21/03/2020
Tarzanides du grenier n° 414
Un de nos voisins mis en quarantaine à cause de son âge à protesté auprès de ma femme et moi comme si nous étions responsables des restrictions imposées par la lutte contre le coronavirus : " Ça ne va pas tout ça ! c'est pire qu'au temps de la Gestapo ! Au moins quand les boches étaient chez nous, les théâtres, les cinémas, les salles de sport, les cafés restaient ouverts."
Le gaillard aurait pu ajouter que même les maisons closes n'étaient pas closes. "Les jours pairs, disait mon père, c'était pour le soldaten, les jours impairs pour le travailleur français".
COEURS VAILLANTS, journal illustré catholique réussit un tour de force inégalé pendant toute la durée de l'occupation militaire allemande du pays de l'Abbé Pierre et du Docteur Petiot : Être édité sous différents formats d'abord à Paris puis à Lyon et pratiquement sans discontinuité. Sans doute était ce dû à nombre de compliments plus ou moins directs à l'adresse du Maréchal Pétain ?
Devant vos yeux émerveillés, le numéro 1 du 3 janvier 1943. Il ne compte que quatre pages, deux en couleurs, deux en noir sur blanc. En bas de première page la Bédé signée de Hergé : LE CRABE AUX PINCES D'OR, nous rappelle que CŒURS VAILLANTS fut le premier journal français à publier les aventurlures de cet adolescent en pantalon de golf mais n'ayant jamais joué au golf. En quatrième page, on apprécie le talent de Marijac avec son SACHEM SANS PLUMES qui est comme le coup d'envoi de ce qui deviendra le "leitmotiv" indien du journal fameux COQ HARDI.
Oui cet exemplaire n° 1 de 1943 est en fort mauvais état de conservation et les autres numéros que Doc Jivaro détient de la même année sont tout autant perclus de partout. Ils lui viennent d'un ecclésiastique de la famille de son épouse, ce prêtre ayant commencé comme abbé à Commentry, ville voisine de Montluçon, puis achevait son parcours sacerdotal à Montmarault, lieu également proche de la ville dont Marx Dormoy fut le maire.
Doc Jivaro
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16/03/2020
Tarzanides du grenier n° 413
Tous les médias vous énumèrent les dangers du coronavirus afin de vous inciter à vous en protéger. Ce qui a pour effet de dispenser Doc Jivaro d'ajouter son grain de sel à tous les épices nécessaires à votre survie.
Les collectionneurs de BD ne sont généralement curieux des rééditions que pour s'amuser à chercher comment celles ci peuvent différer de l'original. Ci-après une image datée de janvier 1951 et extraite du magazine TARZAN, l'hebdomadaire record qui vendait, jusqu'à quelque trois cent mille exemplaires, de quoi s'attirer la jalousie de ses rivaux cellulars staliniens et presbytériens en soutane.
Le texte précise qu'il s'agit d'un arabe esclavagiste, lequel vient de faire le bon choix pour son harem : tout un groupe de jolies jeunes femmes africaines noires. Mais dans une réédition datée de 1956, l'image a été grossièrement modifiée de même que le récit l'accompagnant.
Vous avez compris : l'arabe n'est plus le méchant et non seulement il a disparu mais l'éditeur, dénué de toute honte, a remplacé le musulman par un personnage vaguement confectionné à la ressemblance d'un gaulois casqué : un celte donc. On était alors au tout début d'une guerre que des arabo-algériens financés par les communistes, entreprenaient contre une civilisation européenne que l'Islam ambitionne d'envahir depuis l'Espagne puis par l'extension d'un Empire Ottoman auquel, seule, la Première Guerre Mondiale mettra un coup d'arrêt.
Les numéros de TARZAN 225, 226 et 227 de janvier 1951 en France méritent d'être comparés à toutes les rééditions effectuées aux cours des décennies suivantes en ce qui concerne l'épisode pendant lequel le fils de Kala affronte des esclavagiste musulmans. Le droit de copie demeurant propriété DEL DUCA, la plus récente variante imprimée semble être celle de 1974 dans un des mensuels de la SAGÉDITION,numéroté 23.
Contrairement à l'illustration de la couverture représentant le roi de la jungle menaçant d'étrangler l'exploiteur Calumet, les pages intérieures présentent bien une des énièmes interprétations françaises de TARZAN en lutte contre les musulmans esclavagistes faiseurs d’eunuques noirs africains.
