02/02/2013
Les Tarzanides du grenier (n° 19)
La sortie des écoles, années 50.
N'était pas rare qu'un colporteur nous distribua des buvards publicitaires d'un peu tous les genres : pour du fromage, pour de la colle, pour du chocolat, pour et pour … pour des journaux illustrés aussi. Généralement, c'était à 11 H 30, pas à 16 H 30 que s'effectuait la distribution.
D'un format rectangulaire présenté à l'italienne voici un de ces buvards. Autant vous dire que beaucoup d'entre eux épongeaient mal, qu'ils écrasaient l'encre violette sur nos cahiers plutôt que de l'absorber.
L'instituteur, terni dans sa blouse grise, désapprouvait l’utilisation de ces buvards « de réclame » ; et n'avait évidemment pas tort à cause de leur manque d'efficacité. Toutefois, en refusant l'usage de ces mauvais buvards l'instituteur condamnait moins la médiocrité de leur texture que leur publicité incitant à lire et regarder des bandes dessinées. Surtout lorsque le titre en appelait à TARZAN.
Un jour – en matinée ou en pendant l'après midi ? Pas souvenir. Mais c'était dans l'école et nous étions âgés de sept ans. L'instituteur arracha des mains d'un gosse un protège-cahier sur lequel figurait la silhouette d'un cow boy tenant un revolver. Il déchira en deux, en quatre le dessin imprimé et en laissa tomber les morceaux sur le plancher. « Ramasse ! » qu'il commanda à l'enfant le plus proche.
Cet instituteur passait pour un champion du coup de pied dans le derrière des petits garçons. « Je chausse du 40 ! » qu'il avertissait pour obtenir le silence. Depuis j'ai plusieurs fois imaginé que le fantôme du bon vieux docteur Freud étudiait la relation équivoque d'une chaussure d'adulte et d'une culotte d'enfant. Écoliers, méfiez-vous de bien des instituteurs.
Le nom de TARZAN, c'est à dire sa célébrité, fut utilisé pour aider à la vente de produits. Il y eut du gasoil TARZAN ! ; il y eut du chewing-gum TARZAN. Alors voilà la godasse TARZAN. Regardez le dessin tout simple placé à gauche de la chaussure : Il a été copié chichement sur la page de garde de « Tarzan et le traître », n° 13 de l’Édition Hachette, année 1949 .
Cet épisode fut d'abord débuté dans le grand hebdo JUNIOR, année 1940. La seconde guerre mondiale en interrompit la publication en France, et c'est Henry Le MONNIER qui en continua le récit à partir du numéro 201 (sauf 202) ; mais pour parvenir à une fin différente de celle de l'américain.
Docteur Jivaro
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26/01/2013
Les Tarzanides du grenier (n° 18)
Un petit peu, comme ça, en passant.
Pas une bonne blague, dites-vous ? Et pourquoi, hein ?
BAMBOULA fut un des personnages BD « petits noirs » parmi beaucoup d'autres. On le doit au dessinateur humoristique MAT (Marcel Tuplin, né en 1895 et qui disparut d'être mort).
BAMBOULA, édité par ROUFF en 1951, dans une suite de 10 à 12 numéros, les collectionneurs restant encore dans l'incertitude. Les couvertures en sont colorées en bichromie : le rouge, le vert. Le mélange des deux donne de rares teintes plus sombres. L'intérieur est imprimé rouge avec des plages de rose obtenues par tramages. L'éditeur ROUFF maintiendra cette coloration dans la série « Au Galop » regroupant 2 BD fameuses. L'une « KING roi de la police montée » et l'autre « CISCO KID » celui-ci dessiné par José Luis SALINAS, l'un des plus habiles dans le genre réaliste.
Oui, BAMBOULA parle quelque peu « petit nègre » mais ce n'est pas pour s'en trouver dévalorisé. La preuve : un autre gamin, son rival, un gamin méchant, menteur et tricheur, est un enfant de race blanche appelé TATAVE. Le dessinateur MAT lui donne une allure de fils de prolo. Il porte une sacoche et se coiffe d'une casquette populaire à rayures selon les codes vestimentaires de l'électorat Blum – Thorez.
Au Galop
Le n° 1, année 1956
Ici, reproduit en
"niveaux de gris"
Editeur ROUFF
Certes, BAMBOULA n'appartient pas à la clique des Tarzanides mais … mais son dessinateur MAT inventa TETAR-ZAN
(T'es Tarzan) d'abord écrit TETARZAN et qui fut bel et bien une dérision appliquée à TARZAN.
