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22/03/2014

Les Tarzanides du grenier n° 58

BOB ROC, l'oublié ?

 

 Sur le clavier de votre ordi, tapez Bob Roc. Allez y tapez ! Et n'oubliez pas de préciser : BOB ROC BD.

 

 Devant vous, le résumé d'une carrière artistique depuis les années 1939-50. Années pendant lesquelles Robert Rocca alias Bob Roc s'adonna principalement à la création de bandes dessinées. Succédera jusqu'à nos jours une longue période bien différente, celle pendant laquelle le talent de l'artiste taille et ponce le marbre avant de tordre le métal, méritant ainsi une réputation enviable parmi ceux de ses contemporains avertis des choses de l'Art.

 

 Docteur Jivaro se restreint, ici, à de très courts aperçus des travaux BD réalisés pendant la jeunesse de ce créateur né en 1927. (Une biographie détaillée existe dans le tome 3 « Encyclopédie de petit format » établi par Gérard Thomassian – Librairie Fantasmak, Paris 10e.)

 

 Pourquoi refuserions-nous de classer Bob Roc parmi tous ceux qui contribuèrent en France à la réputation de figures tarzanides ? Sa participation à l’Éditeur Chott, co-créateur du formidable FANTAX est connu des collectionneurs. Et Chott utilisa intentionnellement les mouvements de TARZAN inventés par Foster et Hogarth, lorsqu'il lui fallut emplir d'actions violentes les 39 numéros mensuels constituant la première fournée des « reportages » consacrés aux victoires imaginaires de Lord Horace Neighbour.

 

 J'en lus beaucoup étant enfant ; je n'en suis pas pour autant devenu un gangster. C'était cependant cet unique avenir que les dévots du clergé et les cellulards marxistes prévoyaient à nous autres gamins enthousiastes des Big Bill le Casseur et de tel autre Vampire des Caraïbes halluciné buveur de sang humain dans l'inoubliable COQ HARDI. Il fallait bien inquiéter les parents !

 

 

 Fantax-n°-16.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

Couverture composée par Chott accompagné de Bob Roc. 3e trimestre 1947. Les illustrations à l'intérieur ne sont pas signées Bob Roc mais résultent de sa manière.

 

 

 

 

 

 

 

  

Autre exemple de l'activité graphique BD due à Bob Roc. On était alors en 1946. Les deux mensuels YAK et BRIK, d'abord édités séparément, fusionnèrent pour assurer quelque temps encore leur survie. La planche ci-dessous, prélevée dans le numéro 20 de Brik Yak, est intéressante en cela qu'il n'y a pas de bulles. Les bulles – ou les fumettie comme disent les italiens – avaient très mauvaise réputation chez les maîtres en scolarité, qui ne leur reconnaissaient aucune valeur pour aider à l'écriture. « On ne peut pas apprendre à lire en lisant des paroles inscrites dans des petits ballons même pas tracés à l'aide d'un compas ! ». Combien de fois ai-je entendu ce commentaire réprobateur ? C'était jugement définitif rapporté par tout éducateur académique : « dessiner demande moins d’intelligence qu'écrire ». J'étais donc doté de moins de liaisons neuronales que le dernier de la classe. Celui-ci, parfois condamné à l'écriture, recevait pour punition de conjuguer aux seize temps à l'encre violette et sur du papier quadrillé : Je ne dois pas lécher mon mouchoir après m'être mouché dedans.

 

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Bientôt la (grosse) commission des censeurs exigea au moins 40 % de rédactionnel dans le contenu d'un journal de bandes dessinées. Tous les éditeurs de BD n'étaient pas disposés à payer un rédacteur supplémentaire. Aussi eurent-ils parfois recours à une astuce : supprimer les bulles. Donnant ainsi aux « paroles rédigées » l'aspect classique de vrais textes sous lesquels ne subsistait qu'une discrète ligne horizontale sagement tracée à la règle – O merveille ! Parfois même les couleurs des personnages et des décors étaient posées transparentes sur les dialogues, comme pour noyer dans notre mémoire le souvenir des bulles disparues.

 L'intrépide-1953.jpg

Del Duca. 2 vignettes sorties de l'hebdomadaire L'INTREPIDE du 15-10-1953.

 

Bob Roc travailla également et toujours pendant sa jeunesse, pour un tarzanide authentique, sans doute le mieux bâti du genre : TARGA.

