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28/05/2016

Les Tarzanides du grenier n° 214

 Qu’en effet, voici la surprise du chef : les romans TARZAN signés de E.R. Buroughs furent en 1954 les seules écritures capables de rivaliser avec celles de la BIBLE du point de vue des ventes en librairie.

 C’est du moins ce que rapporte en page 7 de son numéro 5 l’hebdomadaire LES HISTOIRES ILLUSTRÉES publié en journée du 3 juin 1954.

 Et, tiens ! Profitons-en pour rappeler que contrairement à ce que nous racontent les églises, la BIBLE n’est pas un livre chrétien.

  

Bible-Tarzan.jpg   

 

Les Histoires Illustrées ne parurent que pendant douze numéros sur une période de trois mois. L’approche de nos anciennes grandes vacances scolaires (juillet-août et septembre) servit de prétexte pour annoncer l’arrêt de parution de ce titre. Le nombre de ses pages, chaque semaine, était de seize, son prix étant de trente francs. Le nombre de ses pages était de seize, son prix de trente francs. Le choix fut fait de colorier toutes les pages mais en restreignant à un seul rouge et un seul bleu l’imprimerie, les nuances étant appliquées par des jeux de trames. Ensuite et à partir du numéro cinq, le jaune fut ajouté mais sans réussir de mettre du soleil sur un guéret décidément morose.

 


Les-Histoires-Illustrées-1954.jpg      Les Histoires Illustrées, N° 1, 1954

 

Les ventes firent défaut. Aucune des bandes dessinées n’était capable de concurrencer la production des éditeurs rivaux. Bill Jack l’aviateur ne faisait pas le poids en présence du Buck Danny de SPIROU ; et Jehan Le Bachelier amenait à regretter la disparition de Roland Prince des Bois, chevalier français en lutte contre les rejetons d'Ysabeau de Bavière.

Dans leur dernier numéro (le douzième) de juillet 1954 Les Histoires Illustrées imprimèrent sur cinq pages une aventure de BOB en s’efforçant d’insuffler un sang neuf parmi des séries poussives. Hélas ! le lettrage sagouiné et les dessins partiellement imités de ceux de Hogarth quand Hogarth animait l’épisode « Tarzan sur l’île de Mua-Ao », n’eurent évidemment pas de succès.

 En janvier 1956 Madame Jacquier, ancienne gérante des Histoires Illustrées faisait paraître avec pour directeur Claude Jacquier, un Johnny Texas de 32 pages mensuelles pour une durée de 53 numéros.

 De ce Johnny Texas, Docteur Jivaro espérait présenter la couverture numéro 1. Mais le désordre de ses collections est une réalité que d'éventuels biographes les moins cléments auront plaisir à dénoncer. La couverture du numéro 2 servira de remplaçante.

 

Johnny-Texas-1956.jpg

 

 

 

Les Histoires Illustrées et Johnny Texas étaient édités et imprimés par le Puits-Pelu, médiévale présence dans la cité de Lyon. Je viens d’écrire « Pelu » et non pas « Velu ». C’est dire que je ne tiens pas à aggraver la lubricité des citadins qui vont en famille ouïr le brame du cerf dans la presqu'encore légendaire forêt de Tronçais.

 

 Doc Jivaro

 

 

14/05/2016

Les Tarzanides du grenier n° 212

 

Du phénomène TARZAN, les vrais collectionneurs sont des maniaques dénués de tout sens du commerce. Nous les voyons capables de payer trop cher un bout de papier imprimé à l’effigie de leur marotte, qu’ensuite ils n’oseront jamais revendre même pour un bénéfice. Et c’est aussi par une sorte d’éclectisme masochiste qu’ils s’offrent autant des œuvres célébrant leur favori que d’autres œuvres le dénigrant jusqu’au ridicule.

