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06/04/2019

Les Tarzanides du grenier n° 345

 

J’allais l’écrire … Je l'écris : ma naissance eut lieu pendant le dernier mois de l'année. Ma mère m’en faisait la remarque : « Tu auras toujours un an de retard à l’école par comparaison d’avec ceux nés en janvier ».

 

En 1950, je me tenais assis sur un banc devant le plateau en pente d’une lourde table que je partageais avec un autre élève qui n’était pas automatiquement un de mes copains. Heureusement, nous ne plongions pas dans le même encrier d'encre violette. L’instituteur se nommait Servan et, nous classant pour la première fois, il troussa la manche de chemise de son bras gauche comme pour en exhiber la pilosité : avec moi vous apprendrez à lire et à compter et aussi à dessiner. Mais si vous n’êtes pas attentifs je vous obligerai à l’être. À ce moment-là les punitions corporelles se pratiquaient encore.

 

Mon père m’informa : « C’est un vrai militant soviétique ! ». Cela indiquait que le bonhomme était stalinien. Les camarades du moment publiaient un bouquin : L’homme que nous aimons le plus c’est Staline.

 

L’époque était à la mise en procès des bandes dessinées publiées en France, notamment lorsqu’elles étaient traduites de l’américain. Bien entendu TARZAN en était la cible sans cesse accablée.

 

L’illustré TINTIN, par l’intermédiaire de ses auteurs, participait à l’hallali du fils mythique des grands singes, et contribuait à faire disparaître l’hebdomadaire TARZAN. Le but n’étant pas simplement de démunir les enfants d’une de leurs lectures favorites, mais de pousser la victoire jusqu'à supprimer le TARZAN alias « Peau nue » dans la mémoire de toute une génération.

 

Tintin-page publicitaire,1961.jpg

 

 

L’extrait précédent sélectionné dans la page 20 du n° 664 du 13 juillet 1961 de TINTIN nous montre que tout en dénigrant TARZAN on ne manque surtout pas d’employer son nom pour s’assurer la retombée financière d’une publicité.

 

Numéro 664 viens-je de dire. Ajoutons donc deux unités pour obtenir 666. Autrement dit : LE NOMBRE DE LA BESTE. Doux Jésus, est-ce possible ?

 

Doc Jivaro

 

30/03/2019

Les Tarzanides du grenier n° 344

 

L’autre soir d’une des journées écoulées, ma moitié et moi qui suis son entier avions choisi de nous divertir en appréciant HOUDINI... Oui : le film toutencouleur année 1953, avec Tony Curtis dans le rôle du champion escamoteur et contorsionniste qu'aucune prison ni camisole de force ne parvenaient à retenir enfermé.

 

houdini 2.jpg

 

La bande dessinée ne manqua pas d’inventer cent et cent magiciens, les uns bandits, les autres justiciers ; le plus célèbre à divertir nos jeudis ayant été l’américain Mandrake. Cependant, de beaucoup moins connu, il y eut aussi IBIS, un jeune homme se coiffant d’un turban sans doute pour se dispenser de porter un chapeau haut de forme.

 

Cet IBIS qui débuta sur la quatrième page de l’hebdo « MON JOURNAL », n° 56 d’octobre 1947, s’acheva dans le numéro 85 du 15 avril 1948 ; c’est-à-dire dans l’avant-dernier numéro de ce même MON JOURNAL, dont Bernadette Ratier était la directrice gérante.

 

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A vrai dire cet IBIS n'a pas à être couronné comme magicien véritable. Car ce n’est pas lui qui détient des pouvoirs « surnaturels », c’est une baguette magique nommée IBISTICK. Tout individu même le plus nul se fait redoutable s'il s’en empare. D’où le constat : les scénarios s’articulent autour de l'Ibistick. Tantôt il disparaît, tantôt on le vole etc, etc. Au cours de ses pérégrinations IBIS doit combattre les BAAL, divinités buveuses de sang humain, horribles et, donc vénérés chez les peuples anciens de la Mésopotamie.

 

Lorsque « MON JOURNAL » cesse d’exister en tant que titre c’est pour exister en tant que logo.

 

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Un logo qui pendant plus de trente ans figurera sur tous les journaux BD enregistrés sous la direction de la créative Bernadette Ratier qui, en 1985, finira par céder ses parts de marché à Christian Chalmin.

