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11/02/2017

Les Tarzanides du grenier n° 241

 

Inutile de chercher cette brochure carton souple chez un commerçant spécialiste d’anciens journaux de BD ! … Ni auprès de collectionneurs aussi vieux que mézigue. Elle existe, oui ; mais seulement en un exemplaire unique. 

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Sans prétendre faire ouvrage de faussaire, Doc Jivaro façonna cette reliure pendant l’année 1994. L’illustration de couverture a été réalisée à l’aide de matériel informatique (Studio 8, impression sur HP) assemblant deux dessins coloriés, l’un venu de Melliès, l’autre de Bob Dan, tous deux assidus autrefois auprès de l’Éditeur ARTIMA – Tourcoing. Il s’agit d’un relié dit « relié amateur » groupant cinq exemplaires hebdomadaires, individuellement doté d’un titre BD très connu des petits français de la décennie années 1950.

 

- JACK SPORT par Bob Dan, n° 69.

- JACK HILSON par Gosselin, n° 20.

- LUC HARDI par Melliès, n° 70.

- JACK SPORT par Bob Dan, n° 66.

- JACK HILSON par Gosselin, n° 10.

 

Chaque fascicule inclut un récit complet dont l’écriture et le dessin peuvent naître de deux auteurs travaillant de concert. Ainsi, exemple : le dessinateur Gosselin œuvrant avec pour référence un texte écrit par André François.

 

Le plus intéressant du point de vue d’une documentation relative à la bande dessinée, c’est le label « Cocotte de papier » présent en bas de la page de couverture de trois des numéros.

Souvenons nous qu’après le Débarquement anglo-américain en Normandie, les bandes dessinées américaines devenaient de plus en plus envahissantes sur le marché français. Une riposte cocardière s’effectua par diverses aspects (Loi de juillet 1949) où la création d’une « Académie du dessin français » joua son rôle avec moins d’importance que celui ambitionné.

 

 

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Image extraite de SALVATOR (Tarzan n° 64, année 1947). Signature de Auguste LIQUOIS. La « cocotte de papier » est imprimée. Elle ne sera pourtant jamais d'une longue durée dans les illustrations populaire françaises.

 

  

Doc Jivaro et Mfcl

 

25/01/2014

Les Tarzanides du grenier n° 50

Taroû

 

« Sous TARZAN des familles ». C'est ainsi que le BDM 2001-2002 dénigre quelque peu Taroû, tout en dénombrant 96 numéros publiés en format 17,5 X 22 pendant sa deuxième série publiée. Une troisième série, commercialisée entre 1962 et 1977, et comprenant 168 parutions mensuelles d'un format – poche 13 X 18, achèvera l'existence d'un jeune héros abusivement qualifié « Maître des tigres ». 

- Mais pourquoi signaler les deuxième et troisième séries avant d'avoir signalé la première ?

Pourquoi ? Tout simplement parce que dans le BDM ainsi que sur beaucoup de sites BD présents sur le Web, la deuxième série est classée comme étant la première. Alors que la véritable première, selon Docteur Jivaro, fut publiée dans un modeste format italien de huit pages. Voyez donc ci-dessous le seul vrai numéro 1, probablement imprimé en l'an de grâce 1949 - cependant, sa seule référence de publication est signalée par le nombre 2 254, seul repère mentionné par l’Éditeur Artima-Tourcoing.

 

 

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Dents blanches, haleine fraîche Taroû sourit de ses deux mâchoires appétissantes. C'est un jeune sauvage d'origine française, grandi en Malaisie. Allaité par une tigresse, il vouera une « haine implacable aux hommes blancs » à partir du moment ou sa mère – Socky - femelle fauve, sera tuée par deux chasseurs armés d'un fusil. 

 

Quoique n'ayant pas fréquenté Adam et Ève, tous deux inventeurs d'une pudeur publique inconnue des statues grecques de l'époque de Socrate, TAROU cache ses « parties honteuses » sous une dépouille dont on ignore l'origine : ours, hyène, phacochère ? ? ? Au commencement, il marche pieds nus, voyageant beaucoup, franchissant jungle et déserts, se bagarrant contre trafiquants chrétiens et prêtres bouddhistes. Toujours solitaire, n'était la présence de ses deux tigres fidèles Kharis et Chouka. Une fois, il se retrouve prisonnier de pithécanthropes. C'est dire qu'il dispose d'une aptitude humaine unique : partir à reculons en promenade dans la préhistoire. Mais toujours sa silhouette se conforme à celle d'un Tarzanide authentique : un pagne, un poignard. 

De cette première série, on ignore le nombre exact de numéros (13 ou 17 ?). Malgré cet handicap elle reste la préférée du Docteur Jivaro. Les deux suivantes, trop faciles à se procurer, ne l'intéressent que moindrement.

 

TAROU fut dessiné par BOB DAN. Bob Dan : appellation prêtant à confusion puisque l'homme n'appartenait pas à la liste des personnages de western. Son bulletin de naissance, bel et bien français, était Robert DANSLER (1900-1972). Il participa à l'association « Cocotte en papier ». Cocotte ? rien de croustillant là-dedans. Ses fondateurs Auguste Liquois et Alain de Saint Ogan en avaient fait un signe de ralliement artistique BD pour aider à freiner l'arrivée massive de comics américains dans une France d'après guerre qui se reconstruisait d'Ouest en Est – et non pas l'inverse !

  

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Sur le mot TAROU, un accent circonflexe se remarque. Il est instable : tantôt sur la lettre û, tantôt sur la lettre Ô. D'autres fois il s'absente. Peut être le créateur de Taroû imagina-t'il d'abord écrire TAROUX puis s'étant ravisé il supprima le X dont il rappela le souvenir en plaçant un accent circonflexe sur la lettre û.