 Targa1-10-1949.jpg

Mais voyons, ce n'est pas Targa ! C'est Tinga, jolie jeune femme blonde, fidèle compagne du grand tarzanide finalement plus souvent dessiné par Estève que par Bob Roc.

 

 Tinga fut, elle aussi, l'une des belles jeunes femmes fréquentes dans les journaux de notre enfance et qui furent toutes interdites de présence pendant les sinistres années 50. Enfin, bah ! pour bien nous éduquer, il nous restait Marisette refusant de jouer au docteur avec Fripounet.

 

Docteur Jivaro

15/03/2014

Les Tarzanides du grenier n° 57

C'était en janvier 1963, j'achetais « Le Canard Enchaîné » ; j'achetais en même temps et pour me contrarier « Rivarol ». Puis j'allais m'asseoir au Biard, un bar-restaurant d'en face de la Gare du Nord. Rien qu'un petit noir me permettait de rester en place au-delà d'une heure, jusqu'à ce qu'une mouche vienne pomper un restant de sucre sur le pourtour de la tasse à café.

 

 Mais un matin, dans le kiosque à journaux, je reçus un grand coup de cœur en plein cœur. Bon sang ! Qu'est ce que je venais de remarquer parmi toutes les couleurs des couvertures en papier ? LE FANTÔME ! Un titre BD archi connu pendant mes premières expériences d'écolier. Le Fantôme ! De retour ! Je payai 40 centimes – une misère – pour l'emporter, pour qu'il redevienne ma propriété après plus d'une décennie pendant laquelle j'en avais été démuni.

 

 - Tu étais devenu adulte. Pourquoi cette émotion de gamin pour une imagerie naïve ?

- La bande dessinée, à proprement parler, Monsieur, ne fut pas créée pour des enfants. Elle se développa simultanément avec des journaux d'informations politiques, là-bas, aux États Unis. Dick tracy ou Lil'Abner ne sont pas de la famille de Mickey. C'est l'erreur typique d'une ignorance devant la bande dessinée que de mettre dans un même sac d'enfance Bécassine et Buck Danny.

 Le-fantome-N°-1,-1963.jpg

 

Le Fantôme du Bengale appartient à toute une légion de héros BD américains dont les visages aimés disparurent brusquement en France à cause d'une hypocrite « Commission de surveillance, etc. etc. »

 

Aventures-n°-30.jpg

 

 

Par exemple dans l'hebdomadaire AVENTURES n° 30 de l'année 1950. L'histoire est interrompue sans être terminée, et le texte promet pour prochainement « une aventure sensationnelle … qui ne sera jamais publiée dans aucun des quatorze numéros qui se succéderont jusqu'à la mort du journal.

 

Le Fantôme avait d'abord réussi son grand retour en 1945, à la suite de l'armée américaine fonçant sur Berlin pour ne pas laisser les soviétiques envahir toute la zone Ouest de l'Europe. Et ce fut LA SAGE, Éditeur Français, qui parvint en premier à remettre à la mode chez nous « Kip Walker  l'esprit qui marche ». La deuxième série de cet éditeur est généralement regardée comme la mieux accomplie. Mensuelle, elle groupe 50 numéros, débutante en 1949. Regardez la présentation sous couverture souple de sa reliure numéro 1 incorporant 10 numéros.

 

 Le-Fantome-du-Bengale-n°-1.jpgL'attitude du héros en collant rouge est copiée sur une des attitudes de Tarzan agissant dans La Cité de l'Or. 13 septembre 1936.

  Cet album est d'autant intéressant qu'il permet d'assister dans son numéro 5 à la période charnière pendant laquelle Mc Coy se substitue à Ray Moore.

 Mc Coy commence par imiter la manière de Moore puis installe des préoccupations narratives plus personnelles. Autant Ray Moore présentait un personnage anguleux et nerveux, autant son successeur en arrondit la silhouette. Ray Moore aimait situer ses acteurs dans des décors qui les apetissaient à distance. Mc Coy finit par faire tout le contraire. Chaque tête à tendance à s'isoler des autres, pour emplir à elle toute seule l'image. Enfin, on « lit » parfois chez lui des suites de 3 ou 4 images sans aucune parole - muettes. Une façon de réciter inexistante chez Moore.


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 Passage du graphisme de Ray Moore à celui de Mc Coy.

