23/08/2014
Les Tarzanides du grenier n° 77
Toujours protégées par l'intransigeant copyright Edgard Rice BURROUGHS, voici dans le volume numéro 1 (année 2004) de l’Éditeur SOLEIL, quelques unes des planches BD de TARZAN traduites en français.
Nous laissons de côté le scénariste Roy Thomas – qui ne fait souvent que reprendre en les appauvrissant quelques-uns des épisodes des romans originaux. Et si nous gardons le dessinateur John BUSCEMA ce n'est qu'à regret.
Une couverture toute endeuillée. Le héros mutilé de quasiment quatre doigts de sa main gauche, à cause d'une intensité égale entre le noir de la page et l'ombre des phalanges.
La jungle imaginée par BUSCEMA manque singulièrement d'arbres et, pour le coup, manque de feuillages. L'influence exercée par Joé Kuber est détectable autant dans la figure du fils de Kala que dans la verticalité et la répartition des images. Enfin, ce n'est qu'un Tarzan trop grimaçant, toutes dents sorties comme s'il était contraint de porter un dentier trop grand pour ses mâchoires.
Tarzan comme rendu fou furieux. Attention ! ! il vient de faire deux bulles et va mordre.
Ma femme surnomme « Westerns dents blanches » toute la production hollywoodienne des années 50 où l'on voit des vachers gominés montant des chevaux qui ruent dans les rues sans jamais laisser du crottin derrière eux. Souvenons nous : l'acteur Burt Lancaster battant tous les records publicitaires du dentifrice dans Vera Cruz – 1954. Ah ! Le grand sourire de son casse-noisettes blanchi artificiellement.
Me semble que Soleil Culture Comics n'édita que 3 volumes BD ayant pour dessinateur John BUSCEMA en guise de marionnettiste de Tarzan. Les collectionneurs perdent peu s'ils ne les possèdent pas. Mais il est vrai qu'ils perdent encore moins en les possédant.
Docteur Jivaro
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16/08/2014
Les Tarzanides du grenier n° 76
Lothar - bis -
Effectivement, Lothar est bien le roi d'une tribu africaine présente dans les BD ! (année 1950 et n° 163 de DONALD). Or, Lothar se maintient en même temps comme garde du corps de MANDRAKE, homme blanc tout en élégance civilisée avec son haut chapeau emblème du capitalisme depuis la seconde moitié du XIXe siècle occidental.
Devons-nous en conclure que même un roi de noirs ne mérite qu'une place de serviteur auprès de tel ou tel personnage blanc ? C'est ce que durent penser des politiciens pour qui le racisme ne peut exister qu'à sens unique : le blanc dévalorisant le noir. D'autant que dans cette BD américaine les créateurs Falk et Davis attribuèrent à Lothar un équipement vestimentaire vaguement inspiré des mœurs de l'époque coloniale en Afrique Sub-Saharienne. Une peau de léopard couvrant la poitrine et le dos de l’athlète black, semblait attarder celui-ci parmi les « sauvages » animistes d'avant la venue des arabes monothéistes porteurs du sabre de l'Islam.
En conséquence la présence domestique de Lothar parut témoigner d'une nostalgie de l'esclavage tel qu'il était autrefois pratiqué dans les États du Sud précédant la dite Guerre de Sécession. Il fallait donc délivrer Lothar. On le délivra en le supprimant vers la fin des années 1970. Il avait eu un rôle essentiel ; il n'en eut plus aucun.
Lothar s'improvisant
Tarzanide
Les premiers exploits de Mandrake-Lothar furent réimprimés en 4 volumes par les Éditions des Remparts, année 1980. Ils débutent par la planche du 2/03/1935 où nous apprécions une panthère noire prénommée Rhéta, que le magicien métamorphose en une jeune femme aguichante que nous apprécions mieux encore – Oh ! Oh !
Docteur Jivaro
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26/07/2014
Les Tarzanides du grenier n° 75
Ce samedi, quel Tarzanide présenter ? Après avoir oscillé entre Kromagoul et Jim la Jungle, Doc Jivaro s'est décidé pour un troisième élu mais pour ainsi dire complètement inattendu des amateurs du genre. Il s'agit de …
… LOTHAR
Oui, le serviteur, le boy noir du magicien blanc MANDRAKE.