Ci-dessous, une image dessinée par Bob LUBBERS mais censurée – mutilée dans sa version antifrançaise (année 1951) me semble bien instructive quant aux aberrations commises avec l'approbation du communiste Soubillon et de son compère l’Abbé Pihan. La même image mais respectueuse de l’œuvre originale américaine, fut publiée en Allemagne de l'Ouest.
Docteur Jivaro
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19/01/2013
Les Tarzanides du grenier (n° 17)
MIRACLE JONES
Année 76 de 1900, l'éditeur Serg participe à la grande mode des rééditions de bandes dessinées anciennes, qu'il rajeunit illusoirement sur de beaux papiers couchés, glacés.
De ce Miracle Jones francisé, la préface est tout aussi détaillée qu'ennuyeuse. Semblant avoir été rédigée par un élève accumulant les noms, les dates et les références en croyant ainsi ne pas rater l'examen. Ce préfacier s'est-il figuré qu'il faut réciter toute La Bible pour justifier les pitreries de « Charlot boxeur » ? Miracle Jones fut inventé par le bédéïste Hogarth momentanément en panne de Tarzan. Aussi ne résulte-t’il pas des conflits armés entre Mac Arthur et le général Soto, celui-ci surnommé « lame de rasoir » par les derniers samouraïs réduits à l'état suicidaire du kamikaze.
Démissionnaire de Tarzan fin novembre1945, Hogarth fabrique deux personnages de BD dont il espère le succès. L'un DRAGO, l'autre MIRACLE JONES. DRAGO se veut crédible mais MIRACLE JONES se fait déculotter à chaque tour de page.
DRAGO est un jeune argentin d'opérette qui affronte sans y être préparé le réseau nazi Odessa, lequel n'est pas nommé dans le scénario. (Mais a-t'il réellement existé ce réseau?)
Quant à MIRACLE JONES … au physique il n'est qu'un gringalet binoclard. Adulte, il ressemble à un gamin vieilli. La paire de lunettes qui lui tire les oreilles n'est pas l'indice d'une intelligence vive mais la trace d'une infériorité physiologique. Infériorité musculaire, visiblement. Hogarth, encore obsédé par l'anatomie avantageuse de SON Tarzan, essaya t'-il de s'en délivrer en modelant celle d'un pauvre petit monsieur qui s'imagine athlétique lorsqu'il n'est que chétif ? Car MIRACLE JONES est un mythomane s'attribuant des exploits par lesquels il espère bien s'attirer admiration de lui même. IL SE rêve en marchant. Les choses les plus banales lui apparaissent sous des aspects fantastiques. Il se veut justicier, se voulant sauveur. Il se promène en Don Quichotte : un simple sac en peau de croco d'île s'agrandit aux proportions d'un saurien vaurien cherchant à happer une dame apeurée. MIRACLE JONES s'imagine secourant la pauvre femme. Mais il tombe de haut. Il rate, il échoue. C'est son fantasme qui lui éclate entre les mains comme bulle de savon. C'est le gag final, celui du bas de page. Hogarth était un type qui se prenait tellement au sérieux qu'il craignait de déchoir en inventant de l'humour. A son avis, tout propos tenu en plaisantant ne détient aucune valeur intellectuelle. Aussi campait-t'il dans des blagues réduites à celle de la peau de banane. Oui, Hergé se contentait de pareil : le faux pas, le dérapage, le geste maladroit et le bégaiement pour seules causes de la plaisanterie.
A se rêver aussi courageux qu’invincible MRACLE JONES était obligé de se classer dans la série prestigieuse des Tarzanides. D'autant que lui et Lord Greystoke ont le même papa dessinateur. Mais pour Miracle Jones toute prétention à l'héroïsme le décompose dans le ridicule.
Dédaigné par les femmes, MIRACLE JONES s'invente une compagne voluptueuse. Une vamp, une pin-up. Une créature conforme à tous les fantasmes habituels à l'homme : une courtisane avec laquelle il entretient des relations sado-masochistes mais qu'il réduit presque toujours à des jeux enfantins.
