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09/06/2020

Tarzanides n° 430

 

Pour le profane l'expression "plaquage ventral" évoque souvent l'arrêt brutal d'un joueur dans un sport agressif tel que le rugby. Il en est pourtant rien. Son origine se trouve dans le Jiu-jitsu, technique de "combat de rue" popularisé en France par l'athlète Ernest Régnier celui-ci formé en Angleterre à cette lutte guerrière samouraï. Il simula même une allure japonaise en orthographiant Ré-nié son patronyme.

 

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Son livre "Les Secrets du Ju-jitsu" de 1907 fut réédité en 1931 suivi de plusieurs autres titres augmentés de photos imprimées montrant deux bonhommes à grosses moustaches s’exerçant à se causer le moins de mal possible en faisant des démonstrations de prises capables d'étrangler ou de briser la colonne vertébrale d'un ennemi. Le Jiu-jitsu n'est donc pas un sport. Il ne le devint qu'après avoir été pacifié sous une forme civile appelée Judo et que l’on prononça d’abord juido

 

Plusieurs variantes de ce que l'on appelle "plaquage ventral" sont utilisées en Jiu-jitsu et c'est elles, une fois débarrassées de leur complément meurtrier par le judo, qui sont appelées "immobilisations".

 

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 Dessin signé Séguin, année 1929

La politique garde ses droits : l'agresseur porte une casquette ouvrière, l'agressé un chapeau petit bourgeois. Eh ouais : celui qui gagne c'est finalement l'agressé.

 

Dans les bandes dessinées - encore elles ! - les affrontements entre deux hommes sont loin d'être rares, tantôt à coups de poing, tantôt sous des aspects improvisés semblant venir dont ne sait trop quel « attrape comme tu peux » .d’en dehors d’un ring de catch. De son côté, Tintin, toujours pour ne pas endommager les méchants, n'utilise guère qu'un judo réduit à des mouvements d'épaule. Cependant existe un dessinateur chez qui la lutte corps a corps se change en de grandes voltiges ressemblant à des acrobaties réussies par des trapézistes de cirque. De quoi, épater les gamins ! Ce dessinateur c’est Burnes Hogarth. Les exemples d’outrance gestuelle chez lui étant abondants, nous n'en retiendrons ici qu'un seul ,quand TARZAN dans l' Île de Mua-Ao doit vaincre un colosse lathian : Soros. L'une des images datée 1949 et maintes fois rééditée chez nous, n’a pas manqué d’être contrariée dès 1966 par un certain Steve Parisot : « Lors de son duel avec Soro, il utilise un mouvement proche du premier et du troisième d’épaule de la méthode Kawaïschi, exécutée de telle façon qu’il ne saurait être efficace en dehors du monde des bandes dessinées ».



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Doc Jivaro a choisi de sélectionner cette image dans une des dernières rééditions françaises, celle présente dans le tome n° 6 (année 1994) chez l'Editeur SOLEIL. Amusons nous à voir que le ou la coloriste a emmêle ses pinceaux, ou désordonné la fonction couleur de son logiciel graphique. Regardez : Le bras droit de TARZAN est colorié comme la peau sombre de Soros pendant que l'autre bras droit - celui de Soros - se colorie de la peau plus claire de Tarzan. Bref ! prête moi ton tien je te prête mon mien !

 

Doc Jivaro

 

16/05/2020

Tarzanides n° 425

 

- Ca va le gêner ! ça va s'accrocher aux branches et ça va l'étrangler !

 

Les commentaires étaient vifs, nous les échangions entre écoliers. Le sujet en était une des images publiées dans l'hebdo TARZAN n° 218 du 25 novembre 1950. Le dessin représentait le Seigneur de la Jungle contemplant un médaillon ayant appartenu à sa mère qu'il ne connut pas. (Au moins eut-il une maman lui, contrairement à Tintin qui naquit sans doute par l'Opération du Saint Esprit).

 

BD-Tarzan,-25-11-1950.jpg

 

 

C'est au dessinateur Bob Lubbers que nous devons d'avoir quelque peu civiliser l'homme singe en lui enroulant autour du cou une chaînette accrochant un médaillon. Bob Lubbers conserva pendant une dizaine d'années cet attribut inhabituel au personnage créé par E. R. Burroughs. Mais son successeur John Célardo  se hâta  de supprimer ce même pendentif que pour ma part j'ai toujours jugé parasitaire dans la silhouette de T.

 

BD-Tarzan,-sans-médaillon.jpg

 

 

Les artistes continuateurs parmi les plus connus, tels Joë Kubert et Russ Magnin ne rétablirent jamais le médaillon pendentif autour du cou de TARZAN. C'est pourquoi Bob Lubbers, aujourd'hui encore, tire toute son originalité d'avoir suspendu une breloque au niveau de la poitrine de l'un des personnages les plus célèbres de l'histoire de la bande dessinée. Ce fut aussi pour lui l'occasion d'évoquer une scène sentimentale : la jeune et jolie SHA, reine des fleuves souterrains, admirant le médaillon, ce qui ne pouvait que provoquer la jalousie de OOZU, guerrier chef de la garde personnelle du roi.