Mandrake a forcément pour origine la moyenâgeuse Mandragore, plante réelle mais a laquelle nos aïeux attribuèrent follement moult miracles et malédictions.
Du n° 102 de Hop Là ! en 1939.
A l'époque quel devin annonça 1940 et la suite cataclysmique ?
Loyal, courageux, costaud comme Hercule et chaste comme Perceval, LOTHAR n'en est pas moins un cachottier de première classe. Il est en vérité le roi secret d'une des plus importantes tribus africaines telles qu'on les invente dans la bande dessinée,.
Nous vérifierons en fin de semaine prochaine.
Tout en vous soutirant un dépassement d'honoraires,
Docteur Jivaro vous salue bien.
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19/07/2014
Les Tarzanides du grenier n° 74
L'éphémère, tel aurait dû être le surnom dépréciatif de Roll, prétendu « Roi des détectives » et dont les aventures simplettes étaient éditées dans JEUDI MAGAZINE, année 1946.
En une seule page précipitamment bouclée bâclée.
Planche dans le numéro 13 du 29 août 1946.
Et pourquoi ranger ce héros zéro parmi nos tarzanides ? Tout simplement parce que les mouvements corporels de ce minus ne sont que les décalques vulgaires de mouvements que Burne Hogarth créa pour TARZAN dans son épisode fameux d'originalité graphique : Peuple de la mer et Peuple du feu. Hogarth s'y délivrait enfin des préoccupations documentaires de Harold Foster, son prédécesseur, et s'orientait vers une gestuelle théâtrale devenue célèbre mais dont l'appartenance à la bande dessinée demeure discutable.
Un écolier, rue Voltaire, me donna à connaître JEUDI MAGAZINE, alors que je touchais à mes huit ou neuf ans. Je tais son nom sans me retenir d'indiquer que ce nom est à l'opposé de grand. Cet enfant habitait rue Albert Thomas. Mais nous pouvions parvenir à son domicile par une petite cour arrière que je suppose être encore accessible aujourd'hui par la rue de Montcourtais.
Une femme revenant de faire ses courses aux abords de la cité Pierre Leroux, empruntait de temps en temps ce passage. Cette dame tenait un petit bar rue de Bretonnerie. Alain Bisson dit brièvement s'en souvenir dans La Semaine de l'Allier on line (24-05-2013).
Il s'y rappelle aussi une imaginaire grande Micheline dont je me demande s'il ne s'agit pas plutôt d'une vraie grande Marcelle, prostituée dont mon père racontait qu'elle fut heurtée par un véhicule alors qu'elle s'adonnait au stop sur la route conduisant à Néris-les-Bains.
Mais où sont les neiges d’antan.
C'est avec son numéro 51 du Jeudi 22 mai 1947 que le titre JEUDI MAGAZINE se changea en ZORRO l'homme au fouet.
Docteur Jivaro
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12/07/2014
Les Tarzanides du Grenier n° 73
Dès l'âge de sept ans en 1944, vous pouviez connaître la BD dont la couverture scannée s'imprime ci-après.
C'est Christian Mathelot qui en signa la page 1 les 19 suivantes étant dues à NIEZABYTOWSKI, lequel avait comme francisé son nom en l'accourcissant NIEZAB.
Gaston Niezab, né en 1923, fut un bédéïste abondant dont la graphie n'obtint pas toujours du succès auprès de la jeune clientèle. Il travailla, entre autres, pour l’hebdo PIC et NIC en même temps que les Giffey, Brantonne et Chott (1946) ; jusqu'à ce que le personnage PETIT RIQUET, inventé par Albert Bonneau, lui assure une continuité de production mensuelle durant une dizaine d'années – 258 numéros. Ses dessins en couleurs de couvertures sont particulièrement demandés.
Choisi au hasard, donc pas choisi dans un désordre d'anciennes publications voici le numéro 231, année 1957, de Niezab.
