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14/11/2020

Tarzanides n° 460

 

Péplum baba au rhum

 

 

Lorsqu’en 1963 l’hebdo TINTIN éditait « Les Légions Perdues » j’avais depuis au moins 7 ou 8 ans abandonné les bandes dessinées que les Beaux-Arts nous apprenaient à mépriser en … ne nous en parlant jamais. Côté cinéma d’animation c’était même mutisme. Donc TINTIN et MICKEY aux abonnés absents autant à Bourges qu’à Tours et pareil encore à Paris, rue Bonaparte : Alex Raymond ? Connais pas.

 

 

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« Les Légions Perdues » titre BD réputé des ALIX. Un adolescent imaginé par le talent de Jacques Martin un Martin Jacques à ne pas confondre avec son homonyme célèbre animateur dominical de l’ancienne TV française, souvenez-vous : Y a t’il beaucoup de monde à l’arrêt de Montcuq ?

 

 

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Le dessin d’ALIX appartient à la manière dite « Ligne claire » et ceux qui me connaissent savent que j’apprécie peu ce genre de graphisme qui, à mon avis, convient mieux pour le dessin technique précis que pour le dessin manifestant des pulsions artistiques. Mais ALIX dépendait de la volonté d’un certain Hergé, lequel assurait sa réputation en respectant strictement dans ses travaux le mot d’ordre familial : propreté des locaux et tous les boutons de la chemise doivent être dans les boutonnières. Les aventures d’ALIX ont beau se dérouler dans la Rome antique, donc païenne, celle des héritiers de César, toutes les statues publiques se vêtent d’un slip et les légionnaires portent un caleçon sous leur tunique courte. Toutefois, Jacques Martin dans un portfolio daté de 1983, échappa quelque peu à la pudibonderie à laquelle les éditeurs traditionnels pour la jeunesse, le soumettaient.

 

Preuve qu’il n’est jamais trop tard pour mieux faire.

 

N’empêche ! la cinquantaine d'albums ALIX est parmi les meilleures séries venues du journal TINTIN, autant par la pertinence des scénarios que par le sérieux de la documentation qui en sous tend les péripéties. 

 

 

BD-Avec-Alix,-Casterman-1987.jpg

 

Doc Jivaro

 

04/11/2020

Tarzanides n° 459

 

C’est mon mien !

 

 

Pour le dessin de ce jour, Bar Zing attendait quelque précision fiable quant au résultat prochain du match Biden-Trump. Rien n’apparaissant en ce moment, c’est Doc Jivaro qui prend le relais pour meubler l’espace.

 

Sur nos journaux populaires de BD que nous achetions d’un prix de misère tant beaucoup d’entre eux étaient maigres de quatre à huit pages, quelques gamins écrivaient leur identité comme pour réussir à se les approprier deux fois. C’était, en particulier, une précaution lorsqu’ils les prêtaient à tel ou tel autre garnement en culotte courte du quartier.

 

Nos parents ne se préoccupaient pour ainsi dire jamais de nos échanges lorsque ceux ci concernaient des « Petits Mickeys ». Par contre, lorsqu’il s’agissait de nos jouets … papa et maman surveillaient le grain, j’aime autant vous le dire.

 

 

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Généralement, le gamin écrivait au crayon, parfois à l’encre violette son … blaze. Quelques-uns nous semblaient privilégiés : ceux qui utilisaient le tampon de l’entreprise artisanale familiale. Par exemple : sur la couvrante d’un FANTAX, année 1948, peu lisible il est vrai. On y détecte à peine Olivier quelque part dans Montaigut en Combrailles.

 

- Tu veux des INTRÉPIDE ! j’en ai plein, je t’en prêtes. Tu viens chez moi après l’étude.

 

 

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Après l’étude c’est à dire après 6 heures du soir je suivis l’écolier dont le nom ressemblait fortement au mot fortune. Il logeait dans une maison toute proche des cités HLM récemment construites à cette époque passée : les Cités Pierre Leroux. Sa mère nous reçut, me paraissant  d'une corpulence de cinquante soupières cachant la table de la cuisine.

 

- Bonjour Madame.

- Bonjour.

 

Son fils me désigna d’un coup de tête de côté : « Je vais lui prêter mes INTRÉPIDE ».

 

Il apporta un paquet d’illustrés. Je me réjouissais déjà. « Pas la peine de les compter, m'an ! c’est un copain de classe ! il me les rendra ». Vlan ! Il encaissa une gifle carabinée. « C’est moi qui commande ! » dit la mère en commençant de répertorier : un, deux, trois, etc.

 

C’est à ce moment là que je m’aperçus que la maman du garçon ne disposait que d’un seul bras.

 

- Ma mère a perdu son bras pendant la guerre en Espagne, devait m’expliquer Fortunat un des jours qui suivit.

 

Fortunat ! Ça y est ! avec ou sans t à la fin, j’ai prononcé le nom de ce camarade d’école que je n’ai jamais revu depuis plus de cinquante ans.

