08/04/2017
Les Tarzanides du grenier n° 248
A trois ou quatre reprises passées (dont le n° 71 du 28-06-2014) Doc Jivaro a attiré votre attention sur un personnage BD édité pendant la seconde moitié des années 1950 : KRȎMAGOUL.
Un Tarzanide poilu-velu de chez ARTIMA.
Publié dans un mensuel doté d’un double titre : ARDANT-TIM L’AUDACE ; à partir du n° 30, sauf erreur.
Intitulé « Les tribulations de KRȎMAGOUL ».
Tribulation ! Un mot presque disparu d’un vocabulaire français encombré, contaminé d’anglicismes jadis dénoncés par Etiemble. Que voulez-vous ? Les médecins de Molière dissimulent leurs doutes et impressionnent le malade en lui déversant dans l’oreille tout un récitatif en latin. Mais à présent, on trouve mieux pour dissuader les professeurs d’avoir à enseigner la langue de Mauriac à certains écoliers écœurés d'apprendre qu’en France la viande de cochon est un met apprécié. « Burn out » remplace : « j’en ai marre de boulonner ! »
Ci après, la planche première de KRȎMAGOUL. Le texte signé de Lortac escamote le nom d’un vieux et célèbre dessinateur parfois politiquement déprécié : Auguste LIQUOIS. LIQUOIS l’inventeur d’une « cocotte en papier » censée garantir la qualité française dans les BD.
Au jour d’aujourd’hui, nous respirons une très belle journée printanière. Alors coupons court : la langue qui bavarde et la main qui écrit, et nous voici, ma femme et moi partant consommer des rafraîchissements à la terrasse du dernier grand café de Néris-les-Bains. D’où question : le serveur mille fois reconnu qui rallume son bout de cigarette entre deux clients servis, est-il encore fidèle au poste ?
Semaine prochaine, peut-être la suite commentée sur le cas de KRȎMAGOUL, le « singe qui parle ».
Doc Jivaro et Mfcl
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01/04/2017
Les Tarzanides du grenier n° 247
En guise d’appendice à notre commentaire précédent ayant trait au déferlement de « soucoupes volantes » dans les journaux pour adultes comme dans les comics pour enfants, rappelons que Maurice Limat (1914-2002) et Jacques Souriau (1886-1957) inventèrent l’existence imaginaire mais abrégée sans leur consentement, d’un jeune homme en lutte contre d’ambitieux saturniens.
Retournons en 1951.
Précisément le 20 juin 1951 du numéro 249 de l’illustré TARZAN, Alain MÉTÉOR réussit sa première parution et va poursuivre son périlleux voyage sidéral, semaine après semaine jusqu’au 17 novembre de la même année.
C’est dans le numéro 269 que sont stoppés les courageux exploits « Science fiction » de l’adolescent. On compte en tout 21 planches. Les vingt premières sont entièrement colorées mais la dernière n’est imprimée que noir sur blanc. Elle ne contient que 5 trips au lieu des 6 habituels. Le sixième absent a laissé sa place pour une « explication » fournie par l’éditeur : Alain MÉTÉOR n’a jamais affronté à bord d’une fusée toute une invasion d’ennemis saturniens. Il ne s’agit que d’un rêve. La maman du jouvenceau le réveille en surprise : il est l’heure de te préparer pour ne pas être en retard au lycée.
On comprend que les aventures fictives d’Alain MÉTÉOR sont soudainement victimes de Mademoiselle Censure. Une censure bien motivée, affirment le curé et l’instituteur puisque ce genre de scénario insensé risque de perturber gravement la santé mentale de l’enfance.
Les décennies 1950 et 1960 en France permirent tous les excès en gestation dans la loi du N° 49 956 du 16 juillet 1949. Plus de 60 années après,je me souviens appartenir à cette génération qui ne connut jamais la fin véritable de l’aventure cosmique du vaillant Alain MÉTÉOR. Mais cette fin véritable existe-t’elle ? l’épisode a t’il été écrit et dessiné entièrement avant que la censure rende inopérant le "à suivre" en interdisant la vingt deuxième planche ?
