération des portraits du vainqueur de Verdun. L'ancien almanach des Postes et Télégraphes de cette même année, ne rata pas l'occasion de satisfaire le voyeurisme populaire.

 

Lorsque parut le tout premier journal français à porter TARZAN pour titre, nous étions le 29 janvier 1941. C'était un mercredi.

 

 Avis à tout collectionneur pointilleux.

 

Docteur Jivaro

 

 

19/09/2015

Les Tarzanides du grenier n° 180

 

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Jeanne d'Arc

 

 

Que voici une bien belle image ! Chaste et mieux encore : pieuse. Catholiquement pieuse.

 

Devinez quel en fut le dessinateur encensé par tous les saints et œuvrant pour la librairie Gründ de 1936.

 

Charlie avril 1973.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Extrait de Charlie n° 51

avril 1973

 

 

Et cette autre image, vulgaire celle-là et dont les figures se prénomment Paulette et Joseph en 1973. Dites-nous en l'auteur en dehors de toute odeur de sainteté.

 

Cherchez pas : toutes deux viennent de PICHARD.

Sauf que l'une est signée d'un Jean-Jacques quand l'autre l'est d'un Georges.

Le Jean-Jacques décéda en 1949.

Le Georges, lui, décéda en 2003.

Lorsque des homonymes se différencient par le choix des sujets, le désordre s'empare du monde.

 

Docteur Jivaro

 

Vous savez, les nénettes du Georges de Georges Volinski sont le plus souvent copiées d'après des photos de nus féminins dans des magazines érotiques qui pullulaient pendant la décennie 70. C'est ce qui explique que les dessins de bonhommes qui, eux, sont dessinés de mémoire (on dit : « de chic »), ne sont jamais dotés d'une présence aussi persuasive que celle des femmes.

 

11/07/2015

Les Tarzanides du Grenier n° 117

 

Dès la naissance d’une carrière appelée à devenir prestigieuse, PELLOS est sollicité par Robert Offenstadt pour participer à la création d’un tout nouveau journal illustré visant une clientèle de jeunes gens. Il s’agira de JUNIOR, quatre pages géantes de BD hebdomadaires importées d’Amérique du Nord. On est alors en 1935. PELLOS assurera la présence française au milieu des produits étrangers de haute tenue : Tarzan, Alley Oop, Red Ryder, etc. Outre FUTUROPOLIS, il créera un Jean-Jacques Ardent au moment de la déclaration de guerre lancée par la France à l’Allemagne. La bande dessinée jouait ainsi son rôle, trop modeste il est vrai, de soutien auprès d’une armée cocardière quelque peu obsolète en face d’une Wehrmacht moderne et revancharde.

 

Les professionnels de la mémoire BD présentent fréquemment des extraits de futuropolis… par contre, Jean-Jacques Ardent demeure presque toujours comme quantité négligeable. C’est donc par esprit de contradiction que nous présentons, ici, un fragment paru dans le numéro 200 de JUNIOR en janvier 1940.

 Junior-numéro-200-année1940.jpg

 

  Pendant l’occupation allemande du pays de Pierre de Coubertin, PELLOS continua son œuvre. Il travailla principalement dans ROBINSON, hebdomadaire doté de huit pages et publié à Nice. D’autres français travailleront en sa compagnie : Pierre Billon, Pommert, Max André d’Azergue… Pommert mériterait d’être redécouvert.

 

Avec Compagnon MICHEL, Pellos conforte sa position d’auteur de BD où le sport tient une place essentielle. Et, dans ce cas, c’est l’alpinisme qui occupe le terrain, c.a.d. la montagne.

 

À cette époque, Pellos dut faire une concession aux directives politiques énoncées par le gouvernement du Maréchal P. dans le domaine des journaux populaires. Cette concession consistait à renoncer à utiliser des bulles et autres fumettis dans lesquelles et sous l’influence américaine, étaient enfermés les paroles, les dialogues des personnages.

