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09/03/2013

Les Tarzanides du grenier (n° 25)

PELLOS

Athéniens ! s'exclamait DIOGENE, ironique et risquant le bâton, Athéniens ! Vous avez construit un pont mais il n'y a plus d'eau en-dessous. Vendez le pont pour vous acheter de l'eau. 

Deux mille ans après – Davantage, on peut dire – le dessinateur PELLOS débute une vraie carrière dans la bande dessinée. Il crée un « Monsieur Petitpon ». 

On est en 1937, dans le journal illustré JEUNESSE MAGAZINE. Sur trente deux pages, l'aviation occupe une place prépondérante, et les garçons en sont enthousiastes. Alors forcément, Monsieur Petitpon commence ses aventures amusantes en construisant dans son salon un monoplan à hélice.

 

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En page 32, on trouve « le fils de Sherlock Holmes » dont le graphisme est signé de GROVE que l'on appréciera plus tard dans Le Canard Enchaîné.






 Notre bédéïste PELLOS devient vite l'un des principaux collaborateurs de la famille Offenstald. Celle-ci éditait de très nombreux titres pour une clientèle surtout constituée d'enfants prolétariens et de fils de petits commerçants. Dans cette famille, il y eut une rivalité commerciale entre les jeunes et les vieux. Les jeunes éditèrent JUNIOR ; les vieux éditèrent l'AS. L'AS utilisait du matériel français pendant que JUNIOR faisait appel aux produits américains. Cependant, tous les deux recouraient à un même personnage cumulant les suffrages populaires dans le roman, le cinéma et la Bédé : TARZAN. Mais avec une différence entre deux styles : L'AS imprimait les images signées REX MAXON, et JUNIOR celles signées HOGARTH.


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Dans l'AS de 1938, la présentation TARZAN respectait la disposition du dessin et du texte américains, les images carrément distinctes de l'écriture, les bulles étant absentes.


Quelque vingt ans après son Monsieur Petitpon, PELLOS prend, toujours à la demande d'un des fils Offenstald, la succession de FORTON (1908-1934) pour rajeunir les célèbres PIEDS NICKELES. Rapide, nerveux, expéditif, PELLOS s'attache pendant presque quatre décennies (1948-1981) à cette série humoristique à laquelle il fait perdre l'ambiance anarchique d'origine. Entre Monsieur Petitpon, de 1937, et les Pieds Nickelés qu'il reprit en 1948, donc entre deux séries BD drolatiques, PELLOS gagnera aussi une célébrité dans les caricatures relatives aux sports. Lui même, pratiquera plusieurs d'entre eux. Les sports de combat l’intéressaient tout particulièrement : boxe, lutte gréco-romaine, catch, judo – en veux-tu en voilà et, pourquoi pas, le pancrace ? On ne parlait pas alors de kung-fu. Appréciant pleinement la force physique mobilisée par la volonté de vaincre, il est normal que PELLOS ait façonné pour la BD des champions capables  d'actes   héroïques exigeant autant de musculature que de dévouement. 

Pour JUNIOR, il produira Jean-Jacques ARDENT. 

J.J. Ardent, beau comme une statue grecque à laquelle une bonne déesse à insufflé la vie, affronte une créature hybride, moitié gorille, moitié homme (non, non, ce n'est pas TARZAN). Cette … Ce monstre c'est MANOUK fabriqué scientifiquement par le Docteur Mackenvicht, un expérimentateur dangereux. Un match extrême s'ensuit où le sport est dévié jusqu'au cannibalisme. Un enjeu sexuel apparaît aggravant la compétition : le vainqueur épousera la jolie blonde, Leïla. L'ambitieux Docteur Mackenvicht l'a d'ailleurs promise au vorace Manouk pour l’exciter plus encore à écraser J.J. ARDENT.

 

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Pendant l’entraînement en vue de chaque épreuve J.J. ARDENT est conseillé par un maître nageur nommé Weissmuller. Tiens donc ! on voit que PELLOS appartient bien au temps pendant lequel Johnny Weissmuller, champion olympique de natation, incarnait le mythe de TARZAN pour le cinéma américain. Ainsi WEISSMULLER  TARZAN parvenait à PELLOS par l'intermédiaire de J.J. Ardent. On pense tout de suite à tous les dérivés musclés et demi-nus inscrits dans la lignée des Tarzanides. Et l'on s'interroge : comment PELLOS, si doué pour animer des musculatures dans la bande dessinée, à t'il fait pour éviter d'avoir à illustrer un Tarzanide ? Son talent surpassait celui de nombre des dessinateurs qui se firent connaître rien qu'en imageant pauvrement quelques-uns des substituts de TARZAN ! Voyez l'italien AKIM, maladroitement illustré.


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La guerre du feu,

n° 256 de l'année 1951

image Pellos extraite de Zorro


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Image Firmin Serac

extraite de Zorro, n° 252


 

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Et pour les petites demoiselles qui ne sont pas des mauviettes (dixit Pellos) voici DURGA RANI, en 1948 et dans le gentil petit journal FILLETTE.

DURGA RANI, sûrement la plus violente de toutes les autres Tarzella imaginées à son époque. Beaucoup de parents s'en effrayèrent.


PELLOS, dont la longueur de vie (1900-1998) couvrit quasiment celle du XXe siècle reçut le Grand Prix d’Angoulême en 1976. Non sans regretter que certaines BD ait été politisées à outrance et de manière gauchiste dès le commencement des années 70. 

 

Docteur Jivaro

 

 

02/03/2013

Les Tarzanides du grenier (n° 24)

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TARZAN se retourna, modulant le sifflement par lequel il appelait JAD BAL JA, le lion géant qui lui restait fidèle depuis sa victoire remportée contre les gardiens primitifs des trésors d' Opar.


