28/03/2020
Tarzanides du grenier n° 416
Quelle date t’aujourd’hui sommes-nous ? Le 28 mars 2020. Et c’est un samedi ! Doc Jivaro s’est toujours souvenu d’un autre samedi 28 mars, celui de l’année 1953.
1953. je ne portais pas encore onze ans d’âge, C’était l’heure de la première récréation matinale dans la cour de l’École Voltaire.
- Eh ! t’as vu ?
Un gosse de la classe du père Martin, celle du Certificat d’Études Primaires, venait de m’interpeller. Souhaitait-il me défier à la lutte gréco-romaine dans le bac à sable ? Ce gamin et moi nous ne nous parlions que rarement.
- Vu quoi ?
- T’as pas vu ? TARZAN reparaît ! - Non ? - Si, je te jure.
Le Grand Magazine d’Aventures avait disparu depuis plus d’une année, à son numéro 213. Et une année c’est long, très long pour l’enfance, tous les vieux savent ça.
Dès onze heures trente, Caillot et moi échappâmes à l’enclos scolaire. Oui : Il se nommait Caillot, je ne vois pas pourquoi je cacherais son nom. Je le suivis jusqu’au square Dunant où il désigna un mur tout à côté d’un bâtiment qui existe toujours et dans lequel étaient aménagées les douches municipales montluçonnaises. C’était vrai : une affiche annonçait que l’hebdomadaire TARZAN reprenait du service après toute une absence.
Format réel : 28,5 x 38,5 cm
Je rentrais à pied à la maison. A cette époque, rappelez vous, les parents ne faisaient pas le taxi pour emmener leurs mioches à l’école et les ramener au bercail le soir. Mon parcours d’aller et retour passait devant la vitrine du café-bar-tabac Le Miscailloux où se tenait aussi un commerce de journaux. J’y avais mes habitudes non pas comme pilier de comptoir mais comme gourmand de bandes dessinées. La patronne me laissait feuilleter autant que je voulais. Merci Madame ! J’en profitais pour jeter un coup d’œil en biais sur la ouverture de Paris-Hollywood, un mensuel pour adultes que la censure n’avait pas encore interdit l’affichage.
Youpi !! le numéro 1 de TARZAN ressuscité s'exposait bel et bien.
- Maman file moi 25 frs !
- Pourquoi 25 frs ? Et d’abord commence par dire bonjour en entrant s'il te plait.
Lorsque mon père poussa à son tour la porte du domicile conjugal, il s’exclama avant même d’enlever sa casquette de cuir : tiens ! Il est de retour celui-là !
J’avais étalé TARZAN sur la table de la cuisine, quitte à éloigner les trois assiettes devenues encombrantes.
Papa ouvrit l’illustré pour vérifier les deux pages centrales : « Buffalo Bill n’est plus là ! » Papa parut quelque peu déçu. Il aimait bien les images dessinées par René Giffey. C’était Duck Hurricane, un succédané, qui en avait usurpé la place. Celui-là n’était pas signé mais je reconnus dans la forme de son étui de revolver la même forme que celle de l’étui du revolver de Kansas Kid publié par l’édition SAGE. C’était donc un produit italien.
Cette troisième série de l’hebdomadaire TARZAN ne connut qu’une trentaine de numéros. Son éditeur Del Duca fut bientôt contraint de se saborder, une fois de plus, catholiques et communistes ayant recommencé leurs calomnies à l'encontre d'un mythe bientôt célèbre dans le monde des gens civilisés.
Doc Jivaro
18:02 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Education, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media, Moeurs, Montluçon, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tarzan, del duca, rené giffey, Éditions mondiales, éditions sage, bandes dessinées de collection, doc jivaro, bar zing de montluçon, abbé pihan
Écrire un commentaire