Doc Jivaro
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05/03/2020
Tarzanides du grenier n° 411
Supposons ... j'écris bien : supposons et non pas espérons, que le Coronavirus n'ait pas détruit notre capitale d'ici quelque jours. C'est alors que pourra se tenir dans Paris un Salon International du Tatouage.
Doc Jivaro n'est pas vraiment amateur de ce genre de mode cutanée. Tout au plus lorsqu'il était gamin se servait-il d'une décalcomanie fugace pour s'imprimer sur l'avant-bras un petit dessin représentant une des fables de Monsieur de La Fontaine. A ce moment là, il suffisait d'un peu d'eau et de savon pour faire disparaître le stigmate.
Lady Hermine, jolie femme donc femme dangereuse, collectionne des fourrures dont elle n'est jamais comblée. Prête à tout pour augmenter sa richesse, poussera t'elle jusqu'au crime ?
Pour réussir ses forfaits Lady Hermine s'aide d'un matelot rudement costaud et dont la poitrine est couverte de tatouages vulgaires de quoi enrichir un musée des horreurs. C'est Mandrake de la mandragore qui va mettre un coup d'arrêt aux deux malfaiteurs en employant les ressources de l'hypnose.
L'imagerie ci-dessus est sortie du numéro 173 de DONALD hebdomadaire de l'année 1950, en juillet. Le Directeur en était Paul Winkler de retour dans le pays de Jean Moulin après avoir été se réfugier aux États-Unis pendant qu'Otto Abetz offrait le champagne Avenue Foch.
Mais les tatouages d'où qu'ils viennent ne peuvent pas rivaliser avec l'empreinte que la bague à tête de mort du Fantôme du Bengale, laisse ancrée dans la peau de ses ennemis les Thugs étrangleurs dévoués à la déesse Kali. (Eh, ouais ! ça ne rigolait pas dans les bandes dessinées de ma scolarité.) Ci-dessous, dans le numéro 35 de 1952, collection de la S.A.G.E. Diana fiancée de l'Esprit qui Marche, laisse éclater sa joie : elle se sait sauvée.
Même Cassius Clay et Mohammed Ali réunis n'auraient pas tenu deux minutes face à un coup de poing lancé par le Fantôme du Bengale.
Doc Jivaro
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03/03/2020
Tarzanides du grenier n° 410
Doc Jivaro présentement vieilli par l'expansion universelle qui succède au bing bang d'origine, ne se souvient plus du tout quel cousin ou quelle tante lui offrit cet album ZORRO pour les étrennes d'une nouvelle année.
Mais peut être ce livre BD venait il de ma mère. Maman avait l'habitude de cacher dans sa belle armoire à linge intime certains cadeaux qu'elle me réservait. Il y avait une grande glace devant laquelle maman se maquillait pour se rendre belle pour la promenade du dimanche après-midi. Un soir, mon père se prit à menacer la grande glace de ce meuble : "Je vais tout casser à coups de marteau !" Maman répondit entre autres paroles de riposte : si ça peut te calmer, vas y, casse ! ... Elle venait de refuser de l'argent à mon père qui avait une dette de jeu. Mais pourquoi je vous raconte ça, moi ?
Donc l'album ZORRO, numéro 11 je le tenais, c'est probable, de Maman.
A ce moment là le masque de ZORRO était très mal vu des messieurs et des dames empressés de démunir les gosses de leurs personnages de bédé favoris. L'éditeur Jean Chapelle du "Renard" mexicain, logé au 22 de la rue Bergère dans Paris, fit une concession pour s'éviter des sanctions : il dévoila le visage du héros.
Zorro n° 129, année 1948 et n° 267, année 1951
Étant enfant je ne m'inscrivis dans aucun des clubs que des journaux de BD organisaient pour maintenir auprès d'eux la jeunesse. Ni dans la tribu du Sachem sans plumes de COQ HARDI, ni parmi les Fils de Zorro on ne trouvera ma présence. Quant aux deux abbés Chevalier et Sauvageot de l'école confessionnelle de la paroisse Saint-Paul, ils me laissaient partager les jeux de leurs louveteaux sans jamais officialiser ma présence.
