10/09/2023
Tarzanide n° 562
The KIT de Billy
Garrett … Pat Garrett. Un des personnages r’américains inséparables de l’époque western, celle des vachers et des revolvers à barillet six coups.
Sans avoir égalé la réputation d’un Wild Bill Hickok ou d’un Wyatt Earp, ce Garrett reste connu pour avoir tué « à la loyale » Billy The Kid, jeune pistolero rancunier jusqu’à s’interdire toute confiance humaine.
Ma première rencontre avec un Garrett dans la bande dessinée, date des premiers numéros de l’hebdomadaire L’INTRÉPIDE. Oui : celui de l’imprimerie Georges Lang de l’an 1948. Le titre en était : LE PETIT SHERIF (Un seul F). Par la suite les épisodes furent réimprimés sous forme d’un bimensuel de « Tous les deux jeudis » et, cette fois le mot était orthographié : Shériff.
BAR ZING ne possède ni le n° 1, ni le 2. Aussi contentez-vous de la couverture du n° 3. Il y eut jusqu’à 168 albums … Notre collection n’en chiffre qu’une quarantaine en désordre.
Dans cette série, Garrett n’entre pas en conflit avec Billy The Kid. Il est le suppléant plus âgé de Kit Hodgkin, jeune homme nommé shérif de Prairie-town en remplacement de son père assassiné. Tous deux sont aidés par deux jeunes filles l’une Lisa, l’autre Flosie. Tout juste sorties de l’adolescence ces deux demoiselles ne manquent jamais de tenir des commentaires critiques sur les hommes machos qui les environnent. Lisa est la sœur du PETIT SHÉRIFF pendant que Flosie est la fille de GARRETT. Dans le journal L’INTRÉPIDE, cette BD n’était pas signée. Aussi BAR ZING dut-il attendre sa vingtième année et l’École des Beaux Arts de Paris pour connaître l’identité italienne de l’auteur du PETIT SHÉRIFF : Dino Zuffi. Mon père lisait de temps en temps ce PETIT SHÉRIFF dont il jugeait intéressant le scénario mais « mollasson » le graphisme.
Quant à ( Bertrand ? ) l’histoire réelle d’un Pat Garrett confronté à Billy The Kid en plein nouveau Mexique à la fin du XIXe siècle, elle donna naissance à bien des romans et des bandes dessinées en France. Regardez en deux exemples ci-dessus. A droite dessinée par le créateur de Lucky Luke, dans un album devenu rare : Billy The Kid encore bébé dans un berceau, suce le canon d’un revolver. L’image fut censurée dans les rééditions. A gauche : une interprétation inattendue puisque le même Billy The Kid n’est plus un outlaw entêté mais un brave ranch-man qui vole au secours de la veuve et de l’orphelin. Cette version était produite par Marijac, l’increvable éditeur de BD.
Allez ! Ce soir, sur TCM, vous devez voir ou revoir Paul Newman alors débutant interpréter le rôle de Billy The Kid dans le film LE GAUCHER réussi par Arthur Penn en 1958. Bonne soirée à Marie et Anne.
Doc Jivaro
16:06 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Cinéma, Fanzine, Film, Journaux, Media, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : billy the kid, patt garrett, arthur penn, le gaucher, le petit shériff, dino zuffi, morris et goscinny, bandes dessinées de collection, tarzanide, bar zing
22/02/2014
Les Tarzanides du grenier n° 54
AMOK
Aucun doute : stature humaine imposante, posture apte à tous les affrontements, ce personnage BD d'après-guerre à de quoi captiver l'imagination des enfants. Comment ne pas jouer à s'identifier naïvement à AMOK lorsqu’on n'a que six ans et que les Goldorak et autres Hulk ne sont pas encore apparus dans le paysage urbain ?
La collection « Aventures et mystères » depuis 1947 et jusqu'en 1952 inclut un total de 150 numéros parmi lesquels des titres tels Jim La Jungle, Agent Secret X9, ou encore Bronc Peeler, celui ci préfigurant le fermier ranchman Red Ryder. Le nom AMOK ne s'y inscrit qu'au numéro 13 … C'est pourquoi nous pouvons regarder sa couverture comme étant celle du numéro 1 des aventures de ce « Géant masqué », lequel sera comme beaucoup d'autres immolé en 1950 à la loi du 16 juillet 1949.
