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31/08/2019

Tarzanides n° 372

 

Samedi et dimanche, deux jours pour terminer la semaine et deux jours pour que triomphe la grande braderie dans Lille. Mais sans que nous nous y rendions mon épouse et moi. Car j'en ai fait comme le serment : tant que Madame la Maire n'y sera pas bradée, nous n'irons pas.

 

Pour les collectionneurs de vieux journaux, les braderies peuvent être l'occasion de trouvailles bien intéressantes. C'est pourquoi en 1985, l'après-midi d'un dimanche du mois d'août à Châteaudun, j'achetais pour cinquante francs un recueil de contes réécrits à partir de textes de la Comtesse de Ségur.

 

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Imprimés en Belgique et édités par Gordinne en 1935 les récits de ce recueil demeuraient inaccessibles à mon petit âge. Vous saviez lire vous à l'approche de vos cinq ans ? Alors je me régalais des illustrations vivement colorées et je recourais à ma mère pour la compréhension des histoires.

 

- Maman ! Maman, lis-moi  Blondine dans la forêt des lilas !

- Je vais finir par le connaître par cœur ce livre ! Et d'abord ce n'est pas moi qui te l'ai acheté. D'où vient-il ?

 

Un garçon plus âgé que moi, René, qui logeait comme nous dans une ancienne ferme réaménagée en logements de rez-de-chaussée, me l'avait donné, le livre. C'était ce jeune voisin, qui de temps en temps, me conduisait à l’École Maternelle de la rue Voltaire.

 

Le récit est truffé de symboles : la lenteur d'une tortue pour signifier un temps interminable, une rose de volupté et un perroquet enjôleur pour évoquer une jeune fille abusée par de méchantes gens, et aussi le père et la mère de Blondine qui meurent victimes de la désobéissance de leur fille, celle ci ne les retrouvant que sous l'aspect fabuleux d'un cerf et d'une biche parlant le langage humain

 

Chaque soir, en me couchant je nageais sous les draps dans un lit d'adulte trop grand autour de mon nombril. J'imaginais que l'une des belles dames en tenue d'apparat m'enfermait dans une cage dont les barreaux étaient les barreaux en cuivre du trop grand lit dans lequel je finissais par me noyer de sommeil. Ici, c'est avouer que ce qui m'impressionnait beaucoup c'était les grandes et jolies femmes, toutes sévères, menteuses, chacune d'entre elles semblant  n'avoir été créée que pour mépriser les hommes.

 

 

BD-Blondine-1935,-pg-12.jpg

 

J'aime à imaginer qu'un psychanalyste du genre de Groddeck (1866-1934) pourrait faire ses choux gras en décryptant les "clés" dont est parsemée l'aventurlure de l'adolescente Blondine.

 

DER STRUWWELPETER

( 1845 - 1876 )

 

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Doc Jivaro

 

 

07/11/2015

Les Tarzanides du grenier n° 187

 

Samedi précédent, une dame parlant couramment le patois françois vint demander chez le presque dernier libraire du vieux Montluçon :

 

- Avez-vous des AGGIE ? Vous savez : une bande dessinée des années 50.

 

J'entendis la demande, je me tus comme mille fois trucidé.

 

AGGIE « la petite américaine » fut inventée par Hal Rasmusson, qui la dessina et dont la parution en vocabulaire français eut lieu dans le disparu hebdomadaire FILLETTE – Jeune Fille.

 

Voici le scanné de la couverture du numéro 1 Pauvre AGGIE (année 1948). Pas vraiment en bon état de conservation. Une enfant marqua en bleu de cinq M. cette première page. Une enfant ? Les enfants n'ont pas cette assurance graphique dans la main. Peut être, alors, une adolescente.

 

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C'était la Société Parisienne d’Édition rue Dunkerque (Paris) qui commercialisait ce produit modeste dérivé du capitalisme d'outre atlantique. La mention « Petite américaine » ajoutée par l'éditeur français, incitait sans doute les gamines de chez Dupont-Durand à se montrer modernes en cessant de porter une jupe pour préférer se culotter du blue jean.

 

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Bande cueillie (oh ! oh!) en bas de la page 33 de l'album n° 1. Ajoutez-lui Monsieur Dindon à col allongé-dressé visible sur la couverture, et ça y est ! vous vous souvenez d'avoir lu quelques-uns des articles allemands signés de Georg GRODDECK (d.c.d. 1934).

 

Doc Jivaro