03/03/2018
Les Tarzanides du grenier n° 288
Dès la première semaine que Doc Jivaro passa dans l’École des Beaux Arts appliqués à l’industrie (Bourges) il entendit fort bien que la bande dessinée ne s’y trouvait pas en odeur de sainteté.
Apprendre à bien dessiner. Ce résultat ne se comprenait qu’en présence d’un modèle vivant, ou du moulage en plâtre d’une feuille d’acanthe. " Mesurez, prenez les proportions, utilisez le fil à plomb … Repérez d’abord les grandes surfaces, comparez-les mentalement aux figures géométriques simples, etc."
L’étude visuelle d’une nudité humaine primait avant tout. Il fallait travailler sur papier Ingres d’au moins 180 gr et de dimensions réglementaires 50 × 65. Le crayon ou le fusain, et le modèle : une femme nue, ni moche, ni belle, capable de ne pas se grattouiller la fesse pendant une quinzaine de minutes en position debout, immobile. Lorsque le prof aperçut mon œuvre, il s’exclama quelque chose comme : “ c’est habile, c’est fait de chic ! Mais pour progresser abstenez vous de faire des guignols comme on les fait dans les illustrés populaires ! ”.
J’étais cuit, vexé sans le montrer.
Trois ans passèrent et c’était l’école des B.A. de Paris où la BD n’était pas non plus encourgée. (La grande mode du moment c’était l'Art Abstrait) (Prière de mettre des majuscules vraiment grosses). L'ambiance hostile à tous les petits Mickey, explique en partie comment je ratai la première apparition d'Astérix dans le journal Pilote année 1959.
Cependant, attention ! mon enfance connut UDERZO lorsqu’il signait AL UDERZO dans les pages du KID MAGAZINE de l'année 1948. Ou encore lorsqu’il exhibait l'athlète BELLOY en page une de l'hebdomadaire OK.
BELLOY L’INVULNÉRABLE (rien que ça !). Nous y repérons certains effets graphiques inspirés du style de Burnes Hogarth (La gestuelle de la reine Zamora et de sa soeur jumelle. Le tracé des flots tumultueux dans le Trésor de l’Île Fantôme).
Bon ! on ne va pas en écrire 4 pages Médor.
Au fait : semblerait que deux commentateurs du blog Bar Zing aient échangé des propos entre Astéix, Attila et le renoncement à toute résistance.
A bientôt. A lundi je veux dire.
Doc Jivaro
18:40 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Enseignement, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : enseignement artistique, École nationale supérieure des beaux arts de paris, École des beaux arts de bourges, uderzo, burn hoggarth, burnes hogarth, belloy l'inastérix, médor, art abstrait, bd, bandes dessinées de collection, tarzan, bar zing, doc jivaro, tarzanides
24/02/2018
Les Tarzanides du grenier n° 287
Pour s’attribuer un semblant d’excuse à ne pas être présent à l’ouverture du Salon de l’Agriculture Doc Jivaro vous parle, ici, d’un certain KORAK.
S’il est un adolescent autant vigoureux que courageux et qui mérite amplement de se tenir debout dans l’Olympe des Tarzanides c’est bien lui, c’est bien KORAK.
Dans les films américains des années 30, 40 et 50, la censure recommandait de faire disparaître tout allusion à un rapport sexuel entre TARZAN et SA Jane. Autrement dit : tout enfant vivant auprès d’eux en famille ne pouvait qu’être qu’un enfant adopté. Un garçon sans identité, comme « tombé du ciel ». Et, justement, l’enfant adopté allait être le rescapé d’un avion accidenté dans lequel ses parents disparaissaient morts inconnus. Et puisque c’était un garçon, il recevait pour nom « BOY » ce qui revenait à ne le faire subsister qu’anonyme.
Mais, heureusement, dans les romans de Burroughs l'homme singe et sa belle anglaise pratiquent des étreintes amoureuses positives et c'est bel et bien un garçon « fruit des entrailles » de sa maman qui vient au monde.
Les aventures de TARZAN et de KORAK (son fils véritable) furent d'abord communes à l’un et à l’autre. Les planches américaines étaient réussies par Russ Manning. Mais plus tard, le père et le fils se séparèrent, chacun accomplissant des exploits distincts de ceux de l’autre.