 

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Le petit chapeau d'accentuation s'exerce à se changer en petit pois sauteur.

 

 

Docteur Jivaro

06/04/2013

Les Tarzanides du grenier (n° 29)

BOY PUIS BOMBA

 

Évidemment le fils de Tarzan se doit d'être un tarzanide. Il apparaît dans le roman américain pendant l'année 1915, sous le nom de Korak. Mais pour le cinéma d'Hollywood, Korak n'existe pas. Il est remplacé par un enfant trouvé sans identité dans la jungle mystérieuse, donc dangereuse.

 

Johnny Weissmuller en est le papa adoptif, Maureen O'Sullivan en est la maman adoptive. En 1939 un avion, grand oiseau vrombissant s'écrase dans la forêt. Tous les passagers meurent sauf un bébé mâle. Tarzan et Jane le trouvent, l'adoptent, l'éduquent. Comme le couple ignore le nom de l'enfant, il le désigne par un terme générique : BOY.

 

On s'en doute : le fait que ce garçon orphelin soie adopté et non pas conçu par Tarzan et Jane, indique qu'aucun rapport sexuel n'est accompli entre l'homme et la femme. Dans le cinéma américain des années 30, la chasteté est une obligation en dehors du mariage, surtout lorsque le récit est destiné aux enfants. Or, Lady Porter et Mister Greystocke ne sont pas mariés l'un l'autre, du moins le croit-on. (Voir page 54, dans le Tarzan de Lacassin, éditeur Henri Veyrier, 1982).

 

BOY grandit, film après film, dorloté par Jane, expérimenté par Tarzan. BOY travaille à ressembler à son papa adoptif. On lui ceint un petit pagne, on lui donne un petit couteau. Pour le reste, il est nu mais avec un supplément de décence car son nombril est dissimulé sous le haut de son pagne. Une obligation imposée par le Code HAYS dans la cinématographie américaine : le nombril doit être caché en public, comme est caché le sexe


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Body de l'acteur Lex Barker dans le rôle de Tarzan (Tarzan et la Diablesse) le nombril est dissimulé comme un trou de cul mais aussi comme la bouche d'une musulmane portant le voile intégral, ce masque de pudeur la préservant, paraît-il, contre la convoitise des hommes.

 

 

Le personnage de BOY était tenu dans le cinéma par le tout jeune Johnny Sheffields. Année après année BOY grandit pendant que papa Tarzan vieillit, engraissé par le succès commercial. Arrive le moment où la bedaine de Monsieur Weissmuller rend inacceptable la silhouette de Tarzan – sauf pour en rire. Les réalisateurs font alors disparaître BOY dont la belle adolescence faisait une concurrence défavorable au quadragénaire Weissmuller.

 

Weissmuller tient alors le rôle de Tarzan pour la dernière fois sous le titre Tarzan and the Mermaids. (En patois français Tarzan et les sirènes).

 

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La mention « Enfants admis » s'explique par la date du film programmé en France en 1949. Certains groupes politiques et religieux ayant aggravé les interdits vis à vis de la littérature et l'art adressés à la jeunesse.



Dans la mythologie grecque, c'est à dire dans la religion de la Grèce antique, les sirènes sont formées d'un corps d'oiseau et d'une tête de femme. L'influence Judéo-chrétienne, qui falsifie toutes les croyances qui lui sont étrangères, fera apparaître les sirènes sous l'aspect d'un buste de femme prolongé par une queue de poisson. C'est la femme aux jambes jointes, serrées l'une contre l'autre et refusant par cette posture le coït. La version vestimentaire c'est la fameuse « robe fourreau » paradoxalement portée pour mouler les reliefs de la femme afin d'exciter l'homme tout en restant fermée devant lui.

 

Devenu jeune homme le petit tarzanide BOY continuera sa carrière cinématographique en incarnant BOMBA.

 

Bomba fut inventé par le romancier Roy Rock Wooden, année 1920. La version pour le cinéma commence en 1926 pour aller jusqu'en 1955. Ce n'est qu'à partir de 1948 que BOY se réincarne dans cet autre clone de Tarzan qu'est BOMBA.

 

Sur le Web les informations à propos de BOMBA ne fourmillent pas. Néanmoins on peut consulter bmania.pagesperso-orange.fr/bomba.htm. Sur un autre site on parle de BOMBA comme d'un raciste. Savez-vous ce qu'est un raciste de race blanche ? C'est un homme qui refuse de se laisser couper les grelots pour servir d’eunuque devant l'entrée du harem du grand Vizir. Un autre site dénombre neuf titres cinéma entre 1949 et 1955.

 

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Johnny Sheffields enfant               Johnny Sheffields adulte

 

Tout comme avec la môminette Shirley Temple, les cinéastess marchands de rêveries éveillées flattent chez l'adulte, homme ou femme, une sensiblerie toujours mêlée de pédophilie modérée. 


Quelques-uns des films où s'aventure BOMBA donnèrent l'occasion de quelques bandes dessinées. Ainsi dans le numéro 137 de HURRAH !, année 1956, on peut regarder sur quatre pages BOMBA et le VOLCAN en FEU. Film adapté par Alain Bertrand et dessiné par DANSLER alias BOB DAN.


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BOB DAN créa pour l’Éditeur Artima un tarzanide nommé TARÔU et dont le numéro 1 fut publié sous un format italien, année 1949. L'ours, réduit à presque rien, porte le nombre repère 2254.

 

Docteur Jivaro