 

Doc Jivaro

 

16/03/2019

Tarzanides du grenier n° 342

 

En 1947 le dimanche du 23 mars dut être un dimanche doublement heureux pour les écoliers d’une France au sortir de la guerre. D’abord parce que le Jour du Seigneur commandait la fermeture de l’entrée des écoles et, ensuite, parce que était publié le numéro 1 d’un tout nouveau illustré : DONALD.

 

BD-Donald-couv,-1947.jpg

 

 

Il ne comptait que huit pages, DONALD. C’était pourtant une présentation tout à fait habituelle pour nombre d’hebdomadaires de l’époque. C’était, surtout, huit grandes pages (27,3 X 41,5) d’un format qui n’existe plus à l’attention de nos moutards actuels. N’empêche : nos petits bras musclés du moment se plaisaient à ouvrir les grandes ailes de ce volatile sur papier.

 

Je n’ai pas connu la première année de parution de cet hebdo qui ne publiait que des bandes dessinées américaines, exception faite pour une intitulée : Les aventures de Monsieur de la Guerche. Le siège social se situait Boulevard Saint Germain au 209 dans Paris bien sûr. Cependant je connaissais les trois neveux de DONALD : Fifi, Riri et Loulou, pour la bonne raison que trois petits copains cousins entre eux s’amusaient à s’interpeller par ces trois diminutifs affectueux.

 

Le succès de DONALD était complet. Même que certains parents en lisaient avec amusement les histoires quoique …. Quoiqu’il y eut un hic !

 

L’une des séries BD avait pour titre BARRY et Le Lotus d’Or. Une série illustrée par Milton Caniff créateur du célèbre Terry et les pirates. Mais le hic ne se trouvait pas dans le fait que chez nous Terry était remplacé par Barry. Le hic se trouvait en bas de la page 3 du n° 17 du 13 juillet 1947. Lisez en le texte.

 

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« Petite vérole ! » Oui vous avez bien lu : vérole. Cette allusion à une maladie vénérienne : la syphilis, était absolument inattendue dans un journal destiné à la jeunesse française, étant entendu que toute information sexuelle restait interdite à l’école et retardée le plus possible en famille. En fait il se peut que le traducteur se soit tenu au mot à mot dans la version française pour l'enfance, en traduisant l’original américain destiné à un lectorat adulte. (En France, je crois bien que c’était le mot « variole » qui était plutôt utilisé dans ce genre de situation).

 

L’abbé Pihan (1912-1996), pourfendeur de toutes les BD éditées en dehors de celles de Coeurs-Vaillants, disqualifiait le journal DONALD en le traitant de « journal le plus pernicieux pour l’enfance ».

 

Walt Disney, célébré comme l’ami public numéro un, en gémit encore dans son cercueil.

 

Doc Jivaro

 

09/03/2019

Les Tarzanides du grenier n° 341

 

Place aux femmes !

 

 

Évidemment dérivé de TARZAN le mot Tarzanide n'est surtout pas un mot générique n'englobant que des hommes plus ou moins imitateurs de Lord John Greystoke en pagne de léopard ou en caleçon de bain taillé dans une peau de lion. Je veux dire par là que nos amies les filles ont également droit de présence dans notre répertoire de Tarzanides. Ainsi, bien le bonjour chez nous aux Sheena, aux Loana, aux Liana et autres Panthères blondes ou brunes dont la silhouette évoque celle de Tarzella ; Tarzella étant une créature inventée par Rex Maxon lorsque celui-ci en 1940, œuvrait pour les BD américaines et journalières consacrées au phénoménal TARZAN.

 

 

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Tarzella, 1946

 

À peine plus près de nous notre Pellos national créa en 1947 une sauvageonne parmi les bêtes fauves : DURGA-RANI.

 

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 Le plus inattendu était que cette fougueuse bagarreuse assommant aussi bien les tigres que les pillards, se voyait publiée dans l’hebdomadaire FILLETTE auquel étaient abonnées les petites filles les plus sages (du moins les qualifiait-on ainsi). On comprend alors que beaucoup de parents d'une époque où les gamines avaient interdiction de se vêtir comme les garçons d'un pantalon long pour se rendre dans les écoles bien pensantes, que beaucoup de parents, ai-je dit, aient été récalcitrants quant à laisser leurs demoiselles en présence d'une Durga-Rani demi-nue.

 

D’abord publiée chaque jeudi, l’héroïne fut ensuite rééditée en 1949 sous la forme de trois albums aujourd’hui très recherchés par les amateurs.