L’éditeur SAGÉDITION s’était réservé d’exploiter le copyright de TARZAN. Les deux pages ci-dessus sont sorties du numéro 43 de TARZAN année 1983 et leur placement côte à côte n’est qu’une improvisation due à votre serviteur.
Sagédition disparaîtra en 1987 n’ayant que rarement publié des BD françaises. Sa fin augurera d’une totale disparition des bandes dessinées populaires de petit format. Ainsi le fameux Kiwi, né en 1955 cessera d’exister après son numéro 582 de l’an 2003.
Doc Jivaro
18:19 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Grenier de la BD, Journaux, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : tarzan, korak, sagÉdition, bd, bandes dessinées de collection, tarzanides, bar zing, doc jivaro, russ manning
17/02/2018
Les Tarzanides du grenier n° 286
Comment dites vous : Domérat ?… Autrefois un village de l’Allier dont le clocher s’apercevait au loin et au-dessus des vignobles qui le séparaient de Montluçon l’ouvrière. Aujourd’hui les raisins ont disparu à cause des vieux vignerons morts. Leurs vendanges n’étaient pas un cru de haute race ; nous disions, ils disaient : de la piquette !
Une statue modeste garde le souvenir des vignes, à proximité de l’église. Une statue de Bacchus. Un jeune homme en équilibre instable sur des tonneaux formant son socle. Hélas ! comme l’artiste n’était pas bien habile, son personnage ne titube pas d’ivresse fermentée mais semble plutôt osciller des hanches et des fesses pareil à un travesti posté à l’orée du bois.
Ce n’est pas pour cette œuvre banale que je me suis rendu ce matin de samedi 17 février, dans Domérat : c’est pour le Salon de brocante de livres et de journaux une fois l’an. Je n’en suis pas revenu bredouille mais pas non plus la bignache pleine. C’est tout juste si j’ai trouvé un lot de l’hebdomadaire Bédé HURRAH, année 1940. En page 5 j'ai revu une vieille connaissance LE FANTÔME D'ACIER.
Ce personnage masqué, oublié d’aujourd’hui, mes jeunes années le connurent par l’intermédiaire d’un adulte né une décennie avant la guerre 1939-45. Ce voisin archi-alcoolique possédait une carabine coup par coup qui s’armait avec des plombs. De temps en temps il invitait un gamin de notre voisinage : « Viens on va aller tirer les moineaux ! ». La chasse se passait tout au long du ruisseau des Étourneaux, alors presque inhabité en remontant vers l’étang de Sault.
Les copains du quartier et moi savions ce que l’invitation suggérait. En échange d’apprendre à tuer les petits oiseaux, le gosse se laissait tripoter partout-partout
Allez ! pas de vilaines suppositions de votre part : le gamin ce n’était pas moi. Et la preuve c’est qu’il se suicida à l’approche de ses vingt ans, et que moi je suis encore ici à griffonner du papier.
je crois bien que c’est ma grand-mère qui me fit lire dans le quotidien CENTRE MATIN un article parlant de cette disparition brutale. Le journaliste l’attribuait à une grosse déception amoureuse provoquée par une fille. Les filles sont dangereuses.
Doc Jivaro
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27/01/2018
Les Tarzanides du grenier n° 284
C'est l'actuel SALON D’ANGOULÊME qui motive les quelques lignes suivantes. Doc Jivaro ne s’y rendit qu’une seule fois, en 1984, et finira probablement ses jours sans jamais y retourner. Il était aaccompagné par cinq jeunes gens, dont deux participaient à la création du trimestriel RECTO VERSO journal de AJBD (Association de la Jeune Bande Dessinée).
Pendant le voyage aller SNCF un quidam cria : « Au feu ! au feu ! » Quelqu’un ajouta d'une voix de western : c’est les Indiens ! Le train stoppa pendant une heure. Je crois bien qu'autour de nous le paysage était inondé. Finalement, en début d'après-midi nous déjeunâmes dans bon petit restaurant marocain.
Couvrante BERG
Cependant, malgré notre présence à Angoulême notre préférence allait plutôt à LA CONVENTION DE LA BANDE DESSINÉE dont les stands s’ouvraient dans l’ancienne et bien parisienne Gare de la Bastille. C’était l’époque où le Salon de l’Érotisme voisinait par une allée centrale avec les exposants de Bandes Dessinées pour la jeunesse. Pour le dire clairement le porno des éditions Dominique Leroy cohabitait avec les Tarzan, Spirou et Bécassine de l'enfance. Nous apercevions aussi l'enseigne du prozine ZING, enseigne formée de gros « pétards » disposés en éventail.
