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24/08/2025

Tarzanides du grenier n° 656

SUPER BOY

 

En 1949, l’Editeur Impéria donne le coup d’envoi d’un titre nouveau dans les domaines de la bande dessinée : SUPER BOY. Nouveau mais tout de suite contesté par l’instituteur en blouse grise : « Ce n’est pas du français ! mieux vaut écrire : super garçon ! Non ! Je voulais dire : garçon supérieur.

 

Vivement les dix minutes de récréation.

 

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Collection reliée, n° 7

 

L’Editeur lyonnais Impéria n’était il pas imprudent ? La LOA de 1949 en juillet allait ravager les bandes dessinées de notre jeunesse : Les héros américains disparaissaient, les champions masqués ou trop costauds disparaissaient aussi etc., etc. A défaut de réussir politiquement à interdire le plan Marshall en France, le stalinien Aragon Louis se vengeait sur les concurrents BD de l’hebdomadaire du jeune Komsomol dans Montluçon, Place de La Poterie : VAILLANT, le journal le plus stalinisant.

 

SUPER BOY était alors l’un des tout premiers exemplaires de dimensions « Petit format ou format de poche ». Nos illustrés traditionnels s’ouvraient quasiment tous sur de grandes pages. (Reconnaissons une autre exception pendant la même époque : Caméra 34).  Remarquablement diversifié dans son contenu, SUPER BOY permettait toutes sortes de lectures instructives : trucages de cinéma, rubriques du monde industrielle : une 4 CV toutes les 43 secondes. Elle roulait mieux qu’une trabant. Bien entendu les Bédés abondaient : Nylon Carter (Le bas nylon faisait disparaître la couture) et aussi, surtout, des séries humoristiques de l’italien Jacovitti ainsi que celles de Pol Brandt, trop oublié aujourd’hui. Et, surprise une rubrique « Marché aux puces » comme pour précéder tous ceux de ma génération qui allaient devenir plus ou moins des collectionneurs de « P’tits Mickey » comme les appelaient tous les adultes fiérots d’ignorer le monde des bandes dessinées.

 

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Super Boy, collection reliée n° 13

pages 84 et 85 du mensuel n° 73

 

  • Mais alors, votre SUPER BOY ne présentait aucun adolescent disposant d’une force surnaturelle justifiant de se prétendre, lui aussi, venu de Krypton ?
  • Non ! Pendant quasiment une vingtaine d’années un champion nommé SUPER BOY n’existât pas dans ce premier Petit Format. Il fallut attendre les bousculades de Mai 1968 en France pour qu’un personnage baptisé SUPER BOY s’installe vraiment dans cette publication d’Impéria. Le dessinateur en était Felix Molinari, bien connu des jeunes lecteurs de GARRY, vainqueur américain pendant la guerre sur un océan qualifié de « pacifique ».

 

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Super Boy, n° 331, année 1977

 

Bar Zing et Doc Jivaro ne collectionnent pas SUPER BOY mais, bien évidemment, tous deux acceptant un don généreux de votre part : les temps qui s’annoncent vont être terribles et vous devez penser à conserver bien à l’abri, en Suisse, vos piles de SUPER BOY.

 

Bar Zing

 

17/08/2025

Tarzanides du grenier n° 655

ZAR’O

Editeur Claire Jeunesse

Année 1947

Dessin MOUMINOUX

 

 

Ce pockett n° 1 date de 1986. Mise en route à cheval par Les Éditions de la Page Blanche. L’omniprésence du Sergent Garcia donne à penser que ce nième renard du Mexique s’est fait sous l’influence des séries TV « à la pointe de son fouet » réalisées par les Studios Walt Disney. Sans oublier qu’un français déjà connu comme batteur dans le jazz allait jouer à son tour le rôle de ce Sergent Garcia pas mauvais bougre : Moustache.

 

BD Zorro, n° 1, 1986.jpg

 

Pour ce qui concerne les BD de notre pays nos éditeurs pensèrent qu’en réduisant les dimensions des, pages de nos illustrés, ils en augmenteraient les ventes. Nous étions alors dans la moitié des années 50 de 1900, les instituteurs hussard en blouse grise méprisaient nos lectures d’illustrés : « Je te confisque ce guignol ! Je te le rendrai à la fin de l’année scolaire ». Cause toujours menteur ! Le guignol finissait à la poubelle.