 

Doc Jivaro

 

23/10/2020

Créé en 1975, disparu en 2006

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15/10/2020

Tarzanides n° 455

 

Z comme ZORRO

 

 

La période comprise entre la capitulation nazie et le vot'en France de la loi de censure datée du 19 juillet 1949, laissa libres les éditeurs de journaux quant au choix des récits et des illustrations destinés à divertir le bon peuple. Il leur suffisait de se conformer aux mœurs communes : pas de pornographie, pas d'incitation à la criminalité. Un comportement public qui de temps en temps et dans des publications destinées à mon enfance laissait parfois filtrer une séquence plutôt créée pour de grands adolescents en âge de copuler. Par exemple en page 5 de l'hebdomadaire JEUDI MAGAZINE, n° 13 du 29 août 1946.

 

 

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Après cette imagerie, je n'allais plus chercher le bébé dans l'un des choux du potager familial.

 

JEUDI MAGAZINE devait réussir un coup fumant : re-créer le personnage de ZORRO le héros masqué californien dont l'acteur de cinéma Douglas Fairbanks s'était fait comme une spécialité en 1920, dans un film muet mais presque bruyant à force de grimaces et d'acrobaties : Le signe de ZORRO.

 

 

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A son numéro 41 du 13 mars 1947 ZORRO remplaça JEUDI MAGAZINE et son succès lui attira les foudres des ecclésiastiques et des communistes : le masque, comprenez bien, risquait de traumatiser les petits écoliers lorsqu'il était porté par un justicier et non pas par un bandit. Malgré cette hostilité, le journal hebdomadaire ZORRO, de grand format 280 x 380 cm, fut publié jusqu'en octobre 1952. Il faisait parti de nos conversations du jeudi et du dimanche dans l'attente de nos trois mois de vacances d'Eté : juillet, août et septembre, qui rendaient les ouvriers et les paysans, c'est à dire le marteau et la faucille jaloux de ces privilégiés d'instituteurs « payés à ne rien foutre pendant trois mois ».

 

Était-ce aussi ça la lutte des classes ?

 

Doc Jivaro

 

11/10/2020

Tarzanides n° 454

 

 

Ça n'va plus bouillir !

 

 

Imprimé en 1954 à Clermont-Ferrand mais édité sous la responsabilité du parisien Jean Chapelle, ce numéro UN de ZAPPY ne nous a pas laissé de souvenir.

 

 

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Couverture non signée probablement due à Oulié.

 

 

Et d'abord pourquoi « Zappy » ? probablement à cause de la célébrité populaire d'un Zappy Max, amuseur, bavard, sur Radio Luxembourg. Ceux et celles de mon âge connurent ÇA VA BOUILLIR, non ? Cette émission radio-phonique qui allait donner une bande dessinée en 1959 dans le journal PILOTE.

 

Cependant ZAPPY, 132 pages pour 65 frs anciens, ne contient que de courts récits en images qui ne sont que des rééditions de quelques-uns des bédéistes ayant commencé leur carrière à partir de la seconde moitié de la décennie 1940 : Melliès, Roubinet, Bastard … Et, ici, c'est Bastard qui se taille la part du lion : sur les six BD de style « réaliste » quatre sont signées Bastard. Tous les vrais amateurs de bandes dessinées anciennes connaissent ce gaillard qui débuta peut-être comme bûcheron avant de devenir créateur de l'une des séries les mieux réussies dans l'ancien journal dominical VAILLANT : Yves le Loup.

 

Les collectionneurs avancent que 17 numéros ZAPPY furent publiés. Doc Jivaro avait complètement oublié qu'il n'en possède que deux qui font quatre avec les deux noyaux dont la nature l'a dotés.

 

Doc Jivaro

 

04/10/2020

Tarzanides n° 452

 

Dans l'immédiat après second conflit mondial la production de bandes dessinées recommença sur l'ensemble de notre territoire national alors que quatre années d'occupation allemande l'avait d'abord limitée à la « zone sud », principalement dans la ville de Nice.

 

En 1949 les éditions « Vaillant » d'inspiration communiste mettent en vente pour la jeunesse un numéro « CAMERA 34 ». Celui-ci compte 80 pages hors sa couverture. Les collectionneurs qualifient ce titre « Premier format de poche de bandes dessinées françaises ». Effectivement ses dimensions 13,5 X 18 cm étaient bien modestes comparées à celles, assez géantes, de nos autres journaux illustrés.

 

 

Pocket-BD-Caméra,-1953.jpg

En voici une polissonnerie, camarades !

 

Très rapidement, cette même année 1949, l'éditeur Impéria concurrence le produit « Vaillant » en publiant à son tour un pocket : SUPER BOY de 100 pages et de format 13 X 18 cm.

 

 

BD Pocket-Super-Boy,-Janvier-1952.jpg

 

 

Caméra 34 limita sa durée de vie à 122 numéros mais Super Boy bénéficia d'une longévité de 402 numéros en deux séries successives. Durant la première série Super Boy, le boxeur Nylon Carter fut le « gros bras » attirant le mieux l'intérêt des écoliers batailleurs du bac à sable. Rambo et Terminator n'existaient pas encore.

 

Doc Jivaro