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25/09/2016

Dimanche, jour du Seigneur n° 24

 

Le 16 mai 1943 était un dimanche … Preuve à l’appui, le bandeau du numéro 20 du « Cœurs Vaillants » des curés et de leurs ouailles par temps d’occupation militaire allemande.

  

Coeurs-Vaillant-16-05-1943.jpg

 

Le fils du boulanger (Non ! Non ! Ce n’est pas le titre d’un film méconnu avec Raimu dans le rôle du patron enfariné) … Le fils du boulanger et moi étions plutôt bons amis lorsqu’il se haussait a ses huit printemps et moi à ma dizaine.

 

Ses parents l’envoyaient au catéchisme ainsi qu’à la messe dominicale mais, eux, ne se rendaient à l’église qu’en semaine, parfois le lundi. « On a le commerce à tenir, le dimanche matin surtout ! » Contre toute attente, mon petit voisin ne lisait pas Cœurs Vaillants – ou alors il s’en cachait rudement bien.

 

 - Tu lis Tintin ?

- Pas du tout. Je lis Spirou. Mes parents m’en achètent tous les albums. Tu veux que je te les prête ? Tu me les rendras quand tu voudras.

 

Je les lui rendais régulièrement, non sans regretter, j’avoue, qu’il ne me les donnât pas.

 

Ses parents, ayant bien plus de fric que les miens, lui offraient des quantités assez émerveillantes de petits soldats en plomb. Dans la cour à l’arrière du fournil il jouait au général devant d’innombrables troupes disciplinées dont les « morts à la guerre » ressuscités à nouveau vivants « bons pour l’armée ».

 

 - Il veut être policier plus tard.

 C’était sa mère qui confiait ça à ma mère.

 

 Je l’aimais bien, le fils du boulanger et j’ai plaisir à me souvenir qu’il m’aimait bien aussi.

 

 Seulement voilà : cet enfant de mon enfance avait une sœur un peu plus âgée que lui. Une sœur sûrement la plus coquette fillette du quartier. Le voisinage nous voyait souvent nous promener à trois.

 

 Patatras ! A l’approche des dix sept heures de je ne sais plus quel jour, peu après être sorti de l’école Voltaire qui, à ce moment là, n’accueillait pas les filles, je fus cerné par un petit groupe de petits bagarreurs habitués des berges du Canal de Berry.

 

 - Tu vas avec lui POUR sa sœur !

 

Vous savez qu’il y a toujours des jaloux qui souhaitent vous faire couper la tête sous le prétexte que vous avez les pieds mieux chaussés que les leurs.

 

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Les enfants ne sont t'enfants 

qu'en présence des adultes

 Ryal

24/09/2016

Les Tarzanides du grenier n° 227

  

D’emblée, L’ASTUCIEUX se classa parmi les meilleurs périodiques BD en France au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. Il vécut 81 numéros hebdomadaires (14 mai 1947 à décembre 1948). Une première feuille distribuée gratuitement et dite feuille de lancement existe. Mais ce genre de feuille publicitaire à laquelle les enfants de l’époque n’accordaient pour ainsi dire aucune importance, est devenu difficile à retrouver pour les vieux collectionneurs même les plus têtus. 

 

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Éventuellement, on peut rencontrer cette feuille de lancement n° 0 ou n° 00 dans l’un des albums de TARZAN : l’album assemblant les numéros 29 à 38. (1er avril à mai 1947). Cependant, tous les exemplaires de cet album ne la contiennent pas.

 

Précisons qu’après son numéro 61 de juillet 1948 L’ASTUCIEUX modifia son titre pour devenir BUFFALO BILL.

 

 Doc Jivaro et Mfcl

 

 

17/09/2016

Les Tarzanides du grenier n° 226

 

 

Lorsqu’il faut citer des auteurs de BD ayant conté en vignettes les prouesses de Tarzan, les collectionneurs du 9e art énumèrent généralement Maxon, Foster, Hogarth ou encore Vis-cardy, Celardo et Russ Manning etc …. Mais quasiment tous oublient ou dédaignent de mentionner GOSSELIN.