 

 

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 Malheur aux ennemis du Fantôme ! Ils peuvent se retrouver pendus à un crochet de boucherie . Sur leur faciès, une tête de mort subitement apparue : l'empreinte indélébile de la bague du justicier masqué. Cette marque ramène un souvenir dans ma tête. En 1950-51, certains marchands forains du dimanche, sur la Place Saint Paul, vendaient parmi mille autres babioles, des petites bagues à tête de mort imitées sans doute de celle du Fantôme. Nous autres enfants en désirions tous une. Cette mode fut éphémère. Deux aspects existaient : un avec les cavités des yeux peintes en rouge ; un autre démuni de couleur. Les échanges se faisaient contre 10 ou plutôt 15 billes.

 

Le-Fantome-numéro-482.jpg

 

Pendant les années 1980, un célèbre marchand de bandes dessinées, boulevard Saint Michel, attribua à sa jolie petite fille le prénom Diana.

 S'était-il inspiré de la fiancée du Fantôme du Bengale, laquelle se prénomme Diana. Diana Palmer.

Et c'est en 1980, dans une des versions françaises des « Aventures américaines » (numéro 482. Editions des Remparts) que Diana Palmer enfin devenue Diana Walker donne naissance à deux jumeaux … en réalité : un garçon et une fille. Les dessins intenses sont alors dus à Sy Barry.

 il n'existe pas encore en France une réédition complète et par un même éditeur des exploits du Fantôme du Bengale. L’éditeur SOLEIL ne s'y employa pas ; non plus qu'à rééditer l'ensemble du TARZAN mis en BD par les Rex Maxon et Harold Foster, deux talents rivaux entre eux et  constamment inconciliables.

 Le-Fantôme-avril-1963.jpg

  

Toujours est il qu'après l'effort le réconfort.

 

 Docteur Jivaro

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01/03/2014

Les tarzanides n° 55

 

Samedi précédent, parmi nos tarzanides, l'apparition inattendue du géant masqué AMOK fut l’occasion de rappeler l'existence époustouflante du « Fantôme du Bengale ». Celui-ci, d'origine yankee, profitera en France de plusieurs éditeurs rivaux entre eux mais publiant avec un succès égal ses aventures sur des supports diversement périodiques. Tantôt mensuels, tantôt hebdomadaires ; en noir et blanc chez Éditions Mondiales ou encore en couleurs chez la Sagédition ; et presque partout marchandé par Opéra Mundi sous la direction de Paul Winkler, lui- même régissant « Le Journal de Mickey » de concert avec Walt Disney. Le Fantôme sera aussi publié sous l'aspect d'un seul strip de quatre images en bas de page dans le journal quotidien L'AURORE.

 

 

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 L'AURORE, 1957 ?

 

 

Dans cet exemple, le mollesse assez paresseuse du dessin handicape la force du personnage ainsi que la qualité d'un scénario agençant habilement l'intrigue et l'humour.

 

 Le Fantôme du Bengale dispose de plusieurs appellations qui varient en rapport des lieux et des individus fréquentés. Monsieur Kit Walker chez les contribuables civilisés devient « l'Esprit qui Marche » pour les Bandards – sic – ses amis les sauvages pygmées. Il est aussi « L’ Immortel » lorsqu’aucun des gangsters ne réussit à le voir alors qu'il les observe tous.

 

 D'abord dessiné par Ray Moore auquel succéda Wilson Mc Coy, the Phantom inscrivit premièrement sa présence en France dans l'hebdo AVENTURES qui parut sous deux séries : L'une datée d'avant guerre (38 numéros) – et l'autre après (44 numéros).

 

 Semaine prochaine, Docteur Jivaro (s'il n'est pas mort trucidé par la vie denrée périssable), bavardera à propos de la silhouette du Phantom en insistant sur la différence des graphismes entre Ray Moore et Wilson Mc Coy.

 

 

Jivaro

22/02/2014

Les Tarzanides du grenier n° 54

 

AMOK

 

Aucun doute : stature humaine imposante, posture apte à tous les affrontements, ce personnage BD d'après-guerre à de quoi captiver l'imagination des enfants. Comment ne pas jouer à s'identifier naïvement à AMOK lorsqu’on n'a que six ans et que les Goldorak et autres Hulk ne sont pas encore apparus dans le paysage urbain ?