 Robinson-3-octobre-1943.jpg

  

Contrairement à plusieurs de ses collègues français en BD, Pellos ne fut pas inquiété par une épuration gaullisto-communiste appliquée après la disparition de la Kommandantur et de ses collaborateurs trop zélés. Il continua son art de plus en plus spécialisé dans les séries sportives : le ski, la boxe, le cyclisme, le football. Toutefois l’escrime et le tennis n’attirèrent pas le style magistral de son graphisme aussi hâtif qu'enthousiasme.

 

 

Zorro-numéro-238-année-1950.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans Zorro, : Et vlan ! prend ça dans la tronche ! Tricheries, calomnies, dopages, rancunes et menaces de mort, Pellos ne nous épargne rien du monde « vertueux » des sports en tout genre.

 

 

Aujourd’hui, les BD ne sont guère publiées que sous la forme d’albums périodiques. C’est dire que le scénario et le dessin sont entièrement complets lorsque l’histoire est mise en vente par l’éditeur. Tel n’était pas le cas pendant les décennies passées de notre jeunesse, celle de mon père et la mienne. En bas de page, le récit portait la mention « à suivre ». Les dessinateurs travaillaient souvent une planche hebdomadaire sans réellement prévoir quel aspect ils donneraient à celle de la semaine à venir. Parfois un problème social rendait momentanément impossible la livraison de la planche à l’imprimerie – grèves SNCF ou encore grèves des services postaux. - Mais reconnaissons que de tels manquements restaient rares, très rares.

 

Il y eut le cas d’une absence quelque peu spéciale survenue à PELLOS lui-même.

 Zorro-numéro 47, année1953.jpg

 

Chapeautés par cet article édité dans le numéro 47 de la Nouvelle Série de ZORRO, année 1953, les derniers mots de notre commentaire seront pour rappeler que Pellos reçut le prix d’Angoulême en 1976.

 

Docteur Jivaro

 

 

07/07/2015

Epreuve cycliste - 3e étape

 

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Images capturées dans la BD « Chouchou, Roi de la Petite Reine », année 1951 et dans ZORRO, 22 rue Bergères – Paris. Le directeur en était Jean Chapelle.

 

Hier, pendant l’étape Anvers-Huy, la chute collective d’une vingtaine de cyclistes du Tour de France 2015, nous a brusquement remis en mémoire le grand talent de PELLOS, dessinateur omniprésent dans toute l’imagerie française des années 30, 40 et 50.

 

Samedi prochain, notre rubrique « Les Tarzanides du Grenier » sera pour ainsi dire consacrée à PELLOS, bédéïste sportif.

 

 

04/07/2015

Les Tarzanides du Grenier n° 116

 

Quelques-unes des bandes dessinées françaises traitant de fiction, posèrent un problème à plusieurs de leurs illustrateurs : comment réussir le dessin de l’atterrissage d’une fusée ?… Aucun exemple réel n’existait dans l’immédiat après-guerre 1940-1945 ; si bien que la seule référence était ?… Était les fusées fabriquées par l’ingénierie nazie, celle des V1 et V2, lesquels ne reprenaient contact sur le terrain que pour y causer le plus de dégâts possible.

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L’humoriste Calvo animalise un V1 de l’armée allemande pour le deuxième fascicule de « La bête est morte », une interprétation dérisoire de la Seconde Guerre Mondiale et dont la narration est rédigée par Dancette.

 

Lorsque Pierre Mouchot (1947) envoie son impitoyable FANTAX combattre le WERWOLF, le moment arrive où il faut faire entrer à bon port la Rheintochter, une Walküre d'acier supersonique.  Mouchot freine la vitesse de l’engin au moyen de six parachutes géants, puis la fusée est soigneusement aspirée par un « énorme tube » jusqu’à son hangar souterrain.

 

 

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Quant au dessinateur Souriau lorsqu’il réalise en compagnie de Maurice Limat un Alain Météor pour le journal TARZAN n° 208 de 1951, il ne se fatigue pas les méninges : l’astronef pique du nez comme pour se planter dans la piste de réception.

 

 

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Visiblement aucun des artistes n’a voulu faire basculer la fusée pour que celle-ci se pose bien stable sur sa base.

