25/06/2023
Tarzanide n° 555
CHAPLIN - CHARLOT
Charlot … C’est ça : Charlot le personnage burlesque inventé par l’anglais Charlie Chaplin , lui même descendant du peuple de l’Arche d’Alliance. Il fut l’une des grandes figures de l’art capitaliste américain d’Hollywood. Mais alors pourquoi mon enfance rencontra t’elle Charlot dans les pages de l’hebdomadaire BD communiste VAILLANT ?
Dans cet illustré VAILLANT Charlot était dessiné par FOREST.
- Forest ? Mais m’sieur c’est un dessinateur porno !
Cette réflexion lancée par un de mes élèves de l’Atelier de Bandes Dessinées, ne m’étonna pas. Nous étions en 1982 et cet adolescent ne connaissait évidemment pas l’hebdomadaire VAILLANT de 1952. Il avait en tête, pendant cette période culturelle pleine d’érotisme, la BARBARELLA signée du même FOREST.
Cependant je récidive dans la question : comment expliquer la présence du clown capitaliste CHAPLIN-CHARLOT dans un journal placé totalement sous le contrôle des staliniens du Parti et alors même que Joseph Staline n’était pas encore mort ? C’était l’époque d’une dite « Chasse aux sorcières » pendant laquelle le peuple américain traquait l’espionnage soviétique dans le pays de Davy Crokett et Marylin Monroe. Charlie Charlot, outre des problèmes de mœurs et d’impôts, avait tenu des commentaires publics politiques irrecevables pour Edgar Hoover, grand directeur FBI … Et s’était précipitamment enfui se réfugiant en Angleterre. D’où la sympathie soudaine que les staliniens manifestaient pour lui.
Je ne sais plus si j’étais âgé de neuf ou dix ans … Un beau matin notre instituteur nous annonça que l’après midi nous n’aurions pas école. Nous aurions cinéma. Tous les élèves allaient se déplacer à pied, à pied et en rang jusqu’à une autre école, l’ École Viviani.
- Viviani ? Mais c’est l’école des voyous, M’sieur !!
Nous étions quand même tout contents. Le titre du film était : « Les Temps Modernes ». Oui, le film de Charlie-Charlot. On rigola bien. Mais ce que nous ignorions c’est que nos instituteurs utilisaient politiquement le contenu du spectacle : les dirigeants staliniens voulant interdire l’installation d’un « Travail à la chaîne » dans les usines montluçonnaises, celles de Saint Jacques et celles de Dunlop. A ce sujet la CGT faisait distribuer des tracts ronéotypés hostiles à tout Taylorisme. Et dans les bistros de la Rude Denis Papin les ouvriers s’énervaient : vous allez voir que le patron va nous interdire d’aller pisser un coup !
Ce que nous autres gamins ignorions c’est que le film « Les Temps Modernes » date de 1934-1935. Or, c’est justement ce travail à la chaîne américain qui allait permettre aux méchants pas beaux capitalistes non seulement de vaincre l’armée japonaise mais aussi d’interdire aux communistes staliniens d’imposer leur dictature en Europe de l’Ouest. Et je ne vous parle pas des tonnes et des tonnes de matériel et d’alimentation fournies gratuitement par l’Oncle Sam aux soldats de Staline.
Allez, on arrête pour aujourd’hui mais en n’oubliant pas de signaler l’existence d’un texte signé de Morvan Lebesque par lequel celui-ci reprochait à Chaplin-Charlot de ne pas avoir été un véritable artiste.
Quand Charlie-Charlot singe Hitler ça va plutôt bien
Allez, on arrête pour aujourd’hui mais pas sans oublier de signaler l’existence d’un texte signé de Morvan Lebesque par lequel celui-ci reproche à Chaplin-Charlot de ne pas avoir été un véritable artiste.
Doc Jivaro
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19/06/2023
Tarzanide n° 554
18 Juin 1940
Le séisme magnitude 5,8 survenu dans le grand ouest français incitait Bar Zing à chercher dans les BD quelques réalisations graphiques inspirées de la maladie de Parkinson de la croûte terrestre … Mais la date du 18 juin d'hier dimanche, nous oblige à rappeler un fait historique d’importance.
Le magazine de bandes dessinées COQ HARDI publia son numéro 1 alors même que l’armée française de Leclerc n’avait pas encore libéré la ville de Strasbourg. Dans ce premier exemplaire qui ne comptait que 4 pages, la page 3 présentait Charles de Gaulle. Dessiné à la hâte d’après une photo par Jacques Dumas alias MARIJAC, lequel dans Clermont Ferrand venait de créer le titre qui allait devenir l’un des plus prestigieux illustrés destinés aux enfants.
- Mais le Père de Gaulle à ce moment là il fumait la cigarette !
- Tu la fermes, gamin !