 

La collection « Aventures et mystères » depuis 1947 et jusqu'en 1952 inclut un total de 150 numéros parmi lesquels des titres tels Jim La Jungle, Agent Secret X9, ou encore Bronc Peeler, celui ci préfigurant le fermier ranchman Red Ryder. Le nom AMOK ne s'y inscrit qu'au numéro 13 … C'est pourquoi nous pouvons regarder sa couverture comme étant celle du numéro 1 des aventures de ce « Géant masqué », lequel sera comme beaucoup d'autres immolé en 1950 à la loi du 16 juillet 1949.

 

Amok,

 

AMOK ! AMOK ! - A mort ! A mort ! - cri de guerre lancé par le héros dans toute l'île de Java pendant l'occupation mercantile hollandaise. C'est qu'il n'a pas de chance en amour, le grand gaillard : sa jolie fiancée Nikita n'en finit jamais de lui être enlevée par des brigands. Et comme il refuse l'aide amoureuse d'une non moins jolie Edmée, cette dernière, jalouse comme une Junon, se fait la complice sournoise de tous les ennemis du beau javanais. Car AMOK, qui n'arrive pas de Krypton, est javanais. Pourquoi pas ? J'en connais bien qui sont Montluçonnais.

 

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Avouons que les épisodes de AMOK sont très inférieurs à ceux du Fantôme du Bengale, même si sa silhouette fait du mimétisme avec celle du Justicier des Indes inventé par Lee Falk et Ray Moore. Semblable tête massive, semblable masque supprimant des yeux la pupille et rendant ainsi le visage angoissant par l'absence de tout regard – mais, paradoxalement, un fantôme, un spectre ne doit il pas être aveugle pour VOIR dans l'obscurité ?

 

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Le fantôme et AMOK - Rien qu'à la gueule on s'y tromperait

 

Une trouvaille de dessinateur orne la poitrine de AMOK, le différenciant quand même d'avec « L'Esprit qui Marche » : Un faciès énorme, narines dilatées, grimaçant, peint ou brodé et formant comme un bouclier de répulsion, face aux multiples agresseurs. Mais hélas ! Le dessinateur Tony Chan ne fera tenir aucun vrai rôle à cette physionomie monstrueuse que, pour ma part, j'aurais rendu phosphorescente dans la nuit, et en dansant la javanaise.

 

La seconde moitié des années 1960 permettra en France le retour d'anciens héros de BD américaines interdites de séjour depuis le début des années 1950. Brik Bradefer, Tarzan, Le Fantôme, Mandrake, Superman, etc, etc. reviennent avec AMOK. Ainsi en 1966 et 1967, 25 numéros AMOK seront imprimés recommençant les textes et dessins édités pendant les années 1946 jusqu'en 1950. Une modification pourtant : la fiancée ne se nomme plus Nikita mais Mouna.

 

Vous venez d'écrire Mouna ? Oui, oui. Souvenir, souvenir. Nous connûmes un Mouna. Le Mouna frères alias Aguigui alias Mounana-Soeurs ou plus sérieusement André Dupont. Et je ne blague pas.

 

Une nuit, en mai 68, boulevard Saint Germain, plusieurs cars de police stationnaient avec à l'intérieur des uniformes et des casques visibles au travers de solides grillages. Un personnage barbu allait et venait scandant : « Libérez les CRS ! Libérez les CRS ! ». C'était le Mouna-frères. Histoire de rire, une vingtaine de quidams l'imitèrent parmi lesquels je me trouvais.

 

Mais ne voilà t'il pas qu'un groupe de gauchistes dopés façon trotskiste crut que nous pactisions avec la police de Monsieur Grimaud. Il fallut improviser une opération « Coup de poing » suivi d'un repli stratégique devant des énergumènes devenus nombreux. Ils remontaient de l’École des Beaux Arts par la rue de l'Ancienne Comédie - ? - transportant sous le bras des paquets d'affichettes sérigraphiées, disait-on, dans l'atelier Brianchon.

 

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Au dos du numéro 25 de AMOK, une annonce pour l'une des plus sympathiques créations de la Bd italienne : KIT le Petit Shériff. Ses exploits très inventifs débutèrent dans le numéro 1 de l'hebdomadaire L’INTRÉPIDE - année 1946 - pour ne se terminer qu'avec le numéro 421 de l'année 1958.

 

Tout ça me direz vous n'a pas grand chose à voir avec nos amis les Tarzanides. Tant pis pour aujourd'hui.