 

De son côté, SUPERMAN, lorsqu’il utilise un bolide interplanétaire, l'utilise de façon clandestine et paresseuse ! Tout au moins dans le numéro 6 du 18 juin 1947 de l’hebdomadaire L’ASTUCIEUX.

 

 

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Docteur Jivaro y pense tout à coup : c’est dans le numéro 48 du 7 avril 1948 de L’ASTUCIEUX que commença un épisode des exploits de TARZAN. Et c’est pendant la journée du numéro 59 de 1948 que TARZAN se détourna des avances amoureuses que lui adressait la perverse N’Ani, reine de l’empire des diamants.

 

Ainsi, mon enfance bridée par la scolarité découvrait-elle la spécificité de TARZAN refusant toute étreinte charnelle. Plus tard, la chasteté souvent attribuée à ce TARZAN me donnerait à penser à quelque infirmité par laquelle le personnage payait sa qualité de héros.

 

 

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Docteur Jivaro

(pas fatigué par N'Ani mais par le record de chaleur sur Montluçon)

 

 

27/06/2015

Les Tarzanides du Grenier n° 115

 

Doc JIVARO se préparait pour un article Bédé relatif à RAHAN, lorsqu’il apprit la publication soudaine d’un nouveau numéro 1 de PIF, le clébard préféré des anciens lèche-cul du Politburo Soviétique.

 

« Nouveau numéro 1 », effectivement, puisque le premier des premiers numéros fut publié en mars 1969. Un deuxième numéro 1 fut ensuite mis en vente et sa numérotation cessa en 2009. Et voici que pour cette dernière semaine de juin 2015 un troisième numéro 1 de PIF s’expose chez nos marchands de journaux pourtant de moins en moins fournis en bandes dessinées.

 

Nous devons à ARNAL (1909-1982) la truffe rondouillarde de PIF. Mais quelque temps avant, le même Arnal avait inventé Placid et Muzo, l’un ours, l’autre renard, pour illustrer avec des gags bien pépères la page de présentation de VAILLANT, hebdomadaire né en 1945.

 

Comme PIF, VAILLANT était placé sous la stricte surveillance des camarades marxistes. Ce qui explique que nous n’étions pas étonnés de retrouver Placid et Muzo sur quelques-unes des pages de l’Almanach du Parti Communiste de l’année 1948.

 

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Si vous ne connaissez pas VAILLANT « le journal le plus captivant » et que l’éventualité d’avoir à en acheter les 888 numéros authentiques rebute votre porte-monnaie, procurez-vous « Histoire du Journal et des Éditions VAILLANT », récapitulatif imprimé en 1978 pour le compte de Jacques GLÉNÂT. Henri Filippini en fut l’auteur qui ne se gêna pas de rappeler les conflits internes qui opposaient les artistes dessinateurs et le patronat communiste du quotidien l’Humanité.

 

 

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Rahan est un Tarzanide créé par LECUREUX et CHERET et cela malgré l’hostilité politique que le parti de Staline manifesta contre l’impérissable personnage de E.R. Burroughs. Car TARZAN est immortel comme le sont tous les héros fictifs qui naissent d’une idée et non pas du ventre d’une femme.

 

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Non, non ! il ne s’agit pas de Rahan. Cependant, il s’agit d’un dessin de Cherèt. Cherèt s’essayant à réussir une attitude caractéristique donnée à Tarzan par Hogarth.

 

 

Est-il nécessaire de rappeler que le bel aspect physique de RAHAN n’offre pas de ressemblance avec la physionomie de nos ancêtres lointains, véritables « fils des âges farouches », eux, et qui s’abritaient dans des cavernes, garnissant les parois de peintures animalières dont la signification nous reste méconnue.

 

A ce propos, question : comment expliquer que dans l’art pariétal d’Altamira les cerfs, les aurochs et autres quatre pattes sont seuls représentés, tout arbre ou tout élément minéral étant absent ? et c'est pareil pour la gente à bec et à plumes, comme si nos hommes de la préhistoire n'avaient jamais vu d'oiseaux.

 

Docteur Jivaro