 

Sûrement inconnu de vous tous, professionnels ou amateurs, voici :

 

 

Tarzan,BD,bandes dessinées anciennes,parodie Tarzan,phénomène mondial Tarzan,

 

Outre la photocopie pleine page servant de couverture à cette historiette humoristique, Doc Jivaro garde cinq autres photocopies jumelles des cinq pages originales dessinées à l’encre de chine.

 

Le nom de l’auteur est rendu illisible par sa signature. Cependant on devine que le paraphe se termine par le nombre 81. Un grossissement – loupe en donne certitude : il s’agit bien de l’année 1981. Une preuve peut être est dans la deuxième image de la cinquième page, où nous lisons une inscription en caractères gras : « Le Grand Débat ». En effet, l’année 1981 fut marquée par la confrontation télévisée entre Mitterrand et Giscard d’Estaing.

 

- Je n’aime pas beaucoup ces manières, je ne suis pas votre élève …

 

Le Doc Jivaro auto proclamé que je suis, profite de cette réplique pour rappeler que les promesses politiques servent toujours à piéger un électorat mais que les bananes servent parfois à engraisser un TARZAN jusqu’à le rendre incapable de passer dans l’intervalle de deux des barreaux d’une cage.

 

C’est le sujet comique raconté par « Comment capturer un TARZAN ».

 

Ryal

 

 

07/05/2016

Les Tarzanides du grenier n° 211

 

Sans doute l’avez-vous oublié – ou alors, jamais connu. En tout cas le voici : KAZAR en son premier numéro.

 

Kazar,Quazar,Erédite,Presse de la Cité,Cheret,Conan le Barbare,Rahan,Hubert Reeves,Héroic Fantazy

 

 

Recherchant un titre percutant, le choix se fixa sur le nom d’un formidable objet lumineux que des astronomes à tête savante venaient de découvrir loin, loin dans les espaces intersidéraux et auquel ils avaient attribué le nom de QUASAR.

 

« A fort décalage sur les rouges et émettant des ondes radio, chaque QUASAR produit une énergie supérieure à un millier de galaxies ordinaires » ...J’ai lu quelque chose sur ce sujet mais, par prudence pour mon hygiène de vie, sans m’attarder sur un tonnage d’équations non-transportable par ma cervelle de mulet.

 

Orthographié autrement mais en gardant une résonance de lecture française, KAZAR fut une BD éditée à peu près vingt années après que l’Éditeur Artima ait cédé (1962-63) ses parts de marché à un Arédit dépendant des Presses de la Cité.

 

Dépôt légal daté de 1982, KAZAR se laissa entraîner par des aventurlures alors en vogue : L’Héroic Fantazy, Le Gore saignant et les histoires préhistoriques revisitées par l’affabulation écolo, entre RAHAN né de Lecureux et Cheret, ou encore avec CONAN le Babar … Pardon : CONAN le barbare. Les enfants disent aussi : le Barbant. Les enfants sont méchants.

 

KAZAR ne disposa que d’un fil de vie tôt coupé net : six numéros, en tout et pour tout, pas un de plus. Un trou de gnome dans une carrière immense ouverte par des brutes géantes toutes dotées de biceps dopés à la gonflette de chez Bibendum.

 

KAZAR ? une revue BD fragile, vulnérable. Ses pages ne sont pas pliées en deux pour être agrafées en cahiers : elles ne sont que coupées à leur charnière et maigrement collées à moindre coût de fabrication. Vous les tournez quatre fois, elles se détachent les unes des autres pendant qu’entre vos mains disparaît le journal.

 

Comme quoi, un KAZAR n’est pas ce que croient les astrophysiciens balayant de leur balai mathématique toute une « Poussières d’étoiles ».

  

Ryal

 

30/04/2016

Les Tarzanides du grenier n° 210

Un objet fugace publicitaire, annonçant aux enfants en l’âge de lire que tel ou tel nouveau journal de divertissement leur était proposé en dehors de l’école.

 

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Feuille volante imprimée recto verso, dite feuille de lancement. 1948.