AMOK ! AMOK ! - A mort ! A mort ! - cri de guerre lancé par le héros dans toute l'île de Java pendant l'occupation mercantile hollandaise. C'est qu'il n'a pas de chance en amour, le grand gaillard : sa jolie fiancée Nikita n'en finit jamais de lui être enlevée par des brigands. Et comme il refuse l'aide amoureuse d'une non moins jolie Edmée, cette dernière, jalouse comme une Junon, se fait la complice sournoise de tous les ennemis du beau javanais. Car AMOK, qui n'arrive pas de Krypton, est javanais. Pourquoi pas ? J'en connais bien qui sont Montluçonnais.
Avouons que les épisodes de AMOK sont très inférieurs à ceux du Fantôme du Bengale, même si sa silhouette fait du mimétisme avec celle du Justicier des Indes inventé par Lee Falk et Ray Moore. Semblable tête massive, semblable masque supprimant des yeux la pupille et rendant ainsi le visage angoissant par l'absence de tout regard – mais, paradoxalement, un fantôme, un spectre ne doit il pas être aveugle pour VOIR dans l'obscurité ?
Le fantôme et AMOK - Rien qu'à la gueule on s'y tromperait
Une trouvaille de dessinateur orne la poitrine de AMOK, le différenciant quand même d'avec « L'Esprit qui Marche » : Un faciès énorme, narines dilatées, grimaçant, peint ou brodé et formant comme un bouclier de répulsion, face aux multiples agresseurs. Mais hélas ! Le dessinateur Tony Chan ne fera tenir aucun vrai rôle à cette physionomie monstrueuse que, pour ma part, j'aurais rendu phosphorescente dans la nuit, et en dansant la javanaise.
La seconde moitié des années 1960 permettra en France le retour d'anciens héros de BD américaines interdites de séjour depuis le début des années 1950. Brik Bradefer, Tarzan, Le Fantôme, Mandrake, Superman, etc, etc. reviennent avec AMOK. Ainsi en 1966 et 1967, 25 numéros AMOK seront imprimés recommençant les textes et dessins édités pendant les années 1946 jusqu'en 1950. Une modification pourtant : la fiancée ne se nomme plus Nikita mais Mouna.
Vous venez d'écrire Mouna ? Oui, oui. Souvenir, souvenir. Nous connûmes un Mouna. Le Mouna frères alias Aguigui alias Mounana-Soeurs ou plus sérieusement André Dupont. Et je ne blague pas.
Une nuit, en mai 68, boulevard Saint Germain, plusieurs cars de police stationnaient avec à l'intérieur des uniformes et des casques visibles au travers de solides grillages. Un personnage barbu allait et venait scandant : « Libérez les CRS ! Libérez les CRS ! ». C'était le Mouna-frères. Histoire de rire, une vingtaine de quidams l'imitèrent parmi lesquels je me trouvais.
Mais ne voilà t'il pas qu'un groupe de gauchistes dopés façon trotskiste crut que nous pactisions avec la police de Monsieur Grimaud. Il fallut improviser une opération « Coup de poing » suivi d'un repli stratégique devant des énergumènes devenus nombreux. Ils remontaient de l’École des Beaux Arts par la rue de l'Ancienne Comédie - ? - transportant sous le bras des paquets d'affichettes sérigraphiées, disait-on, dans l'atelier Brianchon.
Au dos du numéro 25 de AMOK, une annonce pour l'une des plus sympathiques créations de la Bd italienne : KIT le Petit Shériff. Ses exploits très inventifs débutèrent dans le numéro 1 de l'hebdomadaire L’INTRÉPIDE - année 1946 - pour ne se terminer qu'avec le numéro 421 de l'année 1958.
Tout ça me direz vous n'a pas grand chose à voir avec nos amis les Tarzanides. Tant pis pour aujourd'hui.
Docteur Jivaro
18:01 Publié dans Aux bonnes heures des dames, BD, Blog, Fanzine, Media, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : amok, bd, lee falk, sagedition, del duca, the phantom du bengale, le petit shériff, ecole nationale supérieure des beaux arts de paris, atelier brianchon, mai 68