 

De nos jours la BD française est en pleine décomposition. Même les titre publiés en collaboration avec l’Italie ont disparu. Tenez, exemple : KIWI dont le numéro final - 582 – nous fit un signe d’adieu en janvier 2003.

 

Si vous avez la curiosité de lire les arguments avancés par les catholiques et les communistes en 1949 pour justifier le vote d’une LOA de censure en juillet 1949, vous avez remarqué que les borborygmes, les explosions et les zigzags comme déchirant le papier étaient dénoncés comme nuisibles à la bonne éducations des enfants. Cette Loi de Juillet 1949 n’étant pas abrogée comment se fait-il qu’un MANGA ne soit pas réprimandé ?

 

Les collectionneurs vieillissants tels que moi préfèrent la première série ZORRO celle de l’éditeur CHAPELLE, série apparue en remplacement de Jeudi Magazine. Le dessinateur OULIE assura les images du Justicier Masqué même lorsque l’hebdomadaire ZORRO modifia son nom pour celui de l’INVINCIBLE dont l’ultime numéro fut 144.

 

BD Zorro L'Invincible, 1955.jpg

 

Êtes vous d’accord avec moi : l’Alain Delon déguisé en Zorro ne nous a pas fait oublier Douglas Fairbanks.

 

Bar Zing

 

 

14/08/2025

Tarzanides du grenier n° 654

 

Tartine Mariol

 

Haute massive la Porte Blondel devrait pouvoir se dire : ce bld Bonne Nouvelle est trop étroit pour que j’y circule à mes aises.

 

Ce n’était pas notre réflexion à nous deux, un jeune bédéiste et moi qui marchions en direction de Drouot, histoire de ne pas rater le dernier métro. C’était presque minuit mais les noctambules ne manquaient pas ... Un petit groupe d’ombre s’était formé sur le trottoir de droite dans notre direction. Deux jeunes femmes (étudiantes ?) proposaient à la criée un nouveau petit journal dont le titre ne revient pas à ma mémoire. Était-ce « Macadam  » ? Ce mot aurait convenu étant connu la présence de prostituées dans le quartier. Malgré que les Halles « Ventre de Paris » aient été transbahutées à Rungis, les filles du jouir continuaient leur besogne en pratiquant les 3 X 8 (ça fait 24 heures camarades travailleurs).

 

Et justement les deux jeunes colporteuses incitaient à vaincre l’exploitation de la féminité par et pour les sales bonhommes égoïstes. C’était de ça dont parlait leur petit journal. De quoi bien faire rire le romancier créateur du Commissaire Maigret : Lui, Simenon, il connaissait très bien la pêche aux poissons en eau trouble : maquereau, morue, hareng.

 

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  • Même dans les bandes dessinées les morues sont présentes maintenant que les BD sont destinées aux adultes. Avant, lorsqu’il s’agissait de la traduction en français de séries américaines, ces dames capiteuses étaient supprimées dans les images lorsque ce n’était pas les images toutes entières qui disparaissaient.

 

Voici approximativement ce que raconta mon jeune élève, qui s’attira je ne sais plus quelle remarque terminée par ces mots : d’ailleurs nous ne lisons pas de BD.

 

Cependant, peu après, une des « politiques » reconnut : ha ! Si, tiens : quand j’étais gamine je lisais MARTINE.

 

  • Martine ? Ce n’est pas une Bédé c’est un texte avec des illustrations.
  • On dirait des livres avec des demoiselles coquettes présentées à des pédophiles plutôt bons garçons.
  • Ah ! mais je me suis trompée ! Je voulais dire TARTINE.

 

Bien sur : Tartine. La mémé Tartine. Assez gros succès dans notre pays comme en Italie d’où elle vient. Elle est maigre mais dotée d’une force herculéenne. Même Cassius Clay qui se faisait appeler Mohamed Ali, ne s’y frottait pas. Toutefois, Mémé Tartine est handicapée par un point faible, un « talon d’Achille ». Mais chez elle c’est un cor, un cor à l’orteil. Malgré que la nature préfère avoir des orteils au corps. Et à chaque fois qu’elle a mal à son cor, elle perd momentanément sa puissance de frappe.