L'album Serg MIRACLE JONES contient au final 6 pages BD réalisées en 1935 par Hogarth et habituellement désignées comme « pièces de 8 ». Une aventure de corsaires permettant d'évaluer, après coup, les progrès graphiques du maître lorsqu'il succède à Foster et réalise sa première planche BD de Tarzan (celle-ci publiée en couleurs dans l'hebdo JUNIOR, n° 71 du 5 août 1937).
Sur le web, on peut se payer MIRACLE JONES pour une cinquantaine d'euros. J'ignore la quantité exacte de planches MIRACLE JONES dessinées par Hogarth. Cependant je pense que son talent n'est en rien renforcé par l'ajout du petit Monsieur à lunettes castratrices.
Docteur Jivaro
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12/01/2013
Les Tarzanides du grenier (n° 16)
En juillet 1974, dans le numéro 66 de CHARLIE-Mensuel, une chronique signée Théophraste EPISTOLIER s'en donnait à cœur-jouïr aux dépens du nouveau TARZAN illustré par HOGARTH (Burnes). Un produit américain converti en patois français par les Éditions Williams France-Paris, et assemblé en deux épisodes de 122 pages bariolées.
(Une dizaine d'années plus tard, Hogarth se déclara fort mécontent de la crudité des teintes).
Théophraste notait : « les singes et Tarzan ont un grand vide entre les jambes ».
C'est vrai. C'est vrai et c'est normal. Normal, c'est à dire pas naturel. Tel père sans sexe, tel fils désexué. Encore une « opération du Saint Esprit » réussie ! Et il faut reconnaître que, oui, Hogarth se comporta toujours en puritain castrateur du fils qu'il adopta des grands anthropoïdes.
Vue de l'arrière-train, vue d'en dessous, ce Tarzan juvénil à de quoi angoisser tout garçon qui somnole dans la tête d'une femme. Une couguar en serait fort deçue. De quoi faire rire aussi, car lorsque Hogarth dessine le fessier et, particulièrement, l'entrefesson de son n'héros il se pose des questions auxquelles il ne fournit qu'une réponse nulle. Une absence. Le RIEN.
Voyez qu'il n'y a rien à voir : pas même un petit trou de cul !
La nuit des noces s'annonce comme une frustration pour le mariage gay.
La censure impose des infirmités. Elle fait vertu de toute monstruosité qu'elle invente. Vertu de toute émasculation. Et lorsque le zizi lui manque à couper, elle « améliore » les filles en leurs arrachant le clitoris. Ou en leur cousant les nymphes, le pucelage n'étant que la fragile aile du papillon.
Dans les églises
on fournit des ailes aux anges
pour les consoler de n'avoir pas de sexualité.
Chez Tarzan,
la paire de testicules manque
mais les pattes s'en trouvent quintuplées.
Le doigt tendu d'une main et l'autre main grande ouverte, deux oppositions complémentaires, l'une phallique, l'autre femelle, souvent répétitives jusqu'à l’obsession dans la gestuelle artificielle et hystérique de Hogarth. Une manière de lancer des signaux désespérés avertissant que toute festivité érotique est désormais prohibée de l'espace publique.
Docteur Jivaro
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05/01/2013
Les Tarzanides du grenier (n° 15)
« Il nous faut un Tarzan ! Tarzan a un succès fou chez les gamins ! Il nous faut à nous aussi notre Tarzan qui nous apportera de nouveaux lecteurs ».
Le patron a parlé, et le patron c'est le directeur gérant – Jean CHAPELLE.
Fabriquer un faux TARZAN, un Tarzanide – un de plus ! c'est d'accord. Mais comment le nommer ?
-
Pourquoi pas TAO ? ça commence par un T et certaines contrefaçons du Seigneur de la Jungle commencent par cette lettre : TIM, TARGA … Alors, allons-y pour TAO !
C'est ainsi que surgit l'homme fauve, copyright ARCADIE, et imagé bédé par Lucien NORTIER, un presque débutant.
D'emblée, TAO capture une jolie blonde.
C'est dire que ses mœurs
sont déplorables :
hétérosexuel qu'il est.
Ou alors, c'est qu'il craint les foudres
de Yahvé et de Allah,
et qu'il cache son penchant
homosexuel en simulant
un appétit primitif
pour les rondeurs féminines
– Pouah !
L'aventure de TAO débute dans le numéro 74 de ZORRO Jeudi Magazine, en octobre 1947 et s'achève au numéro 98 d'avril 1948. Elle compte en tout 25 planches imprimées noir sur blanc. Le texte de Robert CHARROUX n'empêcha pas Francis Lacassin de désigner comme « très faible » le scénario.
