12/03/2016
Les Tarzanides du grenier n° 203
Alerte ! Les touristes font défection en France. Leur raréfaction est principalement enregistrée dans Paris, zone de ralliement des immigrations communautaires clandestines. Et l'on comprend que l'étranger détenteur d'un passeport légal n'ait aucun goût à se retrouver victime d'agressions dans les sous-sol d'une « grande pyramide » qui n'a de pharaonique que la courtisanerie d'un ministre démissionné. En plus, en pire, les récents attentats islamiques qui ont mutilé Paris by night. Ce sont eux la cause des 40 % de nos pertes touristiques. Prépareriez-vous d'un cœur paisible des vacances dont vous craindriez de revenir sans jambes ?
Heureusement pour Lui, pour sa curiosité comme pour sa sécurité, TARZAN se fit touriste dans notre pays quand la ville de Paris se sentait fort bien de se sentir française. Cet intermède parisien peu connu de l'existence de l' « homme singe », nécessite une explication aussi courte soit-elle.
Daté de 1912, le roman « Tarzan Of the Apes » raconte l'enfance d'un bébé européen orphelin dans les régions africaines inexplorées du Cap. Ce n'est qu'au terme du récit qu'est confirmée l'origine britannique du jeune « peau sans poil » auxquels les Mangani poilus ont décerné la couronne de Roi de la Jungle.
Les lecteurs populaires s’enthousiasment ; les ventes s'accroissent. C'est ce qui incite les directeurs de journaux a réaliser toujours davantage de bénéfices en commercialisant sous la forme d'une suite de dessins une variante artistique du produit littéraire. Le très talentueux Foster se charge du travail, réussissant à promouvoir la bande dessinée dans le domaine de l'art réaliste alors que par habitude elle était cantonnée dans la dérision.
On est alors en 1929, dix sept ans après la première parution écrite romancée. Ce n'est que vingt ans plus tard encore, donc en 1949, que l'éditeur italien Del Duca décide de ré-éditer dans l'hebdomadaire TARZAN la version bande dessinée de 1929. Cette BD va occuper le journal depuis le numéro 126 jusqu'au 140. Mais, pour la circonstance, le titre est modifié, devenant « Tarzan à Paris ». Or, les dessins anciens de Foster ne comportent qu'une seule vue montrant l'Arc de Triomphe au loin. C'est insuffisant ! On réagit en faisant appel à Brantonne, spécialiste du tripatouillage des œuvres d'autrui. Brantonne invente, aussitôt, quarante et une images qu'il va intercaler d'un coup entre deux images jadis signées Foster. C'est elles, ces 41 intruses qui servent à légitimer le nouveau titre : « Tarzan à Paris ». Nous y voyons l'homme singe coiffé d'un canotier et s'émerveillant de nos monuments historiques en compagnie de son ami le Lieutenant français Paul D' Arnaud.
Même lorsque Tarzan déambule tranquillement, le destin l'oblige à accomplir des exploits retentissants. (Extrait du numéro 139 du 22 mai 1949).
Il semble bien que TARZAN ait parcouru pendant plusieurs jours les grands boulevards tracés par le génie d'Haussmann. En tout cas, notre héros africano-british resta bien plus longtemps dans Paris que n'y resta Adolph Hitler lors d'une visite-éclair le 28 juin 1940.
Profitons en pour nous souvenir que si Hitler appréciait le film américain « Autant en emporte de vent », il n'appréciait pas la filmographie consacrée à TARZAN. Devons-nous en juger que l'invincible créature née de E.R. Burroughs ne correspond pas à l'übermeusch dont le Troisième Reich faisait son idéal ?
Doc Jivaro (MFCL)
Post-scriptum : Dans le livret paru en 2009 à l'occasion de l'importante exposition TARZAN ! dans les locaux du Musée du Quai Branly, l'éditeur L' Étrave attribue à Rex Maxon ce qui appartient à Brantonne (page 59). Erreur à ne pas excuser par l'anonymat sous lequel Brantonne travailla.
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16/01/2016
Les Tarzanides du grenier n° 196
Pour le monde restreint mais passionné des collectionneurs d'anciens journaux français dans lesquels sont imprimés les aventures de Tarzan, il en est un devenu rare à dénicher sans que sa rareté augmente son prix d'acquisition.
Il s'agit, en quelque sorte, d'un numéro 1 qualifié de « Numéro hors série 9 bis » et dans lequel nous suivons, dessiné par Joë Kuber, un résumé trop succinct du premier épisode de la créature « homme singe » engendrée par l'américain E. R. Burroughs.
