16/03/2020
Tarzanides du grenier n° 413
Tous les médias vous énumèrent les dangers du coronavirus afin de vous inciter à vous en protéger. Ce qui a pour effet de dispenser Doc Jivaro d'ajouter son grain de sel à tous les épices nécessaires à votre survie.
Les collectionneurs de BD ne sont généralement curieux des rééditions que pour s'amuser à chercher comment celles ci peuvent différer de l'original. Ci-après une image datée de janvier 1951 et extraite du magazine TARZAN, l'hebdomadaire record qui vendait, jusqu'à quelque trois cent mille exemplaires, de quoi s'attirer la jalousie de ses rivaux cellulars staliniens et presbytériens en soutane.
Le texte précise qu'il s'agit d'un arabe esclavagiste, lequel vient de faire le bon choix pour son harem : tout un groupe de jolies jeunes femmes africaines noires. Mais dans une réédition datée de 1956, l'image a été grossièrement modifiée de même que le récit l'accompagnant.
Vous avez compris : l'arabe n'est plus le méchant et non seulement il a disparu mais l'éditeur, dénué de toute honte, a remplacé le musulman par un personnage vaguement confectionné à la ressemblance d'un gaulois casqué : un celte donc. On était alors au tout début d'une guerre que des arabo-algériens financés par les communistes, entreprenaient contre une civilisation européenne que l'Islam ambitionne d'envahir depuis l'Espagne puis par l'extension d'un Empire Ottoman auquel, seule, la Première Guerre Mondiale mettra un coup d'arrêt.
Les numéros de TARZAN 225, 226 et 227 de janvier 1951 en France méritent d'être comparés à toutes les rééditions effectuées aux cours des décennies suivantes en ce qui concerne l'épisode pendant lequel le fils de Kala affronte des esclavagiste musulmans. Le droit de copie demeurant propriété DEL DUCA, la plus récente variante imprimée semble être celle de 1974 dans un des mensuels de la SAGÉDITION,numéroté 23.
Contrairement à l'illustration de la couverture représentant le roi de la jungle menaçant d'étrangler l'exploiteur Calumet, les pages intérieures présentent bien une des énièmes interprétations françaises de TARZAN en lutte contre les musulmans esclavagistes faiseurs d’eunuques noirs africains.
Doc Jivaro
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09/03/2020
Tarzanides du grenier n° 412
Hurler avec les louves d'un féminisme lesbien acharné à dépecer le très talentueux Polanski ET ressasser le danger international d'un vilain pas beau coronavirus, tout ça n'intéresse que peu Doc Jivaro. Il préfère sur le tard de sa vie rêver parmi ses souvenirs.
C'est dans le numéro 52 de Paris-Jeunes, année 1947 que recommencèrent les exploits d'un certain Fantôme du Bengale. En cette circonstance Paris Jeunes modifiait son titre l'allongeant mot à mot pour devenir :
Quelque cinq années plus tard, Emile Moreau, directeur de la publication, devait abandonner les aventurlures "américaines" du héros masqué dont l'anneau TOTENKOPF porté à la main droite déplaisait fortement au camarade Thorez Maurice. Ainsi la loi 49956 du 16 juillet 1949 fit-elle disparaître momentanément en France le mythe créé par Lee Falk et Ray Moore.
Quant à l'hebdomadaire PARIS JEUNES AVENTURES il subsista cahin-caha jusqu'à son numéro 44 de 1951, abandonnant sa place à PECOS BILL, le cavalier légendaire du Texas. Les aventurlures de celui-ci n'avaient pourtant débutées que modestement sur une demi-page du numéro 27 de l'année 1950.
PECOS BILL d’abord mensuel puis bi-mensuel mérita un vif succès auprès des gamins de mon âge et ne disparut qu'en 1957.
1957, l'année même ou j'agaçais mes parents en leur demandant d'accepter mon entrée dans une école de Beaux-Arts.
Doc Jivaro
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05/03/2020
Tarzanides du grenier n° 411
Supposons ... j'écris bien : supposons et non pas espérons, que le Coronavirus n'ait pas détruit notre capitale d'ici quelque jours. C'est alors que pourra se tenir dans Paris un Salon International du Tatouage.
Doc Jivaro n'est pas vraiment amateur de ce genre de mode cutanée. Tout au plus lorsqu'il était gamin se servait-il d'une décalcomanie fugace pour s'imprimer sur l'avant-bras un petit dessin représentant une des fables de Monsieur de La Fontaine. A ce moment là, il suffisait d'un peu d'eau et de savon pour faire disparaître le stigmate.