À ce moment-là Doc Jivaro signait RYAL pour la première fois et cela se remarque dans les deux planches ci-dessous.
Pour souvenir Ryal était responsable de plusieurs Ateliers d’Expression Culturelle de la Ville de Paris, parmi lesquels un atelier de Bandes Dessinées et un atelier de graphisme sur ordinateurs. (Macintosh, Atari).
Doc Jivaro
avec l'aide de Marie-France
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20/01/2018
Les Tarzanides du grenier n° 283
Les Indiens d'Amérique, Robert J. Moore
Traduit de l'anglais, Ed. White Star, Italie, 2002
Aquarelliste et artiste peintre d’un talent respectable et doté d’un souci documentaire remarqué, George Catlin (1796-1872) offre le rare avantage d’avoir souvent vécu parmi les tribus amer-indiennes lorsque les Européens migrants et les africains esclaves n’avaient pas encore ruiné les coutumes ancestrales installées dans des territoires non américanisés.
A propos de la peinture ci-dessus. Catlin écrit :
« le début des épreuves commence le quatrième jour vers midi une silhouette solitaire s’approche du village. Sur son corps nu, peint en noir son tracé des anneaux blancs sur son visage son dessiné d’énormes crocs blancs. Un gigantesque organe sexuel mâle taillé dans le bois et peint en rouge (...) la femme qui s’est emparé de l’organe rouge »
Etc, etc.
Beaucoup, beaucoup plus tard le dessinateur français René Giffey (1884-1965) s’inspire de ce supplice, à la fois épreuve et spectacle pour de jeunes indiens. Il publie huit images descriptives dans le magazine hebdomadaire TARZAN numéro 90. Bien sûr, conformément aux mœurs européennes imposées par le judéo-christianisme, René Giffey s’abstient de représenter le postiche sexuel. Mais l'année suivante à partir du 19 juillet 1949 c’est la totalité des huit images ci-dessous qui aurait été interdite si le magazine TARZAN s'était risque à les éditer.
Témoin oculaire, Catlin attribuait cette cérémonie cruelle au peuple mandan.
René Giffey imagina la scène chez les Chayennes.
Enfin, remarquons que l'hebdo TARZAN était publié chaque mardi et que son numéro 90 fut daté du 6 juin 1948. Or il n'existe aucun mardi 6 juin pendant l'année 1948. le mardi était le 8 juin. Il y eut donc erreur de datation imprimée.
Doc Jivaro – mfcl
(avec l'aide de Marie-France)
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14/01/2018
Les Tarzanides du grenier n° 282
T’hier, samedi en tout début d’après-midi la chaîne TV “ Toute l'Histoire ” a raconté en la résumant la prise de pouvoir par les communistes en Chine année 1949.
On sait que le Parti Communiste en France apporta son aide stalinienne au camarade Mao Tsé Toung. On sait encore que le même parti stalinien des « Sans Dieu » aida l’Église catholique a obtenir le vote d’une loi du 16 juillet 1949 et qui interdisait toute propagande dans les journaux français destinés à la jeunesse de notre pays.
A peine cette loi était-elle votée que l'hebdomadaire communiste VAILLANT affectait de la croire inopérante contre le militantisme en provenance d’URSS, et publiait une BD intitulée FILS DE CHINE bourrée d’ambiance « des soviets partout ! ».
Images extraites du n° 303 de l'année 1951 pour l'illustré VAILLANT
Généralement groupée sur six dessins par page cette BD résultait du talent de Paul Gillon lequel œuvrait à partir de modèles photographiés.
Le journal VAILLANT entretenait semaine après semaine toute un rédactionnel de genre amitié France-URSS. On y militait pour la paix dans le monde en compagnie de la Hongrie soviétique et de la soviétique Pologne et l’on y travaillait contre la bombe atomique.
Contre la bombe atomique made in USA.
Pas contre celle de l'URSS.
Lorsque j'étais gamin d’autres gamins se disaient « foulards rouges ». C’était en même temps des copains. Mais j'avais aussi des amis louveteaux dont l’un était le fils d’un des boulangers de Montluçon.
Preuve que j’avais des relations diverses, moi.
Doc Jivaro – mfcl *
* Doc Jivaro a dû reporter sa page Tarzanides du samedi à dimanche
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