 

André GOSSELIN. Une paire de cavaliers genre western (Jack Hislon auquel succéda Red Canyon) permit à André GOSSELIN d’occuper une place de choix chez l’éditeur ARTIMA jusqu’à la disparition de cette maison en 1987. Toutefois, GOSSELIN fournissait, dès 1947 et pour l’hebdomadaire BOB et BOBETTE, les interprétations imagées de deux films MGM ayant TARZAN pour figure centrale. L’un « Le Trésor de TARZAN », l’autre « TARZAN s’évade ».

 

Bob-et-Bobette 1947.jpg

 

Peu habile lorsqu’il faut crayonner l’anatomie humaine, GOSSELIN n’eut jamais la prétention de rivaliser avec Frazetta ou Cheret, non plus qu’avec un ALLEN SAINT JOHN dans le maniement libre d’une nudité masculine appliquée aux Arts Graphiques. Il se contenta de démarquer passablement tout un ensemble de photos / cinéma.

 

Participant à l’épopée des Tarzanides GOSSELIN créa MOHA pendant la décennie qui suivit la fin de la Seconde guerre mondiale. De ce Tarzanide métissé, nous avons déjà parlé dans notre rubrique n° 4 du 22-09-2012.

 

Est-ce par manque de persévérance que Doc Jivaro n’a pas trouvé la biographie détaillée d’ANDRE GOSSELIN ? Il s’est arrêté sur un nom similaire mais d’orthographe différente : André Gosselain. Un musicien œuvrant en compagnie de Robert Hossein pour un des films de 1958 : TOI LE VENIN. Doc Jivaro se souvient que bien des adolescents de sa jeunesse préféraient dans le rôle d’une pin-up non pas la talentueuse Marina Vlady mais la sculpturale Dominique Wilms …

 

Doc Jivaro et Mfcl

 

 

30/07/2016

Les Tarzanides du grenier n° 222

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La proximité des Jeux Olympiques du prochain mois d’août 2016, est l’occasion pour nombre d’opinions politiques de ramener sur le devant de la scène le souvenir des Jeux Olympiques de 1936 à Berlin, lorsque l’Allemagne était gouvernée par le Chancelier Hitler escorté de tout son Parti National Socialiste. Un anniversaire de quatre vingts ans en quelque sorte.

 

Cependant vos média oublient de signaler la présence de TARZAN dans ce même stade berlinois de 1936. En effet, le « Roi de la Jungle » participa à l’épreuve sportive qui les symbolise toutes : le Décathlon. Une participation incognito, sous l’identité américaine de Glenn MORRIS. Ce fut donc sous un nom d’emprunt que TARZAN remporta – cela va de soi ! la compétition la plus épuisante. C’est ce que relate plaisamment Guy Deluchez dans son ouvrage : Moi, Tarzan, publié en octobre 2010 chez l’Éditeur SEUIL.

 

 

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Lorsqu’il s’en retourna dans sa forêt africaine natale, TARZAN / Glenn Morris souffrait des pieds qu’il s’était malmenés dans des chaussures citadines auxquelles il n’était pas habitué.

 

  

Mais, attendez, ce n’est pas tout ! Glenn Morris, sans même s’être lavé de sa sueur sous une bonne douche, se lança au cou d’une jolie femme qui le photographiait d’une façon glamour.

 

- Moi, Tarzan ! Toi, Jane ! s’écria t’il tout heureux.

 

C’était une erreur de casting ! Il venait d’aborder impétueusement Léni RIEFENSTAHL. Une artiste cinéaste de très grand style, tout autant jolie fille que sportive habituée aux rudes bourrades de la S.A. Elle était surtout la protégée d’Hitler. Aussi remit-elle énergiquement de l’ordre dans l’échange verbal :

 

- Moi Léni ! Toi pas Tarzan !