Au tout début MARIJAC fut aidé par un dessinateur humoristique qui signait FLIP. Les pieuses lectrices du magazine Les Veillées des Chaumières en connurent le talent modeste. Mais le gag ci après publié dans n° 2 de COQ HARDI ne pouvait évidemment pas paraître sur l’une des pages de l’ennuyeux « Veillée des Chaumières ». Une gamine aussi volage et qui glisse, jambes ouvertes, à cheval sur la rampe d'un escalier, ah ! mais vous n’y pensez pas mes vieilles demoiselles !
Il y eut 10 premiers numéros COQ HARDI édités au départ dans Clermont Ferrand. L’adresse en était 21 rue Blatin. (Y a t’il une plaque commémorative ?). Après une interruption de publication, le n° 11 de COQ HARDI fut enfin édité mais son adresse se situait désormais à Paris.
Signalons que les 10 premiers numéros sont pratiquement introuvables chez les libraires professionnels. Toutefois, en septembre 1981, il y eut la parution d’une reliure groupant la réimpression de cette dizaine d’exemplaires. Cette réimpression se fit sous contrôle de MARIJAC qui resta actif parmi nous jusqu’en 1994. Il était né en 1908, le gaillard !
Toute mon enfance remercie MARIJAC.
Doc Jivaro
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28/05/2023
Tarzanide n° 553
TINA
Tina … Tina quoi ? Turner. Tina Turner évidemment. Née dans le Tennessee en 1939. Chanteuse de rock dont on vient de nous annoncer la mort. Mais vous n’allez pas me croire même si mon épouse confirme ce que j’écris : je me suis toujours désintéressé des chansons et des tortillements du fessier de cette dame.
Il n’y eu guère pour moi que Mahalia Jakson et son Négro Spiritual de la fin des années 50 de 1900 qui m’attira mais sans que je m’y attarde.
( Difficile de faire plus banal )
Je ne sais plus où j’ai entendu que Tina n’était pas le prénom de baptême de Madame Turner. Elle se prénommait d’abord Anna et ce serait sous l’influence d’une BD titrée TINA qu’elle aurait modifié pour la scène son prénom.
Doc Jivaro ne lut ni ne feuilleta jamais la BD Tina publiée dès 1968 chez AREDIT qui succédait alors à ARTIMA. Il n’en parlera donc pas. Mais s’agit il de cette édition française qui influença alors la chanteuse américaine ? Ne pas connaître pour l’instant la réponse ne m’empêchera pas de dormir ce soir et jusqu’à demain matin, j’espère.
Doc Jivaro
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21/05/2023
Tarzanide n° 552
Me semble que les aventurlures de Johnny COMET débutèrent avec le n° 63 du magazine mensuel GARRY des Editions Impéria. Elles allaient se terminer dans le n° 69. GARRY était un illustré français inspiré de la guerre américano-nippone, 1941-1945. En cela il ressemblait aux premiers scénarios du BUCK DANNY mais sans vraiment en posséder la documentation de l’époque. Quant à Johnny COMET pilote de course automobile il devient stuntman (casse-cou) pour des exhibitions populaires qui le rendent si célèbre qu’un impresario l’incite à réussir une carrière à Hollywoodland.
J’étais âgé de 11 ans … la censure s’abattait sur nos bandes dessinées, et un certain Abbé Pihan s’acharnait à faire interdire nombres d’images jugées inconvenantes selon la morale catholique. Cet Abbé Pihan, né en 1912, devait disparaître en 1996 sans avoir jamais fait preuve de charité pour la sexualité des enfants.
Les jolies filles pulpeuses ne manquaient pas parmi les rencontres que faisaient Johnny COMET ; et leur présence nous vengeait quelque peu de la disparition totale de nos Sheena et de nos Tarzella, toutes sauvageonnes, blondes et reines des jungles.
Jonny COMET était dessiné efficacement par Frazetta. Des personnages très animés et qui ne refusaient pas le caricatural dans les expression physionomiques. L’identité de Frazetta n’apparaît pas dans les magazines GARRY de l’année 1953. Ou alors elle est rudement bien cachée. Mais aujourd’hui regardez sur le Web la place importante que ce même Frazetta occupe dans l’art artistique populaire.
Doc Jivaro
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14/05/2023
Tarzanide n° 551
Pâté fourré de haché
L’employé salarié d’un fast-food vient d’être tué alors qu’il intervenait essayant de protéger la caisse commerciale. Les restos rapides d’alimentation s’installent de plus en plus nombreux mais sans substantielle moelle dans le pays de Rabelais.
Moi, ou plutôt nous deux : ma femme et moi gardons le souvenir d’une des premières installations de d’un self service d’inspiration américaine. C’était en face de la parisienne Gare du Nord en 1962 me semble t’il. L’enseigne s’affichait Wimpy. Nous nous y risquâmes plusieurs fois : On y mangeait mal pour pas couteux, comme on dit.