Mais non, sur cette image, ce n'est pas Tarzan. Les épaules larges et l'énergie du visage peuvent sûrement entretenir la confusion … Mais non, ce n'est pas Tarzan.


C'est Raô, spécimen humain d'une race supérieure, indo-européenne, tout au moins à en croire le texte écrit par Martial Cendrés, en 1937-38 et pour le journal de bandes dessinées JUNIOR, propriété de l'un des membres de la nombreuse famille Offenstald.


PELLOS en fut le graphiste hardiment novateur.


Aujourd'hui encore, on ne peut que s'étonner qu'aucun éditeur ne lui ait confié la réalisation d'un tarzanide bien que son style musclé et mouvementé l'y ait prédisposé.


Samedi prochain nous approcherons de façon détaillée le phénomène PELLOS.

 

Doctor Jivaro

 

01/03/2013

Hollande - Poutine

Une bonne cuite sur la ligne

 

 PARIS  -  MOSCOU

 

 

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28/02/2013

Benoît XVI

CASTEL GANDOLFO

 

 

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27/02/2013

Viande - étiquetage frauduleux

 TROP C'EST TROP !

 

 DSK croyait se taper une jument

c'était une vache

 

 

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23/02/2013

Les Tarzanides du grenier (n° 23)

Wamba

WAMBA est un noir, travailleur salarié de base dans une exploitation forestière en bordure de la Nyanza, rivière traversant l'Oubanghi. 

Ne cherchez plus l' Oubanghi : ce pays africain tenant sa légitimité de la Conférence de Berlin organisée en 1884 par le formidable BISMARCK, a cessé d'exister. Un de nos ancêtres politiques, le commandant Jean-Baptiste Marchand, joua un rôle essentiel dans ces régions autrefois limitrophes entre Congo Belge et Congo français. Une BD parue en 1953 dans l'hebdo Coq Hardi raconte en version adaptée pour les enfants, l'épisode terminal : Fachoda.  Un texte de Saurel illustré par Le Rallic.

 

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WAMBA, athlète africain, œuvre-t'il à rentabiliser l'arbre à caoutchouc ? La bande dessinée imprimée dans RIC ET RAC depuis le numéro 1 jusqu'au numéro 18 (1944) ne précise rien la-dessus. Le scénario, assez pauvre, peut se résumer de la manière suivante : la brutalité d'un contremaître blanc provoque une rébellion de la part d'employés qu'autrefois on décrivait comme « de type négroïde ». L'un deux justifie d'ailleurs de façon plutôt raciste sa révolte : « tous les blancs sont nos ennemis. Ils doivent être tués impitoyablement ».

 

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WAMBA, lui, n'est pas du tout d'accord. Il s'éloigne « à travers la jungle », décidé à ne revenir auprès de ses compagnons  que lorsque la famille européenne propriétaire légitime aura retrouvé ses biens spoliés. 

Entre temps, WAMBA aura agi en vrai émule de Tarzan. Un Tarzan que l'on sait n'avoir jamais remis en cause le droit du colonisateur blanc en Afrique noire. (Mais pourquoi critique t'on l'action religieuse chrétienne des Pères Blancs occidentaux en Afrique, alors que l'on ne critique jamais – ou toujours pas – l'action religieuse des marabouts musulmans s’accommodant fort bien de l'excision des fillettes noires ?)

WAMBA tue un lion en le trouant d'un coup de pieu aigu ; il sauve des sables mouvants un blanc malveillant ; puis il lutte au corps à corps contre un insurgé noir dont il immobilise les quatre membres. Puis encore, toujours infatigable, tel un vrai imitateur de Tarzan, il tue d'une sagaie dans l'estomac l'affreux SANTINI, un vilain homme de race blanche s'imaginant invulnérable d'être moulé dans une peau de boudin blanc – Eh ! Eh ! 

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 Une imagerie conforme à la gestuelle des Tarzanides.

 

Tout est bien qui finit bien. Même si WAMBA refuse d'apparaître comme un « bon noir » conforme au code révolutionnaire énoncé par la théorie socialo-communiste. N'aurait-il pas dû diriger la simple révolte de ses frères de race vers une révolution anti-coloniale permettant de ruiner l'influence européenne en Afrique tout en renforçant un envahisseur rival, celui des pays islamiques du Golfe ? Mais, sur cette question, qui osera dénoncer le rôle de l'Angleterre et de son Laurence d'Arabie, rôle finalement néfaste pour l 'Occident dans les décennies qui suivirent. 

GIRE, (mortibus en 1979) dessina WAMBA tout en accomplissant une bien longue carrière de bédéïste français. 

GIRE, soudain apparu avec son LAGLOBULE en remplacement de NESTOR TOURNIQUET dans le numéro 74 (année 1938) de l'AS, hebdo, 16 pages grand format. Plus tard, dans les années 1950 l'éditeur ARTIMA, « petit bourgeois opportuniste », et le journal stalinien VAILLANT, le premier avec TEMPEST et le second avec LA PENSION RADICELLE, le rendront sympathique auprès du jeune public. 

Même lorsqu'il essaie d'adapter son coup de crayon aux scénarii réalistes c'est toujours la manière humoristique qui lui va le mieux.

 

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Extrait de LE TEMERAIRE, 1944

On doit aussi à GIRE un passage chez LE TEMERAIRE, hebdomadaire inspiré de l'idéologie nazie. GIRE y figure en bas de page 3 du numéro 38 (le dernier) de ce journal de BD alors destiné à la "jeunesse moderne de France".

Doctor Jivaro