 

Et, effectivement, à ce moment là, Glenn Morris n’avait pas encore endossé (si je puis dire) le fameux cache-sexe en peau de léopard. Car cet homme n’incarna qu’en 1938 et dans le film TARZAN’S REVENGE, le personnage inouï créé par E. R. Burroughs.

 

Léni RIEFENSTAHL vivra jusqu’à l’âge de 101 ans, gardant une activité positive dont s'enrageaient ses ennemis. Notamment, elle réalisa, en Afrique, au Soudan, un reportage cinématographique sur la tribu des Nuba de KAU.

 

Nous aimerions bien apprendre que ce beau reportage en date de 1975 fut réalisé en souvenir d’un certain Glenn Morris/Tarzan mort en 1974.

 

Doc Jivaro

 

 

23/07/2016

Les Tarzanides du grenier n° 221

 

 

Jacques Dumas alias Marijac, fondateur de l’illustré Coq Hardi n’aimait pas du tout TARZAN et se plaisait à en dénigrer le comportement. Cependant reconnaissons à Marijac une attitude assez loyale vis à vis de son redoutable concurrent dans la bande dessinée : il le caricatura, le tourna en dérision mais ne s’engagea pas officiellement auprès d’associations politiques ou de ligues religieuses visant à détruire le héros de Burroughs. Il se contenta de ridiculiser le personnage TARZAN, sans comploter à faire disparaître le journal du même nom.

 

C’est dans le numéro 216 de la sixième année d’existence de Coq Hardi que commence PATOS, une BD humoristique avec des animaux africains dessinés comme pour des pantomines de clowns. PATOS est un éléphanteau naïf, donc gentil. Tout le contraire du singe que Marijac décrit comme sournois et voleur, aussi lâche que traître, et dont il va jusqu’à écrire qu’il n’est que : l’infâme TARTEZAN.

  

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Une histoire simplette, pour petits enfants sortis à quatre pattes du berceau. Elle se déroule pendant trente quatre planches hebdomadaires, pour se terminer dans le numéro 3 d’une Nouvelle Série COQ HARDI (14 décembre 1950). Assez bizarrement, c’est par une planche numérotée 4 que les marionnettes animales entrent en scène. Où se cachent donc les trois précédentes ? En réalité, ce PATOS de 1950 n’est que la reprise quelque peu modifiée du PATOS de 1939.

 

Ce scénario n’ajoute rien au talent de Marijac qu’il dévaluerait plutôt ; et ne nous sert guère, ici, qu’à montrer un des exemples par lesquels les auteurs de Bandes Dessinées Françaises entendaient dissuader les enfants de fréquenter un héros créé par un américain.

 

Tartezan ? Avec ce mot inventé pour rigoler en compagnie de gamins, Marijac se faisait peut-être, et sans le prévoir, le tout premier « entarteur », devançant d’à peu près cinquante ans Noël Godin l’entarteur de l’intello infatué Bernard Henri Levy.

 

Mais que messieurs les entartés de crème et de sucre ne se plaignent pas trop : ils ont échappé au goudron ainsi qu’aux plumes.

 

Doc Jivaro

 

16/07/2016

Tarzanides du Grenier n° 220

 

TERRES JUMELLES est un scénario BéDé rangé dans le genre Science Fiction ou encore anticipation, ces deux expressions ayant un sens approximativement identique dans le parler commun des années 1950.

 

Ma première rencontre avec TERRES JUMELLES date de loin dans mon passé : septembre 1953. Une planche américaine traduite en français et présentée comme si elle débutait réellement le scénario original, me fut visible en page 22 de TARZAN numéro 25.