 

BD-Sha reine des fleuves.jpg

 

- Et en plus, vous avez vu ça les gars : elle a les mains palmées !

 

- Je vais vous en mettre, moi, une main palmée ! s'exclama l'instituteur. Alignez-vous en rang, prenez vos distances, la récréation est terminée.

 

Évidemment en 1951, le coronavirus n'était pas connu ... ce qui nous empêchait pas d'avoir à tenir un espace entre nous : le bras tendu à l'horizontale jusque dans le dos de l'écolier qui précédait.

 

Doc Jivaro

 

06/04/2020

Tarzanides du grenier n° 418

 

 

JUDEX !

 

JUDEX ? ... Un mot devenu un nom, le nom d'un personnage présent dans l'histoire du cinéma. JUDEX, c'est en 1963, que Franju en renouvela l'apparition justicière dans des salles obscures pas encore mises comme hors jeux par la télévision familiale. Et moi je viens de voir sur Radio Classic ce film dont le déroulement m'a ennuyé quelque peu. C'est que je n'ai pas oublié que JUDEX reste un personnage de la bande dessinée pour nombre des garçons de ma génération.

 

 

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Effectivement, en 1947 et par la grâce des Éditions Mondiales de Cino Del Duca, JUDEX était regardé et lu dans une BD de format italien de 12 pages. Coiffé d'un chapeau à large bord, il nous semblait venir d'Outre Atlantique, de Chicago, tel un assassin dans des histoires de la mafia italienne déracinée.

 

En réalité ce JUDEX est né dans le pays de Clemenceau et de Claude Monet, en 1917, inventé par le cinéaste Louis Feuillade accompagné du romancier Arthur Bernède pour des épisodes muets, et, plus tard, dans les années 1939-40, mon père pouvait rencontrer ce personnage dans l'hebdomadaire HURRAH ! hebdomadaire bientôt concurrencé par le magazine TARZAN, ce dernier imprimé à Lyon puis à Nice en zone française dite « zone libre » après la débâcle de notre armée moralement abandonnée par les populations civiles.

 

 

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L'exemple ci-dessus extrait du Tarzan n° 28 d’août 1941 exhibe un JUDEX autrement mieux énergique que celui, assez fadasse, qui se traîne, hélas ! dans le film de 1963 réalisé par le ci-devant citoyen Franju.

 

Doc Jivaro

 

 

 

28/03/2020

Tarzanides du grenier n° 416

 

Quelle date t’aujourd’hui sommes-nous ? Le 28 mars 2020. Et c’est un samedi ! Doc Jivaro s’est toujours souvenu d’un autre samedi 28 mars, celui de l’année 1953.

 

1953. je ne portais pas encore onze ans d’âge, C’était l’heure de la première récréation matinale dans la cour de l’École Voltaire.

 

- Eh ! t’as vu ?

 

Un gosse de la classe du père Martin, celle du Certificat d’Études Primaires, venait de m’interpeller. Souhaitait-il me défier à la lutte gréco-romaine dans le bac à sable ? Ce gamin et moi nous ne nous parlions que rarement.

 

- Vu quoi ?

 

- T’as pas vu ? TARZAN reparaît ! - Non ? - Si, je te jure.

 

Le Grand Magazine d’Aventures avait disparu depuis plus d’une année, à son numéro 213. Et une année c’est long, très long pour l’enfance, tous les vieux savent ça.

 

Dès onze heures trente, Caillot et moi échappâmes à l’enclos scolaire. Oui : Il se nommait Caillot, je ne vois pas pourquoi je cacherais son nom. Je le suivis jusqu’au square Dunant où il désigna un mur tout à côté d’un bâtiment qui existe toujours et dans lequel étaient aménagées les douches municipales montluçonnaises. C’était vrai : une affiche annonçait que l’hebdomadaire TARZAN reprenait du service après toute une absence.

 

 

Tarzan 28 mars 1953.jpg

Format réel : 28,5 x 38,5 cm

 

 

Je rentrais à pied à la maison. A cette époque, rappelez vous, les parents ne faisaient pas le taxi pour emmener leurs mioches à l’école et les ramener au bercail le soir. Mon parcours d’aller et retour passait devant la vitrine du café-bar-tabac Le Miscailloux où se tenait aussi un commerce de journaux. J’y avais mes habitudes non pas comme pilier de comptoir mais comme gourmand de bandes dessinées. La patronne me laissait feuilleter autant que je voulais. Merci Madame ! J’en profitais pour jeter un coup d’œil en biais sur la ouverture de Paris-Hollywood, un mensuel pour adultes que la censure n’avait pas encore interdit l’affichage.

 

Youpi !! le numéro 1 de TARZAN ressuscité s'exposait bel et bien.

 

- Maman file moi 25 frs !

 

- Pourquoi 25 frs ? Et d’abord commence par dire bonjour en entrant s'il te plait.

 

Lorsque mon père poussa à son tour la porte du domicile conjugal, il s’exclama avant même d’enlever sa casquette de cuir : tiens ! Il est de retour celui-là !

 

J’avais étalé TARZAN sur la table de la cuisine, quitte à éloigner les trois assiettes devenues encombrantes.