Contemporain des « soucoupes volantes » dans des récits inventés pour divertir la jeunesse et intriguer l’âge adulte, il y eut aussi un géant velu, une sorte de singe colossal laissant des empreintes effarantes dans la hauteur des neiges de montagnes longtemps réputées inaccessibles. c’était le YÉTI.
TINTIN en fit son affaire dans Tintin au Tibet. On sait ça. Cependant TINTIN n’affronta jamais de « soucoupes volantes » venues d’espaces cosmiques pour envahir la planète Terre. Probablement que ce manque s’explique par le fait que Hergé, très imprégné d’éducation catholique, se refusait à monnayer auprès de familles chrétiennes des récits dans lesquels l’humain semblait ne plus figurer le sommet d’une création voulue par le dieu d’Israël.
Peut être que ces deux images de la prestation de serment que de jeunes athlètes effec-tuent bras levé ou bras tendu, causèrent un souvenir désagréable chez messieurs les censeurs. Après tout, en 1951, les Jeux Olympiques de 1936 réussis par le Troisième Reich étaient encore loin d’être estompés dans la mémoire collective.
Doc Jivaro et Mfcl
17:51 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Fanzine, Grenier de la BD, Media, Science | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alain météor, tarzan, maurice limat, jacques souriau, soucoupes volantes, bd, bandes dessinée de collection, science fiction, antoine kapp, les editions mondiales, loi 49 956 du 16 juillet 1949, tintin au tibet
25/03/2017
Les Tarzanides du grenier n° 246
Ça y est ! Depuis plus d’une semaine le printemps s’annonce en silence tout au fond de notre jardin potager délaissé. Un forsythia toujours précoce à se réveiller, se rallume de toute une floraison de lucioles jaunes. Par contre, nos pissenlits se traînent de paresse, retardant l’étalage de leur diurétique jaunisse saisonnière.
Ça y est ! s’exclama mon père en repliant les grandes pages du CENTRE RÉPUBLICAIN, vrai journal des vrais montluçonnais d’alors. Ça y est ! le printemps est de retour. La preuve ? la preuve c’est que je viens de lire sur trois colonnes à la une que les soucoupes volantes sont elles aussi de retour. Ayant dit, papa se remit à creuser un os à moelle qu’il aimait à déguster, dédaignant les huîtres qui lui donnaient la nausée rien que par leur seule existence.
- On dirait des crachats.
Les soucoupes volantes, elles venaient d’être aperçues un peu partout en France. De quoi alimenter la littérature populaire. Des histoires de champs de blé fauchés mystérieusement pendant la nuit ou encore des alertes de trains S.N.C.F stoppés en rase campagne à cause d’un objet insolite posé en travers des voies. Nous écoutions des bavards qui adoptaient un air confidentiel pour donner à croire que : « S’agit de nouvelles armes aéronautiques fabriquées secrètement pour la troisième guerre mondiale qui verra l’affrontement USA contre URSS. On n’y échappera pas, allez !
Effectivement ! Des soucoupes volantes le public des années 50 de l’an 1900 en voyait partout. Même qu’elles apparaissaient plus nombreuses d’entre les rotatives des imprimeurs que dans les hauteurs du ciel. Toutes les publications en faisaient leurs choux gras. L’éditeur de romans policiers FLEUVE NOIR en avait créé une série particulière baptisée Anticipation. L’un de ses romanciers avait même rédigé spécialement un ouvrage intitulé Les soucoupes volantes viennent d’un autre monde. C’était Jimmy Guieu. Les illustrations de couverture résultaient souvent de Brantonne, grand fournisseur de bandes dessinées parfois hâtivement schématisées.
Évidemment le commerce des bandes dessinées de l’époque ne pouvait pas rater le phénomène des petits bonshommes verts extraterrestres. Ainsi, l’hebdomadaire ZORRO pensa t'il trouver là-dedans l'occasion de moderniser son titre afin de relancer ses ventes quelque peu déclinantes. C’est ce qui explique que ZORRO se métamorphosa en ZIG-ZAG. Le numéro 1 de mars 1952 afficha un grand dessin coloré signé Pierre Le Goff, celui-çi habitué du 22 de la Rue Bergère. Pourquoi ZIG-ZAG ? Bien sûr en souvenir des coups de fouets appliqués en Z par ZORRO.