Popeye et ses amis dans le n° 1 de HOP-LA !, en décembre 1937
Ce self était installé en remplacement d’un des cafés Biard dont l’écrivain Céline parle brièvement dans l’un de ses premiers romans. Cherchez lequel. Quant aux messieurs âgés d’une quarantaine d’années, en 1960, ils pouvaient avoir déjà connu pendant leur enfance un Wimpy personnage américain de bandes dessinées, sauf que ce nom était modifié par la version française : Il s’y appelait Gontran. C’était un des compagnons du célèbre Popeye mais un compagnon quelque peu encombrant. Ventru, gourmand, jamais rassasié d’avaler de petits pâtés fourrés à la viande hachée qu’il mangeait sans couteau ni fourchette, à la main donc : le hamburger. Cependant, ici encore, l'interprétation française refusait le mot anglais dans l’illustré HOP-LA !
WIMPY GONTRAN guette l’arrivée d’un petit pâté
au sortir d’une flûte magique chapardée à la vieille sorcière
Le magazine HOP LA ! Venait de Paul Winkler, un frère maçon qui faisait traduire dans la langue de Léon Daudet les comics de Walt Disney.
Quant à Jacques Borel, le promoteur de la restauration rapide Wimpy, il fut questionné pour la TV française et la fin de l’échange se termina à peu près de la façon suivante :
- comprenez bien que j’ai installé mon self service pour les gens dynamiques qui doivent manger en vitesse et ne pas perdre leur temps à digérer devant la table.
- Donc vous mangez dans votre Wimpy ?
- Non, je n’ai pas le temps.
Si vous vous souvenez de ce genre de dialogue faites le moi savoir.
Doc Jivaro
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23/04/2023
Tarzanide n° 549
HOPPY pour les copains
Paraît que les confitures industrielles d’a présent demeurent bourrées de pesticides …
Les confitures de mon enfance, elles, n’étaient pas réputées empoisonnées. Elles étaient fabriquées maison, en famille.
Rue Championnet, un grand jardin. Une de mes deux grand-mères réussissait toutes les confitures : cerises, fraises, pêches, etc. Je n’appréciais pas la crudité des groseilles pendues à leurs arbrisseaux ; mais je les adoraient cuites renforcées de sucre. En matinée une fois, alors que se déroulait la cuisson des confitures il y eut un assaut d’insectes dans la maison : des guêpes par dizaines, Madame !
- Elle vont finir par nous piquer ! S’exclama la mère de mon père. Vas-y ! re-fiche les dehors à coups de torchon.
J’engageais le combat contre l’invasion ailée. J’écrasais même quelques unes des ennemies qui me paraissaient ne pas s’apercevoir de ma présence guerrière. Avais je atteint mes onze années ? Non Docteur.
- Elles ont dû encore faire leur nid sous les tuiles de la cabane à lapins. Tu te rappelles !
Non, je ne me rappelais pas.
- Ton grand-père à dû nous en débarrasser en y mettant le feu.
Lorsque à l’approche de midi nous fumes vainqueurs, je reçus quelques pincées de monnaie pour me récompenser. « Tiens ! Tu vas aller encore t’acheter des guignols. »
Les guignols c’étaient des histoires en images selon ma grand-mère et des bandes dessinées selon moi. Je me rendis rue Miscailloux, la rue mise en cailloux selon son origine. J’allais choisir parmi les journaux exposés dans l’un des trois bistros dont le commerce s’expliquait sans doute par le grand cimetière tout proche, non pas à cause des morts mais en raison des vivants allant les visiter.
Hopalong Cassidy, shériff de Twin-River, nous venait des r’américains et il y avait alors beaucoup de publicités sur les radios. Je ne connaissais le nom d’aucun des dessinateurs, sauf celui de la couverture lequel était un habitué de l’Editeur IMPERIA. Il s’agissait de Robert BAGAGE qui simplifiait parfois sa signature en ROBBA.
Hopalong Cassidy daté de 1949
Hopalong Cassidy daté de 1953
Dans l’édition datée de 1953, je repérais tout de suite l’absence d’un objet. Une fumée à l’horizontale au-dessus du titre ne s’expliquait que par la disparition d’un revolver. Cette arme dessinée je la connaissais bien l’ayant déjà vue dans de petits journaux édités en format italien, en 1949, et qui nous venaient de MARIJAC le créateur de COQ HARDI. Une partie de l’image était donc censurée dans l’édition de 1953.
Signalons que Marijac dans quelques chapitres de ses mémoires déclara ne pas du tout apprécier les petits scénarios américains bâclés en trois ou quatre pages. Eh ! Eh ! C’est pourtant à de tels expédients r’américains qu’il avait parfois recours pour garnir à la hâte quelques unes des vingt pages de quelques uns des suppléments de son célèbre COQ HARDI.
Supplément n° 51 du COQ HARDI n° 154 (1949)
Doc Jivaro
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