 

Inattendue, la distribution se faisait par un colporteur mal vu de nos instituteurs. A quelle heure ? Généralement onze heures trente, lorsque les gamins s’enfuyaient retrouver leur niche familiale. Socialement parlant, il y avait aussi une minorité d’entre eux qui restait coincée dans une cantine municipale. C’était rue Mondétour … Je me trompe ? j’y fus emmené une ou deux fois, quand maman se reposait au sanatorium Marie Mercier. Je me ra-pelle la pleine louche d’une plâtrée de petits pois trop gros qu’il fallait bouffer en vitesse sans mâcher avant que ça refroidisse – classique, non ?

 

L’INTREPIDE, un hebdomadaire dont l’originalité consistait en la mise en bandes dessinées de films.

 

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N° 1 première année. 1948

 

 

En pleine page quadrichromie, un TUMAK d’après une production américaine relayée par les films français Marceaux. C’était Victor Mature … On le reconnaît quelque peu avec sa paire de lèvres assez épaisses dessinée par Poïvet, celui-ci alternant d’autre part avec Lucien Nortier (Les Pionniers de l’Espérance pour l’hebdo VAILLANT). A l’intérieur de l’Intrépide nous appréciâmes aussi ROCAMBOLE d’après le film de J. de Baroncelli. Les images BD copiées sur photos nous impressionnaient réussies par Cazanave. Il y avait aussi un ZORRO, rapporté par les films Koster ; encore un personnage venu des américains et dessiné par Bob Dan dont le nom véritable était Dansler.

 

- Et en plus ?

- En plus, ce fut plus tard : l’Aigle des Mers, film de la Warner, joué par un Errol Flynn dont on a souvent souligné qu’il jouait à ses débuts selon le jeu de Douglas Fairbanks.

- Et encore ?

- Et encore, toujours côté cinéma, une « Tempête sur le Bengale » transmise en BD par Souriau. En attendant un « Secret de Monté-Cristo », film de Claude Dolabert, talentueusement imagé par Cazanave, lequel de Cazanave réalisait un possible chef d’œuvre de BD en compagnie de Marijac lorsque tous les deux exhibaient leur ... ? Leur nécrophage Vampire des Caraïbes dans Coq Hardi.

 

Toutefois, par la suite de sa publication, L'INTREPIDE abandonna les transcriptions en BD de films à succès.

 

Abandonna mais pas totalement. A preuve : en 1952, dans le numéro 130, Le Rallic entreprenait une version BD du Fanfan la Tulipe de Christian-Jacque dans lequel Gérard Philippe reprenait la gestuelle acrobatique et souriante de Hérol Flynn, lequel avait prolongé celle de ... (relire au-dessus).

 

Ah ! J’allais oublier. L’INTREPIDE ne naquit pas en 1948, contrairement à ce que pourrait laisser supposer cette brève rubrique. Car le titre de ce journal pour les jeunes garçons date de l’entame du vingtième siècle : 1905.

   

Doc Jivaro (MFCL)

 

 

23/04/2016

Les Tarzanides du grenier n° 209

 

 

Présentement, t’aujourd’hui, les relations pacifiées entre le cinéma et la bande dessinée ne sont plus mises en doute. Chacun d’admettre que des films sont inspirés par l’imagerie des « petits mickey » tandis qu’à l’inverse des narrations en images ne sont que des versions dessinées de personnages et de situations cinématographiques. TARZAN – précurseur décisif – apparut d’abord sur l’écran des salles obscures avant de se mondialiser par la multitude de journaux illustrés.

 

La revue CINÉMA 71 consacra son double numéro 159 de septembre et d’octobre, aux relations de plus en plus évidentes que les films et les BD entretenaient pour fidéliser, chacun de son côté, un public disposant de plus en plus de congés payés. L’un des rédacteurs cinéphiles : Claude BEYLIE, posa d’emblée la question simple qui résumait la défiance qu’alors les officiels de la Politique et de la Culture manifestaient à l’encontre de nouvelles œuvres créées en dehors des arts traditionnels : « La bande dessinée est-elle un art ? »

 

 

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Le connaisseur et sa concurrente la connaisseuse (n’oublions pas nos n’mies les femmes) identifient d’emblée le valeureux FLASH GORDON ; que les enfants de chez nous assimilèrent sous l’appellation francisée de Guy L'éclair.)