 

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Bar Zing ne collectionne pas TARTINE. C’est tout à fait par z’hazard que ses pattes ont dégoté Tartine entre une série d’anciens Roag et une pile de TINTIN grande du plancher jusqu’au menton que je dois à un ami voisin de notre ancienne maison de vacances dans Cusset.

Pour ce qui est du mythe grec d’Achille et de son talon, seule partie vulnérable de son corps, il se raconte que sa maman Thétis afin de le rendre invulnérable, le trempa presque tout entier dans les eaux du Styx. Hélas ! Elle le tenait par l’arrière d’un pied et cette partie se trouva non protégée contre les blessures mortelles. Vous remarquerez que cette dame des origines manquait de vigilance. Mais peut-être préférez-vous mon opinion : le seul vrai « Talon d’Achille » d’Achille s’appelait Patrocle.

 

Mon  jeune élève d’Atelier BD ne manqua pas de signaler l’existence d’un certain petit garçon nommé Benoît Brisefer. Lui aussi, malgré sa culotte courte, possède une force extraordinaire sauf ... Sauf lorsqu’il est incommodé par un rhume.

 

  • Oui et c’est PEYO qui le créa. Reconnaissons que le même PEYO se montra plus inventif avec les ... Schtroumpfs (j’avoue avoir copié l’orthographe sur le web).
  • Comme quoi le monde des bandes dessinés pullule de nains, de gnomes, de Tom-Pouce et autres lilliputiens. On y trouve même un potier.
  • Un potier ?
  • Oui, tu sais bien : BEDONUS que j’ai créé en 1982 en observant un petit tonneau ventripotent, pas plus haut qu’une table basse, dans l’un des ateliers de l’ADAC. 

 

Bar Zing

 

12/08/2025

Tarzanides du grenier n° 653

PIM, PAM ET POUM

 

Adam et Eve, raconte t’on, ne travaillaient pas. Être sans cesse en repos est une des conditions pour vivre en paradis. Encore faut-il être immortel, donc disposé d’un corps démuni totalement de sexualité. Arrêtons ici.

 

Parmi les bandes dessinées de mes jeunes années, j’en trouvai une où les personnages, en particulier les enfants, semblaient vivre sur le mode paradisiaque. Le titre en était PIM PAM POUM. Je venais d’en faire la découverte dans l’album DONALD n° 6 groupant les numéros hebdomadaires de 131 à 156.

 

Laissons de côté PIM qui est la tante de POUM et PAM (comme elle est victime de farces pendables elle ne peut raisonnablement pas être la maman des deux garnements). Je parie que tous les écoliers qui ont aimé cette bande dessinée remarquèrent que Pam et Poum ne sont pas astreints à un enseignement scolaire. L’école ? Connais pas !

 

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A gauche de votre nez, en 1933, en France, une des toutes premières couvertures PIM, PAM, POUM. Ce recueil rendu possible par Opéra Mundi ne contient que 16 pages chacune d’un fort grammage. Ces dessins viennent de H.H. KNERR. Puis à droite de votre appendice nasal, le même trio édité chez LUG pendant l’année 1968. Cette fois, le graphisme est signé Winner.

 

Un peu plus d’une trentaine d’années séparent ces deux imprimés. Trente ans, c’est peu pour mes 85 ans. Toutefois lorsqu’on est à l’âge où tombent nos premières dents de lait, trente ans c’est immense ...

 

Ils ne savent pas quoi faire alors ils font des bêtises, j’ai entendu ça fréquemment autour de moi. Autour de vous aussi étant enfant ?

 

Reste que ce n’est pas dans le domaine des farces pendables que Pam et Poum battent des records : c’est dans le domaine de la fessée. Des fessées. A tel point que même l’enfant Buster Brown toujours corrigé par sa jolie maman dont l’élégance devait inspirer plus d’un maso à l’époque, reste que Buster Brown n’égale jamais la quantité de corrections reçues par Pam et Poum. Parfois même, vous verrez ça dans des rééditions exactes, ils sont frappés fesses nues.