Présentement et toujours dans le même mauvais état d'esprit je ne me décide pas à porter le masque anti-coronavirus. Et remarquez bien que ma n'épouse est une tête de mule pareille à la mienne : elle ne se décide toujours pas à porter le niqab dans cette démocrassie qu'est devenue la France du mieux vivre ensemble en toute amitié, le cambrioleur à côté du cambriolé.
Doc Jivaro
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20/02/2020
Tarzanides du grenier n° 406
Commercialisé pour la toute première fois en mars 1949, BRIK, le Corsaire BRIK est caractéristique de ces journaux de BD française qui allaient disparaître sous les attaques de la double censure catholique et communiste. "Si jamais je retrouve dans ton cartable un de ces torche-machin, t'auras de mes nouvelles !"
Le grand format 34 X 24 cm mais surtout l'illustration pétaradante correspondaient exactement à ce qui collait les deux yeux des écoliers contre la vitrine du Bar-Tabac-Journaux de la rue Miscailloux.
- Quel dommage disions nous entre nous que les dessins dans notre livre d'Histoire de France ne soient pas dessinés par les dessinateurs de nos illustrés !
Les onze pages intérieures de cette publication mensuelle sont imprimées alternativement , une page en noir et la suivante en bleue. Une fantaisie colorée peut-être inspirée par une autre BéDé : FANTAX. (Puisque le scénariste du champion masqué est le même que celui de BRIK le corsaire, à savoir Melwyn-Nash !) ... Nous n'avions vraiment pas l'air malins avec nos René, Robert ou encore Michel et Jean comparés à un Melwyn-Nash ! ... Et ce n'est que beaucoup beaucoup plus tard que de mon côté j'appris que Melwyn-Nash se prénommait en vérité Marcel comme n'importe quel ouvrier d'un des bistrots montluçonnais.
Quant aux images publiées dans BRIK elles coulent du crayon d'un certain Cézard. Oui, bien sûr : Cézard surtout connu pour avoir inventé Arthur le Petit Fantôme qui allait être une des attractions dans l'illustré stalinien VAILLANT.
Seuls quinze numéros mensuels de BRIK grand format parurent chez l'éditeur "Mon Journal" piloté par Bernadette Ratier. En continuité, ce titre se coupla avec un autre titre : YAK du même éditeur mais dans un format réduit à 19 X 25 cm.
Le pseudo anglais Melwyn-Nash avait en réalité pour identité : Navarro, Marcel Navarro, donc. Mais rassurez-vous rien de familier avec le beau-frère défunt du défunt Mitterrand.
Doc Jivaro
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01/02/2020
Tarzanides du grenier n° 400
Oui cette reliure de journaux BD année 1937 sous couverture cartonnée est en mauvais état de conservation - très mauvais état. Cependant l'intérieur c'est à dire les vingt-deux numéros hebdomadaires se portent plutôt bien malgré leur grand âge. Chacun compte huit pages dont quatre toutencouleur, le format étant de : 38 X 26 cm.
Il n'y eut qu'un seul album "Boum !" édité par la SPE. Nous y voyons une des toutes premières BD signée de René Giffey : Les Frôle la Mort ... Mais le poids du comique est supporté par Zoé Plouf Femme à Poigne. Une dame volumineuse libérée sans avoir à se comporter en lesbienne.
Chaque numéro coûtait 45 centimes en un temps où les familles n'imaginaient pas devoir jeter aux oubliettes les pièces de monnaie de 1 centime.
Dans ce même journal nous trouvons le nom de Liquois. Liquois, tout de suite après la deuxième seconde Guerre Mondiale, inventa une cocotte en papier que les éditeurs français pouvaient imprimer pour faire savoir à la concurrence américaine qu'un grand retour de nos BD cocardières était efficient.
L'album endommagé me fut donné par un de mes cousins de la rue Championnet. Cet homme était bien plus âgé que moi ... Il venait de déserter quelque peu la politique lui qui avait été un des fidèles du secrétariat de Guy Mollet.
Guy Mollet vous vous souvenez ?
Doc Jivaro
17:44 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Dessin humoristique, Fanzine, Grenier de la BD, Media, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : zoé plouf femme à poigne, bd boum !, liquois, rené giffey, spe, laurel et hardy, bar zing de montluçon, tarzanides du grenier, doc jivaro, guy mollet, charlot, bandes dessinées année 1937