Lady Hermine, jolie femme donc femme dangereuse, collectionne des fourrures dont elle n'est jamais comblée. Prête à tout pour augmenter sa richesse, poussera t'elle jusqu'au crime ?
Pour réussir ses forfaits Lady Hermine s'aide d'un matelot rudement costaud et dont la poitrine est couverte de tatouages vulgaires de quoi enrichir un musée des horreurs. C'est Mandrake de la mandragore qui va mettre un coup d'arrêt aux deux malfaiteurs en employant les ressources de l'hypnose.
L'imagerie ci-dessus est sortie du numéro 173 de DONALD hebdomadaire de l'année 1950, en juillet. Le Directeur en était Paul Winkler de retour dans le pays de Jean Moulin après avoir été se réfugier aux États-Unis pendant qu'Otto Abetz offrait le champagne Avenue Foch.
Mais les tatouages d'où qu'ils viennent ne peuvent pas rivaliser avec l'empreinte que la bague à tête de mort du Fantôme du Bengale, laisse ancrée dans la peau de ses ennemis les Thugs étrangleurs dévoués à la déesse Kali. (Eh, ouais ! ça ne rigolait pas dans les bandes dessinées de ma scolarité.) Ci-dessous, dans le numéro 35 de 1952, collection de la S.A.G.E. Diana fiancée de l'Esprit qui Marche, laisse éclater sa joie : elle se sait sauvée.
Même Cassius Clay et Mohammed Ali réunis n'auraient pas tenu deux minutes face à un coup de poing lancé par le Fantôme du Bengale.
Doc Jivaro
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03/03/2020
Tarzanides du grenier n° 410
Doc Jivaro présentement vieilli par l'expansion universelle qui succède au bing bang d'origine, ne se souvient plus du tout quel cousin ou quelle tante lui offrit cet album ZORRO pour les étrennes d'une nouvelle année.
Mais peut être ce livre BD venait il de ma mère. Maman avait l'habitude de cacher dans sa belle armoire à linge intime certains cadeaux qu'elle me réservait. Il y avait une grande glace devant laquelle maman se maquillait pour se rendre belle pour la promenade du dimanche après-midi. Un soir, mon père se prit à menacer la grande glace de ce meuble : "Je vais tout casser à coups de marteau !" Maman répondit entre autres paroles de riposte : si ça peut te calmer, vas y, casse ! ... Elle venait de refuser de l'argent à mon père qui avait une dette de jeu. Mais pourquoi je vous raconte ça, moi ?
Donc l'album ZORRO, numéro 11 je le tenais, c'est probable, de Maman.
A ce moment là le masque de ZORRO était très mal vu des messieurs et des dames empressés de démunir les gosses de leurs personnages de bédé favoris. L'éditeur Jean Chapelle du "Renard" mexicain, logé au 22 de la rue Bergère dans Paris, fit une concession pour s'éviter des sanctions : il dévoila le visage du héros.
Zorro n° 129, année 1948 et n° 267, année 1951
Étant enfant je ne m'inscrivis dans aucun des clubs que des journaux de BD organisaient pour maintenir auprès d'eux la jeunesse. Ni dans la tribu du Sachem sans plumes de COQ HARDI, ni parmi les Fils de Zorro on ne trouvera ma présence. Quant aux deux abbés Chevalier et Sauvageot de l'école confessionnelle de la paroisse Saint-Paul, ils me laissaient partager les jeux de leurs louveteaux sans jamais officialiser ma présence.
Présentement et toujours dans le même mauvais état d'esprit je ne me décide pas à porter le masque anti-coronavirus. Et remarquez bien que ma n'épouse est une tête de mule pareille à la mienne : elle ne se décide toujours pas à porter le niqab dans cette démocrassie qu'est devenue la France du mieux vivre ensemble en toute amitié, le cambrioleur à côté du cambriolé.
Doc Jivaro
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27/02/2020
Tarzanides du grenier n° 409
- Pirouette, Cacahuète.
Trois ou quatre gamins s'étaient mis à chantonner ... Ça avait l'air d'une comptine récente en tout cas je ne connaissais pas. A trente ans j'en étais resté à "Frère Jacques" en même temps que "Les lauriers sont coupés" même si mon enfance ne s'était jamais préoccupée de comprendre quel genre de belle dame devait aller ramasser des lauriers. J'avais aussi entendu parler d'un Curé de Camaret dont les douilles pendent. Et puis ... Et puis il y avait aussi un "Il court il court le furet".