 

 

Lorsque je voyageai jusqu’à Bourges pour entrer dans l’École des Beaux Arts appliqués à l’Industrie (une blague, non ?) la bande dessinée existait MAIS … Mais précisément et à contrario parce qu’elle existait il fallait la répudier en totalité, comme pour la rendre inexistante d’exister. Le plus vieux de nos professeurs, celui dont nous respections l’expérience autant due à l’âge qu’au talent, me surprenant à crayonner à la va-vite plusieurs tronches de cow-boys sur un coin de papier, m’assomma d’une phrase décourageante : ne gaspille pas ton don avec des guignols comme ça ! … Vlan ! c’était sabré. Vlan ! c’était terminus tout le monde descend ! A part le profil grec rapporté d’un bas relief de Phydias, ou encore le trait « enveloppant en ne conservant que des indices significatifs » dans le style Raphaël, aucun autre modèle n’etait valable, affirmait on, pour exercer votre regard et votre main. J’étais pourtant en 1959. Je n’étais pas en 1814.

 

Vers la fin de 1948, l’éditeur Del Duca, maître des domaines du roman photo et de la presse du coeur, lançait sur le marché le premier journal illustré hebdomadaire groupant des séries BD entièrement réalisées d’après des films applaudis par la vogue populaire.

 

Docteur Jivaro, la semaine prochaine, s’il n’est pas mort d’une indigestion de fraises importées du Maroc, bavardera sur le cas de L’INTREPIDE, hebdomadaire dont la pagination faisait la part belle au cinéma transcrit selon la manière d’une bande dessinée.

 

 

Doc Jivaro (MFCL)

 

 

16/04/2016

Les Tarzanides du grenier n° 208

 

 

Figurez-vous qu’il existe une « Collection 13 » de bandes dessinées mise sur le marché de l’année 1946. Les « Éditions Paris-Solde » en assuraient la production sans un tambour, sans une trompette, chaque numéro étant écoulé au prix de 5 francs de l’époque.

 

Par comparaison et toujours en 1946, l’hebdomadaire TARZAN (de retour après quelque cinq années d’absence) se commercialisait au prix de 10 francs. Les BD qu’il exposait étaient d’une qualité fort supérieure à celles éditées par PARIS-SOLDE, cela va sans dire.

 

Veangeance-des-Thugs.jpg

C’est l’orthographe qui doit tirer « Veangeance » des Thugs – Tueurs religieux.

 

Aucune image n’est signée. Le scénario, plus bref qu’un Pépin, reste aussi anonyme. En fait, il ne s’agit que d’une grande feuille à l’italienne et de dimensions 65 X 25 cm pliée perpendiculairement en deux sur sa longueur. Les vignettes sont rapetissées afin d’en faire tenir un bon nombre sur trois pages.

 

Mystère-Commodore.jpg

Lecture ouverte du « Mystère du Commodor »

 

Les exemplaires ne sont pas numérotés. Ce qui permet à certains marchands « en ligne » d’à présent de proposer tel ou tel exemplaire comme étant numéro 0 et, donc, faire croire qu’il est rare. Ainsi pour le titre « Le mystère du Commodor » ou encore pour le titre « Infernal complot » le prix pouvant grimper jusqu’à 10 euros chaque. Libre à vous de jouer au dindon.

 

Docteur Jivaro ne détient que 11 exemplaires de cette « Collection 13 ». Un lot d’occasion qu’il trouva, il y a longtemps « au cul du camion », sous l’éclairage remuant d’une lampe de poche, quand la nuit n’en finissait pas de reculer l’arrivée de l’aube sur le marché aux Puces de Montreuil.

 

 

Doc Jivaro (MFCL)