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26/08/2017

Les Tarzanides du grenier n° 265

 

- Non ! Pas celui-ci ! Je le possède à la maison ! Tu ne te souviens pas me l’avoir déjà acheté ?

 

J’avais reconnu le dessin imprimé toutencouleur sur chacune des deux couvertures. Comment ne l’aurais-je pas reconnu ?

 

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Effectivement ! Les deux couvertures se copiaient l’une l’autre, comme si les hebdomadaires reliés à l’intérieur étaient identiques. Mais pas du tout !

 

La couverture de gauche assemble les numéros de 100 à 114 ; par contre celle de droite groupe les numéros 280 à 287. Aussi fallait-il regarder à l’intérieur pour constater cette différence. Le petit libraire montluçonnais voulait bien vendre mais craignait que le gamin endommageât en la feuilletant la marchandise toute neuve. Enfin, bon ! Maman étant à mes côtés le commerçant me laissa tourner quelques pages …

 

L’éditeur Cino Del Duca payait la page de BD et non pas le nombre de dessins BD présents sur la page. Ainsi diminuait il le coût de production de ses journaux grâce à une vertu devenue cardinale chez lui : obtenir davantage d’images BD dans le journal sans avoir à accroître le nombre des pages. Le Rallic et René Giffey, deux des plus prolixes bédéistes du moment, apprirent à se conformer aux desiderata du patron. L’historien de BD conserve quelques-unes des lettres que René Giffey écrivit en se plaignant de ne plus disposer d'assez de temps pour augmenter la quantité d’images tout en conservant leur qualité. C’est que l’empereur de la Presse du Coeur demandait toujours davantage d’images pour diminuer l’espace laissé au rédactionnel. Il partait d’une idée commercialement juste : l’écolier préfère regarder des dessins plutôt que lire des textes. Un choix qui contrariait beaucoup nos instituteurs, lesquels accusaient l’éditeur italien de captiver trop facilement les clientes populaires en les détournant de la littérature dite sérieuse.

 

René Giffey et Le Rallic excellaient à tracer des personnages tels que mousquetaires ou cow boys. Mais leur talent était pris en défaut lorsqu’il s’agissait pour eux de tracer des engins mécaniques, automobiles ou avions, etc. Français traditionnels, nos deux maîtres n’utilisaient pour ainsi dire jamais le GROS PLAN. Cette absence les opposait et les oppose encore au graphisme américain.

 

BD-Le-Rallic-et-Giffey.jpg

Exemples rarissimes par lesquels Le Rallic et Giffey s’essayèrent à l’art du Gros Plan.

 

Breton du terroir et « plutôt de droite » Le Rallic, cavalier émérite, s’était bâti une réputation enviable de dessinateur de chevaux. Ce qui n’empêchait pas René Giffey d’en critiquer leur silhouette : « Il les dessine toujours avec deux ou trois vertèbres en moins. »

 

19/08/2017

Les Tarzanides du grenier n° 264

 

 

Si vous apercevez ce petit bouquin dans une librairie de vieux papiers, ou à l’étal d’un des derniers bouquinistes de Paris sur Seine, ne vous laissez pas décourager par la vilaine teinte violacée de la couverture … Achetez le ! (pas plus cher que 10 petits euros).

 

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L’ouvrage, entièrement rédigé par MARIJAC, se lit facilement, regroupant des anecdotes révélatrices du métier d’auteur de bandes dessinées françaises longtemps avant que la BD devienne un sujet de débats houleux entre le psychanalyste, le marxiste et l’infographiste barioleur qui ne jure que par l’industrie « tape à l’œil » des mangas.

 

Seul reproche à l’écriture : MARIJAC s’est trop abstenu de préciser les dates les plus importantes de sa longue carrière entre le journal confessionnel Cœurs Vaillants ET la Rolls-Royce de Cino Del Duca.

 

Petite remarque : en page 62, la planche BD no 216 du SITTING BULL dessiné par Duteurtre est imprimée avec la date historique de 1876. Grazy-Horse et le Général Crook vont s’affronter … Mais lorsque cette planche fut publiée dans COQ HARDI du 21 décembre 1951, la date de 1876 était modifiée en 1976. Il fallait inciter les jeunes lecteurs à participer à un prochain concours d’anomalies introduites dans le journal. Ce n’est pas moi qui ai gagné le poste de TSF.

 

 

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Me semble même qu’à l’époque les nombreux petits commerçants montluçonnais du quartier de la Ville Gozet organisaient, eux aussi, des recherches d’anomalies dans leurs vitrines.

 

Bon, tout le monde parle de vacances. C’est bien connu moins on en fait, moins on veut en faire.

 

Doc Jivaro n’échappe pas à ce vice.

 

Doc Jivaro

 

12/08/2017

Les Tarzanides du grenier n° 263

 

 

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Les deux bandes ci-dessus et comportant neuf vignettes datent du 31 décembre 1946.

Les deux autres bandes du dessous, quant à elles, furent publiées pendant le deuxième trimestre de 1949, et n’ont qu’une ressemblance partielle à celles du haut. Toutes les quatre pourraient s’apparenter au « Jeu des sept erreurs » tel que vous le connûtes peut être dans l’ancien FRANCE SOIR des années 60 (de 1900 bien sûr). Sauf qu’ici ce n’est pas la malice qui intervient comme par plaisanterie mais la censure qui atrophie, qui mutile. (Évidemment ce n’est pas l’absence de toute couleur dans le second exemple qui en différencie la signification d’avec le premier).