 

La BD Pim Pam Poum eut un succès phénoménal mérité. A tel point que Pam et Poum débordèrent leurs propres images pour franchir les portes blindées de Walt Disney : La preuve ci-dessous dans un dessin où le canard Donald est fort mécontent d’être bosselé par les deux chenapans.

 

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Bar Zing

 

10/08/2025

Tarzanide du grenier n° 652

Roitelet

 

Ce n’est pas « Paris au mois d’août » d’Aznavour, c’est l’été au mois d’août montluçonnais. Ca chauffe, ça cuit, ça grille même au point que ça incendie. Des foyers de départ pas toujours accidentels, hélas !

 

Le très bon côté du soleil c’est que les gamines, les demoiselles vraies ou fausses, les épouses et les célibataires de même que les grands mères se dévêtent, se déshabillant comme pour parvenir à une nudité qui vous libère, dit-on. C’est le grand moment où nous vérifions que la mode des tatouages a réellement envahit les bras et les jambes, voire le dos jusqu’à descendre pour couler entre-fesses.

 

Donc, généralement refusé pendant deux siècles en Occident sauf par les gredins et les femmes dites de mauvaise vie (mais de bons vits ?) le tatouage redevient omniprésent. Toutefois, il ne quitta jamais la bande dessinée où il excita souvent l’imagination des scénaristes et des graphistes. Un exemple suivant :

 

BD Le Petit Roi, aoüt 1939.jpg

Extrait de MATCH, nouvelle série n° 60, 1939

 

Le Petit Roi, personnage humoristique dessiné simplement résulte d’un nommé Soglow. Et je me souviens avoir lu et conservé en les prélevant dans Spirou des pages consacrées au 9e Art par Morris et Vankeer (1964 à 1967), parmi lesquelles deux relatives à une biographie brève de Soglow et son Petit Roi.

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Après la découverte du Continent Américain par des Européens croyant aborder « Les Indes », beaucoup des tribus dont la peau pouvait être entièrement tatouée, allaient et venaient dans une nudité totale. Il se raconta alors une anecdote probablement inventée : un des chrétiens venus d’Europe se scandalisait de la nudité de certains indigènes, notamment de celle des femmes … A quoi l’une aurait répliqué :

 

  • Si tu me regardais dans les yeux, tu ne verrais pas que je suis nue.

 

Bar Zing

 

08/08/2025

Tarzanides du grenier n° 651

 

CHOCOLAT

 

L’image quelque peu polémique d’hier présentée par BZ, résulte de la combinaison de fragments prélevés dans deux imprimés d’avant avant avant-hier :

 

  1. Couverture « La Famille Chocolat ». Editions NELSON, année 1930.
  2. Une carte postale « Expédition Citroën Centre Afrique »

 

Et tenez, à propos du livre La Famille Chocolat, il semblerait que la Librairie en ligne Rakuten n’ait pas identifié l’illustrateur présent dans les pages imprimées. Le nom de l’artiste figure pourtant dans l’illustration sans folio parmi les pages d’avant garde de la page 2.

 

  • Elève Harry Rountree ?
  • Présent !

 

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Si vous êtes curieux de l’Histoire de la BD déjà séculaire, vous est-il arrivé de lire une phrase du genre suivant : Dans les scénarios les personnages noirs africains n’occupent toujours que des seconds rôles.

 

Certes ! C’est exact. Mais cela correspondait à la réalité sociale historique des relations entre les politiques continentales. Question : Dans l’Empire Musulman Ottoman disparu, certains noirs rendus eunuques avaient pour devoir de servir et d’espionner le harem du maître arabe ou turc. Connaissez-vous des situations où l’inversion était de règle ? Alors arrêtez de calomnier vos ancêtres blancs : n’est ce pas eux qui édictèrent les premières lois visant à l’interdiction totale des marchands d’esclaves ?

 

Imaginez donc le Grand Calife « fait chocolat » par Iznogoud dans les aventurlures créées par Tabary et Goscinny.

 

Il m’arriva de trinquer plusieurs fois avec Tabary, lequel m’en raconta de bien bonnes sur l’ambiance d’un certain journal illustré ... disparu. Je tiens ma langue car je n’ai jamais vérifié.

 

Bar Zing