Cet exemplaire BD de - 32 pages - présenté sur un format de grandes dimensions rectangulaires, devenu inhabituel en 1973, était plié en deux sur sa hauteur, et cela pour être rangé commodément à l'étalage des marchands de journaux.
Comment ignorer que l'Histoire des Bandes Dessinées est aussi l'histoire de l'apetissement de leurs formats de publication ? La fin des années 50 prépara le triomphe du « pocket », le petit bouquin qui tient tout entier dans la poche étroite du blouson en simili cuir des adolescents de l'époque. Mon père, en 1936, lorsqu'il lisait JUNIOR, ouvrait entre ses bras un illustré de 55 X 39 cm de taille. Moi, en 1955, j'ouvrais un KIWI à peine plus large que mes deux mains.
TARZAN EXTRA de 1973 correspond à une période transitoire pendant laquelle les amateurs, entre eux, disputaient à savoir qui des deux dessinateurs, de Kubert ou de Manning, hériterait de la couronne de Burnes Hogarth démissionnaire.
Outre la présence de TARZAN, il y a aussi celle de son fils KORAK, et plusieurs de leurs images sont imitées de celles inventées par Fosters lorsque celui ci remplaça Rex Maxon. L'exemplaire contient aussi des rubriques du genre « Radiographie d'une moto » ou encore une fiche technique : Trois points pour voler sur l'eau. Enfin, pages 10 et 11, l'amateur peut lire une biographie simplifiée relative à Johnny Weissmuller, incarnation hollywoodienne du TARZAN durant les années 30.
Ce TARZAN EXTRA est imprimé toutencouleur (ce qui était encore rare pour le début des années 70 en France). La double page centrale est ornée « façon poster » d'un assemblage de figures agrandies. Ni une pin-up de Play Boy, ni un footballeur de l’Équipe, l'obsédé pouvait toujours punaiser sur le mur de sa chambre d'étudiant ou coller sur le revers de la porte de son placard de fonctionnaire libéré, un Tarzan tout gonflé de muscles en boulettes de papier journal.
Au cours de l'année 1973, Docteur Jivaro qui n'existait pas encore en tant que pseudo, épousait une jeune femme sans laquelle il serait probablement devenu un mauvais garçon en péril, ou quelque pauvre clodo d'avant l'homologation SDF.
Doc Jivaro (MFCL)
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18/04/2015
Les Tarzanides du grenier n° 107
Pas du tout attractive pour le regard du Docteur Jivaro, cette couverture TARZAN n'offre qu'une curiosité de datation : avoir été présente en 1940 dans les librairies des Chemins de Fer de France.
On sait la déculottée, la défaite, l'exode qui frappa dès l'après mai 1940 notre pays ; les démocrates de gauche ayant déclaré sans s'y être préparés la guerre à une Allemagne Nationale Socialiste surpuissante. De cette guerre, le peuple français n'en voulait pas – c'était tout le contraire de celle de 1914 !
Le succès des aventurlures de TARZAN étant mondial, y compris en URSS et malgré les poignards des camarades « Commissaires du peuple », l'éditeur français HACHETTE créa spécialement une Collection Tarzan dans le catalogue de sa Bibliothèque Verte pour adolescents.
Bien entendu, cette collection de romans plus ou moins bien traduits des textes américains de E.R. Burroughs, ne doit pas être confondue avec une autre portant le même titre chez le même éditeur, et qui fut confectionnée en recourant aux bandes dessinées. A savoir celle dont le numéro 1 date de 1936 et le dernier - le 20 – de 1953, avec pour sous titre Les Hommes Léopards.
Le dessinateur Souriau s'attaqua à camper l'invincible Tarzan. Cette illustration présente en page 73 de Tarzan Seigneur de la Jungle n'est pas du premier jus. Elle a été chapardée dans le numéro 91 du 3 septembre 1939 du Journal HOP LA ! .Journal publié chaque dimanche matin. Comme pour divertir l'enfant pendant la messe dominicale.
Docteur Jivaro
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28/06/2014
Les Tarzanides du grenier n° 71
- Tu ne possèdes pas le n° 1 du FULGOR d'Artima puisque tu te résignas à ne présenter que la couverture du n° 31 dans ton article du 31/05/2014. Et tu as joué quelque peu au fumiste, utilisant les similitudes entre les dessins de Hogarth et ceux de ce n° 31, pour faire entrer coûte que coûte dans ton répertoire de Tarzanides un cosaque complètement étranger à l'orphelin de Lady Alice.
