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07/08/2016

Dimanche, jour du Seigneur n° 21

 

Dans une rue traversée par le ruisseau des Étourneaux (et alors que l’herbe sauvage garnissait les deux côtés de cette rue qui semblait s’être tracée tout seule avec sa terre bosselée par l’affleurement de pierres rondes), dans ce parcours populaire, donc, un des gamins avait longtemps gardé une manie de bébé.

 

Ce n’était pas moi, c’était le voisin.

 

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03/08/2016

Aujourd'hui ...

 

... journée sans

 

31/07/2016

Dimanche, jour du Seigneur n° 20

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28/07/2016

Paris 2016 : le politique soumis au religieux ?


Contre le Moloch
un autre Moloch importé du Moyen Orient

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17/07/2016

Dimanche, jour du Seigneur n° 18

  

A l’approche du midi d’un des jours dominicaux, ma femme et moi passions à l’ombre du haut mur de l’église, du côté des marchands musulmans, lorsque brusquement tous les clapotements forains furent noyés dans un déluge de battements de cloches tout autour de nos têtes. A ne plus s’entendre parler.

 

- Il y va trop fort, le curé ! cria dans mon oreille mon épouse née dans une famille de vraie bourgeoisie pratiquante catholique.

 

Sûrement, oui, la prêtrise frappait trop fort. Et je m’amusais à supposer que le grand bruit des cloches secouées servait moins à célébrer l’office des fidèles qu’à faire s’écrouler le clocher.

 

Se rendre à la messe dominicale c’était obligatoire pour être bien accepté aux deux leçons de catéchisme en semaine. Me semble même me souvenir qu’il fallait faire pointer quelque carte de présence.

 

- Tu l’as oublié ta carte ?

- Ca ne risque pas. Ma mère l’a fourre dans ma poche et faut que je la lui rende à mon retour.

- Que tu lui rendes ta poche ?

- T’es con ! … Dis, on va faire une partie de baby-foot à la sortie ?

- Impossible ! j’ai failli prendre une raclée l’autre dimanche quand je suis rentré en retard qu’ils m’attendaient pour commencer à bouffer l’entrée de céleri-tomates.

 

A l’approche de la fin de la messe, tout le monde devait chanter l’allégresse d’être chrétien. Surtout catholique. Je ne me rappelle plus les paroles mais quelques unes surnageaient comme un refrain :

 

Je suis chrétien

Voilà ma gloire

Mon espérance et mon soutien.

 

Pour mon copain du moment et pour moi ce chant religieux correspondait vraiment à une délivrance : il annonçait la fin d’une heure d’ennui.

 

Nous allions nous retrouver libre dehors, sous le ciel, DANS le ciel, avec de véritables nuages. Nous allions échapper à la surveillance des statuettes en plâtre peint dont chaque visage fermé comme une serrure de geôlier épiait nos mouvements y compris les plus discrets. Surtout les mouvements de nos lèvres. Car assez rapidement une des phrases religieuses chantées par l’assemblée, se trouvait déformée, ici ou là, par quelques langues enfantines irrespectueuses. Le « Je suis chrétien » était trahi en un « Je suis crétin ».

 

C’était tellement facile.

 

- Tu crois que le curé il nous a repérés ?

- Mais non ! Mais non ! Il a autre chose en tête ! Il va aller manger dans la famille de la Grande Boucherie Charcuterie de la Place, où qu’il est invité  tous les dimanches. Y paraît que leur fils veut faire le séminaire.

- Le quoi ? Comment tu sais ?

- Je le sais c’est tout. Allez, bye ! Je cours en avant pour m’éviter une engueulade.

 

Ryal

 

 

03/07/2016

Dimanche, jour du Seigneur n° 17

 

Afin de gagner le droit de « faire la Communion Solennelle » il me fallait préalablement passer par le confessionnal. Une forme de grande boite sombre posée dans un coin de l’Église, où j’avais entrevu des adultes chuchotant je ne savais pas quoi de mystérieux.

