10/01/2021
Tarzanide n° 475 du 10-01-2021
LA PROTÉGÉE DE D'ARTAGNAN
Regardons … Mieux encore : apprécions. De cape et d'épée, la lame traverse de part en part l'adversaire. On n'est pas ici pour faire semblant. On est en 1945, un mort est un mort. Les éditions S.A.E.T.L.E. dans Paris outragée mais libérée publient LA PROTÉGÉE DE D'ARTAGNAN, une version scolaire venue après les « Trois Mousquetaires », ceux mêmes qui rendirent célèbre la famille Dumas père et fils.
Une telle illustration pour la jeunesse, montrant comment occire un ennemi n'était plus possible à éditer en France pendant la quinzaine d'années qui suivit le dessin ci-dessus signé de Le Rallic. Celui-ci, page après page, avait à ses débuts toute liberté de montrer comment se débarrasser d'un voyou récidiviste. Un exemple confirmé par une seconde illustration ci-après. On les crève les saligots !
Le Rallic fut l'ami de Marijac dès avant que celui-ci donne naissance à plusieurs titres de journaux BD parmi lesquels les plus retentissants sont COQ HARDI, pour les garçons, et MIREILLE pour les filles (puisqu'à ce moment là la mode unisexe n'existait pas, le sexe masculin franchement distingué du sexe féminin, de quoi faire enrager la virago à moustaches de votre quartier).
Lorsque Le Rallic et Marijac devinrent complémentaires, tous deux travaillaient pour l'un des premiers journaux de BD français : PIERROT, chaque dimanche, en 1938. Le Rallic dessinait alors « Le réveil des sioux » pendant que Marijac inventait de façon humoristique « Onésime Pellicule ».
C'est ma grand-mère, qui n'était surtout pas une « mammy » américanisée, qui me ramena avec d'autres illustrés un lot acheté le dimanche matin sur le marché alimentaire de la Place Saint Paul de Montluçon.
- Tu ne sais pas bien lire encore. Ton grand-père te les lira le soir il n'a rien d'autre à faire.
Pépé m'en lut quelques passages, tenant le livre au-dessus de son assiette emplie de soupe chaude, pain et patates. « Tu n'as jamais été mousquetaire, pépé ? ».
Pépé avait parfois l'habitude, une fois son assiette redevenue creuse après plusieurs allers et retours de cuillère, de s'exclamer sur le ton d'un souvenir : encore une que les boches n'auront pas !
- Pourquoi tu ne t'enfuyais pas quand ça tirait partout en 14-18 ?
- Parce que les nègres tirailleurs sénégalais recevaient l'ordre de tuer tout soldat français qui essayait de sauver sa peau.
A propos, avez vous remarqué que les mousquetaires dans les romans populaires ne manient pas le mousquet mais l'épée ?
Doc Jivaro
15:56 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Education, Fanzine, Grenier de la BD, Histoire, Moeurs, Montluçon, Politique, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : le rallic, marijac, la protégée de d'artagnan, les éditions s.a.e.t.l.e, bd pierrot, alexandre dumas, tirailleurs sénégalais, bandes dessinées de collection, doc jivaro, bar zing de montluçon
Commentaires
D'ARTAGNAN ! encore un arménien ?
Écrit par : Sabrana | 11/01/2021
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