Lucien NORTIER ignorait comment animer un personnage demi-nu et généreusement musclé. Il aurait pu compenser cette défaillance en imitant + ou – le TARZAN de Hogarth ou celui de Foster, ainsi que firent de nombreux dessinateurs ayant à traiter un tarzanide. Il refusa, choisissant de se débrouiller par ses seuls moyens. Nous pouvons l'approuver d'avoir ainsi ni recouru à la facilité, ni cédé à la paresse.
Par contre nous regrettons que Nortier et Charroux, sans doute avec l'acquiescement de Chapelle, aient infantilisé le langage de leur TAO, comme si ce grand adulte demeurait mentalement attardé. Un handicap analogue avait frappé TARZAN dans les films réalisés (mal) par la MGM sous le contrôle d'un Sol Lesser, individu soumis au matriarcat et qui trouva peut être une satisfaction vicieuse à mutiler le héros viril créé par E. R. Burroughs.
Collection italienne
« Jungle Film » où Tarzan
est appelé Antar.
Tarzan-Antar n'y
parle pas « petit nègre »
mais petit blanc sous développé
côté intellect.
Titre de la brochure :
Jungle appelle Berlin. (N° 12, décembre 1964).
Il s'agit de TARZAN TRIUMPHS,
film américain distribué par R.K.O (année 1943).
Chez TAO,
le langage est atrophié
pareillement à celui qui,
finalement accabla
Jhonny Weissmuller
devenu bedonnant.
TAO l'homme fauve, rapidement disparu, n'a laissé pour ainsi dire aucun regret chez les jeunes lecteurs. Dans la lecture de Zorro, ils préféraient ROBIN, bel enfant blond accompagné d'une superbe tigresse maternelle.
Docteur Jivaro
18:39 Publié dans BD, Grenier de la BD, Journaux, Media, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, bd anciennes, hogarth, tarzan, tarzanides, nortier, jean chapelle, cuvelier, charroux, illustrations, dessin, journaux pour enfants
29/12/2012
Les Tarzanides du grenier n° 14
Revenant de l'école Voltaire par la rue Miscailloux, le soir, je ne manquais que rarement d'approcher mes yeux de la vitrine du Bar-Tabac-Journaux situé en bordure surélevée d'un ruisseau. Ruisseau où nous capturions de pauvres têtards dans le creux de notre main, poing soudain fermé. Le ruisseau des Étourneaux, bien tracé pour rejouer pendant notre enfance la bataille historique de la Little Big Horn.
Nous parvenions à la fin de l'année 1951. Les couvertures illustrées de certains magazines étaient visibles de dehors. Vous aperceviez RADAR et LE HERISSON, ou encore et surtout PARIS HOLLYWOOD, lequel allait bientôt être interdit d'affichage par une conjuration catholique et communiste.
Mon regard fut comme happé par deux syllabes formant tout un titre, LE titre par excellence : TARZAN. Je ne m'y attendais pas. C'était beaucoup mieux que l'Almanach VERMOT, exposé lui aussi. C'était l’Almanach TARZAN nous souhaitant une bonne année nouvelle, celle de 1952 toute proche.
Vite ! Bon sang ! Je fouillais mes poches. Rien dedans ! Pas le plus petit rond. Mais quand même, quelque chose : un béret.
J'endurais l'horreur des bérets. Soit je les perdais, soit on me les volait. En fait, je possédais comme le don de les rendre invisibles. Ma mère et ma grand-mère, imperturbables, m'en achetaient un de remplacement, à chaque disparition (j'exagère). « Et fais attention de le garder celui-ci tout neuf ! ». Un jour, je rencontrais par hasard ma mère entre la coopérative, qui sentait le café et le poivre, et l'enclos du ferrailleur qui sentait la rouille après avoir senti la peau du lapin pendu par les pattes arrières.
J'étais tête nue.
- Et ton béret ?
Je venais de cacher cet importun dans mon blouson. A mon avis, le béret c'était un truc poussiereux pour les vieux. Un souvenir fétiche de FFI. Je lisais dans COQ HARDI « Les Trois mousquetaires du Maquis ». Trois bérets. D'accord, c’était amusant mais ça appartenait au passé. Au lendemain du 9 décembre, j'atteignais mes neuf ans. On n'a pas de nostalgie quand on a neuf ans.
