20/10/2024
Tarzanide n° 616
T'EN VEUX ? EN V'LĀ !
Depuis plus d’une année dans les grandes surfaces commerciales de France (et d’ailleurs!) MARVEL multiplie ses rappels publicitaires. Dans le domaine hétéroclite des BD il est le grand vainqueur quant à la création de « surhommes » plus ou moins héritiers du premier d’entre-eux : Superman ; et ça en dépit de la concurrence des mangas.
Car il a belle lurette (si j’ose dire) que le seul français capable de concurrencer les r’américains en ce qui concerne l’invention de supermen, a définitivement disparu, D.C.D. en 1967 : Pierre Mouchot. Effectivement, celui-ci était en compagnie de Marcel Navarro l’inventeur d’un grand cagoulard justicier : FANTAX dès 1946 et bien vite rival d’un Batman dans l’imagination des enfants d’alors.
Mais sans plus tarder passons à l’une des images publicitaires MARVEL.
Si vous avez été jeune pendant les années 70 et au-delà vous les connaissez tous. Mais ce que vous ne savez peut-être pas c’est que par les grands mouvements de leur corps produisant des « raccourcis » de musculature ils proviennent du style d’un dessinateur de BD fameux quoique n’ayant jamais œuvré pour l’industrie Marvel : Burnes Hogarth dont le style ce développa en succédant à celui d’Harold Foster. Tenez, vérifiez ci-dessous, les attitudes « à la Michel Ange » du personnage de romans puis de BD dont le nom est archi connu.
Lorsqu’en 1981 je créai un atelier de bandes dessinées d’abord rattaché à la Mairie de Paris, les adolescents inspirés par les supermen r’américains n’étaient pas rares et deux d’entre-eux, dans ce domaine (STRANGE) méritaient particulièrement mon attention. L’un Bruno, l’autre Laurent et son COQ-ATOME.
Souvenirs, souvenirs.
Bar Zing
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08/09/2024
Tarzanide n° 612
TONNERRE JACK
L’après-midi s’obscurcissait … vous pouvez croire que les gros nuages sombres devenaient trop lourds à supporter pour le ciel. On percevait aussi comme un rampement orageux au loin.
Ma grand-mère qui gardait un accent campagnard m’appela dans la rue caillouteuse qui conduisait jusqu'au lavoir municipal de Chenérailles en Creuse. « Rentre ! Rentre ! Tu entends bien que ça va tonner ».
Je me rapprochais. « Tu te rappelles quand tu étais petit je te disais que ce bruit venait du diable qui roulait ses tonneaux au-dessus de nos têtes ».
Le diable était donc un paysan vendangeur ?
Les foudres, les tonnerres de Zeus pouvaient alors tenir dans un personnage de BD baptisé THUNDER Jack. Je venais de le connaître dans un petit mensuel qui répondait au titre : P’TIT-GARS, n° 3 année 1952 (j’ai vérifié).
Disons le tout de suite : ce Thunder Jack ne bénéficia jamais d’une grande réputation auprès des écoliers de mon âge. Peut-être cet échec était-il dû à son éditeur Pierre Mouchot puisque l’identité de ce héros ne figura qu’une seule fois comme titre d’un journal de BD. Aussi resta-t’il confiné modestement dans des revues dépendantes de la SER (Société Éditions Rhodaniennes).
Ses aventurlures furent principalement éditées dans RANCHO Spécial et Humo RANCHO. Et comme on le vérifie sur les illustrations, Thunder Jack porte l’uniforme rouge de la célèbre police montée canadienne. En cela il semble avoir voulu rivaliser avec KING, série américaine BD qui le précéda.
I
Jacques Tonnerre, pardon : Thunder Jack disparut en France en même temps que disparurent les Éditions Rhodaniennes. Quant à Pierre Mouchot grand bagarreur de la BD française en lutte contre les censures imposées par la Loi 1949, il quitta notre monde à 55 ans, le 19 avril 1967.
Résistant contre l’occupation nazie en Ardèche, il résista aussi contre tous ceux et toutes celles qui croyaient pouvoir avilir la BD pendant la décennie des années 50 en France.
Bar Zing
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16/07/2024
Tarzanide n° 602
BEAUX MASQUES
Toute une suite d’images exposant les phases d’un combat « à mort » entre deux ennemis … Un tel étalage de violences n’était pas rare dans quelques-unes des BD de ma scolarité d’avant l’épreuve du C.E.P. notamment dans les séries de provenance américaine. Avec en plus certaines présences féminines qui ne ressemblaient pas à la mémère de l’épicerie du coin : des « vamps » c.à.d. des vampires car on oublie trop qu’à l’origine par le cinéma, être vampire c’est d’abord être une fille.