Que voici bien une provocation lancée contre le brave Docteur Jivaro ! ... Le numéro 1 de FULGOR, je ne l'avais pas retrouvé immédiatement car le désordre règne dans les souterrains de mon palais fortifié. Mais de ce manque, Docteur Jivaro se corrige sur l'instant.
C'est une BD brouillée d'une main maladroite par Bild.
Complètement oublié de nos jours, Bild demeura presque inconnu lorsqu'il sévissait entre Bob Leguay et Robert Hugues. Imprudemment il tenta de remplacer Bob Leguay dans la phase terminale de TIM L'AUDACE, toujours pour Artima qui allait décliner dans Aredit.
A l'intérieur de ce FULGOR, les jeunes lecteurs de 1955 rencontrèrent « MARC du Réseau Marianne ». Seize planches dues au crayon d'un vieux de la vieille : Liquois. L'inoxydable, l'increvable, l'Auguste Liquois. Un des rescapés du journal d'influence nazie LE TEMERAIRE et qui mangea sans réticence aux râteliers les plus rivaux : COQ HARDI, VAILLANT, TARZAN, etc, etc. Nous lui devons néanmoins un étonnant KROMAGOUL.
Après dieu fait homme chez les chrétiens, il y eut l'homme fait singe chez E. R. Burroughs. Puis vint Liquois avec un singe fait homme : KROMAGOUL. Encore un tarzanide ! Mais velu. Donc un tarzanide à poil – Enfin !
En deux images, la preuve qu'un gorille peut se comporter en Tarzan.
Alors, à bientôt, en compagnie de KROMAGOUL « le singe qui parle ».
Docteur Jivaro
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14/06/2014
Les Tarzanides du Grenier n° 68
Stanley Obroski fait face à Tarzan. A moins que ce soit l'inverse en miroir, le cœur greffé à droite. En tout cas, nous n'observons pas deux jumeaux mais deux sosies. L'un est le tout puissant « Roi de la Jungle », l'autre un athlète de même gabarit d'épaules mais peureux dans sa tête d'acteur de cinéma.
Tantôt nommé Stanley Obroski, tantôt Johnny Ringo, le sosie de Tarzan tout sosie qu'il est ne tient finalement pas le coup. A moins qu'ici nous assistions à une scène de parodie : la doublure hollywoodienne soutenant le vrai Tarzan soudain pris de vertige.
Comment ne pas voir que les sosies fournissent une occasion de « Tarzanisme » non encore répertoriée pas les commentateurs professionnels des version BD des romans d' E.R. Burroughs ?
Au dessus, Rex Maxon, encore hésitant dans ses dessins, illustre Tarzan sollicité amoureusement par la jolie Naomi. Celle-ci confond le fils des anthropoïdes avec un comédien citadin inconsciemment formé à la ressemblance de l'amant de Jane Porter.
Docteur Jivaro
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10/05/2014
Les Tarzanides du grenier n° 64
TARGA
Le nom de TARGA n'évoque généralement rien chez les jeunes passionnés de BD actuelles. Il fut pourtant un des tarzanides les mieux accomplis de tous ceux qui naquirent inspirés du modèle créé par E.R. BURROUGHS.
Le dépôt légal de TARGA date de 1947 ; sa fin s'effectuant en 1950, au numéro mensuel 39.
Bob Roc, dont le Docteur Jivaro parla dans sa rubrique du 22 mars 2014, en fut l'un des dessinateurs principaux.
TARGA se répandit sous deux formats successifs, l'un de dimensions 25 X 33 (nos 1 à 22) et l'autre sous un format quelque peu réduit (19 X 25) mais compensé par la quantité de pages élevée de 16 à 36 (et non pas simplement 32 contrairement à ce qu'écrivit le BDM).
Ci après, la couvrante du numéro 23, laquelle débute la seconde série totalisant 17 numéros. C'est Bob Roc qui couvre le plus d'espace BD. Outre les vignettes de TARGA, il dessine, aussi, une « Escale à Tampico » dans laquelle plusieurs des postures des personnages sont calqués sur le DRAGO de Burne Hogarth.
La quasi totalité des couvertures en couleurs de TARGA est imprimée à partir du talent de Robba ; lequel de Robba finit par accompagner d'un logo « cocotte en papier » sa signature. Ce logo symbolisa plusieurs dessinateurs français qui rivalisaient contre l'abondante concurrence américaine et italienne dans le domaine des histoires en images.
Ah ! Tiens, oui, j'allais oublier : TARGA désigne un des formats de conversion en mode informatique. Ce n'était évidemment pas le cas en l'an de grâce 1947.
Docteur Jivaro
17:10 Publié dans Arts, BD, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : robba, bob roc, hogarth, targa, e.r. burroughs, bd anciennes