 

Papa ouvrit l’illustré pour vérifier les deux pages centrales : « Buffalo Bill n’est plus là ! » Papa parut quelque peu déçu. Il aimait bien les images dessinées par René Giffey. C’était Duck Hurricane, un succédané, qui en avait usurpé la place. Celui-là n’était pas signé mais je reconnus dans la forme de son étui de revolver la même forme que celle de l’étui du revolver de Kansas Kid publié par l’édition SAGE. C’était donc un produit italien.

 

Cette troisième série de l’hebdomadaire TARZAN ne connut qu’une trentaine de numéros. Son éditeur Del Duca fut bientôt contraint de se saborder, une fois de plus, catholiques et communistes ayant recommencé leurs calomnies à l'encontre d'un mythe bientôt célèbre dans le monde des gens civilisés.

 

Doc Jivaro

 

16/03/2020

Tarzanides du grenier n° 413

 

Tous les médias vous énumèrent les dangers du coronavirus afin de vous inciter à vous en protéger. Ce qui a pour effet de dispenser Doc Jivaro d'ajouter son grain de sel à tous les épices nécessaires à votre survie.

 

Les collectionneurs de BD ne sont généralement curieux des rééditions que pour s'amuser à chercher comment celles ci peuvent différer de l'original. Ci-après une image datée de janvier 1951 et extraite du magazine TARZAN, l'hebdomadaire record qui vendait, jusqu'à quelque trois cent mille exemplaires, de quoi s'attirer la jalousie de ses rivaux cellulars staliniens et presbytériens en soutane.

 

 

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Le texte précise qu'il s'agit d'un arabe esclavagiste, lequel vient de faire le bon choix pour son harem : tout un groupe de jolies jeunes femmes africaines noires. Mais dans une réédition datée de 1956, l'image a été grossièrement modifiée de même que le récit l'accompagnant.

 

 

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Vous avez compris : l'arabe n'est plus le méchant et non seulement il a disparu mais l'éditeur, dénué de toute honte, a remplacé le musulman par un personnage vaguement confectionné à la ressemblance d'un gaulois casqué : un celte donc. On était alors au tout début d'une guerre que des arabo-algériens financés par les communistes, entreprenaient contre une civilisation européenne que l'Islam ambitionne d'envahir depuis l'Espagne puis par l'extension d'un Empire Ottoman auquel, seule, la Première Guerre Mondiale mettra un coup d'arrêt.

 

Les numéros de TARZAN 225, 226 et 227 de janvier 1951 en France méritent d'être comparés à toutes les rééditions effectuées aux cours des décennies suivantes en ce qui concerne l'épisode pendant lequel le fils de Kala affronte des esclavagiste musulmans. Le droit de copie demeurant propriété DEL DUCA, la plus récente variante imprimée semble être celle de 1974 dans un des mensuels de la SAGÉDITION,numéroté 23.

 

 

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Contrairement à l'illustration de la couverture représentant le roi de la jungle menaçant d'étrangler l'exploiteur Calumet, les pages intérieures présentent bien une des énièmes interprétations françaises de TARZAN en lutte contre les musulmans esclavagistes faiseurs d’eunuques noirs africains.

 

Doc Jivaro

 

21/01/2020

Tarzanides du grenier n° 398

 

Pendant la petite semaine à venir vous pouvez apprécier sur Ciné Classique un commentaire agrémenté d'extraits de films hollywoodiens, l'ensemble intitulé "Le Mythe de Tarzan".

 

Weissmuller, évidemment ! occupe une place de choix ; mais nous ne doutons pas que bien des dames vieillissantes d'aujourd'hui préfèrent garder souvenir du très beau Lex Barker incarnant le héros des romans de Burroughs.

 

Pour ce qui est du mythe de l'orphelin anglais adopté par une horde de grands singes dans une jungle bordée d'un océan, il existe un aspect souvent négligé par les commentateurs. Je veux parler d'un exploit inouï, aussi incroyable qu'est incroyable la virginité éternelle d'une juive prénommée Marie. Mais tout de suite observons les six images d'en dessous.

 

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(Images arbitrairement décalées pour former un rectangle)

 

Et constatons qu'à peine adolescent l'enfant sauvage est studieux. Il apprend à lire, à écrire et à compter - et même à dessiner ! sans l'aide d'aucun éducateur. Le bilan en est : les muscles d'Herakles combinés avec le cerveau de Newton. Et plus fort encore que Newton puisque ce dernier eut besoin de professeurs pendant son apprentissage. Doc Jivaro vous le garantit : le vrai mythe de TARZAN c'est que celui-ci comprit l'arithmétique sans y être obligé dès l'âge de cinq ans par l'institutrice Mademoiselle Lesage.

 

Les illustrations présentes ici proviennent de TARZAN, hebdomadaire n° 131 de mars 1949 ; donc peu de mois avant le vote de la sinistre loi de juillet 49 par laquelle communistes staliniens et catholiques de Pie XII se firent responsables du déclin des bandes dessinées françaises durant toute la décennie des années cinquante.

 

Doc Jivaro