AVENTURES
Hebdomadaire n° 11, 5e année, Mars 1950
La Loi de censure française du 16 juillet 1949 utilisa forcément ce genre d’imagerie américaine pour être votée à l’unanimité et pour la grande satisfaction des instituteurs, à l’encontre de nos journaux préférés. Je vous assure ici même que nos anciens maîtres d'école comme celle de l’École Voltaire de Montluçon demeuraient dans une totale ignorance des titres des publications illustrées de mon enfance. Aussi essayaient-ils vainement de nous faire acheter leur journal « Francs-Jeux », machin ennuyeux pratiquant la séparation entre garçons et filles conformément à la tradition religieuse des églises.
Nos héros masqués furent les premières victimes de cette Loi de 1949 : Tous disparurent. Il y eut même un éditeur français contre lequel s’acharnèrent tout particulièrement les censeurs : celui-ci se nommait Pierre Mouchot. Et les deux personnages principaux qu’il avait créés : L’un FANTAX, l’autre BIG BILL étant masqués, il dut renoncer à les éditer.
Une dizaine d’années s’écoula, mettons jusqu’en 1959. C’est alors que se produisit un évènement inattendu qui allait relancer l’intérêt du public populaire pour des champions dont le visage est caché sous un masque. Sur les toitures, autour des cheminées refroidies par l’installation du chauffage central remplaçant les poëles à charbon, on attachait des antennes de télévision nouvellement accessible. Et alors, chaque vendredi soir, après les informations gouvernementales, une potiche de service à côté d’un bouquet de fleurs nous annonçait le programme suivant : match de catch. Ce soir L’Ange Blanc contre le Bourreau de Bethune (ou tout autre phénomène de foire). Gros succès : l’Ange Blanc, justicier toujours vainqueur, était masqué.
Du coup, l’éditeur de BD Pierre MOUCHOT à dû se dire : tiens, tiens ! Les enfants regardent en famille, maintenant, un champion masqué à la Télé ! C’est le moment de relancer mon personnage FANTAX parmi les revues de bandes dessinées !
FANTAX, n° 1, Mars 1959
Nous n’exagérerons pas en témoignant que de tous les éditeurs français de BD Pierre MOUCHOT fut le plus harcelé par la censure Loi 1949. Il semblerait même qu’il eut un adversaire particulièrement hostile : L’Abbé Pihan. Cet Abbé Pihan décédé en 1996 après s'être allié aux musulmans du MRAP, fut obligé de constater le triomphe dans la Bande Dessinée de tout ce qu’il avait combattu avec acharnement.
Pour ceux et celles qui souhaitent une information complète sur les créations signées de Pierre Mouchot, Bar Zing conseille la lecture de :
ENCYCLOPEDIE des Bandes Dessinées de PETIT FORMAT Tome 3
par Gérard THOMASSIAN, décembre 1996
BAR ZING
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04/09/2022
Tarzanide n° 533
Les Anges de l’Enfer vont se rhabiller
Dans l’actuel « Gross Paris » les pétaradants motards vont devoir payer un « Droit de stationnement » eux tous qui s’octroient le plaisir d’occuper n’importe où la ville pour ennuyer les piétons autant que les riverains. Sont furieux, ces imitateurs tardifs des fameux Hells Angels r’américains de l’après-guerre du Vietnam.
Pendant mon adolescence, années 50, en France, la moto n’était plus du tout à la mode contrairement à la jeunesse de mon père pendant laquelle les cylindrées de la propagande militaire allemande exerçaient une forte influence jusque dans le prolétariat « Front Populaire ».
- Mais tu avais quand même la réussite du « Solex » avec son petit moteur à essence fixé sur le garde boue de la roue avant !
- C’est vrai, tiens ! Notre voisine célibataire d’une quarantaine d’années s’en était payé un et c’est mon père, pendant tout un après-midi, qui l’avait étrenné le pet’pet’.
N’empêche que l’éditeur Pierre Mouchot dans Lyon avait fait preuve de culot en 1955, éditant un héros BD chevauchant une super moto ; d’abord dans le mensuel Rancho puis en 1956, et simultanément, dans un nouveau magazine de format « pocket » dont le titre FANTASIA n’avait rien de commun avec les peintures de Delacroix exposant des cavaliers musulmans.
Ce « Fantasia » dérivait plutôt de FANTAX, un grand cagoulard célèbre dans la bande dessinée française de Mouchot, alias CHOTT.
Ma génération eut à connaître, voire à subir, la diminution du format des journaux BD. Beaucoup de ceux-ci divisèrent par deux, dans le sens de la hauteur, leurs dimensions : 12 pages devenant 24. Joli coup messieurs ! Toutefois nous n’y perdions pas sur le nombre d’images quoique celles-ci soient devenues plus petites. Il fallut l’apparition des formats de poche pour que le nombre de dessins se réduise chichement à deux sur chacune des feuilles. FANTASIA fut l’un de ceux-ci avec ses 128 petites pages annoncées fièrement sur sa couverture.
Ce nouvel héros motorisé était baptisé BLACK-BOY. Il connut bien du succès et fut parfois réédité dans d’autres titres toujours créés par l’éditeur lyonnais Chott. Ainsi exemple dans le n° 5 du bimensuel KID Colorado où nous vîmes le fils de Fantax pulvériser tous les obstacles devant sa puissante cylindrée. De quoi encourager de mauvaises idées chez les voyous motards actuels.