Longtemps avant et éditée par SEV dont le logo en losange s'orne d'un cimier phallique provocateur, l'illustration intitulée « L’Invincible Amazan », permit à Christian Mathelot (1923-2013) d'apporter la preuve qu'un dessinateur autodidacte peut tenir crânement sa place dans la hiérarchie de professionnels parfois autoproclamés. Surtout que l’œuvre majeure de Mathelot, réalisée en BD pour COQ HARDI et inspirée des mémoires de Pierre Clostermann, reste « Le Grand Cirque » dont les 34 planches hebdomadaires furent assemblées en 1950 pour former un seul ouvrage paru chez FLAMMARION.
Pour L'Invincible Amazan, Gaston Niezab se chargea de mettre en bandes dessinées une histoire racontée par Voltaire et dont l'action se déroule dans la Babylone antique tant mal vue par les tribus d'Israël. La mise en page de six ou sept images qu'un trait à peine épais sépare insuffisamment entre elles, à de quoi décourager un enfant adepte des X Men et autres Mangas. Idem pour la coloration binaire limitée à un rouge et un bleu vaguement nuancés entre saturation et tramage.
Si j'en crois quelques uns de ses biographes, Gaston Niezab décéda en 1955. Ce qui n'empêcha pas ses dessins de paraître encore en 1957, assurant la suite des aventures du reporter PETIT RIQUET jusqu'à la fin de sa pellicule. Que voulez vous ? Nous supposons que l'artiste prépara tout un stock pour les temps futurs
Docteur Jivaro
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05/07/2014
Les Tarzanides du Grenier n° 72
L'E.L.A.N. de Mister x
L'ayant aperçu à l'étalage des journaux dans le bar « Le Miscailloux », mon père acheta ce numéro 3.
- Tiens, je parie qu'il va te plaire, me dit-il en posant l'illustré sur mon assiette, dans le creux ou ma mère, qui était aussi ma maman, s’apprêtait à verser le potage.
Je tendis ma main pour saisir Mister x quand une autre main l'envoya promener sous la table. Maman refusait de jouer le jeu. « T'as fallu plus d'une heure pour acheter un paquet de cigarettes à deux pas de chez toi ? qu'elle lança à Papa qui délaçait ses chaussures. C'est pour faire excuser ton retard que tu ramènes ce guignol ? Je ne marche pas ! ».
Je ne connaissais pas Mister x à califourchon sur la nuque d'un stégosaurus façon BD. Nous étions en juin 1951, mes neuf ans ne sonneraient qu'en décembre.
Dans notre École Primaire, on ne cogitait pas la mathématique. J'avais déjà questionné Papa : Pourquoi Colonel x ? - Parce que, justement, on ne le connaît pas. On ne sait pas son nom véritable. C'est le personnage mystérieux, c'est l'inconnu. Et x c'est l'inconnu en algèbre. Papa en savait des choses … Mais Papa fumait beaucoup, beaucoup trop !
DOCTEUR JIVARO ne dispose que d'une dizaine de Mister x. Dont trois publiés en format « à l'italienne ». Exemple ci-dessous :
L'effet visuel est trompeur mais les formats dits « à l'italienne » sont de dimensions identiques à ceux des formats, disons : « à la française ». Simplement les textes et les images se trouvent imprimés parallèlement au plus long côté du rectangle.
On donne généralement les années 1948 à 1951 pour l'activité de la Collection E.L.A.N. Plusieurs titres parmi lesquels Jack Jim et Jo, Dynamite (dessins Markus), Jim l’Éclair … Mais c'est surtout Maya, non pas Maya l'abeille, non pas Maya le maya mais Maya le Sioux qui, illustré par le désormais contesté Mouminoux (Guy Sager), attire la curiosité des collectionneurs. C'est lui qui, toujours pour E.L.A.N., inventa la couverture du numéro un de GONG du 10 avril 1950.
Ce bi-mensuel qui se voulait prometteur ne fit qu'une apparition fugitive.
Donc, aucun Tarzanide aujourd'hui ? C'est ça : aucun.
Docteur Jivaro
16:06 Publié dans Arts, BD, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bandes dessinées anciennes, bd, dimitri mouminoux, guy sager, mister x, tim l'audace, collection e.l.a.n.