 

 

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Le texte et les dessins ont été amoindris pour se prémunir contre la prochaine loi votée en juillet 1949, loi par laquelle le curé en soutane noire et l’instituteur en blouse grise, oubliant momentanément leurs vieilles rivalités, se faisaient complices pour porter préjudice autant aux bandes dessinées françaises qu’américaines. Ils prétendaient assagir notre enfance en affadissant le contenu de nos magazines riches d’histoires en images. Mais leur action eut surtout pour effet d’appauvrir nos journaux français durant une petite dizaine d’années, petite dizaine d’années durant laquelle des illustrés concurrents venus de Belgique et d’Italie gagnaient de plus en plus en séduction auprès de nous.

 

Bonnes vacances à tous.

 

Doc Jivaro

 

06/08/2017

Les Tarzanides du grenier

 

 

Fin de semaine : repos

 

 

 

 

29/07/2017

Les Tarzanides du grenier n° 262

  

Promenant mon regard sur le défilé de noms d’artistes affichés dans Wikipédia, j’ai stoppé sur celui de TREZ.

 

TREZ fut longtemps apprécié pour son talent d’humoriste politique en première page du quotidien FRANCE SOIR. A présent, la peinture d’art, la trituration de la matière picturale l’engage vers des voix inattendues de la part d’un esprit qui se manifesta longtemps par des dessins profilés d’un seul trait de feutre noir.

 

TREZ jouit d’une belle réputation.

 

Ce que l’on sait moins, par contre, c’est que l’une de ses deux filles … (Je ne me trompe pas dans le nombre ?) c’est que l’une de ses deux filles : ISABELLE TREDEZ, artiste graveur intense, s’est aussi exprimée dans le domaine de la bande dessinée. Elle publia notamment dans ÉLECTRODE, en 1983 puis dans RECTO VERSO (1984). Sa première parution a pour titre L’ÎLE CHAUDE. Une série dont l’action se développe à la Jamaïque entre la drogue et la musique reggae. Pour accroître l’ambiance menaçante, Isabelle recourait souvent aux effets de matière sur calque transparent et adhésif, les fameux LETRASET dont l’utilisation se raréfia par la suite à cause de « pattern » fournis avec l’informatique personnalisée.

 

Ci après la première et la deuxième planches de l’Île Chaude.

 

BD-Isabelle-Tredez.jpg

 Salut à toi Isabelle.

Doc Jivaro

 

 

22/07/2017

Les Tarzanides du grenier n° 261

  

Lorsque Doc Jivaro n’œuvre pas à accélérer la disparition de l’espèce humaine, il se repose. Se reposant il feuillette divers paquets de journaux vieillots, tous écornés, déchirés poussiéreux.

 

- Tu cherches à périr empoisonné ? Interroge son n’épouse.

 

Doc Jivaro s’attarde sur un journal populaire pour les adultes année 1955 : LA PRESSE MAGAZINE dont la Rédaction se tenait au 142 rue Montmartre Paris 2e.

 

En bas de la deuxième page de l’exemplaire numéroté 505, une photo-montage affichant la tête d’une gamine avalant un restant … de banane.

 

« Elle en mange 10 000 par an » c’est ce qui est imprimé dans le texte.

 

Est ce vraiment un appétit pantagruélique ? Ou alors … Ou alors une incitation à récidiver avec toutes les insinuations obscènes relatives à ce fruit originaire des pays chauds. Vous savez, ces histoires qui font rigoler toute la tablée à la fin d’un gros repas d’européens bien nés, quand la jeune fille dans sa robe blanche de « Communion Solennelle » a les oreilles rougies d’en attraper tant et tant au vol « des raides et des pas mûres »

 

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Sur la photo montage, ce qui attire notre curiosité ce n’est pas tant la goinfrerie attribuée à la gamine que l’affichage, en avant d’elle, de la couverture d’une brochure de bandes dessinées : PECOS BILL.

 

PECOS BILL, héros légendaire du Texas, eut ses heures de gloire auprès des garçons de mon âge. Mais, justement, ce genre de BD était destiné aux garçons. Pas aux filles. Les mœurs d’alors séparaient nettement deux écoles : pour Mademoiselle, la couture ; pour le jeune homme, la boîte de Meccano. D’où, à coup sûr, une petite fille lisant PECOS BILL devait être le résultat d’une erreur d’aiguillage. C’était une « garçon manqué ».

 

Doc Jivaro ne possède pas la collection complète des BD PECOS BILL. Aussi n’a t’il pas trouvé à portée de sa main la brochure dont il bavarde ici. Toutefois, une recherche auprès de nos faux amis que sont les commerçants dans Wikipédia, lui a permis d’obtenir des précisions . Il s’agit du numéro 13, portant pour sous titre : le Tam Tam du Woo-Doo. Ce fascicule, commercialisé 35 frs en 1955 se vend à présent entre huit et dix euros, l’achat étant relatif à l’état de conservation des pages.

 

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 Faisons mine d’en finir tout de suite : Susan MORGAN, la petite demoiselle condamnée à ne digérer que des cargaisons de bananes « à cause d’une tumeur à l’estomac », VIT-elle encore, vieillissant minute après minute comme vous et moi.

 

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Aux dernières nouvelles, voici ce que fut la VRAIE physionomie de la petite Susan.

 

 Doc Jivaro et Mfcl