Devant l'étalage des journaux dont un me captivait, je remis le foutu béret sur ma tête. J'allais demander à ma grand-mère les 150 frs nécessaires à l'achat de l'almanach. Ce n'était donc pas le moment d'être négligent vis à vis de la tenue réglementaire.
-
C'est pour Tarzan, mémé.
-
J'espère que ce n'est pas pour te payer en douce des cigarettes. Je vérifierai.
Regardons l'illustration de ce troisième et dernier almanach de TARZAN. Elle n'est pas signée.
Sur la couverture des 124 numéros « récits complets mensuels » de TARZAN nous étions habitués à voir un gribouillis en guise de signature. A quel nom correspondait ce paraphe illisible ? Longtemps mystère pour nous jusqu'au début des années 70 où nous apprîmes enfin le nom de MILOCCO.
Mais l'illustration de l'almanach ne présente pas la signature gribouillis de MILOCCO. Ni aucune autre. Alors de qui est le dessin ? Je me suis souvent dit : il est de LE RALLIC.
LE RALLIC produisit énormément, ayant commencé sa carrière dans des revues d’obédience catholique. On le rencontre, dès les années 1920 dans un des hebdomadaires édités par la Maison de la Bonne Presse : LE PELERIN. Il y signe de petites images anti-bolcheviques. Il réalise pareillement des histoires de chouannerie « Sacré-cœur de Jésus » en lutte contre les bonnets rouges républicains, dévoreurs de curés. Un exemple : « Les galettes du dauphin »brochure éditée en février 1944 par la "Collection des romans ... pour la jeunesse".
Et partout, LE RALLIC n'oublia jamais de placer sa signature. Alors pourquoi ne signa-t'il pas son illustration pour TARZAN ?
TARZAN était alors publié par les « Éditions Mondiales ». LE RALLIC travaillait pour elles, notamment dans L'INTREPIDE. Mais il ne dessinait pas dans l'hebdomadaire TARZAN, celui-ci pourtant édité par les mêmes « EDITIONS MONDIALES ». LE RALLIC, catholique pratiquant, avait-il conclu avec les Éditions Mondiales une sorte de contrat moral selon lequel il ne lui serait pas demandé de participer au journal TARZAN, le nom de TARZAN étant honni par tout le clergé français ? Peut être, alors, accepta t'il de faire une exception en illustrant la couverture de l'Almanach TARZAN à condition de ne pas avoir à lui appliquer sa signature.
Cet almanach comprend 72 pages.
En page 2, une photo montre Glenn Morris dans le rôle d'un roi de la jungle indisposé par la fragilité de ses pieds. En page 3 et jusqu'à la 21, les enfants purent s'enthousiasmer du talent de Hogarth malgré une version française expurgée.
Les pages centrales de couleurs vives offrent un exploit de TOM MIX précédemment publié dans les numéros 107 et 108 du TARZAN hebdomadaire de la troisième année. Enfin, de la page 25 à la page 35, l'épisode BD « Couchant de sang » se rapportant aux dernières grandes révoltes amérindiennes contre l'envahisseur européen. Cet épisode avait déjà été dessiné par René Giffey pour le magazine TARZAN de l'année 1949. Il recommence ici avec des modifications de patronymes chez les militaires. Le colonel Custer s'y change en colonel Perry et son lieutenant Tyler devient lieutenant Jhonson. Pendant que l'éclaireur indien OAKYE s'éclaircit le visage pour apparaître sous les traits de Mallory.
LE RALLIC fut très apprécié des jeunes amateurs de BD. La preuve : le petit dessin ci-dessous représentant un cow-boy et qui fut imprimé dans le n° 13 de JEUDI MAGAZINE en août 1946. Un gamin « de Varennes sur Allier » affirma l'avoir exécuté « sans modèle ». Ce Pinocchio eut la chance de ne pas avoir le nez coupé en rondelles. Petit menteur, allez ! On reconnaît tout de suite la silhouette d'un cavalier décalqué sur un de ceux qui feront longtemps encore la réputation de LE RALLIC.
Docteur Jivaro
19:13 Publié dans Arts, BD, Grenier de la BD, Media, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, bd anciennes, milocco, le rallic, hogarth, tarzan, tarzanides, illustrations, dessin, journaux pour enfants