 

J’ai questionné Maman après qu’elle m’eut mouillé les cheveux pour mieux arranger ma tignasse au-dessus des oreilles :

 

- Qu’est ce que t’as dit, m’man, toi, comme tes péchés avant ta communion ?

 

- Bouge pas la tête, t’as des épis ébouriffés dans ta chevelure. J’ai tort de céder à ton caprice que tu veux laisser pousser tes cheveux. J’en reçois des réflexions des voisines : il a l’air d’un petit bohémien ! Tu penses si c’est agréable ? … Ma confession, si tu crois que je m’en souviens ! … Invente des trucs, débrouille toi. Tiens ! tu dis que t’as volé des ronds dans mon sac à mains pour acheter …

 

- Mais c’est pas vrai !

 

- Ça ne fait rien. Le principal c’est que t’aies l’air fautif. Tu n’oublies pas de dire que tu regrettes ta faute. Oh ! et puis tu m’embêtes ! … Ton père ne voulait pas que t’ailles chez les curés. Moi, ça m’était égal. Mais comme les gamins autour ils y vont au catéchisme, t’y vas comme eux.

 

Un samedi, en fin de journée, comme ça, a fallu que je m’y pointe sans précipitation « au confessionnal » où qu’il fallait avouer des péchés pour avoir le droit d’avaler l’hostie, le lendemain dimanche, jour de la grande Communion Solennelle.

 

Au retour de ma médiocre confession religieuse, trois ou quatre gamins s'étaient préparés à me moquer, rigolards. J’entendis une exclamation venir de loin : le v’là !

 

- Tu dois pas dire de gros mots, tu dois pas mentir, tu dois pas … sinon t’auras pas le droit de faire ta communion.

 

Ils m'entouraient, rivalisant entre-eux à celui qui réussirait à me rendre coupable d'un péché véniel.

 

- Dis : merde.

 

- Qu’est ce que t’as raconté au curé ? Tu lui as avoué que tu mens tous les jours ?

 

- Oh ! Fichez moi la paix ! On devrait jouer aux osselets.

 

- Tu lui as dit comment que tu déculottes les filles dans le ruisseau des Étourneaux ?

 

- Hein ? Vous déconnez. Vous m’emmerdez à la fin !

 

- Ça y est ! Il a commis un péché ! Ça y est !

 

Le plus costaud enroula son bras tôt musclé autour de mon cou (on va le punir de ne pas être bon chrétien). Et, de son autre bras armé d’une main, il me tordit le nez comme pour finir d’arracher le bouchon d’une bouteille de champagne. J’essayais de me dégager en appliquant, tout en souplesse, une deuxième de hanche de judo enseignée dans la salle des sports du Quai Louis Blanc. Mais la prise ne fonctionnait jamais au réel aussi bien qu’elle fonctionne en démonstration.

 

La bousculade virait vinaigre, je vous assure.

 

Heureusement, mon Père arriva sans que j’eus à prier pour qu’il arrivât. Il descendit de sa haute bicyclette dont il disait : « C’est le cheval des ouvriers », et nous cria dessus.

 

- Arrêtez les gars ! Pas de castagne entre copains de la rue ! … Allez plutôt mettre des grosses pierres en travers du ruisseau pour que les grands-parents puissent aller voir leurs morts au cimetière sans avoir à faire un détour par la Miscailloux !

 

La Miss Caillou ? Le quartier de Mademoiselle Caillou. J’en reparlerai.

 

Puis, papa s’adressa à son fils fruit des entrailles de son épouse : C’est encore toi qui as cherché la bagarre, je parie.

 

- Moi ?

 

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Deuxième de hanche.

Dessin par Hélène Tarel

Emprunté à l'ouvrage LE JUDO d'André Lehnert, 1952

 

Ryal