Le « bédésup », n° 38-39, année 86, et dont l’Édition Originale fut limitée à 2000 exemplaires, est principalement consacrée à Pierre Mouchot et contient un entretien avec Rémy Bordelet, principal dessinateur de Black-Boy.
Doc Jivaro
17:42 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fantax, fantasia, rancho, black-boy, pierre mouchot, hells angels, Éditions rhonadiennes, bandes dessinées de collection, doc jivaro, bar zing de montluçon
10/02/2022
Tarzanides n° 520
BLEK LE ROC
Le numéro 582 – B est le dernier numéro de KIWI en décembre 2003. Ce mensuel BD format de poche fut un succès parmi les collectionneurs depuis sa naissance datée de 1955 et dont le numéro 1 est difficilement accessible aujourd’hui. (Attention ! Il y eut une réédition fac-similé à partir d'avril 2000) L’annonce de sa première parution fut faite dans les autres titres déjà existants chez l’Éditeur LUG. Ainsi en trouve-t’on la trace dans le magazine PIPO à son n° 62 du 20 août 1955.
A ce moment là le nom de Navarro figurait parmi les responsables des Éditions LUG. Mais rassurons nous : il ne s’agissait pas d’un Roger Hanin déguisé en commissaire mais du créateur qui en compagnie du célèbre Pierre Mouchot allait inventer en 1946 le cagoulard le plus terrible de toute l’Histoire de la BD française : FANTAX. Le plus persécuté aussi par une censure catholique momentanément en alliance avec celle pratiquée par les communistes staliniens.
Et pour vous récompenser d’avoir la patience de lire ce petit article, Doc Jivaro vous présente ici la copie d’un récapitulatif imprimé à la demande des héritiers de Mouchot et par lequel est rappelé la publication de FANTAX dans le journal Paris – Monde Illustré publié dans la ville de Lyon de février à mai 1946. Bien entendu si vous êtes propriétaire de ces numéros incunables, faites le moi savoir.
Dans au moins trois numéros du phénoménal KIWI, dont le n° 555 de juillet 2001, vous pouvez accéder à des commentaires venus de la plume de votre serviteur.
Doc Jivaro
17:50 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Journaux, Media, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kiwi, fantax, pipo, éditions lug, pierre mouchot, chott, blek le rok
24/10/2021
Tarzanide n° 522
LA CAGOULE
Lorsque ERDOGAN le musulman nostalgique de l’Empire Ottoman disparu, exige que notre ambassadeur quitte illico presto la Turquie revancharde, je me dis : tiens ! C’est un sujet qui va servir à l’un de mes Tarzanides.
En 1669 Louis XIV recevait fastueusement Soliman Aga dans Versailles. Nos ancêtres avaient alors pris l'habitude de dire LE GRAND TURC pour désigner la puissance guerrière et religieuse d’une Turquie ambitieuse d’envahir toute l’Europe. Mais par la suite l’Empire Ottoman enfin démantelé par la guerre de 14-18, l’affirmation « Le Grand Turc » fut modifiée, atténuée jusqu’à ne plus évoquer un peuple agressif mais un seul individu musclé donc costaud que l’on résuma par l’expression « Fort comme un turc ». Et vous imaginez bien qu’un art populaire comme la bande dessinée n’allait pas manquer abusivement d’employer le turc individuel comme l’incarnation d’une force surhumaine capable de plier en deux le canon d’un tank de la Panzer Division.
C’est dans le n° 14 de l’année 1947 que Pierre Mouchot envoya Lord Horace Neighbour alias FANTAX combattre le K.K.K. Un corps à corps terrible s’ensuivit entre un turc fort comme un turc et le héros grand cagoulard.
Presque dix années plus tard en 1956 un certain Black Boy, fils de Fantax, renouvelle l’exploit de son père, réitérant les épisodes précédents. (Nos amis collectionneurs comprendront.) Comme quoi il ne nous reste plus qu’à dissuader l’actuel Erdogan « Fort comme un turc » de venir chez nous rallonger les jupes de nos jolies femmes.
Toutes les bandes dessinées dépendent de la politique du pays qui les édite, et l’on sait que l’URSS interdisait la propagation de cet art. Toutefois, chez nous, aujourd’hui, la BD demeure encore et depuis les années 70 sous l’influence socialo-communiste, cela malgré l’importance prise par la production capitaliste des Mangas et des Marvel. Aussi devons-nous demander que le renouvellement de nos BD actuelles se fasse à l’aide de scénarios ayant trait aux problèmes liés à un « grand remplacement » dont certains politiciens ne veulent pas entendre parler sauf lorsqu’il s’agit d’une créolisation c’est-à-dire d’un métissage encouragé par leur camarade Mélenchon.
Doc Jivaro
17:08 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Histoire, Moeurs, Politique, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : soliman (ou suleyman) aga, fantax, pierre mouchot, lord horace neighbour, doc jivaro, bandes dessinées de collection, bar zing de montluçon