 

Doc Jivaro n’en possède aucun et ça l’apprendra à en avoir raté deux ou trois occasions parisiennes.

 

N.B : J'ai déjà parlé de Durga-Rani dans une notre antérieure : le 8 juin 2013.

 

Doc Jivaro

 

 

02/03/2019

Les Tarzanides du grenier n° 340

 

LE MONSTRE

DES ABYSSES

 

" Ses nœuds garrottent ; son contact paralyse.
Elle a un aspect de scorbut et de gangrène ;

c'est de la maladie arrangée en monstruosité "

 

S’il fallait imprimer un manuscrit ayant pour sujet le lutte d’un homme aux prises avec quelque pieuvre envoûtante, sûrement la description que Hugo le Victor dans son roman « les travailleurs de la mer », donne du combat de Gilliatt contre un céphalopode aurait sa place parmi nos Tarzanides. Mais Doc Jivaro va se simplifier le travail en limitant les exemples à quelques images populaires extraites de bandes dessinées.

 

Ci-dessous, sorties de HOPPY n° 10 année 1955 deux pages sur lesquelles un Prince des Bois aidé d’une blonde viking trucide une pieuvre gigantesque.

 

 

BD Hoppy,-Octobre-1955.jpg

  

Des exemples semblables abondent dans les illustrés de notre jeunesse. Deux preuves : Black Boy dans Rancho, année 1955 (couverture du n° 1) ET Rahan dans une réédition en mai 1979.

 

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 Pour la grande histoire de la BD, BLACK BOY est le fils de Fantax, RAHAN étant le « Le fils des âges farouches »

 

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Cependant le plus étonnant reste que TARZAN, fameux pour triompher de toutes sortes de bêtes sanguinaires : lions, hyènes, requins et crocodiles, et même plantes carnivores et cannibales (l’homme étant un animal bipède comme la grue et l'autruche) le plus étonnant, ai-je dit, est que TARZAN n'a jamais été confronté à une pieuvre pendant les trois séries de ses aventurlures commercialisées en France. Ses journaux hebdomadaires débutèrent en 1941 et s'achevèrent en 1953, après deux interruptions, la première à cause de l’envahisseur hitlérien, la seconde à cause d'une censure française. Eh bien ! à aucun moment le fils des grands singes n’est attaqué par les huit tentacules d'un octopus marin.

 

  

Les écoliers durent patienter jusqu’à l’édition Hachette du 2e trimestre 1952 et intitulée TARZAN JUSTICIER pour assister, enfin ! au seigneur de la jungle mettant à mort une des créatures abyssales.

 

N.B. : De nos jours on en vient à imaginer que ce serait des tourbillons de sacs en plastique qui menaceraient la vie du héros créé par E.R. Burroughs.

 

Doc Jivaro

 

16/02/2019

Tarzanides du grenier n° 339

 

Tout'en soleil, belle journée pour un février plutôt réfrigéré pendant ses nuits.

 

J’ai failli non pas attendre comme Louis XIV mais rentrer gibecière vide à la maison. Pourtant je m'étais pointé avant l'heure d'ouverture ... Je veux dire que je venais de parcourir tous les stands d'une brocante annuelle dans Domérat ; village hier encore séparé de Montluçon par les rangs d'un vignoble ne donnant qu'une "piquette" capable de vous baisser le pantalon sur les souliers.

 

Je me consolais déjà en pensant : heureusement l'entrée est gratuite ! lorsque mon regard s’est aplati sur le sol sous une planche allongée sur des tréteaux. Oui ! c’était bien lui le blondinet !

 

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Oui, c’était bien MASCOTTE.

 

Deux petits fascicules chacun de douze pages, les numéros 28 et 54, de parution hebdomadaire pendant la période 1950-1951. Tous deux d’un même format mais l’un imprimé à l’italienne, le texte parallèle au plus grand côté, et l’autre d’écriture horizontale alignée sous le petit côté. La provenance en était les Éditions Populaires Modernes.

 

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Les premiers scénarios se déroulent aux Indes lorsque l’Angleterre disposait d’un Empire Coloniale. MASCOTTE le blondinet est un écossais juvénile accompagné d’un grand, d’un solide gaillard les cuisses et les fesses couvertes d’un kilt. Ce me semble que sa collection englobe 87 numéros.

 

Doc Jivaro n’a jamais envisagé devenir proprio de la mascotte d’un régiment.

 

Doc Jivaro