Mais après quelques semaines il fallut se rendre à l’évidence : les poches du justicier masqué ne se renflouaient pas d’avoir changé le bandeau-titre de son magazine. L’ancienne appellation ZORRO fut donc rétablie avec un numéro 12 faisant suite à ZIG-ZAG numéro 11.
Si vous êtes collectionneur de BD voici trois titres résumant la vogue des soucoupes volantes dans des magazines illustrés que les mœurs des années 50 destinaient principalement à la jeunesse du pays de Guignol et de Bibi Fricotin.
Doc Jivaro et Mfcl
18:33 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Dessin humoristique, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Littérature, Media, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, bandes dessinées de collection, doc jivaro, zorro, zig-zag, soucoupes volantes, centre républicain, fleuve noir, jimmy guieu, anticipation, petit riquet, extra-terrestres, ufologie, claude vauzière, bibi fricotin, bob colt, chott
11/03/2017
Tarzanides du Grenier n° 245
L’événement est aujourd’hui archi-claironné par les média : le navigateur Sébastien Destrémau arrivé dernier de la Course du « Vent des Globes » se retrouve quasiment célébré comme s’il venait d’arriver en premier. Or, il cumule plus d’une quarantaine de jours de retard.
Cependant faisons nous comme l’écho d’une de ses confidences : « Je n’avais pas emmené assez de nourriture ! j’ai dû essayer de pêcher du poisson. Mais je ne suis pas bon pêcheur ».
Lorsque Tarzan entreprit de franchir de longues distances océanes, il le fit en équilibre sur un radeau. Et lorsqu’il dut s’alimenter il se montra aussi bon pêcheur qu’il était bon chasseur de gibier. Il ne manqua aucune des proies filant de toutes leurs nageoires.
La preuve dans les trois images ci-dessus que Doc Jivaro vient de sortir du numéro 1 du TARZAN hebdomadaire daté du 28 mars 1953.
A ce moment là, l’écolier que j’étais s’approchait de ses onze ans, et le fameux « Grand Magazine d’Aventures » était interdit de publication depuis bientôt toute une année en France. Les curés de Pie XII et les cellulars de Staline s’étaient réjouis par la Loi de 1949 de, méchamment nous démunir d’un de nos personnages fictifs préférés.
De TARZAN, mes jeunes amis et moi avions fait notre deuil. Quand, soudainement, une affiche apposée tout à côté du bâtiment des douches municipales, square Dunand, nous annonçait le retour inespéré de l’hebdomadaire TARZAN. Une annonce qui nous rendit heureux mais qui renfrogna un de nos instituteurs : le camarade Servent, qu’un bonhomme de la rue Raquin avait entrepris de surnommer abusivement « L’œil de Moscou ».
Dès les premiers battements de ferraille de la cloche de l’école autorisant notre sortie, je m’empressais vers le domicile parental, là où trois assiettes d’un ménage à trois attendaient d’être garnies pour le repas de midi.
- M’man ! File moi 25 francs.
- Et pour quelle belle raison s’il te plaît ?
- Tarzan est de retour.
Je filai en vitesse jusqu’au bar-café-tabac’presse Le Miscailloux. La patronne, dont je ne me souviens ni le visage, ni le nom, s’exclama amusée : tu as de la chance ! Il ne m’en reste plus qu’un seul ; Tous tes petits capains m’ont dévalisée.
Le grand format de ce nouveau numéro 1 était de mêmes dimensions (28,5 cm X 38,5 cm) que l’ancien disparu à son numéro 293 du 3 mai 1952. Douze pages avec la moitié toutencouleur et les six autres simplement imprimées de nuances de rouge accompagnées d’une teinte grisâtre. Je n’y retrouvai pas LE Buffalo Bill de René Giffey : un Duck Hurricane lui avait piqué sa place centrale. Quant à l’adolescent Nat, mousse du Santa Cruz, il avait changé de nom devenant Yann du Goléand.