L'instituteur nous faisait chanter ça de (pas Sade) de temps en temps pour combler les cinq ou dix minutes qui nous restaient à attendre que la cloche sonne l'heure de la sortie. Chanter ? c'était plutôt crier avec le désordre joyeux qui annonce la libération d'une fin de journée.
Il court, il court le furet.
J'avais gardé le refrain dans ma tête et je le recommençais à vive voix en rentrant à la maison familiale. Mon père, présent pour une des rares fois après sa sortie du bureau, n'était pas doté de zèle pour les contrepèteries. N'empêche que pour le coup il lança comme un écho faussé : "Il fourre, il fourre le curé !"
- Tu n'as rien de mieux à lui apprendre ? s'exclama ma mère en s'interrompant de lire GUÉRIR, un magazine mensuel auquel elle s'était abonnée pendant son deuxième séjour dans le sanatorium de la région.
Pirouettes cacahuètes.
A ce moment là je connaissais déjà les illustrations pour l'enfance que réalisait Béatrice MALLET. J'avais passé en revue au moins trois brochures des éditions CHAGOR d'origine Belge. J'y remarquais des gamins et des gamines grassouillets, à tel point qu'aussi les pauvres petits enfants du pauvre bûcheron avaient leurs joues rondes et roses de friandises journalières.
Au verso de la couverture des CONTES de PERRAULT d'une des éditions CHAGOR j'ai gardé ce qui est sans doute l'un de mes premiers dessins façon BD. Je devais avoir six ans d'âge dans la classe primaire de Mademoiselle Lesage. Je scanne ce vieux souvenir sur lequel j'ai flouté quelques noms. Les ajouts en stylo bille bleu apparaîtront évidemment que plus tard.
Béatrice Mallet est surtout connue pour avoir réalisé quelques publicités dessinées pour les petites culottes de marque PETIT BATEAU. Un sous-vêtement pour les garçons comme pour les filles mais devinez donc pourquoi de vilains messieurs en parlent toujours comme d'une spécificité féminine sous la jupe ouverte de votre sœur benjamine.
Doc Jivaro
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25/02/2020
Tarzanides du grenier n° 408
RENE GIFFEY l'ancêtre "bédéaste"
Ce que beaucoup ignorent sans avoir l'impatience de sans corriger c'est que la bande dessinée n'exista pas officiellement chez nous avant les années 1950. Les gens disaient "Histoire en images", et nos professeurs étalaient leur mépris devant nos guignols et nos "Mickey à la gomme". Apprenez à lire au lieu de rêvasser devant de mauvais dessins.
Justement, tiens ! sur ce sujet voici un des exemples déjà bien ancien de ces HISTOIRES EN IMAGES qui pouvaient nous coûter une gifle lorsqu'on vous y surprenez le nez suspendu entre deux pages.
Ce titre venait de la fameuse Société Parisienne d’Éditions. Autant dire qu'il s'adressait à mon père en 1930, période pendant laquelle ce genre de récit imagé ne convenait pas aux filles.
Avec son numéro 727 du 7 janvier 1930 on pourrait croire que ce journal illustré venait de loin dans le passé. Mais non puisqu'il était publié trois fois chaque semaine : les mardis, les jeudis et les dimanches. Cette fréquence de parution était compensée par un tout petit nombre de pages : quatre pas une de plus. Chaque exemplaire comporte une histoire complète et seul le nom de l'écrivain figure, le dessinateur n'étant pas mentionné. Doc Jivaro croit pourtant reconnaître dans le graphisme les débuts de René Giffey. Un autre exemple de son talent apparaît également dans le numéro du 8-6-1930, toujours sans signature.
On peut diviser le travail prolifique de René Giffey en deux parties l'une d'avant guerre, l'autre d'après. Nous voulons dire par là qu'il contenta d'abord un public d'adultes avec des illustrations de petites femmes plus ou moins coquines, avant de se consacrer presque exclusivement à des bandes dessinées destinées à la jeunesse. L'amusant est peut être à trouver dans quelques silhouettes de cowboy : leurs bottes cuissardes qui ne sont pas sans garder le souvenir de certaines paires de bas attachées aux jambes de demoiselles malicieuses. Il vécut en compagnie d'une danseuse des Folies Bergères pendant ses débuts, et posséda un grand atelier d'artiste Place Pigalle. C'est en septembre 1965 qu'il disparut.
- Vous voulez plaisanter ? - Comme si Doc Jivaro en avait l'habitude.
Doc Jivaro
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