 

Docteur Jivaro

15/02/2014

Les Tarzanides du grenier n° 53

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De 1946 jusqu'à 1956, Del Duca édita deux séries mensuelles TARZAN ; la première complète avec ses 102 numéros et la seconde limitée à 25 mensualités. Étrangement, les numéros 100, 101 et 102 de la première série sont affectés comme numéros 1, 2 et 3 de la seconde … C'est dans celle-ci que nous pouvons remarquer une petite bizarrerie, laquelle n'empêche pas les collectionneurs de dormir sur leur oreiller de nostalgie.

 

Dans le cours du numéro 14 – page 7 exactement – de la seconde série le dessinateur Bob Lubbers cède sa place à John Célardo. Une décision arbitaire, prise par les responsables italiens et qui n'est pas conforme à la chronologie des BD originales américaines. 

 

Bob Lubbers avait fini par attribuer au Seigneur de la Jungle une physionomie aimable et souriante de tonton gâteau, celle d'un paisible boy scout invité chez le dernier curé du village. Tout ça fort contraire aux réactions d'un orphelin susceptible et n'assurant sa survie qu'à grands coups de couteau. John Célardo, lui, essaya de redonner à Tarzan les attitudes d'une méfiance prompte à la plus brutale des ripostes. 

 

A présent, regardons les deux images ci-dessous. Elles appartiennent à la même aventure l'une succédant à l'autre ; mais leur dessin ne vient pas de la même main. Celle de gauche correspond bien au style de John Célardo tandis qu'à droite le tracé résulte d'un talent moindre et anonyme.

 

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A plusieurs reprises cet inconnu installe comme en catimini son graphisme alors que parfois rien n'en motive la présence. 

 

Ci-après les deux bandes en couleur sont réellement créées par John Célardo, étant extraites du numéro 23 des Éditions Mondiales publiées en 1966. Par contre, dans celles en noir et blanc du numéro 19 des « Publications périodiques modernes » année 1966, on surprend une image que nous taxerions d'intruse si l'on ne voyait pas qu'elle fait oublier tout un groupe de singes agressant des guerriers noirs. Mais, une fois encore, quel nom donner à l'auteur de cette image ? Étant adolescent je la supposai venue de Brantonne, artiste à tout faire chez beaucoup d'éditeurs des lendemains de la guerre mondiale.

 

 

Tarzan-perdu-dans-la-jungle.jpg

 Tarzan-éditions-mondiales-1966.jpg

 

A défaut de présenter la couverture de Tarzan n° 25 – que je retarde d'acheter à chaque fois que j'aperçois qu'elle me manque –, je scanne celle du n° 24. Elle est évidemment due à l'atelier Milloco, qui réalisa quasiment toutes les couvertures des brochures et des reliures pour Del Duca, depuis 1946 jusqu'à … jusqu'à ce que mort s'en suive.

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Docteur Jivaro

08/02/2014

Les Tarzanides du grenier n° 52

 Samedi précédent, j'ai posé une devinette à propos d'un fouillis graphique.

 

Il s'agit d'une voiture Renault dont la carrosserie est entièrement remodelée pour servir de support publicitaire à la stature puissante de TARZAN.

 

Pendant le Tour de France année 1955.

 

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A ce moment, les Éditions Mondiales de l'omniprésent Del Duca avaient dû renoncer à éditer leur Tarzan hebdomadaire ; mais un Tarzan mensuel imprimé en noir et blanc continuait de captiver la jeunesse. Il allait bientôt permettre de connaître les dessins de John Célardo, lequel accompagna d'abord Bob Lubbers dans l'épisode « Tarzan et les égyptiens » (réédition Bologne 1966) avant de le remplacer entièrement jusqu'à l'arrivée applaudie en 1967 de Russ Manning, élève doué de l'illustre Hogarth.

 

D'anciens témoins pensent que l'enseigne automobile Tarzan participa jusqu'en 1962 à la Grande Boucle.

 

Qu'est devenu ce véhicule célèbre pendant la seconde moitié des années 50 ? A t'il été livré à la destruction ? Ou alors enfermé, oublié dans quelque hangar dont la toiture a cessé d'être imperméable ? Ou encore acheté par un collectionneur passionné autant qu'anonyme ? Mystère pour moi.

 

En pianotant sur le web « Hourra Tarzan Tour de France » vous obtiendrez plus de détails sur le sujet.

 

Docteur Jivaro