Toutefois, cette troisième série de l’hebdomadaire TARZAN ne parvint pas à prolonger son existence au-delà du numéro 31. Son éditeur italien Del Duca ayant encore été persécuté par la trinité du goupillon, de la faucille et du marteau.
Un matin ou un soir, mon père me donna une inquiétude : " Dis donc, puisque ton TARZAN est revenu on va arrêter de t’acheter ton INTREPIDE et ton COQ HARDI. Ça nous fera des économies ".
- C’est pô juste !
Heureusement pour mon bien être, Papa et Maman n’étaient pas pingres même s’ils n’étaient pas riches. Ce fut finalement moi dans l’année suivante qui renonçai à plusieurs de mes illustrés de petit garçon.
Doc Jivaro et Mfcl
18:44 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Grenier de la BD, Media | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, bandes dessinées de collection, doc jivaro, tarzan, l’intrépide, coq hardi, illustrés pour enfants années 1950, rené giffey, duck hurricane, ecole voltaire de montluçon, sébastien destrémau
06/03/2017
Place Trocadéro - 05 mars 2017
800 000
manifestants
Pro - Fillon
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Chaque mois, montluçonnais, nous devrions lire le magazine municipal.
L’avenir du pays s’y trouve aussi fréquemment qu’involontairement résumé dans la rubrique ÉTAT CIVIL.
Exemple incomplet pour février 2017 :
Naissances : Breezy, Vayana, Soufiane, Ethan, Zayd, Ismaël, Issam, etc … etc …
Décès : Lucette, René, Marie, Marcel, Hélène, Christiane, Andrée, Jacqueline, etc, etc …
A bon entendeur, salut.
11:36 Publié dans Actualité, BD anciennes, Dessin humoristique, Media, Politique, Société | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : trocadéro 05 mars 2017, fillon, pénélope gate, juppé, présidentielles 2017
05/03/2017
Les Tarzanides du grenier n° 244
Daté du 22 septembre 1940 et numéroté 297, ce journal dessiné est à lui seul un des phénomène de la BD américaine publiée en France.
Son titre est double : « Journal de Mickey et Hop-Là ! ». Il résulte indirectement de la défaite guerrière de notre pays devant l’armée allemande et ne compte que huit pages dont quatre pauvrement imprimées en bleu et rouge-rose. Preuve que les restrictions accablant la France archi-battue, obligèrent certains journaux jusqu’alors séparés les uns des autres à fusionner entre-eux pour baisser leur coût de fabrication et ne subsister que de façon précaire.
Toutes les histoires dessinées sont influencées américaines même lorsqu’elles sont fabriquées par des studios européens. Le droit de copie détenu par l’agence Opéra Mundi créée par Paul Vinkler en alliance commerciale avec Walt Disney, permet à ce même Paul Vinkler, réfugié aux États Unis, de continuer à gérer ses affaires par l’intermédiaire de travailleurs restés en France à leurs risques et périls. D’où le résultat étonnant : l’américanisé « Journal de Mickey et Hop-Là » bénéficiera de l’autorisation d’être édité en France pendant toute la durée des hostilités sanglantes entre américains et allemands. Son dernier numéro, le 477 est daté du 2 juillet 1944.
Mais attention les yeux ! s’il vous arrive de lire le bas de la page huit du numéro 309 du 15 décembre 1940, vous penserez peut-être que ce Mickey semble avoir joué vicieusement sur le sens du verbe « collaborer ». Le jeune lecteur, à l’époque, était-il incité à aider gentiment SON journal ou alors à aider politiquement le Maréchal Pétain dans Vichy ?
Doc Jivaro et Mfcl
09:59 Publié dans BD, BD anciennes, Fanzine, Grenier de la BD, Histoire, Journaux, Politique, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bd, bandes dessinées de collection, doc jivaro, walt disney, paul vinkler, occupation allemande, le journal de mickey