 

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Ce matin là, la dame des Poste et Télégraphe me tendit un Roi de la Jungle diminué de moitié : « Dis donc, il est petit ton journal aujourd’hui ! » … Malheur ! … TARZAN venait d’être frappé de nanisme de la tête jusqu’aux pieds. Les 24 pages promises depuis deux semaines, ne résultaient que des 12 grandes pages traditionnelles, celles-ci tout simplement pliées en deux. Seule compensation : la quantité plus importante des images. Mais chacune d’elle perdait en centimètres carrés.

 

A peine m’étais-je relevé de cette déception qu’une tragédie frappait ma pré-adolescence : TARZAN disparaissait à son numéro 31, remplacé par un HURRAH ! daté du 24 octobre 1953. « Pas de quoi s’étonner, s’exclama mon père qui se souvenait (vaguement) d’avoir vu le tour de magie inverse : un ancien HURRAH remplacé par un nouveau TARZAN. « Juste retour des choses mon garçon ! » Effectivement, le 24 janvier 1941, l’ancien HURRAH ! avait été remplacé par un TARZAN tout nouveau né.

 

Mais revenons à TWIN EARTHS, c’est à dire à TERRES JUMELLES.

 

Je n’aurais pas mentionné, ici, TERRES JUMELLES si un collectionneur de bandes dessinées de jadis, d’un âge vieilli autant que le mien, ne m’en avait pas rappelé l’existence. Toutefois, mon interlocuteur commit une confusion, racontant avoir lu cette série d’anticipation dans FANTAX « Là où on voyait un athlète vêtu d’un gilet noir et d’une culotte de cheval, et qui … » Je tressaillis, rectifiant aussitôt le tir : « cet équipement c’est celui de Black Boy. Et Black Boy ne parut pas dans FANTAX mais dans FANTASIA, attention ! C’est donc dans FANTASIA que commença la seconde parution française de TERRES JUMELLES, sauf que … Sauf que le titre était modifié en un "MARC Héros des Temps Futurs".

 

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FANTASIA n° 1, pocket de 128 pages du deuxième trimestre 1957, et ayant été produit par la S.E.R. (Société des Éditions Rhodaniennes) dirigée par le désormais inoubliable Pierre MOUCHOT). La copie scan présentée plus haut ne cache pas combien le journal est endommagé par l’outrage des ans et des gens. On compte quarante huit (48) numéros pour la collection complète, le terminus pendant l’année 1961. “Marc Héros des Temps Futurs” débute à la page 86 de FANTASIA mais aucun folio n’est imprimé en pagination. C’est dans la voiture balai du peu reluisant Copyright Edi-Europ que s’achèvent – trainards - les titres énergiques d’abord crées par la S.E.R. Pleurons, frères !

 

Rue Belzunce, non loin d’une Gare du Nord aménagée démocratiquement en carrefour des délinquances, un libraire spécialisé dans les Petits Formats n’épargne ni Terres Jumelles, ni Marc Héros des Temps Futurs, ni même notre défunt Pierre Mouchot : tous mauvais ! qu’il les sabre. Chez les réalisateurs Lebekc et Mc Williams, il dénonce un anti-communisme obsessionnel ; et chez Mouchot il réprouve un « nationalisme aigu ». Toutefois d’aussi sévères critiques n’interdissent pas forcément à un juge de se montrer satisfait d'une des parties de l'ouvrage qu'il sanctionne. C’est pourquoi le même censeur qualifie d' « habile synthèse » l’agencement des mots "fantasque" et "fantaisie" ayant servi, dit-il, à inventer le titre FANTASIA.

 

Pour Doc Jivaro, rescapé de l’École des Beaux-Arts de Paris, le mot Fantasia ne doit rien à une astuce langagière donnant naissance à un illustré BéDé. Il est avant tout redevable à un exploit équestre, assemblage spectaculaire de la chasse et de la guerre dans la tradition du Maroc. Notre Delacroix en exposa de vives interprétations picturales.

 

Doc Jivaro